En un mot, l’orateur barbare peut n’être qu’un guerrier, l’orateur grec doit être un politique. […] que je crains pour les fils des Grecs les effets de sa colère ! […] Les croisés n’ont qu’un Bohémond, vous en trouveriez vingt dans l’armée des Grecs. […] A Athènes, le dernier matelot naissait avec cette idée qu’il était Grec, c’est-à-dire supérieur aux barbares ; Athénien, c’est-à-dire supérieur aux autres Grecs. […] Et combien cependant les Romains étaient moins musiciens que les Grecs !
Ainsi, par le grec, commence et grandit l’idée religieuse. […] Le tableau grec a plus de majesté. […] Il y a un grand nombre de figures de mots qui sont plus spécialement du domaine de la Grammaire et que nous nous bornerons à indiquer : telles sont : l’ellipse (du grec ἡ ἔλλειψις), qui supprime des mots dont la phrase peut se passer ; le pléonasme (du grec ὁ πλεονασμός), qui en ajoute de surabondants ; la syllepse (du grec ἡ σύλληψις), qui oublie le mot pour l’idée ; l’hyperbate (du grec τὸ ὑπερϐατον), qui transpose l’ordre grammatical ; l’énallage (du grec ἡ ἐναλλαγή), qui substitue un genre ou un mode à un autre ; l’antiptose (du grec ἡ ἀντίπτωσις), qui prend un cas pour un autre ; l’anastrophe (du grec ἡ ἀναστροφή) qui renverse les mots ; la tmèse (du grec ἡ τμῆσις), qui coupe un terme en deux ; la synchyse (du grec ἡ σύγχυσις), qui fait confusion de l’incise avec la phrase principale ; et, par rapport aux syllabes ou aux lettres, la diérèse (du grec ἡ διαίρεσις), qui d’une syllabe en fait deux ; la synérèse (du grec ἡ συναίρεσις), qui de deux syllabes en fait une ; la syncope (du grec ἡ συνκοπή), qui retranche une syllabe au milieu d’un mot ; l’apocope (du grec ἡ ἀποκοπή), qui en retranche une à la fin, et la paragoge (du grec ἡ παραγωγή), qui en ajoute une. […] L’orateur, chez les Grecs, c’est Démosthène ; le poète, c’est Homère. […] Plus que toute autre langue, le grec possède de ces mots formés par onomatopée.
Ainsi le veut son fils que les Grecs vous ravissent. […] Oreste avec ses Grecs dans le temple est entré. […] Il expire ; et nos Grecs irrités Ont lavé dans son sang ses infidélités. […] Va faire chez tes Grecs admirer ta fureur, Va : je la désavoue, et tu me fais horreur. […] Sur la comparaison de la pièce française avec la pièce grecque, on lira avec intérêt un chapitre des Etudes sur les tragiques grecs de M.
Ce dernier hommage rendu par eux à l’objet du plaidoyer et à la réputation des deux orateurs, est un trait précieux du caractère distinctif des Grecs, également enthousiastes des grandes choses et des grands talents. […] que dira-t-il, qu’osera-t-il dire, en présentant aux Grecs celui même qui a rendu nos enfants orphelins ? […] Mais devant qui oserions-nous lever les yeux, si nous avions laissé à d’autres le soin de défendre la liberté des Grecs contre Philippe ? Et qui donc, parmi les Grecs ou les barbares, ignore que jamais, dans les siècles passés, Athènes n’a préféré une sécurité honteuse à des périls glorieux ? […] vous n’avez point failli, en bravant tous les dangers pour le salut et la liberté de tous les Grecs ; non, vous n’avez point failli !
• Comparer entre eux les trois tragiques grecs. (30 juillet 1881). […] • Qu’est-ce que Racine a emprunté au théâtre grec ? […] La civilisation grecque tout entière, la pensée grecque sous toutes ses formes est pénétrée d’idéal : il est remarquable que la littérature philosophique, par exemple, est toute spéculative. […] Voilà, dans ses traits principaux, le tableau de la littérature grecque au siècle de Périclès. […] Cette douceur, toute grecque, qu’il a si bien reproduite dans les pièces imitées des poètes grecs, se retrouve également dans les sujets qu’il a empruntés aux Romains, comme, en général dans toutes ses tragédies ; aussi, de même que les anciens appelaient Térence le plus grec des poètes latins, l’on peut dire que Racine est le, plus grec des poètes français.
Intérêt de l’histoire grecque L’histoire moderne est décidément seule en vogue parmi nous ; en France, aujourd’hui, loin d’encourager les recherches sur l’antiquité grecque et romaine, on pense qu’elles appartiennent exclusivement aux érudits, aux pédants disons le mot, et qu’elles ne s’adressent qu’aux écoliers, encore seulement pour le temps qu’ils sont condamnés au grec et au latin. […] Mérimée : « À mon avis, le grand principe de la démocratie grecque, c’est le respect de la loi, c’est-à-dire le respect de la majorité. C’était la première idée qu’un Grec recevait en naissant et qu’il suçait pour ainsi dire avec le lait. […] L’idée d’en appeler à la violence est presque inconnue, et cette discipline des partis, ce respect pour la chose jugée que nous admirons aujourd’hui dans le parlement anglais, parait avoir été vertu familière à tout citoyen grec. […] Le récit de la retraite des dix mille est, je pense, un des exemples les plus remarquables de cette obéissance absolue que les Grecs montraient aux décisions de la majorité.
Cette figure, qui est le fond même de la construction de la phrase chez les Grecs et les Latins, donne aux langues anciennes une grande souplesse pour l’expression. […] Chez les Grecs et les Romains, elle était violente et passionnée. […] Les Grecs en admettaient deux, rarement trois. […] Chez les Grecs, elle est également née de la religion (Linus et Orphée). […] Jodelle, qui s’était chargé de remettre au jour les tragiques grecs, ne nous rendit qu’une ombre de leurs drames.
Ce sont là les seuls fabulistes grecs remarquables. […] Elle a été différente chez les Grecs et chez les Romains. […] Il ne l’était pas pour les Grecs, parce qu’il est tout entier en vers hexamètres : aussi en avons-nous parlé à l’occasion de la poésie pastorale, à laquelle les Grecs le rapportaient. […] Les Grecs ont eu des poètes lyriques dès les temps les plus reculés. […] Pierron, Hist. de la littérature grecque, ch. 7.
Le passage du Granique fit qu’Alexandre se rendit maître des colonies grecques : la bataille d’Issus lui donna Tyr et l’Egypte : la bataille d’Arbèles lui donna toute la terre. […] Il résista à ceux qui voulaient qu’il traitât les Grecs comme maîtres et les Perses comme esclaves : il ne songea qu’à unir les deux nations, et à faire perdre les distinctions du peuple conquérant et du peuple vaincu ; il abandonna, après la conquête, tous les préjugés qui lui avaient servi à la faire ; il prit les mœurs des Perses, pour ne pas désoler les Perses en leur faisant prendre les mœurs des Grecs : c’est ce qui fit qu’il marqua tant de respect pour la femme et pour la mère de Darius, et qu’il montra tant de continence. […] Alexandre, qui cherchait à unir les deux peuples, songea à faire dans la Perse un grand nombre de colonies grecques : il bâtit une infinité de villes, et il cimenta si bien toutes les parties de ce nouvel empire, qu’après sa mort, dans le trouble et la confusion des plus affreuses guerres civiles, après que les Grecs se furent, pour ainsi dire, anéantis eux-mêmes, aucune province de Perse ne se révolta. […] Les rois de Perse avaient détruit les temples des Grecs, des Babyloniens et des Egyptiens : il les rétablit. […] Fallait-il payer les dettes des soldats, faire part de sa conquête aux Grecs, faire la fortune de chaque homme de son armée : il était Alexandre.
La Poétique d’Aristote ayant été récemment mise au programme des études pour la classe de rhétorique, il a paru opportun de réimprimer l’édition, avec traduction française et commentaire, que j’avais publiée, en 1849, dans l’Essai sur l’histoire de la Critique chez les Grecs, ouvrage depuis longtemps épuisé1. […] Dans la présente édition le texte grec n’est amélioré que sur quelques points mais j’ai revu avec soin la traduction, avec le concours d’un jeune professeur de philosophie, dont l’attention scrupuleuse m’a suggéré plus d’une correction utile. […] Bien que le Commentaire soit aujourd’hui rattaché au texte grec, et non à la traduction, nous avons maintenu cette disposition. Mais, pour éviter les inconvénients qui pourraient en résulter, nous avons indiqué par des astérisques tous les passages du texte grec qui sont visés dans le commentaire. […] Cette réimpression, pour mieux répondre aux besoins des études, a dû être faite en deux volumes séparés, l’un comprenant le texte grec avec le commentaire, l’autre la traduction française.
Pour mieux éclairer cette conclusion, demandons-nous dans quelle mesure le grec et le latin aidèrent à la formation de notre langue. […] Influence de la langue grecque sur le XVIe siècle Quoi qu’en aient dit certains grammairiens ou étymologistes du temps passé, les Gaulois et les Grecs n’eurent jamais de relations directes. […] C’est donc à la Renaissance qu’il convient d’attribuer l’influence que le grec put exercer sur notre langue et notre littérature. […] Son fils fut Robert (auteur du Thesaurus linguæ, 1503-1559), et père d’Henri, qui eut la passion du grec (1528-1598). […] Notre vocabulaire, tiré du grec, ne dit rien à un Français qui n’a pas fait d’études classiques.
Je vais seulement indiquer les principaux, soit grecs, soit latins, soit français. […] Cet ouvrage comprenait l’histoire des Égyptiens, des Syriens, des Mèdes, des Perses, des Grecs, des Romains et des Carthaginois. […] Les Grecs lui donnèrent les surnoms d’Abeille grecque et de Muse athénienne. […] Il y avait composé, mais en grec, une Histoire universelle, qui commençait aux guerres puniques, et finissait à celle de Macédoine. […] Les comparaisons que fait l’auteur de ces Grecs et de ces Romains, sont d’une justesse et d’une sagacité d’esprit admirables.
Les idées abstraites avec lesquelles se joue la subtilité grecque glissent sur son gros bon sens. […] Combien l’éloquence des Grecs est loin de cette morgue ! […] Le pathétique est en effet son trait dominant, celui qui la distingue de l’éloquence grecque. […] En l’an 161, les rhéteurs grecs apportèrent dans Rome leurs cahiers et leurs méthodes. […] Il lui fit d’abord apprendre la langue grecque, sans laquelle il n’y avait pas à Rome d’instruction libérale.
A est long : 3° dans quelques noms propres en aius Cāius, Grāius, et d’autres tirés du grec, où cette voyelle est longue, comme Nāis, Lāocoon, āonia, Menelāüs. […] E est long : 2° dans quelques noms propres qui ont en grec la diphthongue ει, ou la longue η : Pompēius, Ænēas (en grec : Poµπήιος, Aίvειας). […] O est long dans les noms qui, en grec, ont un oméga, comme trōes, herōes, etc. (en grec : τρώες, ἠρωες).
Il est une vérité incontestable, c’est qu’aucune des nations de l’Europe n’a attaché, jusqu’ici, autant d’importance aux discours publics, n’a accordé autant de considération aux orateurs, que les Grecs et les Romains. Il en devait être ainsi : on a pu voir, dans le tableau rapide que nous venons d’esquisser de l’éloquence ancienne, qu’elle tenait essentiellement au caractère et à la constitution d’un peuple ; et qu’elle avait rencontré, chez les Grecs et les Romains, un concours de circonstances qu’il lui était impossible de retrouver parmi les nations modernes. […] Comme on peut dire qu’il n’y eut plus de Grecs ni de Romains, dès l’instant qu’il ne fut plus permis, à Athènes ou à Rome, d’exposer publiquement, et de défendre avec courage les intérêts de la liberté et la forme du gouvernement ; on peut dire aussi que tout fut perdu pour l’éloquence, dès qu’il n’y eut plus de peuples essentiellement libres. […] Malgré tant d’avantages, les Anglais sont restés très inférieurs dans toutes les parties de ce bel art, non seulement aux Grecs et aux Romains, mais même aux Français dans quelques parties. […] Sans doute les Grecs et les Romains avaient plus de génie que nous ; mais nous avons sur eux un avantage incontestable : c’est la justesse et l’exactitude du raisonnement.
L’auteur de l’Argument grec sur cette pièce, la déclare δρᾶμα τῶν ἐπὶ σϰηνῆς εὐδοϰιμούντων, χείριστον δὲ τοῖς ἤθεσιν πλὴν γὰρ Πυλάδου πάντες φαῦλοι ἦσαν. […] Malgré l’autorité d’un tel critique et de ceux qui l’ont suivi, je crois que ces mouvements d’une âme qui cède d’abord à la douleur et se roidit ensuite contre elle, sont conformes à la nature, conformes à l’esprit du théâtre grec, qui en avait fait le sujet et la leçon de la tragédie. » (M. Patin, Études sur les Tragiques grecs, t. […] L’auteur d’un argument grec de cette pièce, qui contient des observations intéressantes, cite Aristote ἐν ϓπομνήμασι. C’est la troisième fois que nous remarquons ces rapports entre les Arguments des pièces grecques et des textes d’Aristote ils indiquent évidemment des emprunts, mais des emprunts dont on ne peut aujourd’hui apprécier l’étendue et l’importance.
Comparez notre Histoire de la Critique chez les Grecs, p. 93. […] Brunet de Presle, Recherches sur les établissements des Grecs en Sicile (Paris, 1845), p. 79, 80. […] Sur ce point, nous ne pouvons que renvoyer aux traités spéciaux : Schneider, De Originibus tragœdiæ græcæ (Breslau, 1817) Grysar, De Doriensium Comœdia (Cologne, 1828) Meineke, livre cité Bœttiger, De quatuor Ætatibus rei scenicæ (p. 326 de ses Opuscules latins) Magnin, Origines du théâtre moderne Bode, Histoire de la poésie grecque, tome III (Leipzig, 1839-1840) Patin, Études sur les Tragiques grecs, tome I.
Il ne paraît pas que les Grecs aient connu la division de la tragédie ou de la comédie en actes. […] Mais tous les deux doivent représenter les mœurs grecques, où ce que nous consentons à regarder comme ces mœurs. […] Livius Andronicus, Grec de naissance, montra la comédie aux Romains par des traductions du grec. […] La comédie a eu chez nous, comme chez les Grecs, des commencements informes. […] Batteux, de la Tragédie grecque.
De l’Éloquence chez les Grecs. […] Faut-il s’étonner que le concours de tant de circonstances favorables aient porté l’éloquence grecque à ce degré d’élévation, dont rien n’a depuis approché ; et que tant d’orateurs célèbres se soient disputés à l’envi la gloire de bien dire, dans un temps et chez un peuple où tout le monde se disputait celle de bien faire ? […] Orateurs grecs. […] Avec Démosthène disparurent les beaux jours de l’éloquence des Grecs : les rhéteurs et les sophistes achevèrent de corrompre le goût, et la Grèce esclave cessa de compter des grands hommes. […] Mais, cette époque écoulée, nous ne trouvons plus chez les Grecs un seul orateur digne de ce nom.
» C’est pourtant là un idiotisme bien constaté, sinon de la langue grecque, au moins du style d’Aristote voy. […] L’expression n’est plus grecque.] […] Voyez les Fragments des Tragiques grecs, éd. […] Ce texte est une des plus graves autorités en ce qui concerne la différence des μέτρα et des μέλη dans la poésie grecque, question pleine d’intérêt, mais aussi de difficultés, sur laquelle nous renverrons, pour plus de détails, aux ouvrages suivants : 1° Ed. du Méril, Essai sur le principe et les formes de la versification (Paris, 1841) 2° Vincent : De la Musique dans la tragédie grecque, à propos de la représentation d’Antigone (Paris, 1844) Dissertation sur le rhythme chez les Anciens (1845) Deux lettres à M.
Coup d’œil sur le théâtre grec. […] Les pièces grecques, qui se représentaient sans interruption, étaient obligées de s’y astreindre. […] La France, longtemps fidèle à l’imitation classique des Grecs, a vu naître, dans les derniers temps, une réaction violente contre la tragédie : V. […] Principaux poètes tragiques : Grecs. […] Principaux auteurs comiques : Grecs.
La poésie lyrique a-t-elle conservé le degré d’inspiration qu’elle avait chez les Hébreux et chez les Grecs ? […] Chez les Grecs, elle était ordinairement partagée en stances, qu’ils appelaient formes εἴδη. […] La forme de l’élégie, chez les Grecs et les Latins, était le distique. […] Qu’appelait-on dithyrambe chez les Grecs ? […] Après les écrivains sacrés et surtout David qui, suivant saint Jérôme, peut nous tenir lieu de tous les Grecs et de tous les Latins, nous citerons : Anacréon et Pindare, chez les Grecs ; Horace, chez les Latins ; Malherbe, J.
« De l’aveu des Grecs l’action théâtrale pouvait comprendre une demi- révolution du soleil, c’est-à-dire un jour. […] Dans quel auteur grec notre critique a-t-il lu cette règle sur la durée de l’action théâtrale ? […] Marmontel écrit : « La même continuité d’action qui, chez les Grecs, liait les actes l’un à l’autre et qui forçait l’unité de temps, n’aurait pas dû permettre le changement de lieu les Grecs ne laissaient pourtant pas de se donner quelquefois cette licence, comme on le voit dans les Euménides. » Et plus bas : « On n’a pas toujours ni partout reconnu comme indispensable la règle des unités : on sait que sur le théâtre anglais et sur le théâtre espagnol elle est violée en tout point et contre toute vraisemblance. […] XII, ch. 5) attaque les deux unités de temps et de lieu en s’appuyant sur des exemples du théâtre grec et du théâtre latin.