Son premier soin sera donc de mettre l’ordre le plus clair, le plus précisât le plus exact dans la distribution et l’arrangement des matières. […] Les matières doivent être disposées de manière que la connaissance d’un précepte mène naturellement à la connaissance d’un autre. […] Mais, en général, un principe doit être assez bien développé pour qu’il puisse être saisi sans le secours d’un autre, qui doit le suivre dans l’ordre naturel des matières. […] Nous en avons en France sur toutes les matières, et qui sont presque tous des chefs-d’œuvre de connaissance approfondie, de disposition et de style. […] C’est surtout quand il s’agit des traités que l’art de disposer les matières paraît dans tout son lustre, et mérite l’attention des lecteurs intelligents.
Avant toutes choses, des vues larges et profondes, embrassant le sujet dans toutes ses parties, vous ont donné la division des matières. […] Les matières sont bien divisées, les règles claires et les exemples bien choisis ; l’ouvrage me paraît répondre à vos bonnes et religieuses intentions et atteindre le but que vous vous êtes proposé. […] Jusqu’ici je n’ai trouvé aucun ouvrage élémentaire qui réunît sur la même matière toutes les qualités nécessaires. […] J’en ferai l’éloge en trois mots : des nombreux manuels que je possède sur la matière, le vôtre, permettez-moi de vous le dire, est assurément le plus complet, le mieux rédigé et le plus sûr. […] Ordre, distribution des matières, développements, exemples, questions bien posées, style varié : tout me plaît beaucoup.
Son premier soin sera donc de mettre l’ordre le plus clair, le plus précis et le plus exact dans la distribution et l’arrangement des matières. […] Cette supposition ne peut pas raisonnablement se faire à l’égard de tous les lecteurs ; et quand même elle pourrait avoir lieu, la liaison des matières exige toujours que l’écrivain rappelle ces principes, et les trace du moins succinctement. […] Les matières doivent être disposées de manière que la connaissance d’un précepte mène naturellement à la connaissance d’un autre. […] Mais en général un principe doit être assez bien développé, pour qu’il puisse être saisi sans le secours d’un autre, qui doit le suivre dans l’ordre naturel des matières. […] On verra bientôt que les Grecs, les Latins, et les écrivains de notre nation l’ont employé avec le plus grand succès, pour traiter toutes sortes de matières.
« Il faut, dit encore Cicéron, que le début soit en rapport avec la matière, comme le vestibule ou le portail avec l’édifice ou le temple. » Sa forme même se réglera sur celle du reste de l’œuvre, car le meilleur style de début est celui qui est le plus en harmonie avec la couleur de l’écrit tout entier. Dans un livre didactique, procédant par synthèse, où vous imposez votre savoir au lecteur qui ne s’adresserait pas à vous, s’il n’avait foi à la science et au professeur, il suffit de l’exposition simple, claire, précise de la matière ; une bonne définition sera tout l’exorde : « La géométrie est une science qui a pour objet la mesure de l’étendue. — La grammaire est la science des signes de la parole et des règles à suivre pour les employer convenablement. — L’histoire naturelle, prise dans toute son étendue, est une histoire immense ; elle embrasse tous les objets que nous présente l’univers….. » Buffon n’a pas commencé autrement. […] Bienveillant : par égard, soit pour l’auteur, soit pour la matière, pour la moralité, les talents, la position de l’un, la grandeur, l’intérêt, la nouveauté de l’autre, il aura, avant tout, le désir et la volonté de lire ou d’écouter. […] Il semble que, se défiant de ses forces, le poëte n’ose aborder sa matière. […] Il ne s’agit donc plus que de faire naître la docilité de l’auditeur, en prenant toujours ce mot dans le sens latin, c’est-à-dire de lui donner l’intelligence de la matière.
On doit savoir un gré particulier à l’auteur d’avoir disposé les matières de son enseignement dans un ordre parfaitement logique, et d’avoir posé toujours ses définitions avec une clarté parfaite. […] On le conçoit dès lors, par cela même qu’elles décrivent la nature générique des choses et leurs spécifiques, comme s’exprime l’École, elles renferment la division des matières et les préceptes de l’art. […] J’en ferai l’éloge en trois mots : des nombreux manuels que je possède sur la matière, le vôtre, permettez-moi de vous le dire, est assurément le plus complet, le mieux rédigé et le plus sûr. […] Jusqu’ici je n’ai trouvé aucun ouvrage élémentaire qui réunît sur la môme matière toutes les qualités nécessaires.
« En effet, dit Cicéron, le discours se composant de la pensée et de l’expression, l’expression n’existe pas, si vous retranchez la pensée ; la pensée ne se manifeste pas, si vous supprimez l’expression. » Ce qui revient à l’idée de Buffon : « Bien écrire est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre ; c’est avoir à la fois de l’esprit, de l’âme et du goût63. » Mais par là même qu’on met à part le bien rendre, on conçoit qu’on puisse, en rhétorique, abstraire l’expression d’un écrit, pour la considérer indépendamment de toute autre propriété, comme, en géométrie, on abstrait l’étendue de la matière, en peinture, le coloris du tableau. […] Encore une fois le style est l’homme, et non pas la matière. […] Sachant que le ton n’est que la convenance du style au sujet, et qu’il dépend non-seulement de la nature de celui-ci, mais aussi du point de généralité auquel on a porté ses pensées, il ne s’effrayera plus des objections faites aux développements des anciens rhéteurs sur cette matière, ni du vague qu’entraînent ces développements mal compris. […] Le ton du philosophe pourra devenir sublime toutes les fois qu’il parlera des lois de la nature, de l’être en général, de l’espace, de la matière, du mouvement et du temps, de l’âme, de l’esprit humain, des sentiments, des passions ; dans le reste, il suffira qu’il soit noble et élevé. […] Elle est l’ouvrière qui rehausse ou qui déprécie la matière qu’elle a reçue. » 67.
Cet état d’imperfection peut être attribué à la subtilité des matières qui entrent dans le domaine des sensations du goût. […] Cette observation pourrait seule justifier tout le soin et toute l’attention que nous avons donnés à cette matière. […] La nature sévère des matières qui appartiennent à la chaire demande de la gravité. […] La modestie et la candeur que montre l’orateur en entrant en matière est aussi un exorde heureux. […] Toutes celles qui sont puisées dans des lieux communs ou matières générales offrent cet inconvénient.
Mais dis-moi, chevalier, crois-tu pas que ton Molière est épuisé maintenant, et qu’il ne trouvera plus de matière pour … » Brécourt. « Plus de matière ! […] Écoutez-le moi dire un peu2 … « Et qu’il ne trouvera plus de matière pour… » — Plus de matière ! […] Vous êtes là sur une matière qui, depuis quatre jours, fait presque l’entretien de toutes les maisons de Paris, et jamais on n’a rien vu de si plaisant que la diversité des jugements qui se font là-dessus ; car enfin j’ai ouï condamner cette comédie3 à certaines gens, par les mêmes choses que j’ai vu d’autres estimer le plus.
Il faut donc que le poète dispose et conduise sa matière de sorte que les principaux objets qu’il traite soient exactement distingués entre eux, et se trouvent à leur place respective. […] Des animaux divers la féconde litière Est des amendements la plus riche matière. […] Leur bras n’atteint jamais que lande matière ; Ils ébranlent le marbre, ils attaquent la pierre, Et quand le mur battu tombe sur le côté, Leur torrent passe et fuit, comme un torrent d’été. […] Quelle est la matière de l’épître ? […] Beaucoup d’autres poètes ont embelli du coloris de l’imagination ou des grâces du sentiment, les choses les plus simples et les événements les plus communs. 11 n’est presque point d’objet qui ne puisse servir de matière à l’épître.
Traduction de la matière. […] Traduction de la matière. […] Traduction de la matière. […] Traduction de la matière. […] Traduction de la matière.
Pour me mettre à l’abri d’un semblable reproche, j’ai consulté sur cette matière les Institutions oratoires à l’usage de ceux qui se destinent au barreau, par M. […] L’homme éloquent l’est en toutes matières dont il a la science. […] Ainsi, pour parler convenablement sur une matière, il ne suffit pas de la connaître, il faut connaître encore tout ce qui peut s’y rapporter. […] Mais nous nous sommes déjà étendus sur cette matière. […] La première attention de l’orateur est de voir si la matière comporte le pathétique.
MATIÈRE. […] MATIÈRE. […] MATIÈRE. […] MATIÈRE. […] MATIÈRE.
Les choses grandes et dignes d’être racontées, c’est-à-dire, les choses intéressantes par l’agrément, ou par le fond d’instruction qu’elles présentent, sont les seules qui peuvent faire la matière d’une histoire. […] Histoire civile Tous les événements qui se sont passés dans les empires et les divers états de la terre, sont la matière de l’histoire civile. […] Cet excellent historien a eu le sage discernement de bien choisir ses matières, et l’art de les rendre dans un style non moins élégant que précis. […] Les matières purement littéraires y sont trop confondues avec les matières scientifiques. […] Tous les ouvrages dont le souverain créateur a embelli le globe que nous habitons, toutes les productions que la terre étale à nos yeux, ou qu’elle cache dans son sein, sont la matière de l’histoire naturelle.
En délayant une anecdote, en dialoguant un paradoxe étroit et subtil, vous croyez arriver à un drame, à une comédie, à un roman ; à peine aviez-vous la matière d’un feuilleton ou d’un vaudeville. […] Sans elles, le plus beau talent échouera souvent contre la matière. […] Wey, et en résumant ce qu’il a développé sur cette matière : 1° Les sujets qui n’ont pas un caractère bien tranché.
Il dispose à son gré de sa matière, il n’est guère soumis qu’aux lois générales du bon sens et du goût ; pour le reste, il ne reçoit de règles que de lui-même et de son sujet. Toute la nature lui appartient ; il peut prendre tous les tons, toutes les formes, aborder toutes les matières, les étendre, les développer son gré ; son héros est un centre autour duquel il fait rayonner tous les caprices de sa fantaisie. […] Chaucer emprunte aux Italiens la matière de ses récits, mais il y déploie le génie original et analytique qui caractérise sa nation ; il commence cette série d’observateurs, de peintres, d’humoristes, dont la gloire, non éclipsée de nos jours, se transmettra jusqu’à Walter Scott et Dickens, en passant par Shakspeare, Sterne, Swift, de Foë, Richardson, Fielding, Smollet, etc.
Ils célébrèrent ensuite leur tranquillité, leurs amours, leur bonheur ; et c’est précisément la matière de la poésie pastorale88. […] Sa matière est d’une étendue qui n’a point de bornes. […] Tous lui conviennent, parce que son style s’élève ou s’abaisse, selon la matière ou selon l’état de la personne qui écrit ou à qui on écrit. […] Ainsi, la matière en sera divisée par le poète, en stances rigoureusement égales. […] Malherbe sait prendre tous les tons : nous l’avons vu tendre, gracieux, dans son Élégie à Duperrier ; il est impétueux quand la matière le demande.
.) : parce que les matières qu’elle traite et les vérités qu’elle annonce ont besoin du charme de l’élocution, pour trouver un accès facile et se graver utilement dans les cœurs. […] Quoique le terme académie se soit génériquement étendu à toutes les associations savantes, nous n’entendons parler ici que de celles qui s’occupent spécialement des progrès et du perfectionnement de la langue, et qui ont pour objet toutes les matières de grammaire, de poésie et d’éloquence.
Disons d’abord que tout ce qui peut être enseigné ou appris peut aussi servir de matière au poème didactique ; qu’ainsi il peut rouler sur les arts, les sciences, la morale, la religion, etc. ; et nous avons, en effet, soit des anciens, soit des modernes, des poèmes didactiques sur ces divers sujets. […] Quelque position que prenne le poète, qu’il se donne pour un simple mortel ou qu’il se dise inspiré des muses, du moment qu’il veut apprendre aux autres ce qu’ils ne savent pas, il faut qu’il dispose sa matière dans un ordre rationnel. […] L’action héroïque est ce qui la distingue des petits poèmes et du roman ; l’action merveilleuse est ce qui la caractérise essentiellement123, et s’appelle la matière de l’épopée. […] Les épisodes doivent être courts, à proportion que la matière en est éloignée du sujet, parce qu’en pareil cas ce n’est qu’un délassement accordé en passant pour reposer l’esprit et non pour lui faire perdre le fil de la narration. […] Il est naturel que tout auteur, entrant en matière, propose ce dont il s’agit137.
Quelque sujet donc que vous traitiez, historique, oratoire, didactique, lisez et lisez attentivement et complétement, si faire se peut, tout ce que d’autres ont écrit sur la même matière. […] Avant de lire ce que d’autres ont écrit sur la matière qui vous occupe, méditez-la vous-même et jetez sur le papier toutes les idées qui naîtront en vous de cette méditation originelle. […] Dans les compositions qui lui servent d’exercice, qu’il songe moins à ajouter des idées à la matière donnée, pour peu que cette matière soit bien faite, qu’à développer par l’analyse celles qui y sont contenues ; que, sans tomber dans la prolixité et la redondance, il poursuive chacune d’elles dans ses derniers résultats, et ne l’abandonne qu’après l’avoir forcée de rendre, pour ainsi dire, tout ce qu’elle contient.
Il n’y a pas de règle absolue à établir sur la manière de construire un plan ; il dépend toujours de la matière elle-même, du genre de composition et du but que l’on veut atteindre. […] Il faut avoir soin de disposer les matières par gradation, de manière que l’intérêt aille toujours croissant. […] L’exorde sera simple, si le sujet n’a pas grande importance ou doit être discuté froidement ; insinuant, si l’orateur a besoin de ménager les passions ou les préjugés de ses auditeurs ; pompeux, si 1a majesté du sujet permet d’étaler tout d’abord les richesses de l’éloquence ; véhément, si la passion qui anime l’orateur et les auditeurs lui permet d’entrer brusquement en matière en lançant la foudre. […] Quelle matière fut jamais plus disposée à recevoir tous les ornements d’une grave et solide éloquence que la vie et la mort de Turenne ?
« N’a-t-on d’autre but, dit-il, que d’étaler une faconde insupportable, que l’on ait recours aux lieux, que l’on s’empare de tous les moyens qu’ils présentent, et l’on pourra, avec la connaissance la plus superficielle de la matière, discourir à perte de vue sur tous les sujets ! […] Ceux qui indiquent aux jeunes gens d’autres sources d’invention les abusent, et en voulant donner trop de perfection à la rhétorique, ils en font, en réalité, une étude insignifiante et puérile. » Nous avouons avec Blair, et nous l’avons posé en principe, que la méthode d’invention la plus féconde est l’examen approfondi du sujet ; qu’il y aurait puérilité à multiplier les lieux, à les faire entrer tous, de gré ou de force, dans chaque matière. […] Et de même, qui prétend les utiliser tous dans chaque argument fait l’effet de celui qui voudrait faire entrer toutes les lettres dans chaque mot. » Mais il n’en est pas moins vrai que l’emploi des lieux, indispensable quand les circonstances ne permettent pas de creuser profondément une matière, ouvre, dans tous les cas, une vaste carrière à l’esprit.
Il y fait preuve d’un savoir très-étendu et très-varié, d’une raison éclairée et saine : en outre, dépouillant presque toujours sur ces matières le bel esprit, dont ailleurs il ne s’est pas assez dégagé, il écrit avec facilité, avec clarté, avec élégance. […] Environné et accablé dans ses audiences d’une foule de gens, du menu peuple pour la plus grande partie, peu instruits même de ce qui les amenait, vivement agités d’intérêts très-légers et souvent très-mal entendus, accoutumés à mettre à la place du discours un bruit insensé, il n’avait ni l’inattention ni le dédain qu’auraient pu s’attirer les personnes ou les matières ; il se donnait tout entier aux détails les plus vils, ennoblis à ses yeux par leur liaison nécessaire avec le bien public ; il se conformait aux façons de penser les plus basses et les plus grossières ; il parlait à chacun sa langue, quelque étrangère qu’elle lui fût ; il accommodait la raison à l’usage de ceux qui la connaissaient le moins ; il conciliait avec bonté des esprits farouches, et n’employait la décision d’autorité qu’au défaut de la conciliation. […] Il dictait à trois ou quatre secrétaires à la fois, et souvent chaque lettre eût mérité par sa matière d’être faite à part, et semblait l’avoir été.
Ils y verront (mais plus encore en lisant ce beau discours) que ce grand Orateur a trouvé dans la défection même de ce Prince, une abondante matière pour faire son éloge ; et ils ne pourront s’empêcher de remarquer que le célèbre Bossuet a craint de toucher ce point délicat de son histoire. […] Les ornements doivent en être bannis, à moins qu’ils ne naissent de la matière même, ou qu’ils ne soient nécessaires pour réveiller et piquer l’attention des auditeurs. […] Quelques gens de lettres sont incapables de ce qu’on appelle les affaires sérieuses, j’en conviens : mais il y en a qui les fuient sans en être incapables ; encore plus, qui, sans les fuir, et sans en être incapables, ne se sont tournés du côté des lettres que faute de matière à exercer leurs talents ». […] Je ne suivrai point ce savant rhéteur dans les développements qu’il donne sur toutes ces matières politiques : il suffira que je dise un mot de chacun de ces cinq objets. […] Il aura soin, pour bien présenter et bien disposer sa matière, de la partager en plusieurs articles, et de s’attacher, en la discutant, à la solidité des principes, à la justesse des pensées, plutôt qu’à la pompe et aux charmes de l’élocution.