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81. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre III. Idée de l’Éloquence des Saints-Pères. »

Parmi les orateurs qui consacrèrent les premiers leurs talents et leur courage à l’apologie de la religion chrétienne, nous distinguons d’abord saint Justin, qui combattit les philosophes de son temps par leurs propres principes, et les réfuta par leurs seuls raisonnements.

82. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Racan. (1589-1670.) » pp. 165-168

Il rend leur nombre inutile, Et sans courage et sans bras, Fait de leur main immobile Tomber les armes à bas ; De ces légions impies Les fureurs sont assoupies Dans un morne étonnement ; Et leurs bataillons superbes Sont étendus sur les herbes Sans force et sans mouvement… Les Bergeries1.

83. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de L’Hospital, 1505-1573 » pp. -

Il lutta du moins contre les violents, jusqu’au jour où, se sentant aussi impuissant à faire le bien qu’à entraver le mal, il rendit avec dignité ces sceaux tenus huit années avec courage, entre les ambitieuses convoitises de partis également fanatiques.

84. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voiture 1598-1648 » pp. 15-17

Mais il y a six jours que je ne cours plus, et je ne suis pas moins fatigué ; cela me fait voir que mon mal est d’être éloigné de vous, et que ma plus grande lassitude est que je suis las de ne vous point voir1 ; et cela est si vrai, que si je n’avais point d’autres affaires que celles de Florence, je crois que je m’en retournerais d’ici ; oui, je n’aurais pas le courage de passer outre, si je n’avais à solliciter votre procès de Rome.

85. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Tout fuit ; et, sans s'armer d'un courage inutile, Dans le temple voisin chacun cherche un asile. […] A ta faiblesse il ne reste aujourd'hui Que mon amour, mes soins et mon courage. […] Virgile a dit, en parlant des abeilles : Et dans un faible corps s'allume un grand courage. […] Les écrivains du Nord et ceux de l'Allemagne et de l'Angleterre devaient donc, dans les premiers temps, suivre l'impulsion de leurs génie ; ils devaient donc unir, dans leurs compositions, les larmes et le rire ; les idées abstraites aux épanchements de l'âme ; le courage et la terreur ; le fanatisme religieux et la philosophie. […] La passion chez les romantiques est déchirante et souvent sublime ; elle peut exciter à un haut degré la terreur ou le courage, la férocité ou la pitié.

86. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

Nous sentons bien, et l’on sentira comme nous, que cette dernière qualité exige et suppose plus que de l’éloquence ; qu’elle demande tout le courage de la vertu, toute l’énergie du vrai talent.

87. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre II. Des qualités essentielles du poète » pp. 16-21

Quoi de plus propre à faire naître l’inspiration que l’aspect d’un vieux château à demi écroulé, dont les tours crénelées, les fortifications, les ponts-levis, les portes sombres, rappellent les scènes de la chevalerie, les tournois, les batailles, le courage des paladins, et les chansons des troubadours ?

88. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Au compas du devoir il règle son courage, Et ne laisse en dépôt pourtant son avantage. […] La tendresse et la passion y sont remplacées, par un seul sentiment héroïque, la grandeur du courage. […] Forcez ce grand courage à conserver sa gloire, Madame, et l’empêchez lui-même de se croire. […]                      Il reprit courage comme il faut, Et, contre tous les maux fortifiant son âme, Pour réparer le sang qu’avait perdu madame, But, à son déjeuner, quatre grands coups de vin. […] Courage !

89. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

A peine me donnèrent-ils le temps de descendre de cheval, tant ils s’empressaient de m’embrasser. « Courage, Gil Blas, me dit Rolando, tu viens de faire des merveilles. […] Quelle fin d’un règne si longuement admiré, et jusque dans ses derniers revers si étincelant de grandeur, de générosité, de courage et de force ! […] Le courage du prélat l’exposa à tout, son bien dire le sauva, mais il fallut encore attendre. […] Si cela ne vous donne pas un peu de courage et ne vous excite pas à secouer l’engourdissement dans lequel vous laissez votre âme, rien ne vous guérira. […] Il est de son naturel aussi humble, aussi patient, aussi tranquille, que le cheval est fier, ardent, impétueux ; il souffre avec constance, et peut-être avec courage, les châtiments et les coups.

90. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

ier v. 17161 ; monument précieux, où le mélange des idées religieuses et guerrières, admirablement fondues et abîmées dans le sentiment d’une grande douleur, porte à la fois dans l’âme l’attendrissement et la consolation, l’amertume des regrets et le courage de l’espoir. […] Sa voix, des bras lassés ranime le courage, Et jusque pour la brute aux maux compatissant, Il retient sur le bœuf l’aiguillon menaçant.

91. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Laissons de côté les opinions ; personne n’a le droit de les forcer ; mais réclamons, et réclamons avec courage, contre une proscription qui tient au défaut de mœurs plus qu’au défaut de goût ; et rappelons à la lecture et à l’admiration de ces chefs-d’œuvre ceux que le fond même des choses n’intéresserait que faiblement.

92. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Staël 1766-1817 » pp. 218-221

Elle donne de l’essor à la pensée, elle suscite des émotions bienfaisantes et fait aimer le progrès, la justice, le courage, l’indépendance morale.

93. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

On dit qu’il en est parmi vous dont le courage mollit, qui préféreraient retourner sur les sommets de l’Apennin et des Alpes. […] C’est une voie d’honneur et de courage ; ce n’est pas celle d’une longue vie, dans les temps de révolution. […] C’est dans cet état qu’ils se mesurèrent avec plus de courage que de succès contre les troupes de l’empereur Justinien. […] Sa piété était si vive, son effusion si touchante, son courage si admirable, qu’elle arrachait les larmes à tous les assistants. […] On somma le commandant ; mais celui-ci répondit avec fermeté, en homme qui appréciait l’importance du poste confié à son courage.

94. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

Il regarde son siècle comme un adversaire redoutable contre lequel il sera obligé de combattre pendant tout le cours de sa vie : pour le servir, il aura le courage de l’offenser ; et s’il s’attire quelquefois sa haine, il méritera toujours son estime ».

95. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

Doué de beaucoup d’esprit naturel, de courage et d’ambition, il se mêla aux intrigues et aux combats de la Fronde, pendant la minorité de Louis XIV ; mais il sut se réconcilier à propos avec la cour et devint l’objet de plusieurs faveurs du prince.

96. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

Voyez comme en son courage, Quand on se range au devoir, La pitié calme l’orage Que l’ire3 a fait émouvoir.

97. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Aussi le poëte qui a le courage d’y entrer, et la force de la suivre jusqu’au bout, arrive-t-il plus glorieux et plus triomphant au temple sacré, où la couronne immortelle l’attend dans une des places les plus éminentes. […] L’esprit doit être ici la victime du goût, qui veut que le poëte ait assez de jugement pour s’arrêter où il faut, et assez de courage pour sacrifier les meilleures choses, lorsqu’elles sont déplacées, afin de ne point perdre de vue le terme de l’événement, qui est son objet. […] le foible courage ! […] Et toi, Neptune(a), et toi, si jadis mon courage D’infâmes assassins nettoya ton rivage, Souviens-toi que, pour prix de mes efforts heureux, Tu promis d’exaucer le premier de mes vœux. […] le jour que son courage Lui fit chercher Achille, ou plutôt le trépas, Il demanda son fils, et le prit dans ses bras : « Chère épouse, dit-il, en essuyant mes larmes, J’ignore quel succès le sort garde à mes armes.

98. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

Ainsi, l’on dit : Il a du cœur, c’est-à-dire du courage, de l’affection, de la reconnaissance. […] Au pluriel : cœur, courage, fierté. […] Les consuls avaient moins de confiance dans les soldats, qu’ils ne doutaient de leur courage. […] Erigere animum alicujus, relever le courage de quelqu’un. […] Le courage se ranime dans les cœurs.

99. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Molière. (1622-1673.) » pp. 29-34

Non, je n’ai point le courage de les mener, et je ferais conscience de leur donner des coups de fouet en l’état où ils sont.

100. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

C’est-à-dire la violence que l’on se fait pour supporter l’adversité avec courage… 2.

101. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

L’armée anglaise Cette armée est formée d’hommes de toute sorte, engagés volontairement dans ses rangs, servant toute leur vie, ou à peu près, assujettis à une discipline redoutable, qui les bâtonne jusqu’à la mort pour les moindres fautes ; qui, du bon ou du mauvais sujet, fait un sujet uniforme et obéissant, marchant au danger avec une soumission invariable à la suite d’officiers pleins d’honneur et de courage.

102. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Vous vérifiez bien, Monseigneur, ce qui a été dit autrefois, que la vertu vient aux Césars devant1 le temps : car vous qui êtes un vrai César en esprit et en science, César en diligence, en vigilance, en courage, César enfin « en toute rencontre2 », vous avez trompé le jugement ou passé l’espérance des hommes.

103. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bourdaloue, 1632-1704 » pp. 133-137

Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1.

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