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2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

La toilette pour le coucher était à l’ordinaire dans la chambre de madame la duchesse de Bourgogne, remplie de toute la cour en profusion. […] Le duc de Beauvilliers2, debout auprès d’eux, l’air tranquille et froid, comme à chose non avenue ou à spectacle ordinaire, donnait ses ordres pour le soulagement des princes, pour que peu de gens entrassent, quoique les portes fussent ouvertes à chacun, en un mot pour tout ce qu’il était besoin, sans empressement, sans se méprendre en quoi que ce soit ni aux gens ni aux choses ; vous l’auriez cru au lever ou au petit couvert servant à l’ordinaire. […] Dans la galerie et dans ce salon, il y avait plusieurs lits de veille, comme dans tout le grand appartement, pour la sûreté, où couchaient des Suisses de l’appartement et des frotteurs, et ils y avaient été mis à l’ordinaire avant les mauvaises nouvelles de Meudon.

3. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

L’épître familière admet le récit des faits les plus ordinaires, les plus petits détails, la description des objets les plus communs, pourvu que tout y soit exprimé avec grâce, comme dans la lettre d’Horace à Mécène, I, 7. […] Même dans les sujets les plus ordinaires, il est bon de laisser deviner une pensée fine, et de relever le style par des traits piquants et des allusions heureuses. […] Nous ne parlons ici que des pensées qui ont quelque chose de remarquable, et qui sortent ainsi du rang ordinaire. […] Quel est le langage ordinaire de l’apologue ? Quoique la fable ne rejette pas absolument la prose, cependant, comme le prouve l’exemple de presque tous les fabulistes, son langage ordinaire est le langage poétique.

4. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Il y a plus, ajoute-t-il, bien loin que les figures soient des manières de parler éloignées du langage ordinaire, il n’y a rien de si naturel, de si commun dans le discours des hommes. […] Nous nous bornerons à faire connaître les principaux, ceux qui sont d’un usage plus ordinaire, et qu’il est plus facile de confirmer par des exemples connus. […] 4º Les tropes ennoblissent des idées ordinaires, qui n’exciteraient en nous ni surprise ni admiration, exprimées communément. […] Ces tours et ces manières de parler sont aussi faciles à distinguer des façons de parler ordinaires, que les traits d’un visage irrité, d’avec ceux d’un visage paisible. […] Rien de plus ordinaire aux poètes, que de donner du sentiment aux arbres, aux fleuves, aux animaux, etc.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

Si Milon et Clodius n’eussent été que de simples particuliers, la question se réduisait aux termes ordinaires, et les tribunaux compétents en pouvaient connaître sans difficulté. […] Milon demandait le consulat, et Clodius la préture ; et ce dernier, qui avait tant d’intérêt à ne pas voir son ennemi revêtu d’une magistrature supérieure, avait dit, avec son audace ordinaire, que dans trois jours Milon ne serait pas en vie. […] 3º Sa violence ordinaire. […] Milon, au contraire, se rendit au sénat ce même jour, comme à l’ordinaire, et y resta jusqu’à la fin de la séance.

6. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre premier. De la lettre. »

Quant à l’élocution, qui est la pierre de touche du bon épistolaire, il convient d’écrire comme l’on parle, pourvu toutefois que l’on parle bien, car le style de la conversation ordinaire ne peut être tout-à-fait celui d’une lettre. […] Tout cela distrait de la monotonie ordinaire du compliment. […] La lettre de recommandation n’exige pas de réponse pour l’ordinaire : c’est un simple laissez passer.

7. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

Sans prétendre en présenter une nouvelle, je crois pouvoir définir les figures des formes particulières de langage qui manifestent l’idée d’une manière plus noble, plus énergique, plus élégante que les formes ordinaires, ou qui indiquent mieux que celles-ci le mouvement de la pensée et la vue de l’esprit. […] Les rhéteurs les plus sensés de l’antiquité latine, Cicéron même et Quintilien, ont beaucoup trop multiplié les figures, et souvent ont donné ce nom à ce qui fait le fond de l’idée et n’a rien de figuré, c’est-à-dire rien qui s’écarte du langage ordinaire ou de l’expression propre. […] Fontanier, divise toutes les figures en sept classes : 1° figures de diction ; 2° de construction : elles correspondent à la classification habituelle ; 3° figures d’élocution ; 4° de style : subdivisions des figures ordinaires de mots proprement dites, les premières n’affectant que quelques mots ou parties de phrase, les secondes, embrassant l’énonciation totale de la pensée ; 5° figures de signification ; 6° d’expression ; ce sont les tropes : les premières s’appliquent à un seul mot, les secondes à une proposition ; enfin, figures de pensées, absolument indépendantes des mots, les mêmes que chez les autres théteurs.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Ces maux de nos semblables, si nous pouvions les regarder d’une vue tranquille et charitable, nous seraient des instructions d’autant plus utiles, que nous en verrions bien mieux la difformité que des nôtres, dont l’amour-propre nous cache toujours une partie ; ils nous pourraient donner lieu de remarquer que les passions font d’ordinaire un effet tout contraire à celui que l’on prétend. […] Nous y pourrions voir aussi avec étonnement à quel point ces mêmes passions aveuglent ceux qui en sont possédés ; car ces effets, qui sont si sensibles aux autres, leur sont d’ordinaire inconnus, et il arrive souvent que, se rendant odieux, incommodes et ridicules à tout le monde, ils sont les seuls qui ne s’en aperçoivent pas.

9. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

— La poésie dramatique est d’ordinaire l’œuvre d’un âge plus mûr et d’un art plus habile. […] C’est d’ordinaire par ce nom que l’on désigne les œuvres immortelles de Shakespeare. […] Il ne faut pas donner à ce mot technique le sens fâcheux qu’il a dans la langue ordinaire ; les lieux communs sont devenus des banalités par l’abus qu’on en a fait. […] Ces vers ne contiennent pas de figures : ils présentent la pensée nue et réduite aux mots ordinaires et indispensables. […] — « C’est, disait Aristote, un transport d’un nom qu’on tire de sa signification ordinaire. » (Poét.

10. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

L’axiome suivant constitue donc la raison du syllogisme, considéré du moins dans sa forme ordinaire : Tout ce qui peut être affirmé ou nié universellement d’une idée peut être affirmé ou nié de chaque espèce particulière et de chaque individu compris dans cette idée. […] Dans le syllogisme ordinaire, l’attribut de la première prémisse renferme donc en lui les deux autres termes, aussi le dirons-nous grand extrême ; le sujet de la seconde est donc renfermé dans les deux autres termes, aussi le dirons-nous petit extrême ; enfin le sujet de la première, étant l’attribut de la seconde, est contenu d’une part et contient de l’autre, aussi le dirons-nous moyen terme. […] Vous voulez prouver par le dilemme que Dieu a créé le monde parfait en son espèce : — « Majeure : Si Dieu n’a pas créé le monde parfait, cela ne peut venir que d’un défaut de volonté ou d’un défaut de puissance ; — Mineure : mais cela ne vient ni d’un défaut de volonté, car alors il serait méchant, c’est-à-dire il ne serait pas Dieu ; ni d’un défaut de puissance, car alors il serait impuissant, c’est-à-dire encore il ne serait pas Dieu ; — Conclusion : donc il a créé le monde parfait en son espèce. » Je passe d’autres espèces d’arguments ; ce livre n’est pas un traité de logique ; mais ce peu de mots peut suffire, ce me semble, à établir le principe et les modes les plus ordinaires de la logique formelle.

11. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Les hommes ordinaires, ceux qui vivent d’idées positives, et se renferment dans les choses et les intérêts matériels, ne portent guère leurs pensées au delà du monde visible qui les entoure. […] Quelques exemples suffiront pour montrer comment la poésie spiritualise la nature physique, et pour rendre sensible la différence qui existe, entre le poète et l’homme ordinaire, dans la manière de l’envisager.

12. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Cette même tête qui nous a enfanté Pallas armée nous la rendra avec son olive paisible, douce, savante, et suivie de tous les arts qui marchent d’ordinaire avec elle. […] Vous avez fait voir que l’expérience n’est nécessaire qu’aux âmes ordinaires, que la vertu des héros vient par d’autres chemins, qu’elle ne monte pas par degrés, et que les ouvrages du Ciel3 sont en leur perfection dès leurs commencements.

13. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — D’Aguesseau. (1668-1751.) » pp. 124-129

Vous venez, mon cher fils, d’achever le cercle ordinaire de l’étude des humanités et de la philosophie ; vous l’avez rempli avec succès : je vous en félicite de tout mon cœur, je m’en félicite moi-même, ou plutôt nous devons l’un et l’autre en rendre grâces à Dieu, de qui viennent tous les biens dans l’ordre de la nature comme dans celui de la grâce… L’étude de la religion, mon fils, doit être le fondement, le motif et la règle de toutes les autres. […] Ce n’est pas, mon cher fils, que je veuille vous conseiller d’entrer en lice avec ceux qui voudraient disputer avec vous sur la religion : le meilleur parti, pour l’ordinaire, est de ne point leur répondre, et de ne leur faire sentir son improbation que par son silence.

14. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 140-145

Le ton de légèreté et d’ironie, qui lui est trop ordinaire, se concilie peu d’ailleurs avec les grands mouvements de l’âme. […] Les Suédois fondirent avec leur impétuosité ordinaire sur les Saxons, qui les attendirent sans s’ébranler : les coups de fusil, de pique et de baïonnette effarouchèrent les chevaux, qui se cabraient au lieu d’avancer.

15. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Voyez les conséquences de votre démarche ; il est ordinaire de lui dire : Vous voilà bien avancé ! […] sont des façons de parler assez ordinaires. […] La plupart des figures oratoires sont d’un usage aussi ordinaire que les tropes et les figures grammaticales. […] La finesse consiste dans l’art de s’emparer d’une pensée ordinaire, et de lui donner une tournure qui semble présenter un autre sens. […] Le style simple convient aux sujets ordinaires ; le style tempéré aux sujets qui prêtent le mieux aux ornements ; le style sublime est réservé aux grands sujets.

16. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

On connaît ces diverses qualités du style82 ; nous rappelons cependant ici que la simplicité consiste à dire en peu de mots, et avec les termes ordinaires, ce dont il s’agit. […] Le style des bergers doit être simple, c’est-à-dire que les termes ordinaires y soient employés sans faste, sans apprêt, sans dessein apparent de plaire. […] Elle admet le récit des faits les plus ordinaires, les plus petits détails, la description des objets les plus communs, pourvu que tout y soit exprimé avec grâce. […] C’est la forme ordinaire des dithyrambes, dont nous parlerons tout à l’heure. […] Le récitatif, en effet, ne diffère que par la justesse des intonations de la parole ordinaire : c’est un chant qui n’est pas mesuré.

17. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il s’emploie dans les entretiens familiers, dans les conversations, dans les fables dans les contes et les historiettes, dans le genre épistolaire, et généralement dans tous les sujets ordinaires, qui ne sont susceptibles ni d’élévation, ni d’agrément. […] Style familier « Le Style familier est le style ordinaire de la conversation et de ce qu’on appelle les Lettres familières ; il est moins pur et moins précis que le style simple, mais il a plus d’abandon et de mouvement. » (Filon.) […] L’ironie douce et l’allusion lui sont très ordinaires, il tire ses métaphores d’objets familiers, mais agréables. […] Buffon regarde comme opposée au naturel la peine qu’on se donne pour exprimer des choses ordinaires ou communes. […] Il est ordinaire d’y rencontrer fréquemment des traits pareils à ceux-ci Écoutez, maison de Jacob, et vous tous qui êtes restés de la maison d’Israël ; vous que je porte dans mon sein, que je renferme dans mes entrailles ; je vous porterai moi-même encore jusqu’à la vieillesse, je vous porterai jusqu’à l’âge le plus avancé.

18. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Il n’y a, jusque-là, rien que de très simple et d’assez ordinaire. […] Sans parler ici de son mérite principal, celui de renfermer une prophétie terrible, dont l’accomplissement non moins effrayant frappe journellement nos yeux, qui pourrait s’empêcher de reconnaître, à ce style entraînant, à cette impétuosité irrésistible, l’enthousiasme vrai de l’inspiration, et la chaleur d’un sentiment bien supérieur à nos affections ordinaires ?

19. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Rochefoucauld, 1613-1680 » pp. 32-37

Un bon plaisant est une pièce rare : à un homme qui est né tel, il est encore fort délicat d’en soutenir longtemps le personnage ; il n’est pas ordinaire que celui qui fait rire se fasse estimer. […] « Si l’on faisait une sérieuse attention à tout ce qui se dit de froid, de vain et de puéril dans les entretiens ordinaires, l’on aurait honte de parler ou d’écouter ; et l’on se condamnerait peut-être à un silence perpétuel, qui serait une chose pire dans le commerce que les discours inutiles Il faut donc s’accommoder à tous les esprits, permettre comme un mal nécessaire le récit des fausses nouvelles, les vagues réflexions sur le gouvernement présent ou sur l’intérêt des princes, le débit des beaux sentiments, et qui reviennent toujours les mêmes ; il faut laisser Aronce parler proverbe, et Mélinde parler de soi, de ses vapeurs, de ses migraines et de ses insomnies.

20. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Mais toutes ces parties ne se trouvent que dans les grands sujets ; dans les causes ordinaires, l'orateur se borne à narrer les faits, à établir ses moyens de défense et à répondre aux arguments de son adversaire. […] La poésie emploie souvent cette figure, et la prose poétique peut l'admettre quelquefois ; mais la prose ordinaire n'emploie l'hyperbate, qui place le régime indirect avant le régime direct, que lorsque le régime indirect est le plus court et que cette transposition ajoute à la clarté ou à l'harmonie de la phrase. […] On l'appelle philosophique, quand il a pour objet une vérité ; mais si cette vérité est une situation de la vie pastorale, on l'appelle pastoral ; et on l'appelle dramatique, quand il est mis en action et qu'il appartient aux pièces ordinaires de théâtre. […] Le merveilleux, c'est-à-dire ce qui surpasse les lois ordinaires de la nature, comme l'intervention des dieux, est un ornement que réclame le poëme épique. […] Aucun animal ne pouvant pousser des cris du fond des flots, la prose ordinaire rejette cette expression.

21. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

La description est, en effet, dit Blair, la pierre de touche de l’imagination, et fait aisément distinguer le grand écrivain de l’écrivain ordinaire. […] Les trois premières qualités conviennent à l’exposition ordinaire, qu’on peut appeler début simple ; les deux autres constituent le début pompeux et le début dramatique. […] Faites connaître les qualités de l’exposition ordinaire. […] Elle semble avoir pour but ordinaire de plaire et de récréer : les leçons morales qu’elle renferme doivent être présentées délicatement et cachées sous les fleurs. […] Elle porte presque toujours avec elle un soupçon, une teinte de malignité qui choque pour l’ordinaire.

22. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Votre ordinaire est-il de rêver en parlant ? […] Le tutoiement, d’ailleurs assez ordinaire alors entre les personnes de même rang ou de même naissance, et particulièrement usité sur notre théâtre à cette époque (voy. […] Sur ces idées, on peut encore rapprocher de Corneille Juvénal et Boileau, discourant de la noblesse, le premier dans sa huitième satire, le second dans sa cinquième, et Montesquieu, qui dit de la noblesse, avec sa concision ordinaire : « L’honneur en est, pour ainsi parler, l’enfant et le père. » Esprit des Lois, V, 9. […] Maintenant on ne dit pas, d’ordinaire, consentir une chose mais à une chose ; ou, pour mieux parler, consentir n’est plus guère d’usage, comme verbe actif, qu’au palais et dans le langage diplomatique.

23. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Mais la méthode la plus ordinaire est d’exposer d’abord le fait ou la doctrine, ensuite de les développer et de les prouver, enfin de combattre les opinions opposées : c’est ce qu’on nomme narration ou thèse, confirmation et réfutation. […] Les figures sont des formes particulières de langage qui manifestent l’idée d’une manière plus noble, plus énergique, plus élégante que les formes ordinaires, ou qui indiquent mieux que celles-ci le mouvement de la pensée et la vue de l’esprit. […] Les figures qu’elle emploie dans ce cas sont : L’hyperbate ou inversion et la synchyse ou renversement de la construction ordinaire.

24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Ce sont : 1° les pensées basses, communes ou triviales, qui n’offrent à l’esprit que des idées ignobles, de mauvais goût et indignes du sujet que l’on traite ; 2° les pensées fausses ou celles qui ne sont point conformes à la vérité, à la justesse ; et 3° les pensées gigantesques ou celles qui dépassent la limite de la réalité, de l’ordinaire, du possible. […] Mais il est un autre ordre d’idées qui n’ont de valeur que par la manière dont elles sont exprimées : ce sont des pensées ordinaires, mais qui doivent leur charme à l’expression, au choix des mots dont on se sert pour les représenter. […] Il est ordinaire de dire « que les beaux esprits se rencontrent ».

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