L’une des plus remarquables est celle que Corneille met dans la bouche de Camille : elle fait frémir d’horreur : Qu’elle-même (Rome) sur soi renverse ses murailles, Et de ses propres mains déchire ses entrailles. […] Les coursiers, dans Pradon, ne reconnaissent plus de maître ni de guide : ces deux expressions sont synonymes, la seconde même est plus faible que la première ; tandis que Racine nous montre les coursiers Ile connaissant plus ni le frein ni la voix, deux expressions qui ont un sens diffèrent chacune, au lieu d’être la répétition l’une de l’autre. […] La liaison est l’art d’enchaîner les pensées ; la transition est l’art de passer de l’une à l’autre naturellement.
Les deux engins3 qui ont servi aux trois espreuves à l’une desquelles vous avez assisté à Geneve, m’ont cousté environ 600 escus chacun. […] Il y a 9 lieuës savoyardes de l’une à l’autre, et plus que de Paris à Estampes, ou de France en Angleterre.
Aux deux coins de cet échafaud les deux justices sont en présence, la Justice humaine et la Justice divine : l’une, implacable et appuyée sur un glaive, est accompagnée du Désespoir ; l’autre tenant un voile trempé de pleurs, se montre entre la Pitié et l’Espérance. L’une a pour ministre un homme de sang, l’autre un homme de paix ; l’une condamne, l’autre absout. […] Ces deux voix opposées qui crient, l’une : meurs ; l’autre : montez au ciel, font tressaillir en même temps d’épouvante et de consolation. […] Contraste frappant, brièveté énergique d’expression dans les deux hémistiches ; harmonie différente appropriée, l’une à la force, l’autre à ta faiblesse.
Quand la force combat la force, la plus puissante détruit la moindre ; quand on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge ; mais la violence et la vérité ne peuvent rien l’une sur l’autre. […] Ainsi il avait une double pensée : l’une par laquelle il agissait en roi, l’autre par laquelle il reconnaissait son état véritable, et que2 ce n’était que le hasard qui l’avait mis en la place où il était.
Mais ce fil suffit pour attacher l’une à l’autre les deux images, et ces échappées sur le calme de la nature champêtre rafraîchissent l’âme fatiguée de luttes et de combats. […] Il y a en quelque sorte entre elles des reflets qui portent des nuances de l’une sur l’autre ; et chacune doit à celles qui l’approchent tout le charme de son coloris. […] Legendre qui dit au § xii : « Deux lignes sont dites parallèles, lorsqu’étant situées dans le même plan, elles ne peuvent se rencontrer à quelque distance qu’on les prolonge l’une et l’autre. » L’autre est d’un critique qui, dissertant sur les comédies de Molière, compare Agnès « à cette fleur exotique qui se développe en un moment, et qu’un jardinier mal avisé a mise sous cloche.
Il y a un grand temple, qui est appuyé sur une colonne, entourée de douze villes, chacune desquelles a trente arcs-boutants et autour de ces arcs-boutants se promènent, l’une après l’autre, deux femmes, l’une blanche, l’autre noire. […] Il a deux parties essentielles : l’une comprend les louanges qu’on donne aux nouveaux époux, et l’autre, les vœux qu’on fait pour leur bonheur.
L’allusion est une figure qui fait sentir la convenance, le rapport que deux personnes ou deux choses ont l’une avec l’autre. […] Il y a donc deux sortes de gradation, l’une ascendante, l’autre descendante plus rare que la première. […] l’une de l’avoir faite chrétienne ; l’autre… Messieurs, qu’attendez-vous ? […] On doit éviter de placer immédiatement à la suite l’une de l’autre deux périodes de même forme, dont les pauses reviennent aux mêmes intervalles. […] Mais il faut toujours se souvenir que la grande règle est de les entremêler, et que leur mélange bien entendu constitue l’une des principales ressources du beau langage.
Les mains supplient quand elles se joignent ; bénissent quand on les étend l’une à coté de l’autre. […] L’une des mains ne doit point anticiper sur le domaine de l’autre, c’est-à-dire, dépasser la ligne verticale correspondante au menton. […] L’on parle debout ou assis : debout, les jambes ne doivent point être serrées l’une à côté de l’autre, on aurait l’air d’un soldat au port d’armes. […] Les vers masculins et féminins se disposent ordinairement de manière à ce qu’il n’y ait pas plus de deux rimes de même consonnance à la suite l’une de l’autre. […] L’hiatus est produit par la rencontre de deux voyelles dont l’une ne peut s’élider.
Sa famille se divisa en deux branches, dont l’une est connue sous le nom de Riquet, comte de Caraman, et l’autre sous le nom de Riquety, marquis de Mirabeau.
C’est dans son admirable Essai sur l’Homme, que le mérite du poète anglais se fait principalement sentir : c’est là que la précision morale était aussi indispensable que celle du style, et que l’une et l’autre se devaient fortifier et éclairer mutuellement. Quelle force elles empruntent l’une de l’autre dans le morceau suivant !
Alors s’établit, pour l’utilitè de tous, ce que nous appelons la chose publique ; alors il se forma des associations d’hommes, qui furent nommées des cités ; alors on bâtit l’une près de l’autre des maisons que l’on appela des villes, qui, entourées de murs, reconnurent des lois et un culte religieux. […] Si nous ne voulons pas user de l’une, il faut faire usage de l’autre.
Il est probable que ces noms ont été en grande partie déterminés par ce penchant à l’imitation, à l’observation des rapports et des similitudes, qu’Aristote proclame le père des arts, et par cette liaison des idées, ce réveil de l’une par l’autre, qui est aussi un des éléments de notre nature intellectuelle. […] L’une des lettres disparaît dans l’écriture ; en français, oût pour août.
Ce qui nous semble beau doit participer, plus ou moins, à l’une de ces trois qualités, et souvent à toutes les trois à la fois. […] La poésie est donc un chant ; elle est sœur de la musique ; l’une et l’autre ont pour base la mélodie et la mesure : voilà pourquoi les hymnes primitifs, les premiers élans poétiques de tous les peuples sont revêtus d’un rythme musical.
Nos muses ne doivent point être jalouses l’une de l’autre : leurs genres sont si différents ! […] L’auteur suppose ici une conversation entre deux personnes, dont l’une, celle qui parle en ce moment, a un goût et des connaissances aussi solides que l’esprit de l’autre est dénué de justesse et superficiel.
on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté3, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin, Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre Avait, depuis plus de cent ans, Produit pour l’usage des gens. […] La conversation du savetier et du financier est digne de Molière, et il en a sans doute envié plus d’un trait : au reste, notre fabuliste excelle habituellement dans les dialogues. » — Cette fable semblait aussi à La Harpe, qui l’a transcrite et commentée dans son Cours de littérature, l’une des plus heureuses de La Fontaine.
Regnard a composé aussi des satires, et dans l’une d’elles, dans le Tombeau de Boileau, il eut même l’imprudence d’attaquer le modèle du genre ; mais, par une épitre placée en tête de la comédie des Ménechmes, il fit amende honorable : le successeur de Molière ne pouvait demeurer injuste pour Boileau, l’ancien ami et le panégyriste de ce grand homme. […] Il faut comparer cette scène à l’une des meilleures de Molière.
Plusieurs excellents morceaux de haute critique, contenus dans le recueil de l’Académie des inscriptions, attestent qu’il fut l’une des gloires de ce corps illustre2. […] Ce jeune homme, qui peu auparavant « avait quitté les muses pour le commerce », fut, comme on sait, l’une des victimes du tremblement de terre arrivé à Lisbonne en 1755.
Ne donnons, s’il se peut, à l’une que les deux heures que l’autre remplit : je ne crois pas que Rodogune en demande guère davantage, et peut-être qu’elles suffiraient pour Cinna. […] Il est malaisé d’avoir un esprit de raillerie sans affecter d’être plaisant, ou sans aimer à se moquer : il faut une grande justesse pour railler longtemps sans tomber dans l’une ou l’autre de ces extrémités. […] est-ce l’une, est-ce l’autre Qui fait agir la sienne au refus de la nôtre ? […] Je sers ou l’une ou l’autre, et je préviens ses coups. […] gardez-vous de l’une et l’autre main !
. — Le point avec la virgule (;) se met entre deux phrases dont l’une dépend de l’autre.
La phrase est composée, quand elle a deux parties distinctes, l’une principale, l’autre incidente. […] Les mains supplient quand elles se joignent, bénissent quand on les étend l’une à côté de l’autre. […] L’une des mains ne doit point anticiper sur le domaine de l’autre, c’est-à-dire dépasser la ligne verticale correspondante au menton. […] L’une des mains ne peut-elle pas anticiper sur le domaine de l’autre ? […] L’hiatus est produit par la rencontre de deux voyelles, dont l’une ne peut s’élider.
Le seul moyen d’y parvenir est de disposer si bien sa matière, d’en ordonner si naturellement les parties, qu’elles se suivent l’une l’autre, sans se rattacher par aucun lien artificiel. […] L’âme, comme le corps, ne supporte ni une longue inertie, ni une longue tension de force ; l’une et l’autre en usent les ressorts ; qu’au repos succède le mouvement, ou encore à un mouvement énergique un mouvement plus doux, pourvu toutefois que tous deux appartiennent au même ordre d’idées et se développent sur le même terrain.
Je sépare ici, avec tous les rhéteurs, l’élocution de l’invention et de la disposition, comme j’ai séparé celles-ci l’une de l’autre. […] Si l’on admet entre elles une division fictive, ce n’est que pour venir en aide à notre faiblesse, et nous faire mieux saisir les qualités et les défauts qui affectent plus spécialement chacune d’elles, quand l’une ou l’autre n’atteint pas le but commun.
Cette perfection de style, qui consiste à incorporer de telle sorte la parole avec la pensée, qu’il soit impossible de se rappeler l’une sans l’autre, n’est pas la sienne ; mais il en a une autre : sa construction molle indique l’état de son âme, la douceur de son affection. […] Ramsay, élève de ce célèbre archevêque, m’a écrit ces mots : « S’il était né en Angleterre, il aurait développé son génie, et donné l’essor sans crainte à ses principes, que personne n’a connus. » Citons encore M. de Sacy : « Le Télémaque est le livre d’un grand poëte, d’un sage, d’un homme de génie, auquel a manqué pourtant l’une des plus précieuses qualités : la candeur, la vraie simplicité d’âme, une certaine naïveté de bon sens, qui fera le charme éternel d’Homère et de Bossuet.