; Les quatre rimes fois, lois, rois et voix 96 id. ; Les cinq rimes foi, loi, moi, roi et toi 186 id. […] *** On vous a mal jugés, mais jugez-vous vous-même, Votre borne flottante est de vos lois l’emblème. […] Fier de votre valeur, tout, si je vous en crois, Doit marcher, doit fléchir, doit trembler sous vos lois. […] Durant les premiers ans du Parnasse françois, Le caprice tout seul faisait toutes les lois.
On en voit un exemple dans le discours pour la loi Manilia. […] Il faut des ombres à un tableau ; c’est la loi de tous les arts, c’est la loi de la nature. […] Il est plus utile qu’on ne pense de savoir les vrais rapports de l’Église et de l’État, et de chercher dans les lois divines le fondement des lois humaines. […] La précision et la clarté sont nécessaires à l’avocat, puisqu’il se propose d’instruire les juges du droit de ses clients et des lois sur lesquelles il est fondé. […] Le mal moral porte toujours le mal, et la conscience qu’il trouble de sa présence a beau s’étourdir, le pécheur n’est pas heureux, c’est la loi.
Cependant, l’éloquence de la chaire ne s’appuie pas exclusivement sur l’autorité divine, elle emploie aussi les armes humaines du raisonnement, selon les auditeurs auxquels elle s’adresse ; elle sait aussi prouver que les vérités qu’elle enseigne ne sont pas contraires aux lois de la raison ; mais elle nous met en garde contre les erreurs et les faiblesses de l’esprit ; là où la raison trébuche, l’autorité étend sa main bienfaisante pour la soutenir. […] L’orateur du barreau est-un avocat ou un magistrat qui doit prouver et convaincre ; il s’agit de faire condamner un coupable ou de faire absoudre un innocent, en s’appuyant sur la justice et sur la loi. […] Le rôle de l’avocat est de défendre un accusé ; celui du magistrat public, président ou procureur, est de poursuivre le coupable pour venger la loi et la société outragées.
En quoi la loi morale se distingue-t-elle de la loi physique et de la loi civile ? […] Où les lois positives puisent-elles leur autorité ? Où la loi morale puise-t-elle la sienne ? […] Montrez la moralité de cette loi. […] La loi du travail.
Il trouva le principe générateur, la grande loi d’harmonie universelle qui présida à la création et au développement de la langue française. […] Lors de la composition du Cid, la règle des unités n’avait pas encore obtenu force de loi. […] Que de tant de bonté l’impérieuse loi Ramènerait bientôt et peuple et cour vers moi ! […] Tous ces mille vaisseaux, qui, chargés de vingt rois, N’attendent que les vents pour partir sous vos lois. […] De son vivant, ses décisions étaient reçues comme des arrêts ; un grand nombre de ses préceptes seront toujours transmis, par tradition, comme des lois.
Après les tentatives hardies mais incomplètes du seizième siècle, le théâtre, sans règle, comme la poésie l’avait été jusqu’à Malherbe, cherchait son législateur : elle le trouva dans un jeune homme natif de Rouen, que sa famille avait élevé pour le barreau, et qui préférait à l’étude des lois le travail de la composition et des vers. […] Exercez-la, monsieur, et gouvernez le prince : Montrez-lui comme il faut régir une province, Faire trembler partout les peuples sous sa loi, Remplir les bons d’amour et les méchants d’effroi5 ; Joignez à ces vertus celles d’un capitaine : Montrez-lui comme il faut s’endurcir à la peine, Dans le métier de Mars se rendre sans égal, Passer les jours entiers et les nuits à cheval, Reposer tout armé, forcer une muraille, Et ne devoir qu’à soi le gain d’une bataille : Instruisez-le d’exemple, et rendez-le parfait, Expliquant à ses yeux vos leçons par l’effet. […] Si vous fûtes vaillant, je le suis aujourd’hui, Et ce bras du royaume est le plus ferme appui ; Grenade et l’Aragon tremblent quand ce fer brille ; Mon nom sert de rempart à toute la Castille : Sans moi, vous passeriez bientôt sous d’autres lois, Et vous auriez bientôt vos ennemis pour rois. […] Rotrou a dit à peu près de même, dans son Iphigénie en Aulide, I, 5 : Les princes sont des dieux sujets aux lois des hommes : Ils souffrent comme nous, ils sont ce que nous sommes. […] Sur ces idées, on peut encore rapprocher de Corneille Juvénal et Boileau, discourant de la noblesse, le premier dans sa huitième satire, le second dans sa cinquième, et Montesquieu, qui dit de la noblesse, avec sa concision ordinaire : « L’honneur en est, pour ainsi parler, l’enfant et le père. » Esprit des Lois, V, 9.
Ce plan n’est pas encore le style, mais il en est la base ; il le soutient, il le dirige, il règle son mouvement et le soumet à des lois ; sans cela, le meilleur écrivain s’égare, sa plume marche sans guide, et jette à l’aventure des traits irréguliers et des figures discordantes. […] Grand Dieu, dont la seule présence soutient la nature et maintient l’harmonie des lois de l’univers ; vous qui du trône immobile de l’empyrée voyez rouler sous vos pieds toutes les sphères célestes sans choc et sans confusion ; qui du sein du repos reproduisez à chaque instant leurs mouvements immenses, et seul régissez dans une paix profonde ce nombre infini de cieux et de mondes ; rendez, rendez enfin le calme à la terre agitée ! […] Au reste, il n’a que ce fier ennemi ; tous les autres oiseaux de guerre le respectent, et il est en paix avec toute la nature : il vit en ami plutôt qu’en roi parmi ces nombreuses peuplades d’oiseaux aquatiques, qui toutes semblent se ranger sous sa loi ; il n’est que le chef, le premier habitant d’une république tranquille, où les citoyens n’ont rien à craindre d’un maître qui ne demande qu’autant qu’il leur accorde, et ne veut que calme et liberté2. […] Dans ce que j’ai dit ici, j’avais en vue le livre de l’Esprit des lois, ouvrage excellent pour le fond, et auquel on n’a pu faire d’autre reproche que celui des sections trop fréquentes. […] En dépit de quelques erreurs, les hommes lui devront longtemps les doux plaisirs que procurent à une âme jeune les premiers regards jetés sur la nature, et les consolations qu’éprouve une âme fatiguée des orages de la vie en reposant sa vue sur l’immensité des êtres paisiblement soumis à des lois éternelles et nécessaires. »
On en compte neuf principales, qui sont la base de toute démonstration ; imposées par la logique, elles tirent leur origine des lois même de notre intelligence. […] Les principaux sont : 1° La loi, base de tout jugement. […] 6° L’erreur des faits accidentels est un sophisme par induction dans lequel on conclut du particulier au général d’un fait accidentel à une loi universelle. […] Le mot élégie ne vient pas de ἔ, hélas, λέγω, je dis ; car cette étymologie très répandue est contraire aux lois philologiques. […] Dans un site agreste Suis sa loi modeste !
Et vous, vous vous vengez par un assassinat ; c’est une action indigne et honteuse, mais ç’a été par un beau combat1 ; quoique les lois vous condamnent, quoique l’Église vous excommunie, il y a quelque montre de courage ; le monde vous applaudit et vous couronne, malgré les lois et l’Église. […] Exorde de l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre 3 Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons. […] Les lois qu’il vous a données sont que, parmi vos sujets, votre puissance ne soit formidable qu’aux méchants, et que vos autres sujets puissent vivre en paix et en repos, en vous rendant obéissance. Vos peuples s’attendent, Sire, à vous voir pratiquer plus que jamais ces lois que l’Écriture vous donne. […] La verge de la loi à la main, avec une autorité incroyable, il chasse pêle-mêle devant lui et Juifs et gentils au tombeau ; il vient enfin lui-même à la suite du convoi de tant de générations ; et, marchant appuyé sur Isaïe et sur Jérémie, il élève ses lamentations prophétiques à travers la poudre et les débris du genre humain. » 1.
Mon âme les envoie, et, ministres dociles, Je les sens répandus dans mes membres agiles… Est-ce moi qui préside au maintien de ces lois, Et pour les établir ai-je donné ma voix ? […] De cet ordre secret reconnaissons l’auteur : Fut-il jamais des lois sans un législateur ? […] Impétueux enfants de cette longue chaîne, Le Rhône suit vers nous le penchant qui l’entraîne ; Et son frère emporté par un contraire choix2, Sorti du même sein, va chercher d’autres lois.
Quoi de plus utile, en effet, après l’étude de la religion et des langues anciennes, surtout de la langue latine qui devra toujours être parmi nous la base des hautes études, quoi de plus avantageux que la connaissance des règles littéraires, depuis les notions élémentaires concernant le style jusqu’aux lois qui régissent les compositions les plus élevées du poète et de l’orateur ? […] Nous avons examiné en détail, outre l’étude des chefs-d’œuvre et les sources de l’amplification, les règles de la composition en général et les lois qui régissent les compositions secondaires.
L’homme qui parle est l’envoyé du ciel : la cause qu’il défend est celle de la vérité et de la vertu : ses titres, la loi de la nature empreinte dans tous les cœurs, et la loi révélée, écrite et consignée dans le dépôt des livres saints : ses clients, la nature, dont il défend les droits ; l’humanité, dont il venge l’injure ; la faiblesse, dont il protège le repos et la sûreté ; l’innocence, à laquelle il prête une voix suppliante pour désarmer la calomnie, ou des accents terribles pour l’effrayer ; l’enfance abandonnée, pour qui il cherche dans son auditoire des cœurs paternels ; la vieillesse souffrante, l’indigence timide, la grande famille de J.
La figure est heureuse ; il personnifie les lois qui lui présentent un glaive pour mettre à mort un individu. […] Un homme de Macédoine se rend maître des Athéniens, et fait la loi à toute la Grèce. […] La confection des lois, la paix, la guerre, le choix des magistrats appartenaient au peuple. […] lois, taisez-vous ! […] Tous les anciens insistent beaucoup sur cette loi fondamentale.
La matière est mue et pénétrée par des forces qui ne sont pas matérielles, et elle suit des lois qui attestent une intelligence partout présente. L’analyse chimique la plus subtile ne parvient point à une nature morte et inerte, mais à une nature organisée à sa manière, et qui n’est dépourvue ni de forces ni de lois.
Celle-ci contient les principes et les développements de la vraie religion ; elle expose dans le plus grand jour les maximes fondamentales de la loi naturelle ; elle apprend à tous les hommes, quels qu’ils soient, le moyen d’arriver au bonheur solide ; elle renferme les titres de tous les peuples, montre leur origine, leurs établissements divers ; elle éclaire les ténèbres des siècles les plus reculés. […] Assurément, de tous les événements dont l’univers a été le théâtre, il n’en est aucun qui soit aussi frappant, aussi digne de notre attention, aussi grand, aussi utile aux hommes, que l’établissement et la perpétuité du christianisme ; mais comme l’écrivain y est abandonné à lui-même, qu’il n’a de ressources que dans ses connaissances et ses talents pour distinguer le vrai et le faire connaître aux autres, il faut qu’il soit profondément instruit des mystères, de la morale de la religion et du droit canonique ; qu’il fasse connaître le véritable esprit des lois, des règles, des décisions, des usages, des privilèges de l’Église ; ses oracles, ses dogmes, sa foi, son autorité, l’étendue et les bornes de sa juridiction. […] Pour bien faire l’histoire complète d’une nation, il faut remonter jusqu’à son origine, marquer ses progrès et son accroissement, démêler tous les ressorts de sa politique, donner une notion juste de son caractère, de son génie, de sa religion, de ses lois, de ses richesses, de son gouvernement ; exposer tous les grands événements qu’elle a éprouvés, et les divers états par lesquels elle a passé ; développer les véritables causes de sa décadence et de son élévation, et la suivre pas à pas jusqu’à sa ruine entière ou jusqu’au dernier période de sa grandeur55. […] La tyrannie d’un prince ne met pas un État plus près de sa ruine que l’indifférence pour le bien commun n’y met une république… Quand il faut faire la fortune des amis et des parents de tous ceux qui ont part au gouvernement, tout est perdu : les lois sont éludées plus dangereusement qu’elles ne sont violées par un prince qui, étant toujours le plus grand citoyen de l’État, a le plus d’intérêt à sa conservation. […] À Rome, gouvernée par les lois, le peuple souffrait que le sénat eût la direction des affaires ; à Carthage, gouvernée par des abus, le peuple voulait tout faire par lui-même.
Une seule, qui les renferme toutes par son importance : Craignez Dieu et suivez sa loi ; car voilà tout l’homme : Deum time, et mandata ejus observa ; hoc est enim omnis homo (c. 12. v. 13). […] Aimez ces biens pour lui, ne l’aimez point pour eux : Ne pensez qu’à ces lois ; car c’est là tout votre être. […] Les mœurs, l’esprit, les lois, tout est mis en systèmes ; Tout système a son cours, ses progrès, son déclin : Une secte s’élève où l’autre prend sa fin. […] Je jugeais la Justice et lui faisais la loi ; Ainsi que la Sagesse elle était loin de moi.
On ne pourrait jamais faire entrer dans un vers ces mots, loi évangélique, Dieu immuable, vérité éternelle, vrai honneur, foi assurée, etc. […] Ne faites donc point rimer loi avec bois, voix, ou exploit ; non plus que genou avec courroux, etc. […] ses vertus, son courage, La sublime valeur, le zèle pour son roi N’ont pu le garantir, au milieu de son âge, De la commune loi. […] Rien ne passe les bornes de la vraisemblance : tout est soumis aux sages lois de la raison.
Les épopées mythologiques des Indiens, les mystères du moyen âge avec leurs soixante et quatre-vingt mille vers, plusieurs romans du xviie siècle et du nôtre pèchent contre cette loi. […] On dirait de ces caricatures où le dessinateur termine une tête gigantesque par un corps et des jambes de nain, ou encore de ces plantes exotiques dans lesquelles la nature, paraissant oublier ses lois, fait sortir d’un tronc grêle et fragile des branches interminables et des appendices monstrueux. […] Victor Hugo, et de quelque poids que soit un si grand nom dans la balance, nous persistons à croire que l’art n’est point la reproduction fidèle et illimitée de la nature tout entière, mais la représentation savante et soumise à certaines lois d’une nature choisie ; que si les choses existent ainsi confondues dans la vie réelle, quand elles s’offrent à nous, nous les séparons instinctivement, comme nous bannirions un nain ou un mendiant qui viendraient étaler leurs plaies et leurs difformités dans la salle du festin et au milieu des chœurs de danse.
« La rhétorique, dit avec raison Quintilien, serait chose par trop facile, si on pouvait la renfermer tout entière dans quelques pages de règles… Ses préceptes ne sont pas des lois et des plébiscites dont on ne puisse s’écarter. […] La liberté de la tribune et de la presse, consacrée par nos lois et nos mœurs, semble donner toute licence à cet égard, et certains journaux de petit format, enfants perdus de la politique, ont amplement profité de la permission. […] Il est évident, en effet, que les lois de la narration ou de la description ne sont pas celles de l’argumentation ; que les règles qui gouvernent le commencement ne gouvernent pas la fin ; mais qu’on loue, qu’on défende, qu’on propose, qu’on exhorte, ou que, dans un sens opposé, on blâme, on accuse, on réfute, on détourne, les préceptes d’invention, de disposition, d’élocution même, seront à peu près semblables.
Dans le Temple de Gnide de Montesquieu, que vous devriez pouvoir rapprocher, comme style fleuri, des Lettres à Emilie sur la mythologie, vous reconnaîtrez le faire de l’Esprit des lois ; et la Pluralité des mondes de Fontenelle ressemble plus à Demoustier qu’à Laplace. […] Denys d’Halicarnasse, dans son Jugement sur Isocrate : « La parole doit obéir à la pensée, et non la pensée à la parole, c’est une loi de la nature. » Ipsœ res verba rapiunt, dit Cicéron ; et Horace : Verbaque provisam rem non invita sequentur. […] Le ton du philosophe pourra devenir sublime toutes les fois qu’il parlera des lois de la nature, de l’être en général, de l’espace, de la matière, du mouvement et du temps, de l’âme, de l’esprit humain, des sentiments, des passions ; dans le reste, il suffira qu’il soit noble et élevé.
Mais, ô loi rigoureuse à la race des hommes ! […] Cette rime était bonne au dix-septième siècle, pour l’oreille comme pour les yeux, à raison de la prononciation semblable des deux mots françois et lois. — Voyez la citation dans le premier chant de l’Art poétique.
Cette loi fut appliquée à Eschine. […] Une loi ancienne et absurde veut qu’aucun de ceux qui suivent l’empereur à la chasse ne porte des armes ; ses enfants eux-mêmes sont soumis à cette loi. […] L’orateur soutient que lorsque la patrie est en danger, la première loi est de la sauver, et que tout autre devoir s’efface devant celui-là. […] Si c’est un crime, quelle est la loi divine ou humaine qui le punit de mort ? […] Quels motifs avaient pu porter le jeune soldat à commettre une faute que les lois punissent si sévèrement ?
Du Bellay, en la mettant à la remorque des langues anciennes ; les emprunts multipliés aux patois provinciaux qu’ils qualifiaient de dialectes, aux vocabulaires techniques des arts et des métiers ; toutes ces innovations indiscrètement pratiquées dans des compositions multiples qui ne savaient s’arrêter que quand, par bonheur, le moule métrique lui en imposait la loi, avaient fait de son style une bigarrure étrange d’érudition, d’emphase, de trivialité, de prolixité ; et sous une végétation parasite et emmêlée de langage, restaient trop souvent étouffées la délicatesse du sentiment, la grâce de l’imagination, la richesse de l’invention poétique, la force de la pensée, « la verve et l’enthousiasme » de l’inspiration que lui reconnaît La Bruyère (Caractères, I), et même l’éloquence mâle et nerveuse qui dans maint beau passage, surtout de ses Élégies et de ses Discours, se développent librement. […] Cil qui veut scurement par ce goufre ramer, Sage, ne doit jamais cingler en haute mer, Ains cotoier la rive, ayant la loi pour voile, Pour vent le Saint Esprit, et la foi pour Étoile… Echele366 qui voudra les étages des Cieux ; Franchisse qui voudra d’un saut ambitieux Les murs de l’univers367 ; et, bouffi d’arrogance Contemple du grand Dieu face à face l’Essance… Il me plait bien de voir cette ronde machine Comme estant un miroir de la face divine ; Il me plait de voir Dieu, mais comme revêtu Du manteau de ce Tout, témoin de sa vertu368 ; Car si les rais ardens que le cler soleil darde Ebloüissent les yeux de cil qui les regarde, Qui pourra soutenir sur les Cieux les plus clers Du visage de Dieu les foudroyans éclers ? […] come enfançons370, qui, lassés de l’étude, Fuient pour s’égaier les yeux d’un mêtre rude, Si fort nous admirons ses marges peinturés, Son cuir fleurdelizé et ses bors sur-dorés Que rien il ne nous chaud d’aprendre la lecture De ce texte disert où la docte Nature Enseigne aus plus grossiers qu’une Divinité Police de ces lois ceste ronde cité371. […] Et di, qu’ayant encor sans cotton le visage, Je mis au jour les vers de mon apprentissage, Au lieu de demesler les épineuses lois, Les Nimphès, les Sylvains nous suivions par les bois392… Di, que je fus sujet393 à la haine, à l’envie De plusieurs qui depres épluchèrent ma vie : Et ne m’ayant haineux par inédits pardonné394, Secret sur leurs medits mes mœurs je façonné395.