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70. (1854) Éléments de rhétorique française

Le latin resta toujours la langue de l’Église, de la justice et des lettres. […] N’écrivît-on qu’une lettre, une lettre vaut encore la peine d’être disposée avec soin. Une lettre d’affaires veut être claire, méthodique et précise ; et, pour arriver à la clarté, à la précision, il faut avoir médité la place de chaque pensée. […] Mais, dira-t-on, quel est le charme du style épistolaire, si ce n’est le naturel et l’abandon ; et doit-on écrire une lettre comme un traité de philosophie ? […] Malgré ces répétitions continuelles, chaque pensée est à sa place, et cette apparence de désordre n’est que l’expression fidèle du motif principal de la lettre.

71. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

À notre époque, c’est aux jeunes gens des deux sexes qu’il appartient d’être l’ornement de la société ; qu’il nous soit permis de leur demander si, après avoir interprété la veille avec succès les œuvres musicales des plus habiles compositeurs, ils écrivaient le lendemain un simple billet, ou une lettre d’un style banal ou équivoque sans élégance aucune, qu’il nous soit permis fie leur demander, dis-je, quel effet ils penseraient produire sur leurs lecteurs ? […] Ce premier volume traite de la formation de la langue, des qualités et des défauts de la phrase, du style, de la liaison des idées entre elles, des figures de rhétorique qui embellissent le discours, des différentes espèces de styles, et de l’application du style à la narration, à la dissertation et aux lettres. […] La Grammaire et le Grammairien Lorsqu’on eut trouvé le moyen de peindre la parole par des signes ou des lettres et par des mots, on ne tarda pas à leur imposer des lois. […] Sous le sceptre de ces deux reines sévères, les mots sont constamment constitués des mêmes lettres, et sympathisent naturellement quand ils se réunissent pour ; former des phrases et exprimer des propositions.

72. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

On appelle syllabe une ou plusieurs lettres qui se prononcent par une seule émission de voix. […] La rime doit avant tout satisfaire l’oreille ; on peut donc faire rimer les mots qui ont le même son sans avoir les mêmes lettres. […] Les rimes qui offrent les mêmes lettres sans offrir les mêmes sons ne valent rien ; ainsi l’on ne peut faire rimer ville avec famille ; altier avec fier ; aimer avec mer ; couronne avec trône. […] Les mots terminés par t, d, c, ne riment bien qu’avec des mots terminés par une de ces lettres ; ainsi, les rimes suivantes sont vicieuses : tyran, courant ; sort, cor ; sang, puissant ; long, salon ; mais on peut faire rimer ensemble les mots suivants : flanc, franc, banc, rang, sang. […] On appelle rime insuffisante celle qui se borne à une seule lettre, comme pari, défi ; donné, charité ; vertu, vendu.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Chlewaski1 Fragment de lettre 2 Rome, le 8 janvier 1799. […] Je m’approchais pour la lire, écartant ces plantes, cherchant à poser le pied sans rien fouler, quand M. d’Agincourt, que je n’avais pas vu : « C’est ici, me dit-il, l’Arcadie du Poussin, hors qu’il n’y a ni danses ni bergers ; mais lisez, lisez l’inscription. » Je lus ; elle était en latin, et il y avait dans la première ligne : Aux dieux mânes ; un peu au-dessous, Fauna vécut quatorze ans trois mois et six jours ; et plus bas, en petites lettres : Que la terre te soit légère, fille pieuse et bien-aimée ! … Fragment de conversation sur la gloire des lettres Ceux-là dont la renommée coûte si cher au genre humain, que laissent-ils après eux ? […] Daunou, envoyé comme commissaire à Rome, écrivait au directeur La Revellière (30 mars 1798) : « Il paraît que vous renoncez à la colonne Trajane ; au fond, ce serait une entreprise extrêmement dispendieuse. » Il ajoutait dans une autre lettre « En général, je vois qu’il est bon de s’en tenir aux trois cent cinquante caisses ; il n’est ni juste ni politique de trop multiplier les enlèvements de cette nature. » (Note du Trésor littéraire.

74. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

Aujourd’hui grande venue de lettres que je n’ai pas lues. […] in-12. — Lettres, un vol. in-12, Didier, librairie académique. […] Dans ses lettres, elle disait un jour : « Ils sont partis hier, nos chasseurs, après tant de brillants exploits et avoir tant tué et tué que le pays sent la poudre comme un champ de bataille. […] Je suis trop bien dans ma chambrette, je m’en vais. » (Lettres, Didier, p. 57.)

75. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Silvestre de Sacy Né en 1804 » pp. 271-274

Ses études sont inpirées par la passion des livres, l’amour des lettres, l’enthousiasme du beau, et le culte du vrai. […] Le rêve d’un lettré Quelle est l’âme sensible aux lettres qui n’ait pas fait ce rêve d’une vie toute plongée dans l’étude et dans la lecture ? […] Le fond de la vie, ce serait un abandon complet aux lettres, sans ambition personnelle, sans autre passion que celle d’embellir et d’épurer son intelligence.

76. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Les lettres Vous êtes un exemple, monsieur, de l’utilité des lettres dans la carrière des affaires. […] N’est-ce pas d’ailleurs grâce à cette culture non interrompue que la France a occupé un si haut rang parmi les États1, a entraîné les autres nations à la suite de ses idées ou de ses entreprises, a produit sans relâche comme sans fatigue tant de brillants génies qui, après lui avoir donné la gloire élevée des lettres et les beaux plaisirs des arts, lui ont encore procuré le solide avantage des lois ? Sachons continuer, messieurs, l’œuvre de nos devanciers, et ne laissons pas dépérir dans nos mains cet admirable dépôt des lettres fidèlement transmis de génération en génération et toujours accru depuis trois siècles.

77. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

(Lettres, 4 septembre 1622). […] (Lettres, mai 1631). […] Je les veux faire graver en lettres d’or sur la cheminée de ma salle. […] Toute ma lettre serait pleine de compliments, si je voulais. […] » (Lettres persanes, XXX.)

78. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

(Lettre à M. de Fontanes.) […] (Lettre à M. de Fontanes.) […] L’homme à qui cette lettre est adressée n’est plus ! […] Voyez la description de cette villa dans une lettre à M. […] En voir la description dans une lettre à M.

79. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Elle s’occupe plus de la chronique2 des lettres que de leur histoire, et elle fait plus de portraits que de tableaux. […] En lisant certaines Causeries sur des lettres illustres, on pense à Plutarque et à Bayle3, et on les retrouve. La troisième4 sorte de critique choisit, parmi tous les objets d’étude qu’offrent les lettres, une question qu’elle traite à fond, en prenant grand soin de n’en avoir pas l’air. […] C’est là son objet : tirer des lettres un enseignement pratique, songer moins à conduire l’esprit que le cœur, prendre plus de souci de la morale que de l’esthétique. […] Si son objet est élevé, si elle ne fait tort ni à l’esprit humain qu’elle étudie dans son imposante unité, ni au génie de la France, qu’elle veut toujours montrer semblable à lui-même, ni à notre langue qu’elle défend contre les caprices de la mode, il faut avouer qu’elle se prive des grâces5 que donnent aux trois premières sortes de critique la diversité, la liberté, l’histoire mêlée aux lettres, la beauté des tableaux, la vie des portraits, les rapprochements de la littérature comparée.

80. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

C’en est assez, ce me semble, pour rendre Molière inexcusable. » (Lettre sur les spectacles.) […] Une lettre et un rapport ont une exposition, un développement et une conclusion, ni plus ni moins qu’une oraison funèbre et une tragédie. […] Le style des sciences ou des affaires n’est pas le style des lettres ; mais pourquoi en bannir la facilité, l’élégance, la pureté du langage ? […] Ce fut la gloire du roi de diriger ce grand mouvement des lettres, consacrées à l’expression du vrai, de l’utile et du beau. […] Lettre sur les occupations de l’Académie, § iii, p. 6.

81. (1873) Principes de rhétorique française

Par exemple, Batteux a fait un épichérème emprunté à Cicéron quand il a dit : Qui peut ne pas aimer les lettres ? […] Le syllogisme rigoureux serait : Il faut aimer ce qui nous rend plus parfaits ; or, les lettres nous rendent plus parfaits : donc il faut aimer les lettres. […] Chaque fois que nous avons un mot à tracer, il n’est pas nécessaire de se préoccuper successivement de toutes lés lettres qui le composent ; de même à chaque sujet qu’il faudra traiter, nous ; n’avons pas besoin de passer en revue tous les lieux qui s’y rapportent, J il suffit de les avoir en réserve ; ils viendront aussitôt se présenter à nous pour la question que nous avons à traiter comme les lettres pour le mot que nous voulons écrire. […] De même Colbert dans sa lettre aux savants étrangers : Quoique le roi ne soit pas votre souverain, il veut être votre bienfaiteur. […] Ainsi Voltaire, dans sa lettre célèbre à milord Harvey : Eh !

82. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Sa lettre sur les occupations de l’Académie révèle le critique supérieur, l’admirateur enthousiaste, mais impartial de l’antiquité, et l’artiste délicat qui se montre aussi fidèle à la tradition qu’hospitalier pour les idées nouvelles. […] Mais faites en sorte qu’on m’envoie tout l’argent qu’on pourra, après avoir néanmoins pourvu aux aumônes pressées ; car j’aimerais mieux à la lettre vivre de pain sec que d’en laisser manquer jusqu’à l’extrémité les pauvres de mon bénéfice4. […] (Lettre, au duc de Chevreuse.) Sur lui-même 1 Je suis fort aise, mon cher bonhomme, de vous voir content de ma lettre. […] Cette lettre est écrite à la marquise de la Laval.

83. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Cette lettre qui éclaire d’un jour si vif la physionomie de M. de Lamennais sera commentée par ce passage que j’emprunte à sa traduction des Évangiles : « Après l’esprit de dévouement et de foi, d’inébranlable foi, la première condition de l’apostolat est l’indépendance, et la mesure de l’indépendance est celle du détachement de soi et de tout ce qui se rapporte à soi. […] Cette lettre fut écrite dans une de ces heures clémentes, où s’apaisait la fièvre de son âme. […] On lit dans une autre lettre à M. de Coriolis : « Je vous assure, mon cher ami, qu’on est heureux de regarder l’avenir du fond d’une retraite obscure et tranquille, tranquille surtout à cause de son obscurité même. […] Il écrivait quelques jours après à la comtesse de Senfft : « Voilà votre lettre du 18, qui a été bien retardée. […] Dans une autre lettre à madame de Senfft, je lis encore : « Je prends un plaisir extrême à voir cette vie passer comme l’oiseau qu’on entrevoit à peine et qui ne laisse point de trace dans les airs.

84. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

Dans ce passage, le mot λϐγους a paru suspect à Schneider, à Coray, et, après eux, à Letronne (Appendice des Lettres d’un Antiquaire à un Artiste, p. 28, note), qui demande si « on a jamais dit dans aucune langue : voir des discours ? […] Ce texte est une des plus graves autorités en ce qui concerne la différence des μέτρα et des μέλη dans la poésie grecque, question pleine d’intérêt, mais aussi de difficultés, sur laquelle nous renverrons, pour plus de détails, aux ouvrages suivants : 1° Ed. du Méril, Essai sur le principe et les formes de la versification (Paris, 1841)  2° Vincent : De la Musique dans la tragédie grecque, à propos de la représentation d’Antigone (Paris, 1844)  Dissertation sur le rhythme chez les Anciens (1845)  Deux lettres à M. […] Rossignol, Deux lettres à M.

85. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

N’est-ce point Pascal qui écrivait à un ami : « Excusez la longueur de cette lettre ; je n’ai pas eu le temps de la faire plus courte » ? […] Mais les esprits sains dédaigneront toujours ce goût des doctrines ésotériques, comme parlaient les anciens, qui fait des vérités les plus essentielles à tous le privilége exclusif de quelques initiés, et une lettre close pour la majorité de ceux même qui veulent les étudier. […] Ainsi l’euphuisme du temps d’Elisabeth, dont plusieurs scènes de Shakespeare nous donnent l’idée, ainsi les conversations musquées du Pastor fido, des bergers du Lignon, des premières précieuses, les précieuses véritables, celles du dictionnaire de Somaise et des lettres de Voiture, ainsi les nouvelles sentimentales de quelques romanciers allemands, ne sont que des jargons, gracieux à leur origine, mais dont la licence va bientôt si loin qu’il ne faut rien moins que le holà d’un Molière pour les arrêter. […] L’écrivain pur obéit à l’esprit, le puriste est l’esclave de la lettre.

86. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mirabeau, 1749-1791 » pp. 368-376

Mon cher oncle, Vous vous trompez ; quoique assez dures, vos lettres ont quelque douceur pour moi ; quoique affligeantes, elles me servent de consolation. […] II, p. 361)1 Au major de Mauvillon Fragment de lettre C’est avoir entrepris une fière et difficile2 tâche que de gravir au bien public sans ménager aucun parti, sans encenser l’idole du jour, sans autres armes que la raison et la vérité1, les respectant partout, ne respectant qu’elles, n’ayant d’amis qu’elles, d’ennemis que leurs adversaires, ne reconnaissant d’autre monarque que sa conscience, et d’autre juge que le temps. […] Il avait cherché vainement à fléchir la colère de son père, qui le haïssait, et ne répondait pas même à ses lettres. […] La dernière réponse du bailli à Mirabeau portait un post-scriptum ainsi conçu : « Votre commerce de lettres avec moi ne doit pas vous paraître assez doux pour chercher à le continuer ; ainsi ne fatiguez pas vos yeux à m’écrire, parce que je ne puis rien. » Mirabeau commence par répondre à ces paroles, dont il devinait l’origine et l’inspiration, et demande ensuite pardon de sa conduite passée.

87. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

L’accent tonique se placera sur les syllabes en lettres italiques. […] En écrivant, on a soin de placer toujours une lettre capitale au commencement de chaque vers. […] Ainsi la syllabe qui se termine par cette lettre suivie d’une voyelle ne compte pas dans la mesure. […] Si la mesure du vers étant complète le son appuie sur la dernière syllabe, la rime est masculine, qu’il reste ou non des lettres purement orthographiques. […] Enfin, en faveur de la rime comme de la mesure, on peut quelquefois supprimer une lettre ou l’ajouter à volonté.

88. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Né à Clermont-Ferrand en 1623, il précéda tous les grands prosateurs du règne de Louis XIV, et ne fut dépassé par aucun d’eux : sa courte carrière, vouée aux découvertes scientifiques aussi bien qu’aux travaux des lettres, ne lui a permis toutefois que de laisser deux ouvrages, les Provinciales et les Pensées. […] Lettre du 15 janvier 1690. — De nos jours on peut citer, parmi ses nombreux appréciateurs, M. […] Villemain dans l’éloquent morceau sur Pascal que contiennent ses Mélanges, le passage où cet écrivain décrit avec une admirable énergie la longue et étrange guerre de la violence et de la vérité… Démosthène, Chrysostome ou Bossuet, inspirés par la tribune, ont-ils rien de plus fort et de plus sublime que ces paroles jetées à la fin d’une lettre polémique ? 

89. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

Sur la fin de sa vie, retiré dans sa ville natale3, il abandonna presque entièrement les lettres. […] On sait qu’Amiens, deux ans avant d’honerer ainsi publiquement les lettres, avait rendu le même hommage au génie de l’érudition, dans la personne de du Cange. […] On peut voir à ce sujet les lettres de J. 

90. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Un naufrage sur le Rhône Lettre narrative. Votre lettre, Monsieur, est arrivée aussitôt que moi, et j’ai reçu avec plaisir les marques de votre amitié. […] Lettre de premier de l’an Fléchier, évêque de Nîmes, a madame C*** Quand je vous souhaite, Madame, au commencement de cette année, une longue suite de jours heureux, j’entends des jours de salut et de bénédictions spirituelles.

91. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Les langues sont des chiffres où non les lettres sont changées en lettres, mais les mots en mots ; de sorte qu’une langue inconnue est déchiffrable. […] Voiture et Costar le citent très-souvent dans leurs lettres comme un modèle. […] Cinna même et les Lettres provinciales, qui étonnèrent la nation, ne la dérouillèrent pas encore. […] Parlez-moi de Lettres provinciales. […] Si je l’avais reçue un jour plus tôt, vous l’auriez avec ma lettre.

92. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Le Logogriphe, qui, comme je l’ai déjà dit, signifie énigme sur un mot, et même sur les parties de ce mot, est en effet l’assemblage de plusieurs énigmes, dont une porte sur le mot total, et les autres sur les parties de ce mot, c’est-à-dire, sur les syllabes ou les lettres indifféremment arrangées. […] Le changement des lettres de ce mot Orange, fait trouver celui de Garone, fleuve qui coule dans la Gascogne. […] Mais avertir le lecteur de rassembler, par exemple, la 2e, la 3e, la 5e, la 7e lettre qu’on désigne par des chiffres, c’est avilir la poésie, et justifier en quelque sorte ce que l’on dit de ces petites pièces de vers ; que ce ne sont que des puérilités que l’homme de goût dédaigne et réprouve. […] Mais l’homme de lettres un peu célèbre, et celui qui est né avec quelque talent poétique, les regardent comme des bagatelles, dont ils ne doivent que très rarement, et peut-être jamais s’occuper. […] En voici un qui peut servir de modèle : c’est une réponse de Pradon à quelqu’un qui lui avait écrit, et qui avait mis dans sa lettre beaucoup d’esprit.

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