……………………………………………… Tels ces arbres heureux et du ciel protégés, Que l’humide Aquilon n’a jamais outragés, Conservent la fraîcheur de leur feuille odorante ; En vain sous les frimas la terre est expirante, Leurs fertiles rameaux de leurs fruits sont couverts, Et leurs riches parfums étonnent les hivers. […] Mais qu’on relise avec attention ces belles descriptions qui nous enchantent, où trouvera-t-on le rapport moral et religieux qui fait un tout si sublime du grand système de la nature, parce qu’il en attache toutes les parties d’un seul et même principe, la présence et l’action d’un Dieu, que cet heureux cultivateur retrouve et adore partout : Tantôt dans ses guérets, tantôt dans son bercail, Il rend hommage au ciel des fruits de son travail.
Cicéron est bien plus clair, bien plus élémentaire : les principes qu’il nous a transmis, fruits d’une longue observation, sont de précieux trésors qu’il nous offre de la manière la plus séduisante. […] Les subdivisions minutieuses et les noms variés des tropes étaient inconnus dans son temps, elles sont le fruit des méditations des rhéteurs qui vinrent après lui. […] Les maximes ou règles de morale reçoivent volontiers cette forme, parce qu’elles sont supposées être le fruit de la méditation, et qu’elles sont destinées à se graver dans la mémoire. […] Que la facilité et la célérité soient le fruit d’une longue pratique. […] Il y a mille circonstances intéressantes qui sont le fruit de la passion réelle, que l’on ne peut imiter, qu’aucun raffinement ne saurait suppléer.
Dans notre époque, on a pénétré plus avant, non sans intérêt et sans fruit, dans l’étude des premiers monuments du génie français ; mais nul ne contestera sans doute que de Malherbe seulement date notre littérature classique.
Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si l’on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre, par une direction tout ensemble libérale et sévère, à séparer le mort du vif, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais, ou du médiocre.
Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre par une direction tout ensemble libérale et sévère à séparer le mort du vit, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais ou du médiocre.
Nous allons maintenant suivre un moment ses progrès chez les peuples où elle a brillé avec le plus d’éclat, et qui nous offrent les modèles où nous pouvons l’étudier avec le plus de fruit.
Faudrait-il donc vous retracer tous les biens qui sont les fruits du courage ?
La France est par excellence le pays de la chanson : c’est comme un fruit naturel de cette terre où l’on aime avant tout l’esprit et la gaieté.
Mais retranchez mon chef, vous aurez, j’en suis sûr, De mes fleurs au printemps, de mes fruits en automne.
Ville heureuse, qui le vîtes autrefois régner, au milieu de vos murs s’élèvent encore et subsisteront toujours des édifices sacrés, les fruits immortels de sa charité et de son amour pour son peuple.
La grandeur humaine Est une ombre vaine Qui fuit : Une âme mondaine À perte d’haleine La suit ; Et pour cette reine, Trop souvent se gêne, Sans fruit.
Il connaît que les plus nobles et les plus anciennes conquêtes sont celles des cœurs et des affections, que les lauriers sont des plantes infertiles qui ne donnent au plus que de l’ombre, et qui ne valent pas les moissons et les fruits dont la paix est couronnée.
Pour tirer du fruit de ses lectures, il faut lire avec ordre, avec sobriété, avec lenteur, avec réflexion. […] Si on saute du commencement au milieu, du milieu à la fin, la lecture produira peu de fruits. […] La précipitation est un obstacle invincible au fruit qu’elle doit produire. […] Si vous voulez que vos lectures portent des fruits, revenez plusieurs fois sur un passage qui vous a frappé, sur une expression ou une image qui vous a plu. […] L’enthousiasme, la hardiesse des débuts, les écarts et les digressions produisent une espèce de désordre ; mais, sous ce désordre apparent, doit régner un ordre caché qui est le véritable fruit de l’art : sans cela, l’inspiration n’est qu’un délire, et les écarts du poète ne sont qu’une folie.
Elle est le fruit du génie, c’est-à-dire, du concert de l’imagination qui embellit les objets, et du jugement qui conduit toujours l’esprit au vrai, et par conséquent au beau ; génie que l’étude et les préceptes ne peuvent point donner, mais qu’ils peuvent seuls diriger et perfectionner. […] « Son courage, qui n’agissait qu’avec peine dans les malheurs de sa patrie, sembla s’échauffer dans les guerres étrangères ; et l’on vit redoubler sa valeur N’entendez pas par ce mot, une hardiesse vaine, indiscrète, emportée, qui cherche le danger pour le danger même ; qui s’expose sans fruit, et qui n’a pour but que la réputation, et les vains applaudissements des hommes. […] Elles s’y gravent en caractères ineffaçables ; et si elles ne produisent pas tout le fruit qu’on avait lieu d’en attendre, c’est à notre malice ou à notre faiblesse que nous devons l’attribuer. […] parce que Arythmies de Zélie78, cet asiatique qui passait par Athènes79, où il jouissait même du droit d’hospitalité, avait apporté de l’or des Mèdes dans la Grèce, vos pères se portèrent presque à l’envoyer au dernier supplice, et du moins le bannirent, non de la seule enceinte de leur ville, mais de toute l’étendue des terres de leur obéissance ; et vous ne rougirez point d’adjuger à Démosthène, qui véritablement n’a pas apporté de l’or des Mèdes, mais qui de toutes parts a touché tant d’or pour vous trahir, et qui maintenant jouit encore du fruit de ses forfaits ; vous dis-je, vous ne rougirez point de lui adjuger une couronne d’or ?
Figurons-nous, par exemple, un sauvage qui se trouve en présence d’un fruit dont il désire la possession, et qui, ne pouvant l’atteindre, prie un de ses compagnons de le lui donner. […] Le premier qu’il prononcera sera sans doute le nom de l’objet en question ; il ne dira pas, selon ta construction de notre langue : donne-moi ce fruit ; mais, selon l’ordre du latin, fruit donne-moi, fructum da mihi car son attention est tout entière dirigée vers le fruit, objet de ses désirs ; c’est ce fruit qui agit sur sa pensée, qui le détermine à parler ; c’est ce fruit qu’il doit nommer d’abord. […] Cet ordre fut, dit-on, le fruit des premiers vers. […] On se console, parce qu’on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir, et quelques fruits qu’on perd en les goûtant : enchantement ! […] Ceux qui effleurent tous les livres n’en retirent aucun fruit, et Sénèque a raison de comparer leur esprit à un arbuste qui s’affaiblit pour avoir été trop souvent transplanté.
Il met en jeu les passions humaines ; il représente le vice aux prises avec la vertu ; celle-ci sort triomphante de la lutte ; mais au fond de notre cœur, l’impression du mal reste plus vive que celle du bien, et c’est une semence qui porte de tristes fruits. […] Cette école de l’adversité nous fortifie par une épreuve anticipée du malheur, en même temps qu’elle nous rend moins confiants dans la prospérité, et qu’elle nous apprend à compatir aux maux d’autrui : le malheur est comme ces pluies d’orage qui purifient l’air et hâtent la maturité des fruits.
Tiens, prends cette corbeille et nos fruits les plus beaux ; Prends notre Amour d’ivoire, honneur de ces hameaux ; Prends la coupe d’onyx à Corinthe ravie ; Prends mes jeunes chevreaux, prends mon cœur, prends ma vie ; Jette tout à ses pieds ; apprends-lui qui je suis ; Dis-lui que je me meurs, que tu n’as plus de fils. […] Goûtera- t-il sans contradiction le fruit de cette victoire inhumaine qu’il a remportée sur les esprits ? […] « Le moine et le seigneur sont maîtres de nos terres ; « Le vin, l’huile, le blé, la gerbe que tu serres, « Le sillon que ta main féconde avec amour, « L’herbe qui sur ta faux se penche tout le jour, « L’arbre, le fruit, la fleur, et toi-même et ta femme, « Le seigneur y prétend, le moine les réclame ! […] ou pourquoi l’on voit des années qui n’ont ni printemps ni automne, où les fruits de l’année sèchent dans leur fleur ? […] Je vis moi-même alors le fruit de leurs amours : D’un sinistre avenir je menaçai ses jours.
Au diable soit le fruit !
C’est un fond de concert qui fait ressortir les chants éclatants des oiseaux, comme la douce verdure est un fond de couleurs sur lequel se détache l’éclat des fleurs et des fruits.
» Plein de cette idée, le jeune militaire demande et obtient un congé de deux mois ; il part avec sa trompette chérie et une ceinture garnie de cent pièces d’or, fruit honorable et précieux de ses économies. […] Il convient dans les morceaux descriptifs, tels que la description des environs de Tyr par Fénelon : J’admirais l’heureuse situation de la ville de Tyr qui est au milieu de la mer, dans une île : la côte voisine est délicieuse par sa fertilité, par les fruits qu’elle porte, par le nombre de villes et de villages qui se louchent presque, enfin par la douceur de son climat ; car les montagnes mettent cette côte à l’abri des vents brûlants du midi. […] Enfin on voit au-dessous de ces pâturages le pied de la montagne, qui est comme un jardin : le printemps et l’automne y règnent ensemble, pour y joindre les fleurs et les fruits.
En vain les peuples s’empressaient pour le voir ; en vain sa seule présence, sans train et sans suite, faisait sur les âmes cette impression presque divine qui attire tant de respect, et qui est le fruit le plus doux et le plus innocent de la vertu héroïque : toutes ces choses, si propres à faire rentrer un homme en lui-même par une vanité raffinée, ou à le faire répandre au dehors par l’agitation d’une vanité moins réglée, n’altéraient en aucune manière la situation tranquille de son âme ; et il ne tenait pas à lui qu’on n’oubliât ses victoires et ses triomphes ».
Sans doute le respect des antiques modèles Eût au vrai ramené les muses infidèles : Eux seuls, de la nature imitateurs constants, Toujours lus avec fruit, sont beaux dans tous les temps.
Un chemin charmant y conduit, Bordé d’une haie embaumée, Qui, de grenadiers parsemée, A ses fleurs voit s’unir leur fruit.