Dès l’enfance, il lisait, plume en main, avec réflexion, cherchant, dit-il, l’esprit des choses : c’était déjà sa vocation qui s’annonçait. […] Bien des gens me font de pareilles questions ; mais vous voyez bien que je n’irai pas lire tous ces livres pour les satisfaire ; j’ai mon bibliothécaire qui vous renseignera peut-être ; car il s’occupe nuit et jour à déchiffrer tout ce que vous voyez là. […] Il semble aussi qu’on lise son compatriote Montaigne 2. […] Comparez dans La Bruyère Arias ou le parleur impertinent, qui a tout vu, tout lu, et aime mieux mentir que de se taire ou paraître ignorer quelque chose.
Je lis dans Joubert : « Buffon a du génie pour l’ensemble, et de l’esprit pour les détails ; mais il y a en lui une emphase cachée, un compas toujours trop ouvert. » 1. […] Buffon disait à l’abbé Leblanc qui avait échoué : « C’est le temps du régime des médiocres ; je suis dégoûté de l’Académie. » Nous lisons ailleurs : « Mon voisinage pourrait indisposer ou gêner quelqu’un. […] (Sainte-Beuve ) Si vous voulez retrouver ce sentiment religieux se mêlant à la peinture des travaux rustiques, lisez les Géorgiques de Jocelyn. […] Il convient de lire après cette page celle de Bossuet que voici : « L’homme a presque changé la face du monde ; il a su dompter par l’esprit les animaux qui le surmontaient par la force ; il a su discipliner leur humeur brutale, et contraindre leur liberté indocile ; il a même fléchi par adresse les créatures inanimées : la terre n’a-t-elle pas été forcée par son industrie à lui donner des aliments plus convenables, les plantes à corriger en sa faveur leur aigreur sauvage, les venins même à se tourner en remèdes pour l’amour de lui ?
Elle ne se fait point par récit, mais par une représentation vive, qui, excitant la pitié et la terreur, purge et tempère ces sortes de passions, c’est-à-dire qu’en émouvant ces passions, elle leur ôte ce qu’elles sont d’excessif et de vicieux, et les ramène à un état modéré et conforme à la raison. »Racine lisait δρώντος, et non δρώντων. La Fontaine a inséré à la fin du premier livre de sa Psyché une comparaison de la comédie et de la tragédie, qui mérite encore aujourd’hui d’être lue pour quelques observations délicates et quelques traits ingénieux. […] Les Fureurs d’Oreste ou la Prophétie de Joad, lues dans un salon par Talma en frac, faisaient autant d’effet que déclamées sur la scène par Talma en manteau grec ou en robe juive.
Ils sont trop superbes pour goûter ce qu’enfants on leur a donné à lire. […] Il faut, dit Joubert, si l’on veut lire avec fruit, rendre son attention tellement ferme, qu’elle voie les idées comme les yeux voient les corps. Il ajoute ailleurs : « La mémoire n’aime que ce qui est excellent. » — « On dit que les livres sont bientôt lus, mais ils ne sont pas bientôt entendus.
» lequel, sans rien ajouter, se mit incontinent à lire. […] » Là-dessus, M. le Duc le lut tel qu’il est imprimé. […] Des savants qui entendent mal le grec, et qui ne lisent point ce qu’on fait en français, vous dédaignent ou affectent de vous dédaigner. […] On vous impute des libelles que vous n’avez pas même lus, des vers que vous méprisez, des sentiments que vous n’avez point. […] Il n’y a qu’à lire ses Remarques sur le Cid ; la jalousie du cardinal de Richelieu a produit au moins ce bon effet.
Je lis dans Pascal : Les disproportions qu’il y a entre les hommes sont bien minces pour être si vains : les uns ont la goutte, d’autres la pierre ; les uns meurent, d’autres vont mourir : ils ont une même âme dans l’éternité, et elles ne sont différentes que pendant un quart d’heure, et c’est pendant qu’elles sont jointes au corps. […] Dans les Poëmes des Champs, par M. de La Fayette, je lis ces vers : La vache ! […] Je lis aussi dans le journal d’Eugénie de Guérin ; « La petite Morvonnais m’envoie un baiser, me dit sa mère. […] Il me semble qu’un lis m’a touché la joue. […] En détachant ces stances du poëme intitulé Tristesse d’Olympio, nous ne voulons que susciter le désir de lire l’ensemble de ce chef-d’œuvre, et de le comparer au Lac de M. de Lamartine.
Je lisais dernièrement le discours de C. […] Le lendemain, il lut celui que Démosthènes avait prononcé contre lui, et ce fut bien un autre enthousiasme. […] que serait devenu ce mouvement oratoire, si Antoine avait eu l’habitude de lire ses plaidoyers ? […] Les jeunes gens ne doivent lire que des livres excellents. […] Les jeunes gens doivent se garder de tout écouter, aussi bien que de tout lire.
Manière de lire les vers. C’est peu d’aimer les vers, il les faut savoir lire ; Il faut avoir appris cet art mélodieux De parler dignement le langage des dieux ; Cet art qui, par les tons des phrases cadencées, Donne de l’harmonie et du nombre aux pensées ; Cet art de déclamer dont le charme vainqueur Assujettit l’oreille et subjugue le cœur. […] Lisant pour m’éclairer, je lis en philosophe, Plus un écrit est beau, moins il a besoin d’art, Et le teint de Vénus peut se passer de fard.
Tout enfant, il lisait avec une curiosité passionnée la Vie des saints ou le récit des travaux apostoliques des jésuites, et poursuivi par le souvenir de ses lectures, il cherchait naïvement aux alentours de la ville une Thébaïde où il pût passer ses jours dans la prière et la contemplation. […] Aussi quand Louis XVI, en 1792, le nomma, à la place de Buffon, intendant du Jardin des Plantes, il lui adressa ces paroles simples et vraies : « J’ai lu vos ouvrages ; ils sont d’un honnête homme » L’intendance fut supprimée l’année suivante, et Bernardin de Saint-Pierre, retiré à Essonnes, put s’y soustraire aux persécutions de cette sanglante époque. […] On lira aussi avec profit les leçons 7e et 8e (IIIe partie) du Cours de littérature française au dix-huitième siècle, par M.
L’aîné de ces enfants, né grave, studieux, Lisait et méditait sans cesse ; Le cadet, vif, léger, mais plein de gentillesse, Sautait, riait toujours, ne se plaisait qu’aux jeux1. Un soir, selon l’usage, à côté de leur père, Assis près d’une table où s’appuyait la mère, L’aîné lisait Rollin2 : le cadet, peu soigneux D’apprendre les hauts faits des Romains et des Parthes3 Employait tout son art, toutes ses facultés, A joindre, à soutenir par les quatre côtés Un fragile château de cartes. […] Heureux temps où des enfants lisaient le bon Rollin, aujourd’hui si délaissé de tous les âges !
Un matin, il dit au maréchal de Grammont : monsieur le maréchal, lisez, je vous prie, ce petit madrigal, et voyez si vous en avez jamais vu un si impertinent : parce qu’on sait que, depuis peu, j’aime les vers, on m’en apporte de toutes les façons. Le maréchal, après l’avoir lu, dit au roi : Sire, Votre Majesté juge divinement bien de toutes choses ; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j’aie jamais lu. […] Que Votre Majesté me le rende ; je l’ai lu brusquement. — Non, monsieur le maréchal, les premiers sentiments sont toujours les plus naturels. […] Nous lisons ici des maximes que Corbinelli m’explique ; il voudrait bien m’apprendre à gouverner mon cœur ; j’aurais beaucoup gagné à mon voyage, si j’en rapportais cette science. […] Lisons à ce sujet une lettre que Racine écrivit à M.
Ma chère enfant, je veux que vous vous fassiez homme pour lire ma pièce. Envoyez prier l’abbé d’Olivet de vous prêter son bonnet de nuit, sa robe de chambre, et son Cicéron, et lisez Rome sauvée dans cet équipage. […] Des savants qui entendent mal le grec, et qui ne lisent point ce qu’on fait en français, vous dédaignent ou affectent de vous dédaigner. […] On vous impute des libelles que vous n’avez pas même lus, des vers que vous méprisez, des sentiments que vous n’avez point. […] Il n’y a qu’à lire ses Remarques sur le Cid ; la jalousie du cardinal de Richelieu a produit au moins ce bon effet.
Quintilien pense qu’un élève doit toujours commencer par lire les meilleurs auteurs, continuer par eux et finir par eux ; ce n’est que lorsque son goût sera formé qu’il pourra lire les auteurs moins parfaits. Ainsi, pour m’expliquer par un exemple, le jeune poète qui aura de l’attrait pour la tragédie devra lire et relire Racine, qui est à peu près parfait ; et ce n’est que plus tard qu’il pourra lire Pierre Corneille, qui a mêlé à d’admirables beautés des défauts tels, qu’ils sont inconcevables dans ce grand homme.
L’on a vu jusqu’à présent comment les mots se joignent ensemble pour former un sens : les mots ainsi réunis font une phrase ou proposition 1 : la plus petite proposition doit avoir au moins deux mots, le sujet et le verbe, comme je chante, vous lisez, l’homme meurt : souvent le verbe a un régime, comme je chante un air, vous lisez une lettre, etc.
Le Deutéronome, qui nous a fourni le morceau qu’on vient de lire, contient plusieurs autres monuments de l’éloquence de Moïse. […] Si on leur racontait, par exemple, que le plus bel exorde que l’on connaisse, et qui a produit le plus beau mouvement oratoire que l’on puisse citer, a été fourni par le hasard à un malheureux que l’on traînait au tribunal assemblé pour le condamner ; si l’on.ajoutait que ce tribunal était l’Aréopage, et que sa sagesse fut étonnée, confondue par l’éloquence de l’orateur, avec quel empressement on attendrait, avec quel enthousiasme ne lirait-on pas le discours suivant ? […] « Athéniens, en traversant vos murs, j’ai remarqué un autel sur lequel se lisait cette inscription : au Dieu inconnu !
Bekker a conservé ὲξεταστιϰοί, qui paraît être dans tous les manuscrits sauf un, où Vettori avait lu ἐϰστατιϰοί. […] Suffisait-il à Corneille d’avoir lu Tite-Live, de s’en représenter vivement plusieurs scènes, d’en saisir les traits principaux et de les combiner heureusement pour faire la tragédie des Horaces ?
On pourrait, par exemple, faire une charade du mot polissoir, dont la première syllabe est Pô, nom d’un fleuve ; la seconde ; lis, nom d’une fleur ; la troisième, soir, nom d’une partie du jour, et le tout, un instrument. […] Un certain sot de qualité, Lisait à Saumaise 156 un ouvrage, Et répétait à chaque page, Ami, dis-moi la vérité. […] Mais l’un et l’autre ne doivent être lus qu’avec la plus grande précaution. […] Prends-moi deux brocs d’un fin jus de sarment, Puis lis comment on les met en pratique. […] L’épitaphe n’étant faite que pour être lue en passant, doit présenter un sens clair et précis, qu’on découvre d’abord et sans la moindre peine.
vous nous l’avez bien lue. — Tant y a que je ne veux pas qu’elle la lise. » Voilà toute la raison que j’en ai eue ; jamais il ne fut si fou. […] La même justesse d’esprit qui nous fait écrire de bonnes choses nous fait appréhender qu’elles ne le soient pas assez pour mériter d’être lues. […] — Qu’il est tel, continue-t-il, que ce n’est pas un livre, ou qui mérite du moins que le monde en parle. — Mais l’avez-vous lu ? […] Que n’ajoute-t-il que Fulvie et Mélanie l’ont condamné sans l’avoir lu, et qu’il est ami de Fulvie et de Mélanie. […] Ce n’est point une étude ; il n’en coûte aucune peine de lire ce qui est bon, et de ne faire que cela.
Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ? […] Nous lisons dans les stances de Polyeucte : Toute votre félicité, Sujette à l’instabilité, En moins de rien tombe par terre, Et comme elle a l’éclat du verre, Elle en a la fragilité.
Le texte peut être complété de deux façons : 1° nous avons traduit d’après la leçon de Hermann et de Græfenhan : ὁμαλὁν Batteux avait lu ce mot dans un manuscrit de Paris — 2° Vahlen (1874) lit τερατῶδες au lieu de τέταρτον. […] Hermann propose de lire ici le nom de Sophocle au lieu de celui d’Euripide, parce qu’on ne trouve aucune autre trace d’une Niobé d’Euripide, tandis qu’il y a des fragments de celle de Sophocle et de celle d’Eschyle (Opuscules, vol.
Il n’y a nul mérite, sans doute, mais aussi nulle chance d’erreur, dans l’emploi de ces formes consacrées, aussi vieilles, semble-t-il, que le français même, dont tout le monde use, sans y songer, en parlant ou en écrivant, et qui n’en sont pourtant pas moins des figures : il est enflammé de courroux ; lisez Cicéron ; donnez-moi un petit verre ; chevaucher sur un bâton, etc. […] Je ne parle pas de la confusion des pronoms possessifs, des chevilles et des constructions équivoques qui embarrassent et obscurcissent la phrase, mais réellement on a peine à lire une centaine de vers où le sujet et le régime sont perpétuellement remplacés par des abstractions, l’âme, l’orgueil, la faiblesse, la vieillesse, le cœur, les secours, les pas, la jeunesse, etc. […] Je lis au bas d’une lettre : votre très-humble et très-obéissant serviteur, sans que l’idée me vienne de mettre à l’épreuve en quoi que ce soit l’humilité et l’obéissance de mon prétendu serviteur. […] Si vous lisez de sang-froid les discours des Danton, des Isnard, des Saint-Just et de tant d’autres orateurs de la Législative et de la Convention, l’emphase vous paraît portée au delà de toutes les bornes ; mais transportez-vous par la pensée dans cette atmosphère de sang, assistez à ces terribles parties où chacun avait sa tête, pour enjeu, mettez-vous à la place de ces gladiateurs désespérés luttant à mort avec le glaive de la parole, et l’hyperbole ne sera plus pour vous que le langage naturel.
Un matin, il dit au maréchal de Gramont : « Monsieur le maréchal, je vous prie, lisez ce petit madrigal, et voyez si vous en avez jamais vu un si impertinent. Parce qu’on sait que depuis peu j’aime les vers, on m’en apporte de toutes les façons. » Le maréchal, après avoir lu, dit au Roi : « Sire, Votre Majesté juge divinement de toutes choses5 ; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j’aie jamais lu. » Le roi se mit à rire, et lui dit : « N’est-il pas vrai que celui qui l’a fait est bien fat ? […] que Votre Majesté me le rende ; je l’ai lu brusquement. — Non, Monsieur le maréchal ; les premiers sentiments sont toujours les plus naturels. » Le Roi a fort ri de cette folie, et tout le monde trouve que voilà la plus cruelle petite chose que l’on puisse faire à un vieux courtisan1.
Il est plus vif, plus fort et plus serré que Catulle ; mais l’un et l’autre ne doivent être lus qu’avec la plus grande précaution, à cause des obscénités qu’ils renferment. […] L’épigramme suivante peut être mise au nombre des meilleures : Un certain sot de qualité, Lisait à Saumaise un ouvrage, Et répétait à chaque page : Ami, dis-moi la vérité. […] L’épitaphe, étant faite pour être lue en passant, doit encore présenter un sens clair, précis et très facile à découvrir. […] La première syllabe est pô, nom d’un fleuve ; la seconde, lis, nom d’une fleur ; la troisième , soir, nom d’une partie du jour, et le tout un instrument qui sert à polir.