Libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. […] Martyr ; il veut dire que son esprit juste à l’excès est blessé par l’à peu près qui se mêle à l’esprit de conversation.
C’est un style juste et court, qui chemine et qui plaît au souverain degré, même sans vous aimer, comme je fais. […] Vous n’êtes point juste ; et qu’est-ce qui n’a point de défauts ? […] Aussi voyez comme Dieu est bon, comme il accorde toutes ces demandes du juste, autant par pitié que par amour. […] Mais combien sa nombreuse postérité envia le sort de cet homme juste ! […] Trois métaphores magnifiques, parfaitement justes.
S’il y avait cinquante justes dans cette ville, les extermineriez-vous avec les autres ? Ne pardonneriez-vous pas plutôt à toute la ville, à cause des cinquante justes qui s’y trouveraient ? Vous n’êtes point capable de perdre le juste avec l’impie, et de traiter l’innocent comme le coupable. […] Non, je ne la détruirai pas, s’il s’y trouve quarante-cinq justes. […] Justes, qui souffrez — … courage !
Renfermé dans ses justes bornes, ce genre de poésie ne peut qu’être utile à la société et aux lettres ; car, dit Boileau : La satire, en leçons et nouveautés fertile Sait seule assaisonner le plaisant et rutile, Et, d’un vers qu’elle épure aux rayons du bon sens, Détromper les esprits des préjugés du temps. […] Qu’entendez-vous quand vous dites que l’action doit être juste ? L’action doit être juste, c’est-à-dire signifier directement et avec précision la vérité que l’on se propose d’enseigner. […] Le récit sera clair si on place chaque chose en son lieu, en son temps ; si on met de l’ordre dans les idées et dans les expressions ; si on n’emploie que des termes et des tours justes, naïfs, sans équivoque et sans ambiguïté.
Fénelon nous donne une idée juste de l’éloquence par la définition qu’il fait du véritable orateur. […] Ajax, intrépide guerrier, mais mauvais orateur, parle le premier et dit tout juste ce qu’il faut pour indisposer les juges. […] On les répandrait vainement à pleines mains si un juste discernement n’en réglait la distribution et la mesure. […] Implicat, comme ce mot est juste et d’un mouvement convenable, étant mis au rejet ! […] La comparaison est juste et bien exprimée.
Enfin, pour être juste envers une mémoire un peu effacée, citons Saint-Évremond, dont la morale, sans grande élévation, se rapproche un peu du carpe diem d’Horace. […] Et, puisque nous parlons de la vie d’intérieur, il n’est que juste ici de reconnaître que souvent les femmes réussissent mieux que les hommes dans le genre épistolaire. […] Ces réserves étant faites, et ces différences établies, il reste vrai, dans un sens général, que le précepte de Ronsard est juste. […] À l’intérieur, il saura contenir, par sa juste fermeté, les rancunes mal éteintes des protestants, et les empêcher de reconstituer un parti politique ; il saura aussi, son adresse m’en est garant, maintenir dans le devoir la noblesse encore insoumise, et plier au joug des lois sa factieuse indépendance. […] Quant à nous, nous avions pu trouver un coin de loge, où nous étions juste assez à l’aise pour ne pas étouffer.
Ici la précision rassemble en un seul et même trait tout ce qui pouvait exprimer une grande idée ; et tous les détails possibles ne donneraient pas une idée plus vive et plus juste de la destruction totale d’une grande ville. […] Mais elles ont quelque chose de si vague, de si indéterminé, qu’il est impossible d’en rapporter des idées justes sur le style en général et ses nuances particulières.
Nous venons d’entendre le grand orateur : écoutons maintenant le publiciste consommé établir avec autant de justesse que de profondeur les principes constitutifs des états ; et que les jeunes gens, qui ont si longtemps entendu déraisonner sur ces grandes questions de politique, apprennent enfin à fixer leurs idées, non d’après les sophistes modernes, mais d’après l’homme de l’antiquité qui a su le mieux, peut-être, joindre le grand art de bien écrire à l’art non moins difficile de penser toujours juste. […] « Aimons donc la patrie, soyons soumis au sénat, prenons les intérêts des gens de bien ; oublions les avantages présents, pour ne nous occuper que de la gloire à venir ; regardons comme le plus utile ce qui sera le plus juste ; espérons tout ce que nous voudrons, mais supportons tout ce qui nous arrivera ; pensons enfin que, dans les grands hommes, le corps seul est mortel, que les conceptions de leur âme et la gloire de la vertu sont éternelles ; et si nous voyons cette opinion consacrée dans la personne d’Hercule, ce héros vénérable, dont l’immortalité même vint, dit-on, recueillir l’âme et les vertus, dès que les flammes du bûcher eurent consumé son corps, nous devons croire aussi que ceux qui, par leurs conseils ou par leurs travaux, ont défendu, accru, sauvé une république aussi florissante, sont parvenus à une gloire qui ne mourra jamais ».
Ce fut en 1696, trois ans après avoir été reçu, non sans lutte et sans peine, à l’Académie française que mourut ce rare écrivain, qui, à côté de quelques tours laborieux et de quelques remarques subtiles, offre une abondance incroyable de justes et piquantes réflexions, de pensées solides et de formes heureuses2. […] Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler a propos : c’est pécher contre ce dernier genre que de s’étendre sur un repas magnifique, que l’on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain ; de dire merveilles de sa santé devant des infirmes ; d’entretenir de ses richesses, de ses revenus et de ses ameublements un homme qui n’a ni rentes ni domicile ; en un mot, de parler de son bonheur devant des misérables : cette conversation est trop forte pour eux, et la comparaison qu’ils font alors de leur état au vôtre est odieuse2.
L’ouvrage était d’ailleurs très-digne de cette belle récompense : rien de plus juste et de plus fin n’a été écrit sur La Fontaine. […] Marri j’en fus ; car celui qui travaille Par juste droit doit avoir à manger.
Les institutions de la vieille monarchie avaient blessé des esprits justes et indigné des cœurs droits ; mais il n’était pas possible qu’elles n’eussent froissé quelque âme ardente et irrité de grandes passions. […] Se mêlant familièrement avec les hommes, juste quand il fallait l’être, il avait applaudi au talent naissant de Barnave, quoiqu’il n’aimât pas ses jeunes amis ; il appréciait l’esprit profond de Sieyès, et caressait son humeur sauvage ; il redoutait dans Lafayette une vie trop pure ; il détestait dans Necker un rigorisme extrême, une raison orgueilleuse, et la prétention de gouverner une révolution qu’il savait lui appartenir.
Les constructions longues et traînantes embarrassent aussi la marche de la phrase ; il faut savoir n’être ni trop long, ni trop court ; l’homme de goût doit savoir quelle est la juste longueur qu’il doit donner à ses phrases, et tout sacrifier à la clarté. […] Si nous voulons nous former une juste idée du style coupé, lisons l’admirable tableau que M. […] Il envoie des Français défendre la chrétienté contre les Turcs, en Allemagne et dans l’île de Crête ; il est protecteur avant d’être conquérant ; et, lorsque l’ambition l’entraîne à la guerre, ses armes heureuses et rapides paraissent justes à la France éblouie.
= quelle pensée juste et brillante ! quelles pensées justes et brillantes ! […] Le verbe neutre exprime une action produite par le sujet, mais dont l’impression ne peut être reçue ou soufferte par aucun objet : = les arbres fleurissent, et la verdure paraît : = cet homme pense juste, et raisonne de même : = nous dînions agréablement auprès d’une fontaine, lorsque les villageois dansaient sous ces ormeaux. […] Dieu éprouve les justes : = l’aimant attire le fer. On y parle des justes comme de Dieu, et du fer comme de l’aimant.
Certains adjectifs sont quelquefois employés comme adverbes ; on dit : chanter juste, parler bas, voir clair, rester court, frapper fort, sentir bon, etc.
Si ne vous sentez assez forts et justes pour commander vos passions, et aimer vos ennemys selon que Dieu commande, abstenez-vous de l’office de juges. […] La cause du roi est plus juste, je le crois ; mais Dieu se sert de telz instrumens et occasions qu’il lui plaist pour punir nos iniquitez ; il s’est jadis servi des Babyloniens pour matter son peuple, et nagueres des Turcs et semblables166. […] Dieu a voulu en disposer ; consolés vous en luy, en la bienveillance de vostre bon maistre et en vostre prudence et constance, je vous en prie, et de me faire paroistre en ceste occasion si sensible, que vous deferés plus à mon désir et conseil qu’à vostre juste douleur, vous me contenterés grandement. […] Le juste est comme l’arbre qui est planté sur le cours des eaux, qui porte son fruict en son temps, parce que la charité arrousant une ame produit en elle les œuvres vertueuses chacune en sa saison. […] Il faut que le coup que je donneray soit si juste que je ne die ny plus ny moins que ce qui en est.
Une fois la pensée mère, celle qui donne l’unité de dessein, bien comprise et bien saisie, il s’agit, disions-nous, de disposer les principales idées dans leurs justes proportions avec cette pensée première, et de grouper ensuite, selon les mêmes rapports, les idées accessoires autour des idées principales, en sorte que chacune d’elles amène la suivante, et que celle-ci se rattache étroitement à la précédente. […] Sans doute, et en thèse générale, vous raisonnez juste.
Il nous enlève1 aux misères qui nous assiégent, et nous transporte en des régions où nous nous retrouvons encore (car nous ne voulons jamais nous perdre de vue), mais où nous nous retrouvons transformés à notre avantage, où toutes les imperfections de la réalité ont fait place à une certaine perfection, où le langage que l’on parle est plus égal et plus relevé, où les personnages sont plus beaux, où même la laideur n’est point admise, et tout cela en respectant l’histoire dans une juste mesure, surtout sans sortir jamais des conditions impérieuses de la nature humaine. […] Répétons-nous sans cesse que, dans la mort comme dans la vie, l’âme est sûre de trouver Dieu, et qu’avec Dieu tout est juste et tout est bien1.
J’espere bien enfin (si les bons Dieux, au moins, Me peuvent estre ensemble et vengeurs et tesmoins) Qu’avec mille sanglots tu verras le supplice Que le juste Destin garde à ton injustice. […] J’invoque des Fureurs la plus grande fureur ; J’invoque le Chaos de l’eternelle horreur ; J’invoque l’Acheron, le Styx et le Cochyte, Et si quelque autre dieu dans les enfers habite, Juste vangeur des maux, je les invoque tous, Homicides cruels, pour se venger de nous. […] J’atteste icy le ciel, seul juste balanceur De tout nostre fortune, et liberal donneur Des victoires, des biens, de l’heur et de la vie ; Qu’ainsi ne demourra ceste faulte impunie Tant qu’Antoine sera non moins juste que fort. […] Prière à Dieu contre les persécuteurs « Tu vois, juste vengeur, les fleaux461 de ton Eglise, Qui, par eux mise en cendre et en masure mise, A, contre tout espoir, son esperance en toy, Pour son retranchement, le rempart de la foy. […] La clemence est pour ceux que l’aveugle ignorance Ou la juste douleur dans leur faute a poussés, Non pour ceux qui, conduits d’une impie esperance, Arment d’ingrats desseins leurs desirs insensés.
Il n’y rien de plus juste. […] C’est nourrissant, pratique, juste, clair et proportionné. « Je le lis, disait madame de Sévigné, avec un plaisir qui m’enlève ? […] Et certainement, Sire, il n’y a point de plus juste sujet de pleurer que de sentir qu’on a engagé à la créature un cœur que Dieu veut avoir. […] 648 Au contraire, combien de justes faussement accusés et condamnés ? […] Dieu ne nous doit point rendre compte de sa conduite, et il est bien sûr qu’il est juste, et, au milieu de sa colère, plein de bonté.
Le faible, l’opprimé leur confiait ses droits, Au serment d’être juste ils admettaient les rois. […] À peine mon regard voit, entre mille justes, S’élever deux fronts couronnés. […] Pour toutes les choses saintes de la terre, pour la naissance, pour la mort, pour la prière, pour le sacrifice, pour les justes, pour les pécheurs. […] Il faut que vous ayez beaucoup d’art pour déguiser ainsi en petits contes les instructions les plus importantes que la morale puisse donner, et pour couvrir vos pensées sous des images aussi justes et aussi familières que celles-là. […] où sur ton dos le moindre pas attire Un assommant éclat de mon juste courroux.
Étudions ces facultés intellectuelles qui nous font sentir, penser et raisonner ; donnons-leur une direction juste et élevée ; écoutons la voix infaillible de la conscience, qui nous fait toujours discerner le bien du mal : cette loi morale, en épurant nos cœurs, fortifiera aussi notre esprit. […] je succombe, Votre deuil me prédit mon sort… ……………………………………… Les images doivent être justes, claires et naturelles.
Ce qui fera son éternel à-propos, c’est d’être une sorte de manifeste vivant contre les inégalités justes ou injustes, de la société. […] Beaumarchais résumait ainsi sa vie : « Vous qui m’avez connu, dites, ô mes amis, si vous avez jamais vu autre chose en moi qu’un homme constamment gai, aimant avec une égale passion l’étude et le plaisir ; enclin à la raillerie, mais sans amertume ; l’accueillant dans autrui contre soi, quand elle est assaisonnée ; soutenant peut-être avec trop d’ardeur son opinion, quand il la croit juste, mais honorant hautement et sans envie tous les gens qu’il reconnaît supérieurs ; actif quand il est aiguillonné, paresseux et stagnant après l’orage ; insouciant dans le bonheur, mais poussant la constance et la sérénité dans l’infortune jusqu’à l’étonnement de ses plus familiers amis. »
J’étais stoïcien avec Sénèque ; j’aurais voulu être le parfait citoyen avec Cicéron, l’homme juste, généreux, aimable, n’usant de son éloquence que pour défendre les faibles ou pour soutenir l’État contre les factieux : une douce chaleur se répandait dans mon âme et me rendait meilleur en me faisant croire à la vertu, au désintéressement, à l’héroïsme. […] C’est du trésor de leur cœur que sortent tant de généreux mouvements, tant de pures et brillantes images où sa peint leur amour du juste et du vrai.