« L’apostrophe, dit Marmontel, consiste à détourner tout à coup la parole et à l’adresser, non plus à l’auditoire ou à l’interlocuteur, mais aux absents, aux morts, aux êtres invisibles ou inanimés, et le plus souvent à quelqu’un ou à quelques-uns des assistants. » Il fait remarquer que, dans ce dernier cas, l’apostrophe est une des armes les plus puissantes de l’éloquence ; c’est l’adversaire, le juge, l’une ou l’autre classe d’auditeurs, que l’orateur interpelle tout à coup, qu’il prend à partie, qu’il atteste, qu’il terrasse ou qu’il implore. […] Remarquez en effet. […] La forme exclamative n’est pas même nécessaire pour constituer l’épiphonème, pourvu, comme l’a remarqué M.
Remarquons encore qu’il faut observer les mœurs d’âge : ceci coule de source. […] Remarquons bien ces mots : en ce qu’elle a de beau. […] Trois choses sont à remarquer dans le pathétique.
D’ailleurs, Hermann, auteur de cette conjecteure, et Ritter, qui l’adopte, ne remarquent pas que de la leçon λόγους il résulte une sorte de contradiction avec ce qui sera dit plus loin sur Cratès. […] Je relève cette erreur de d’Aubignac, parce qu’elle fournit l’occasion de remarquer que la règle de l’unité de temps paraît avoir été le produit de réflexions tardives faites sur ce sujet par les poëtes et les critiques.
Toutes ces choses ont passé comme l’ombre, comme un courrier qui se hâte, comme un vaisseau qui fend les ondes et dont on ne trouve plus la trace, comme un oiseau qui divise l’air sans qu’on puisse remarquer où il a passé, comme une flèche lancée vers son but, sans qu’on en reconnaisse de vestige. […] On ne vient ici que pour décider du mérite de ceux qui l’annoncent, pour faire des parallèles insensés, pour prononcer sur la différence des jours et des instructions : on se fait honneur d’être difficile ; on passe sans attention sur les vérités les plus étonnantes, et qui seraient d’un plus grand usage pour soi ; et tout le fruit qu’on retire d’un discours chrétien se borne à en avoir mieux remarqué les défauts que tout autre. De sorte qu’on peut appliquer à la plupart de nos auditeurs ce que Joseph, devenu le sauveur de l’Égypte, disait par pure feinte à ses frères : « Ce n’est pas pour chercher le froment et la nourriture que vous êtes venus ici, c’est comme des espions qui venez remarquer les endroits faibles de cette contrée : Exploratores estis ; ut videatis infirmiora terræ, venistis. […] L’exorde tempéré ou ordinaire n’est qu’une manière élégante et polie d’entrer en matière ; il n’y a rien de particulier à y remarquer. […] On peut remarquer des divisions aussi exactes que celle-ci dans les autres ouvrages du même genre qui sont regardés comme excellents.
Je remarquerai ici qu’on peut se servir de ce substantif, francs, avec tous les autres nombres, à moins qu’ils ne soient suivis d’une fraction. […] Je remarquerai ici que l’Académie ne veut pas qu’il en soit de même du mot y. […] = quelle beauté avez-vous remarquée ? […] Ces noms substantifs livre, beauté, ouvrages, contrées, sont en régime simple : ils sont régis par l’auxiliaire et les participes qu’ils précèdent, lu, remarquée, composés, parcourues. […] Que cela soit vrai, ou ne le soit pas, il ne sera pas moins certain que le grammairien doit toujours faire remarquer les fautes, même les plus légères, échappées à nos bons écrivains, de peur que l’autorité de ces hommes supérieurs ne jette quelque incertitude dans les règles.
. — « L’observateur a eu raison de remarquer qu’on ne peut dire le front d’une race » Académie. — « Pourquoi, si on anime tout en poésie, une race ne pourra-t-elle pas rougir ? […] Remarquez que chaque strophe se termine par une image. […] Remarquez les sous-entendus de ce vers. […] Remarquez le mot crime, les dieux ; elle est païenne, et emploie des arguments païens.
En entamant cette matière, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer quelle haute idée le pouvoir de l’imagination et du goût nous laisse concevoir de la bonté du Créateur. […] Il faut remarquer cependant que l’étendue en longueur ne produit pas une aussi forte impression que la même étendue en hauteur ou en profondeur. […] On ne déprécie pas un ouvrage pour y remarquer quelques défauts. […] Les peuples de l’Italie se font remarquer aujourd’hui par leur prononciation musicale et leurs gestes démonstratifs. […] Remarquez seulement combien de choses renferme ce simple mot latin : amavissem, I would have love [j’eusse aimé].
On a remarqué que les règles exactes de la langue ne sont point observées dans le dernier vers. […] Le style est fin, quand il montre, sous des expressions simples, des idées choisies ; gracieux, quand il est plein de pensées délicates et de descriptions riantes ; élégant, lorsque les expressions sont bien choisies et bien arrangées ; varié, lorsqu’il se fait remarquer par la multiplicité des tours et des ornements. […] Remarquez la même faute dans la phrase suivante : s’il est vrai que ce prince ait traité les Catalans attachés à son ennemi, avec tant de hauteur, c’est peut-être qu’il s’imaginait trouver, à leur défaut, une ressource puissante dans un autre capitaine non moins habite. […] Mais il faut que cette liaison soit juste, fondée sur la véritable signification de ces mots, et, ce qui est bien à remarquer, nécessitée par le besoin réel d’exprimer une belle pensée, qui, sans cela, ne serait pas bien entendue. […] Le même défaut a été remarqué dans ces vers de la tragédie de Phèdre, où Racine fait dire à Théramène qui raconte la mort d’Hippolyte, qu’ une montagne humide s’élève à gros bouillons sur le dos de la plaine liquide .
C’est ce qui nous rend si sujets à nous plaindre du procédé des autres et à faire remarquer leurs défauts, ou pour les corriger de ce qui nous déplaît en eux, ou pour les en punir par le dépit que nos plaintes leur peuvent causer et par le blâme qu’elles leur attirent. […] On pourrait y joindre aussi les suffrages d’excellents critiques de nos jours : c’est, a-t-on remarqué, un ouvrage si court, si nourrissant et si pratique, qu’on voudrait, avec madame de Sévigné, le faire passer tout entier dans sa substance et se l’assimiler en quelque sorte.
Remarquez, en passant, que Voltaire et après lui le Dr Blair ont affirmé que toute métaphore doit nécessairement offrir une image sensible, que le crayon même ou le pinceau puisse figurer à l’œil. […] Remarquez que l’allusion réelle doit rappeler des faits, des idées, des opinions, des mots généralement connus, et appartenant en quelque sorte au domaine public. […] Il est, selon lui, de la pudeur romaine, remarquez l’expression !
Remarquez dans ce qui suit la gradation des pressentiments funèbres. […] Remarquez avec quel art le sentiment religieux et philosophique relève ici les plus humbles détails du tableau. […] Est-il besoin de remarquer ici que M. de Lamartine force un peu la note ?
Nous vous voiturerons, par l’air, en Amérique : Vous verrez mainte république3 Maint royaume, maint peuple, et vous profiterez Des différentes mœurs que vous remarquerez. […] Remarquez la gradation des mésaventures. […] Remarquez ce brusque exorde. […] Remarquez la familiarité du ton et du style. […] Remarquez ces coupes savantes et expressives.
Contemplez cet édifice, vous y verrez des marques d’une main divine ; mais l’inégalité de l’ouvrage vous fera bientôt remarquer ce que le péché a mêlé du sien. […] Anacoluthes : Remarquez ces tours vifs, passionnés et dramatiques. […] Remarquez l’euphémisme. […] « Et qui vous en demandera compte. » Remarquez le tour religieux et élevé de l’éloge, qui n’est plus de la flatterie. […] Est-il besoin de remarquer combien ces images familières sont expressives dans leur simplicité ?
Il faut remarquer surtout ce qu’étaient et ce que devinrent ensuite ces mêmes Perses : il suffira, pour cela, de rapprocher de ce discours celui de Charidème à Darius, où il fait précisément des Macédoniens opposés aux Perses, le tableau que Sandanis fait ici des Perses et des Lydiens. […] Les maîtres ne sauraient mettre trop de soin à faire remarquer ces nuances légères, cette limite délicate où le trop de perfection commence à devenir un modèle d’autant plus dangereux, qu’il est plus aisé de s’en laisser séduire. […] Remarquez qu’Alcibiade, très jeune encore alors, en avait fait assez cependant pour qu’un tel langage ne fût point, dans sa bouche, une jactance puérile, mais un exposé simple et vrai, et commandé d’ailleurs par la nécessité de répondre à des inculpations vagues, que les faits réfutent toujours mieux que les meilleurs raisonnements, parce qu’il n’y a rien à répondre à des faits, au lieu que le raisonnement du monde le plus solide peut avoir un côté faible, dont l’adversaire ne manque jamais de s’emparer.
Remarquez : elle n’est pas détruite, elle se règle ; il ne faut plus d’éperon, presque plus de bride ; car la bride ne fait plus l’effet de dompter l’animal fougueux ; par un mouvement, qui n’est que l’indication de la volonté de l’écuyer, elle l’avertit plutôt qu’elle ne le force, et le paisible animal ne fait plus, pour ainsi dire, qu’écouter : son action est tellement unie à celle de celui qui le mène, qu’il ne s’ensuit plus qu’une seule et même action. […] Remarquez avec quelle aisance se développe cette période qui paraît si compliquée. […] Remarquez ces tours vifs, passionnés et dramatiques.
Mais ce ne sont point les seuls bienfaits du roi qui ont produit tant de miracles, et qui ont porté toutes choses à ce degré de perfection : la finesse de son discernement y a plus contribué que ses libéralités : les plus grands génies, les plus savants artistes, ont remarqué que, pour trouver le plus haut point de leur art, il leur suffisait d’étudier le goût de ce prince2. […] On remarquera cette admiration, ce goût de l’antiquité, qui, comme l’a déjà indiqué un trait de ce même discours, ont éclairé et soutenu la marche de nos plus grands écrivains.
Les personnages poétiques auront un caractère grand ou héroïque, si, éloignés de tout ce qui est commun et vulgaire, ils se font remarquer par des qualités nobles et élevées qui les rendent dignes de la majesté do l’épopée. […] Il nous reste à faire remarquer que si l’épopée est le pays des fictions, et si le poète peut et doit déployer dans l’emploi du merveilleux toutes les ressources de son génie, il ne doit jamais franchir les bornes d’une sage vraisemblance : les fictions ne doivent jamais être ni petites, ni outrées, ni dégoûtantes. […] L’exposition doit se faire remarquer par la précision, la clarté et surtout par une simplicité noble et grave qui exclut toute affectation, toute promesse vaine et prétentieuse. […] Comme l’élocution doit toujours être en harmonie avec le sujet, la diction, dans un poème aussi noble et aussi sublime que l’épopée, devra se faire remarquer par un caractère d’élévation inspirée, qui ne laisse jamais refroidir le sentiment, ni tomber la pensée, ni s’obscurcir les peintures, s’avilir les termes, et qui, dans tout, porte le mouvement, la couleur et le feu.
Voy. la Rhétorique, II, 24 III, 8 et 10, et remarquez que l’auteur n’entend pas ici σχήματα τῆς λέξεως précisément dans le sens que les rhéteurs ont consacré plus tard pour les figures de pensée, mais dans un sens plus général, à peu près comme Denys d’Halicarnasse (Sur Thucydide, chap.
Parmi les travaux qui concernent La Fontaine, on remarquera les Eloges que lui ont consacrés La Harpe et Chamfort. […] Ici La Fontaine, peu sévère en général pour la rime, comme on a eu déjà occasion de le remarquer, la néglige trop ouvertement.
Il est bon de remarquer cela en passant, pour comprendre combien les gens du dernier siècle se sont trompés. […] N’avez-vous pas remarqué ces roses, ces points, ces petits ornements coupés et sans dessein suivi, enfin tous ces colifichets dont elle est pleine ? […] Il est à remarquer que si l’élégance a toujours l’air facile, tout ce qui est facile et naturel n’est cependant pas élégant. […] L’élégance de la Vénus de Praxitèle pouvait être remarquée. […] Remarquons ici qu’un auteur qui s’est fait un genre de style peut rarement le changer quand il change d’objet.
Animé de cet esprit, et parlant dans la chaire de la vérité, je ne craindrai point de vous parler de ses malheurs ; je vous ferai remarquer les écueils de sa vie ; je vous avouerai même, si vous voulez, ses égarements ; mais jusques dans ses malheurs vous découvrirez avec moi des trésors de grâces ; jusques dans ses égarements vous reconnaîtrez les dons du ciel, et les vertus dont son âme était ornée. […] Ils y verront (mais plus encore en lisant ce beau discours) que ce grand Orateur a trouvé dans la défection même de ce Prince, une abondante matière pour faire son éloge ; et ils ne pourront s’empêcher de remarquer que le célèbre Bossuet a craint de toucher ce point délicat de son histoire. […] On ne peut, à cet égard, établir aucune règle particulière, quoiqu’on ait remarqué que notre célèbre Cochin réduisait toutes ses preuves à une seule, qu’il présentait sous des faces différentes, et toujours avec le même succès. […] Ce sont ceux que prononce le procureur du roi, ou l’un des avocats-généraux, à la rentrée des parlements, et qui doivent rouler sur l’administration de la justice, ou sur des objets qui y ont quelque rapport ; les Mercuriales, discours dans lesquels le premier président, ou l’un des gens du roi s’élève contre les abus et les désordres qui ont été remarqués dans l’administration de la justice ; enfin les Réquisitoires, discours dans lesquels le procureur du roi demande aux magistrats quelque chose d’intéressant pour la société civile, et qui doivent respirer en tout l’amour du bien public. […] On remarquera ces qualités dans les deux exemples suivants.
On a fort bien remarqué que la morale de ces psaumes est qu’ il faut être toujours vrai dans ses paroles ; n’user jamais de fraude ; rendre à chacun ce qui lui appartient ; exercer la justice, sans avoir égard à la condition des personnes ; protéger la veuve et l’orphelin ; s’acquitter des vœux que l’on a faits ; ne point donner d’argent à usure ; ne calomnier personne ; ne faire jamais de mal à qui que ce soit, pas même à ses ennemis . […] Je remarquerai ici que, suivant Macrobe, les géants étaient une nation d’hommes qui niaient l’existence des Dieux ; ce qui a fait dire qu’ils voulaient les chasser du ciel. […] Il se fit remarquer au passage du Rhin par son impétueuse valeur. […] Mornai y fut confondu par Duperron, évêque d’Évreux, qui fit remarquer, comme il l’avait promis, cinq cents fautes dans cet ouvrage.