Les écrits des Domat et des Montesquieu ont commencé la réforme ; la tendance de tous les esprits vers la philosophie l’a achevée. […] Il commence généralement par un exorde régulier, prépare son auditoire, et s’étudie à gagner sa bienveillance. […] Commençons par examiner les avantages et les inconvénients qui appartiennent à ce genre d’éloquence. […] Il est d’ailleurs nécessaire de commencer par écrire les sermons aussi soigneusement que possible. […] Mais il faut bien prendre garde de toucher une note trop élevée, et de commencer sur un ton qu’on ne serait pas capable de soutenir dans la suite du discours.
Les discours de la chaire commencent par la proposition et la division, qui doit être complète, naturelle et graduée. […] Sans vouloir donner les règles de disposition de chaque groupe d’idées dans tous les genres possibles, et en se bornant aux plus importants, on remarque que : Dans les écrits qui ont pour objet l’exposition des faits, racontés ou dialogués, l’ordre chronologique ou la gradation de l’intérêt trace la marche à suivre ; Dans les compositions didactiques et oratoires, il y a diverses manières de procéder : Ou l’on commence par une synthèse que développe ensuite l’analyse ; Ou l’on saisit un détail de l’analyse, et de détail en détail on parvient à la synthèse ; Ou l’on oppose à une thèse, l’opinion contraire que l’on appelle antithèse, et l’on concilie les deux opinions par une troisième qui prend le nom de synthèse. […] Enfin, il est des règles pour terminer l’ouvrage, comme pour le commencer et le poursuivre.
Vers le quart de la page, à commencer en haut, on écrit le mot Monseigneur, Monsieur, Madame ou Mademoiselle, selon l’état et le rang de la personne, en ajoutant au mot Monsieur ou Madame le titre d’une terre ou d’une charge distinguée, s’ils en ont un. […] On doit laisser aussi au bas de la même page un espace un peu considérable, et, au revers, commencer à peu près à la même hauteur, où l’on a placé de l’autre côté le mot de Madame ou de Monsieur. […] La politesse exige que dans le cours d’une lettre, quelque peu étendue qu’elle soit, on rappelle le titre de Monseigneur ou le mot de Monsieur avec le titre dont il est accompagné, selon qu’on a commencé.
Le roman moderne est l’épopée populaire et prosaïque ; il commence à poindre au moment où la chevalerie pâlit et s’efface ; il naît de l’esprit pratique, posé, satirique, raisonneur, observateur des peuples septentrionaux. […] Chaucer emprunte aux Italiens la matière de ses récits, mais il y déploie le génie original et analytique qui caractérise sa nation ; il commence cette série d’observateurs, de peintres, d’humoristes, dont la gloire, non éclipsée de nos jours, se transmettra jusqu’à Walter Scott et Dickens, en passant par Shakspeare, Sterne, Swift, de Foë, Richardson, Fielding, Smollet, etc.
Le nœud va commencer. […] Le purisme commence où finit la correction. […] Par où commence-t-on dans la décomposition ? […] Le poète est libre de commencer sa composition, ou par une rime masculine, ou par une rime féminine. […] Il y a enjambement, lorsque le sens commencé dans un vers ne se complète que dans une partie du vers suivant.
Quiconque veut persuader les hommes doit commencer par captiver leur confiance, sans quoi l’on court risque d’échouer, lors même qu’on emploierait tous les autres moyens de conviction. […] L’écrivain ou l’orateur peut commencer par une narration ou par quelque argument solide ; il peut encore faire suivre l’exorde de la preuve, et renvoyer plus loin la narration. […] Mais cela ne veut pas dire qu’il faille commencer par les preuves les plus faibles pour s’élever par degrés jusqu’aux plus fortes. […] L’important en pareil cas est de commencer par ne point être dupe, et de discerner l’honnête homme du fourbe éloquent. […] On les appelle aussi conjonctives ou relatives, parce qu’elles commencent par une des formes du pronom relatif ou conjonctif, qui, que, dont, où, etc.
J’envoyais en exil celui que je savais avoir déjà commencé la guerre ? […] Je commence par montrer à Céthégus son cachet ; il le reconnaît. […] C’est à Messine que commencèrent les hauts faits de Verrès. […] Je commençai alors à me plaindre que si on me les ôtait, je n’aurais plus rien qui fût de quelque valeur. […] Il est si fou que les enfants le suivent dans les rues, et qu’on se moque de lui dès qu’il commence à parler.
Pour lui faciliter les premiers essais, il est bon, comme nous l’avons dit plus haut, de commencer par des imitations : on lit, on raconte un fait, une anecdote, un trait d’histoire, une description ; on cherche à en faire bien saisir à l’élève les détails et l’ensemble, puis on l’abandonne à ses souvenirs : il doit reproduire de son mieux ce qu’il a entendu. […] Avant de commencer la narration, il faut se bien rendre maître du fait à raconter, en examiner avec soin le caractère, l’ensemble et les détails : la réflexion fait, naître une foule d’idées que l’on n’avait pas d’abord, et elle prépare l’enchaînement du récit, qui est la première qualité d’une bonne narration. […] Les jeunes gens surtout doivent se garder de ces généralités banales par lesquelles ils commencent souvent leur récit : il vaut mieux aborder le sujet sans détours et aller droit, au fait. […] diront-ils, que trop d’orgueil abuse, Regarde autour de toi : tout commence, tout s’use, Tout marche vers un terme, et tout naît pour mourir. […] Je pars, et des ormeaux qui bordent le chemin J’ai passé les premiers à peine ; Au banquet de la vie à peine commencé, Un instant seulement mes lèvres ont pressé La coupe en mes mains encor pleine.
Voyez aussi de quelle manière Cicéron commence sa première oraison contre Catilina. […] Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. […] On croit communément que les Grecs commencèrent à user de ces éloges après la bataille de Marathon, vers 490 avant J. […] Le texte d’une oraison funèbre, c’est-à-dire les lignes tirées des livres saints que l’orateur prononce avant de commencer son discours, doit être comme un éloge raccourci du héros, et mettre d’abord sous les yeux toute sa vie et son caractère. […] Il commence par contester le droit ou par nier le fait, soit en tout, soit en partie ; il réfute ensuite les moyens de son adversaire, fait valoir les siens, et conclut enfin contradictoirement aux prétentions de la partie adverse.
Cette gloire ne pouvait appartenir qu’au royal auteur de ces institutions qui doivent affermir à jamais la glorieuse durée du trône et commencer une ère nouvelle de félicité et de grandeur pour la nation. […] Ici, comme dans le sermon, l’auditoire est instruit, convaincu avant que l’orateur commence. […] Pour trouver la vérité, pour la discuter, pour la persuader, rien n’est plus sûr, rien n’abrège autant, rien n’éclaircit mieux que de commencer par bien définir, ou par décrire exactement l’objet qu’on veut traiter. […] Sitôt qu’ils commencent à entrer dans nos passions, à être portés de haine ou d’amitié, d’indignation ou de crainte, ils font de votre affaire la leur propre. […] Lorsqu’il l’aura ébranlé, que le murmure de l’indignation se fera entendre, que les larmes de la compassion commenceront à couler, c’est à l’orateur à paraître le plus ému de ceux qu’il vient d’irriter ou d’attendrir.
C’est une des vieilles maladies du genre humain, et qui presque a commencé avec le monde. […] Notre devoir est de commencer et de crayonner l’ouvrage, d’en tracer les premiers traits, et non pas de le porter à la dernière perfection. […] Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. […] Si le roi vous voyait abandonné des gens vertueux, il n’aurait plus de remords ; il commencerait à croire que vous êtes coupable. […] Ces intrigues secrètes, à peine commencées, furent soutenues par vingt mille hommes.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal. […] Ces jolis oiseaux arrivent au moment où les arbres développent leurs feuilles et commencent à laisser épanouir leurs fleurs ; ils se dispersent dans toute l’étendue de nos campagnes : les uns viennent habiter nos jardins ; d’autres préfèrent les avenues et les bosquets ; plusieurs espèces s’enfoncent dans les grands bois, et quelques-unes se cachent au milieu des roseaux.
À mon âge, on commence à sentir les infirmités, et les infirmités du corps altèrent l’esprit. […] Je ne trouvais pas toutefois la différence qu’il y avait de celui-là aux autres assez sensible pour conclure que l’orateur commençait à baisser.
Elle commence au dix-septième siècle, et va jusqu’à nos jours. […] Cet enfant fit taire les oracles, avant qu’il commençât à parler. […] Approchez, dame Claude : commençons par vous. […] On commence à sentir l’approche du gouffre fatal ; mais il faut aller sur le bord. […] Le petit de Vilette viendra, et je commence à craindre d’avoir à marier mesdemoiselles de la Vrillière.
Au-dessous d’eux, on laisse, avant de commencer la lettre, un intervalle plus ou moins grand, selon le respect qu’on doit à la dignité. On doit aussi, au bas de la même page, laisser un intervalle convenable, et, au revers, commencer à peu près à la même hauteur où on a mis Monsieur ou Madame.
Le jeune homme, qui n’estoit point lourdaut de luy mesme, le feit vouluntiers, sans rien repliquer au contraire6 : et quand il eut demouré quelque temps auprès de luy, estant tousjours à l’entour de sa personne, il commença à congnoistre et gouster la bonté de son naturel, et l’affection7 et intention qui le mouvoit à faire ce qu’il faisoit, l’austérité de sa vie ordinaire et sa constance à supporter tous travaux, sans jamais se lasser : dont il se prit à8 l’aimer et honorer fort affectueusement, et depuis alla preschant9 à ses parents et amis que Lycurgus n’estoit pas ainsi rude ne rebours comme10 il sembloit de prime face11, ains estoit le plus doulx et le plus aimable envers les autres qu’il estoit possible. […] Il commença à … 9.
Abaissez-vous, pliez-vous, appetissez-vous pour vous proportionner à ces enfants ; ne regardez ni avec dégoût ni avec dédain leurs misères, leurs maladies, leur éducation basse et grossière : Jésus-Christ, souveraine sagesse, éternelle raison de Dieu, a choisi pour compagnie et amis en ce monde, des pêcheurs grossiers, ingrats, incrédules, lâches, infidèles ; il a passé sa vie avec eux pour les instruire patiemment : il a fini sa vie sans les redresser entièrement… Les maisons qui ont commencé par des personnes ferventes, simples, mortes à elles-mêmes, ont bien de la peine à subsister longtemps ; on voit encore trop souvent que de grands instituts formés par des patriarches pleins d’un esprit prophétique et apostolique, avec le don des miracles, sont bientôt ébranlés par des tentations ; tout se relâche, tout s’affaiblit, tout se dissipe : la lumière se change en ténèbres ; le sel de la terre s’affadit et est foulé aux pieds : que sera-ce donc d’une communauté qui n’est soutenue d’aucune congrégation, qui est à la porte de la cour, dépendante des rois et des hommes du siècle qui seront auprès d’eux en faveur, qui aura de grands biens pour flatter les passions et pour exciter celles des gens du monde, et qui a été élevée d’abord jusqu’aux nues, sans avoir posé les fondements profonds de la pénitence, de l’humilité et de l’entier renoncement à soi-même ? […] Commencez par demander à Dieu l’humilité, le mépris de vous-même, qui, en effet, êtes peu de chose, et l’estime de votre prochain.
Gardez-vous de ces digressions qui interrompent ou détournent la passion dans l’instant où les auditeurs commencent à en être pénétrés. […] Il est naturel de commencer par les ouvrages en prose. […] Je commencerai par l’histoire, et j’en traiterai avec une étendue proportionnée à son importance. […] S’il veut, par exemple, nous dire que les travaux de la campagne doivent commencer avec le printemps, voici comme il s’exprime (liv. […] Je commence par la poésie épique.
L’adjectif sentimental, que notre langue a emprunté de celle des Anglais, est un de ces mots que l’on prodigue d’autant plus volontiers, qu’il a toujours l’air de signifier quelque chose, et qu’il couvre heureusement le vide absolu d’idées, et le défaut de justesse dans l’application, il ne sera pas hors de propos de remarquer ici que la fortune de tous ces grands mots qui disent tant en apparence, pour signifier quelquefois si peu dans le fond, date précisément de l’époque où l’on a commencé à substituer le jargon au raisonnement suivi, et l’emphase des mots au sentiment, qui s’exprime toujours d’autant plus simplement, qu’il est plus vrai. […] Que les jeunes gens, qu’abuse si facilement tout ce qui a l’air de la grandeur ou de la vérité, apprennent et observent de bonne heure, que trois sortes de néologisme défigurent successivement les langues : celui d’abord qui introduit sans nécessité des mots nouveaux : celui qui donne aux mots anciens une acception qu’ils n’avaient pas ; et ici commence la dépravation du jugement et le désordre dans les idées : mais celui de tous qui est le plus dangereux, celui qu’il faut fuir avec le plus de soin, c’est celui, sans doute, qui familiarise insensiblement avec l’habitude de donner tout aux mots, et rien au sentiment ; de se faire un jargon aussi ridicule que barbare, où l’âme et le cœur ne sont et ne peuvent être pour rien, puisqu’il n’offre ni idées, ni sentiments, et que la langue seule en fait les frais. […] Après ce court préambule, Florian commence sa narration : 168Lorsqu’autrefois un juge, au nom de l’Éternel, Gouvernait dans Maspha les tribus d’Israël, Du coupable Juda Dieu permit la ruine.
N’oublions pas que le jour où les peuples s’enferment avec imprévoyance dans le cercle étroit de leurs intérêts, et où ils aiment mieux soigner leur prospérité matérielle que leur intelligence, ils commencent à déchoir. […] Peu de carrières ont été aussi pleinement, aussi vertueusement, aussi glorieusement remplies que celle de ce fils d’un teinturier de Boston, qui commença par couler du suif dans des moules de chandelles, se fit ensuite imprimeur, rédigea les premiers journaux américains, fonda les premières manufactures de papier dans ces colonies, dont il accrut la civilisation matérielle et les lumières ; découvrit l’identité du fluide électrique et de la foudre ; devint membre de l’Académie des sciences de Paris et de presque tous les corps savants de l’Europe ; fut auprès de la métropole le courageux agent des colonies soumises ; auprès de la France et de l’Espagne le négociateur heureux des colonies insurgées, et se plaça à côté de Georges Washington comme fondateur de leur indépendance ; enfin, après avoir fait le bien pendant quatre-vingts ans, mourut environné des respects des deux mondes comme un sage qui avait étendu la connaissance des lois de l’univers, comme un grand homme qui avait contribué à l’affranchissement et à la prospérité de sa patrie, et mérita non-seulement que l’Amérique tout entière portât son deuil, mais que l’Assemblée constituante de France s’y associât par un décret public.
Ainsi, par le grec, commence et grandit l’idée religieuse. […] Le jugement commence par le premier-né. […] Or, de ces trois motifs, le sentiment religieux n’est pas ce qui touche le plus un jeune homme : Pacuvius devra donc commencer par celle-ci. […] L’orateur, en thèse générale, devra commencer d’un ton bas, mais de manière à se faire entendre. […] Ajoutez-y le soin de ne pas commencer la phrase qui suit sur le même ton qu’on a fini celle qui précède.
Ce discours un peu fort, Doit commencer à vous déplaire. […] On appelle Cochet, un jeune coq qui commence à chanter. […] L’odyssée commence. […] Ils me commencèrent à rire et me dirent qu’ils causaient à qui se remarierait la femme du sire de Landricourt. […] Hémardinquer, p. 291, le morceau qui commence ainsi : « N*** est moins affaibli par l’âge, etc. » 4.
L’aussi, qui le commence, est mieux placé que l’ainsi de tout à l’heure ; car il est la conséquence, non plus d’une seule phrase, mais du paragraphe tout entier. […] Plus exposés que les autres hommes à ses séductions et à ses piéges, il commence de bonne heure à leur en préparer, et comme leur chute lui répond de presque tous ceux qui dépendent d’eux, il rassemble tous ses traits pour les perdre. […] Ainsi le plaisir commence à leur corrompre le cœur ; l’adulation l’affermit dans l’égarement, et lui ferme toutes les voies de la vérité ; l’ambition consomme l’aveuglement et achève de creuser le précipice.