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2. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Mais parmi toutes les religions qui ont été et qui sont encore connues des divers peuples, la raison n’admet que la meilleure. […] Cependant cette religion si auguste et si sainte est aujourd’hui plus que jamais l’objet des déclamations et des satires de l’impie. […] Ainsi nous devons approfondir la vérité de la religion en même temps que nous en étudierons la me. Vérité de la religion. […] Votre respect, votre amour sincère pour la religion, et pour les devoirs qu’elle nous impose, me sont trop connus.

3. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

c’est que la religion est dans Massillon ce qu’elle devrait être partout, et ce qu’on la trouve en effet, quand on la considère dans le véritable esprit de ses maximes ; c’est qu’il n’est pas une classe de la société, pas une circonstance dans la vie, où l’on ne puisse faire ce que nous prescrit cette religion par la bouche de l’orateur : tous les devoirs qu’il nous impose, en son nom, se trouvent si essentiellement liés à notre félicité temporelle, que l’on court volontiers au-devant d’un joug qui n’a rien d’effrayant dans la perspective, rien de pénible dans la pratique. […] Comment, ne pas suivre, ne pas aimer une religion qui descend à la faiblesse de l’homme, pour lui donner la force de s’élever jusqu’à elle ; qui compatit à ses infirmités, et ne lui impose rien qui excède la portée de ses moyens ? […] S’agit-il de prouver la nécessité qu’impose la religion de pardonner à nos ennemis les plus déclarés ; il sait quel obstacle il va trouver dans la fierté du cœur de l’homme, eh bien ! […] Voilà donc la religion d’accord avec la philosophie ; et il faut convenir que cela doit être quelque chose pour des philosophes. […] Ce n’est pas une secte ; car, outre que c’est la religion universelle du monde, ce dogme n’a point eu de chef et de protecteur.

4. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

La religion païenne, si favorable aux passions humaines, consacrée, pour ainsi dire, par une longue suite de siècles, était la religion de tous les peuples. […] Ces hommes de la lie du peuple se partagent néanmoins le monde entier, et vont prêcher une religion, à laquelle il faut sacrifier tous ses préjugés, tous ses penchants, tous ses intérêts personnels. […] Le devoir de l’historien est aussi de consacrer la mémoire des souverains qui ont protégé la religion, des savants qui l’ont défendue, des héros chrétiens qui l’ont cimentée de leur sang. […] Il expose dans tout leur jour, les faits qui nous montrent la durée perpétuelle de la religion, et ceux qui nous découvrent les causes des changements arrivés dans les empires. L’objet de l’orateur historien est de faire voir le rapport des grandes révolutions avec l’établissement de la religion chrétienne ; idée la plus vaste et la plus sublime peut-être que le génie puisse enfanter.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

« La sagesse incarnée n’est pas venue défendre à l’homme de penser, et elle n’ordonne point à ses disciples de s’aveugler eux-mêmes : aussi réprouvons-nous ce zèle amer et ignorant qui crie d’abord à l’impiété, et qui se hâte toujours d’appeler la foudre et l’anathème, quand un esprit éclairé, séparant les opinions humaines des vérités sacrées de la religion, refuse de se prosterner devant les fantômes sortis d’une imagination faible et timide à l’excès, qui veut tout adorer, et, comme dit un ancien, mettre Dieu dans les moindres bagatelles. […] » Quelles sont donc, en matière de religion, les bornes où doit se renfermer l’esprit philosophique ? […] Je dirai donc aux philosophes : Ne vous agitez point contre ces mystères que la raison ne saurait percer ; attachez-vous à l’examen de.ces vérités qui se laissent approcher, qui se laissent en quelque sorte toucher et manier, et qui vous répondent de toutes les autres : ces vérités sont des faits éclatants et sensibles, dont la religion s’est comme enveloppée tout entière, afin de frapper également les esprits grossiers et subtils. On livre ces faits à votre curiosité : voilà les fondements de la religion ; creusez donc autour de ces fondements, essayez de les ébranler. […] La religion ressemble à cette nuée miraculeuse qui servait de guide aux enfants d’Israël dans le désert : le jour est d’un côté et la nuit de l’autre.

6. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Analyse grammaticale » p. 61

« Religion, quel est ton empire ! […] Religion. Nom com. f. sing. employé comme nom propre parce que la Religion est ici personnifiée ; mis en apostrophe ou au vocatif. […] Pron. pers 2epers du sing., désignant la religion, et complément ou régime indirect du verbe doivent.

7. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

Trop philosophe pour ne pas chercher la vraie philosophie où elle se trouve réellement, ce grand homme rendit à la religion un hommage constant par sa conduite et dans ses écrits. […] D’où il tire cette conclusion, que la religion est la vraie philosophie . […] Si la religion avait besoin de suffrages pour relever sa gloire et pour assurer son triomphe, on conviendra que celui d’un homme tel que d’Aguesseau serait bien propre à confondre la présomption aveugle qui l’attaque, et à faire rougir les vices honteux qui la déshonorent. […] Une foule d’écrivains obscurs, ne pouvant s’illustrer par l’éclat des mêmes talents, a fait paraître la même audace… Enfin, la religion compte aujourd’hui presque autant d’ennemis déclarés, que la littérature se glorifie d’avoir produit de prétendus philosophes. […] « En réunissant toutes ces productions, continuait l’éloquent magistrat, on en peut former un corps de doctrine corrompue, dont l’assemblage prouve invinciblement que l’objet qu’on s’est proposé n’est pas seulement de détruire la religion chrétienne.

8. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Caractère de sagesse, qui de tous les motifs, est un des plus sensibles et des plus puissants, pour que je m’attache à ma religion, etc. […] Son but doit être de nous instruire en excitant notre admiration, et de faire voir qu’il n’y a pas de véritable gloire, sans la religion et la piété. […] Ce Prince, emporté par l’esprit du monde, se relâcha pendant quelque temps dans la pratique des devoirs de la religion. […] Au milieu même des égarements du monde, la religion se conserva dans son cœur ; et elle ne s’y conserva, que parce qu’il avait un cœur droit, etc. […] La naissance, Sire, vous a donné à la France pour roi ; et la religion veut que nous tenions aussi de sa main un si grand bienfait.

9. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

La religion chrétienne, m effet, a renouvelé le monde et transformé les sentiments de l’humanité. C’est donc un vrai contresens pour la poésie que d’aller puiser ses inspirations dans un monde qui n’existe plus, dans une religion qui n’est plus pour nous qu’une fantasmagorie fausse et ridicule. Si nous valons quelque chose par les idées et les sentiments, c’est à la religion chrétienne que nous le devons : la proscrire des chants du poète, c’est renier notre origine et nos croyances, c’est abdiquer ce qu’il y a de plus noble et de plus élevé dans nos mœurs et nos inspirations. M. de Chateaubriand, dans son Génie du Christianisme, a prouvé que la religion chrétienne est poétiquement supérieure à l’Olympe païen, et, pour confirmer cette doctrine par l’exemple, il a composé son beau poème des Martyrs. […] Si l’on doit faire quelques reproches au Tasse, à Milton et à Camoëns, ce n’est pas d’avoir emprunté des personnages à la religion chrétienne, c’est d’avoir laissé à côté d’eux quelques souvenirs de l’Olympe païen.

10. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

L’empreinte du génie marque ces pages inachevées ; dans ces pierres d’attente, dans ces premières assises du monument qu’il voulait élever à la religion chrétienne, on peut apercevoir quelle en eût été la grandeur1. […] La vraie nature de l’homme, son vrai bien, et la vraie vertu, et la vraie religion, sont choses dont la connaissance est inséparable. Il n’y a que la religion chrétienne qui rende l’homme aimable et heureux tout ensemble3. […] De même, Montesquieu : « La religion chrétienne, qui ne semble avoir pour but que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci. »

11. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

Il faut qu’ils soient instruits de leur religion, et qu’ils parlent quelquefois de la divinité. D’ailleurs, outre que la naïveté, la pureté des mœurs qui conviennent aux bergers, sont les qualités ordinaires de la religion et de la piété, il est certain que rien n’est plus propre à élever l’âme vers Dieu que le spectacle de la nature et la solitude des campagnes. […] La religion catholique peut-elle fournir des sujets de pastorale ? […] Gessner, il est vrai, sortant de la voie tracée par les anciens, est allé chercher dans le sentiment de la famille et de la religion des ressources nouvelles ; mais, disciple d’une religion qui dessèche le cœur, il n’a pu puiser aux sources vives et abondantes, aux trésors de piété que nous offre l’Église catholique.

12. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

On distingue plusieurs sortes d’histoires : l’histoire des hommes, considérés dans leurs rapports avec la Divinité, ou l’Histoire de la religion ; l’histoire des hommes, dans leurs rapports entre eux, ou l’Histoire profane ; et l’Histoire naturelle, qui a pour objet les productions de la nature, ses phénomènes, ses variations48. […] L’Histoire de la religion se sous-divise en deux espèces, dont l’une est l’Histoire sainte, écrite par des hommes inspirés ; l’autre, l’Histoire ecclésiastique, écrite par des hommes aidés de la seule lumière naturelle49. […] Celle-ci contient les principes et les développements de la vraie religion ; elle expose dans le plus grand jour les maximes fondamentales de la loi naturelle ; elle apprend à tous les hommes, quels qu’ils soient, le moyen d’arriver au bonheur solide ; elle renferme les titres de tous les peuples, montre leur origine, leurs établissements divers ; elle éclaire les ténèbres des siècles les plus reculés. […] Le devoir de l’historien est aussi de consacrer la mémoire des souverains qui ont protégé la religion, des savants qui l’ont défendue, des héros qui l’ont cimentée de leur sang52. […] Pour remplir avec succès ce dernier objet, il faut qu’il joigne à la finesse de l’esprit, à la délicatesse du goût, une étude sérieuse et une connaissance réelle des matières que ces auteurs ont traitées ; qu’il lise leurs écrits sans la moindre prévention ; qu’il remonte jusqu’aux temps où ils ont vécu, se transporte dans les pays qu’ils ont habités, et observe la religion, les mœurs, les usages, le goût dominant de leur siècle.

13. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Malgré le retour si désiré et si nécessaire du culte que professaient nos pères, malgré la protection éclatante solennellement accordée à la religion par un gouvernement qui en a senti le besoin et consacré le rétablissement, il faut tous les efforts du zèle le plus constant pour ramener à des principes si longtemps méconnus des cœurs emportés loin d’eux-mêmes par le torrent qui a tout entraîné, tout ravagé, et dont la désolation et la mort ont marqué le passage d’une manière si désespérante. […] De là cet impérieux dédain qui voudrait détourner nos yeux des plus beaux monuments de notre langue, par cela seul que la religion les a marqués de son sceau. […] Peut-être que, familiarisés davantage avec le style de ceux de tous les hommes qui ont parlé de la religion et de la morale de la manière la plus digne d’elles, ils concevront mieux qu’un grand prédicateur, qu’un véritable apôtre de l’Évangile, peut devenir un homme utile à la société ; et que celui qui, du haut de la tribune sacrée, annonce au peuple les paroles de la sagesse, contribue plus efficacement qu’ils ne le pensent à la félicité commune.

14. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Premier motif, tiré de la religion. […] Plan du sermon de Massillon sur la vérité de la religion. […] La religion chrétienne est glorieuse. […] La religion est nécessaire. […] C’est la religion qui guérit en redressant ses erreurs.

15. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

L’ode sacrée est celle qui célèbre les perfections et les œuvres de Dieu, et les grandeurs de la religion. […] Ils ne chantaient qu’une religion fausse, un héroïsme souvent mal entendu, des combats dont la gloire était quelquefois chimérique. […] Les cantiques spirituels ou simplement cantiques, sont des chants en langue vulgaire composés sur des sujets de religion, et destinés à être chantés par la foule des fidèles. […] Il prend ses sujets dans la religion, la morale, la politique. […] La chanson religieuse est celle qui roule sur des sujets de religion et de piété.

16. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Dans l’exemple cité, vous comprenez quel parti vous pourrez tirer du mot république (res publica) ; « c’est la chose publique, le bien de tous, l’intérêt commun… Ce n’est pas sans motif que les anciens, si prudents et si ingénieux, ont voulu que ce nom servît à désigner une forme particulière de gouvernement, exclusivement à toute autre… c’était donc la seule où se rencontrât le bien commun, la chose de tous, etc… » Il en est de même des mots humanités au second chapitre de ce livre, philosophie, amour-propre, religion, etc. Il y a une vingtaine d’années, quelques individus qui croyaient avoir découvert un nouveau lien social et humanitaire jugèrent convenable de se poser apôtres d’une nouvelle religion ; mais n’ayant dans le fait aucune idée de dogme et de culte nouveau, et ne pouvant donner une définition de chose, ils s’arrêtèrent à une définition de mot, et par un subterfuge, si l’on veut, de rhétorique, ils appuyèrent surtout, pour développer et confirmer leur pensée, sur l’étymologie du mot religion. « Religion, disaient-ils, vient de religare, lier de nouveau ; vouloir unir, relier, par une sympathie commune, les hommes divisés par l’égoïsme et l’antagonisme, c’est donc prêcher une nouvelle religion. » On sent très-bien que le développement par l’étymologie est souvent insuffisant.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

À propos de ces grands objets qui doivent porter à Dieu, vous vous trouvez embarrassé dans votre religion par ce qui se passe à Rome et au conclave ; mon pauvre cousin, vous vous méprenez. J’ai ouï dire qu’un homme d’un très-bon esprit tira une conséquence toute contraire sur ce qu’il voyait dans cette grande ville, et conclut qu’il fallait que la religion chrétienne fût toute sainte et toute miraculeuse de subsister ainsi par elle-même au milieu de tant de désordres et de profanations. […] L’on veut qu’une religion subsistante par un miracle continuel, et dans son établissement, et dans sa durée, ne soit qu’une imagination des hommes ! Les hommes ne pensent point ainsi : lisez saint Augustin dans la Vérité de la Religion ; lisez l’Abbadie 2, bien différent de ce grand saint, mais très-digne de lui être comparé, quand il parle de la religion chrétienne (demandez à l’abbé de Polignac s’il estime ce livre) ; ramassez donc toutes ces idées, et ne jugez point si frivolement ; croyez que, quelque manége qu’il y ait dans le conclave, c’est toujours le Saint-Esprit qui fait le pape ; Dieu fait tout, il est le maître de tout, et voici comme nous devrions penser (j’ai lu ceci en bon lieu) : « Quel trouble peut-il arriver à une personne qui sait que Dieu fait tout, et qui aime tout ce que Dieu fait ? 

18. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel3, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. […] La Religion avait encore besoin de son secours ; mais il avait consumé sa vie à travailler pour elle, et il était temps qu’il reçût la récompense de ses travaux. […] Entre les grâces que le Seigneur vous a faites, une des principales est sans doute le bonheur d’avoir une femme et des enfants qui connaissent et qui aiment la vertu et la solide religion. […] Les éloges mondains sont pour la douleur naturelle du neveu ; mais ce neveu est ecclésiastique, il comprend que son oncle est arrivé au terme de ses peines ; Fléchier peut donc dire que le grand prélat n’a fait que recevoir la récompense de ses travaux, et ne lui donner de regrets que pour le bien qu’il aurait pu faire encore à la religion.

19. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

Bossuet étudia les secrets de leur éloquence ; mais il puisa surtout aux sources nouvelles que la religion chrétienne a ouvertes aux lettres. […] Le jeune littérateur doit donc rejeter impitoyablement tous les livres qui portent des atteintes plus ou moins funestes à la religion et aux bonnes mœurs. […] Thiers, et la suivante sur les avantages de la religion : La religion renferme quelque chose de mystérieux et de relevé dans ses dogmes, de sévère dans ses préceptes, d’austère dans ses conseils, de magnifique dans ses promesses, de terrible dans ses menaces, qui est singulièrement propre à former des habitudes graves, des sentiments élevés et de forts caractères.

20. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Il n’en fut pas ainsi dans la religion chrétienne. […] Et ce ne fut pas seulement le sentiment intime et comprimé des inférieurs qui conserva en dépôt cette vérité : la religion, à toute époque, ne cessa point de la proclamer. […] Quelque haute qu’elle soit, l’ambition de la philosophie est infiniment moindre que celle de la religion ; c’est une ambition purement scientifique ; les philosophes étudient, observent, discutent ; leurs travaux produisent des systèmes, des écoles. La religion chrétienne est une œuvre pratique, non une étude scientifique ; au fond de ses dogmes et de ses préceptes, il y a certainement une philosophie, et, dans ma conviction, celle-là est la vraie. […] Venez, suivez les pas de la religion d’amour, comptez, s’il est possible, les bienfaits qu’elle répand à pleines mains sur les hommes, les œuvres de miséricorde qu’elle inspire, et qu’elle seule peut récompenser.

21. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Villemain 1790-1870 » pp. 251-256

Soit que tu racontes les renversements des États3, et que tu pénètres dans les causes profondes des révolutions ; soit que tu verses des pleurs sur une jeune femme mourante au milieu des pompes et des dangers de la cour ; soit que ton âme s’élance avec celle de Condé, et partage les ardeurs qu’elle décrit4 ; soit que, dans l’impétueuse richesse de tes sermons5 à demi préparés, tu saisisses, tu entraînes toutes les vérités de la morale et de la religion, partout tu agrandis la parole humaine, tu surpasses l’orateur antique ; tu ne lui ressembles pas. Réunissant une imagination plus hardie, un enthousiasme plus élevé, une fécondité plus originale, une vocation plus haute, tu sembles ajouter l’éclat de ton génie à la majesté du culte public, et consacrer encore la religion elle-même1. […] L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter. » 1.

22. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre IV. Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. »

C’est donc la religion qu’il faut respecter d’abord et faire respecter aux autres, si l’on veut contribuer efficacement au maintien de l’ordre et de la tranquillité publique ; c’est donc la religion qui est la base et la garantie du bonheur public et particulier. […] Ces patriotes-là, sans doute, ne prêchent point l’athéisme avec une grossière impudeur ; ils savent trop ce qu’on doit de respect à la religion du pays ; ils ne gravent point sur la pierre sépulcrale que la mort est un sommeil éternel, persuadés qu’avec cette morale-là on ne fait que des brigands : ils ne proscrivent point par milliers leurs propres concitoyens. […] « Voici, dit-il, les fondements de cette tranquillité glorieuse ; voici les objets que les principaux de l’état doivent défendre, au péril même de leur vie : la religion, le pouvoir des magistrats, l’autorité du sénat, les usages de nos ancêtres, les lois, les tribunaux, les formes judiciaires, le crédit public, les provinces, les alliés, la gloire de cet empire, la discipline militaire, le trésor.

23. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Preuves de l’existence de Dieu : nécessité de la religion. […] Celui de la Religion, dont le succès a été attesté par de nombreuses réimpressions, offre çà et là des morceaux dignes du grand Racine ; mais l’ensemble est trop peu animé par le souffle créateur de l’imagination : il n’en mérite pas moins de grands éloges. […] L’auteur a entrepris de développer cette pensée de Pascal : « A ceux qui ont de la répugnance pour la religion, il faut commencer par montrer qu’elle n’est pas contraire à la raison ; puis, qu’elle est vénérable ; faire souhaiter qu’elle soit vraie et montrer ensuite qu’elle est vraie, et enfin qu’elle est aimable. » Le plan, dit La Harpe, est parfaitement tracé ; les preuves sont bien choisies, fortifiées par leur enchaînement et déduites dans un ordre lumineux. […] La Harpe cite les dix-huit vers qui suivent parmi les passages les plus beaux du poëme de la Religion : il avait plus d’une fois, dit-il, entendu Voltaire les réciter avec l’accent de l’admiration.

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