Nos études doivent tendre à développer une qualité si nécessaire et si rare. […] Le sens commun n’est pas une qualité si commune que l’on pense. […] Mais étant le plus souvent fausse, elle ne donne aucune marque de sa qualité, marquant de même caractère le vrai et le faux. […] Les qualités excessives nous sont ennemies et non pas sensibles : nous ne les sentons plus, nous les souffrons. […] Qui peut les empêcher de voir qu’il y a des qualités qui tendent naturellement au bien du monde, et d’autres à sa destruction ?
On convient du moins assez généralement que les grandes qualités de cet homme si célèbre, le rendaient tel que devait être le maître de Rome, si Rome avait dû en avoir un. […] Il joignait à de grands talents de l’esprit, de grandes qualités du cœur. […] Digne fils d’un tel père et d’une telle mère, il s’acquit beaucoup de gloire par ses exploits militaires, et gagna tous les cœurs par les belles qualités de son âme. […] Sanadon, aux bienfaits et à la reconnaissance : elles donnaient la sagesse et l’éloquence, et dispensaient aux hommes la bonne grâce, la gaieté, la facilité des manières, et toutes les autres qualités liantes qui font la douceur de la société. […] Ce qui rehausse la gloire de Turenne, c’est qu’à ses grands talents militaires, il joignait toutes les qualités de l’homme social, toutes les vertus de l’honnête homme, et celles du vrai chrétien.
Alexandre, qui, suivant Montesquieu, fonda plus de villes que les autres conquérants n’en détruisirent, joignait aux plus grands talents militaires d’excellentes qualités. […] Mais les qualités guerrières brillaient moins en lui, que les vertus morales et les vertus chrétiennes. […] D’autres qualités, non moins précieuses et non moins connues, lui méritèrent la gloire d’être appelé, par la voie d’une élection juridique, au trône de Pologne. […] Sensible à ce refus, il quitta la France, et entra au service de l’empereur en qualité de volontaire. […] Mais les faiblesses de l’envie, qui ternissaient ses éminentes qualités, l’avaient porté à exiler Aristide surnommé le Juste.
Cette qualité universelle me plaît seule. Quand en voyant un homme on se souvient de son livre, c’est mauvais signe : je voudrais qu’on ne s’aperçût d’aucune qualité que par la rencontre et l’occasion d’en user. Ne quid nimis, de peur qu’une qualité ne l’emporte et ne fasse baptiser. […] Mais pour les qualités des choses que nous devons persuader, elles sont bien diverses. […] Tout écrit, de quelque nature qu’il soit, exige ces qualités ; les différences consistent dans les idées propres à chaque sujet, dans les tropes.
Nous employons l’adjectif, pour exprimer la qualité de cette chose ou de cette personne : = Esprit vaste ; vertu rare ; maison commode ; jardin agréable ; César victorieux ; Cicéron éloquent. […] On peut exprimer la qualité d’une chose avec plus ou moins d’étendue. […] Lorsque l’adjectif exprime la qualité d’un objet à un très haut degré, il est au superlatif absolu ; et il est précédé du mot très ou fort : = l’homme savant et modeste est très estimable. S’il exprime la qualité d’un objet au plus haut degré, avec rapport à un autre objet, il est au superlatif relatif ; et il est précédé de le plus : = celui qui vit content de ce qu’il posséde, est le plus heureux de tous les hommes. […] Le nom désigne les objets (c’est le substantif), ou en exprime quelque qualité (c’est l’adjectif).
Aimable malgré ses faiblesses, son héros est voisin de nous par ses qualités et ses défauts. […] Malgré tout cela, je lui trouvais l’air d’un homme de qualité, sans doute parce que je savais qu’il en était un.
J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicules, malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours3, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits, et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau, ou écoutant un morceau de musique, blâment de même, et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier, et de les mettre hors de place. […] Je suis amoureux d’une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m’aidassiez1 à lui écrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds. […] Il n’a jamais eu l’imagination bien vive, ni ce feu d’esprit qu’on remarque dans quelques-uns ; mais c’est par là que j’ai toujours bien auguré de sa judiciaire3, qualité requise pour l’exercice de notre art4.
On doit rechercher de préférence les épithètes qui font image et peignent la chose dont on parle, en mettant sous les yeux ses qualités les plus saillantes. […] Chaque personne, en effet, a son caractère propre, ses qualités et ses défauts, qui fournissent autant de qualificatifs au nom qui la désigne. […] 2° Un substantif ne doit avoir communément qu’une seule épithète, à moins qu’on ne veuille énumérer les qualités d’un objet en les accumulant, comme dans ce vers de Virgile : Monstrum horrendum, informe, ingens, cui lumen ademptum. […] La description consiste à peindre sous les plus vives couleurs les attributs ou qualités principales d’une chose, à en reproduire les traits les plus saillants, les circonstances qui ajoutent le plus d’intérêt à l’objet que l’on décrit.
Je me souviens qu’un jour on montra à une personne de grande qualité et de grand esprit un ouvrage d’ivoire d’une extraordinaire délicatesse2. […] « Je suis ravie, dit-elle, du Traité des moyens de conserver la paix avec les hommes : il nous découvre ce que nous n’avons pas l’esprit de démêler ou la sincérité d’avouer » ; et plus loin elle nous apprend encore qu’elle fait tous ses efforts afin d’y profiter, résolue qu’elle est, pour balancer les fâcheux effets du temps qui fuit, de travailler à son cœur et à ses sentiments, et de regagner par les bonnes qualités ce qu’on perd en vieillissant du côté des agréables.
Sa qualité la plus éminente, c’est l’habileté de ses descriptions et la parfaite ressemblance de ses portraits. […] Mais, pour racheter ces défauts, que de qualités ! […] Il grandit toutes leurs qualités jusqu’à l’héroïsme. […] Il n’a guère cette qualité que lorsqu’il imite les anciens, parce que, tout en imitant, il s’efforce d’être créateur. […] C’est le faible commun des gens de qualité.
Et quand Gavius s’écrie du haut de la croix où il est attaché : Civis romanus sum, il énonce d’abord sa qualité de citoyen romain, celle qui peut lui être le plus utile dans le péril extrême où il se trouve. […] Souvent aussi, pour donner plus d’intérêt à l’objet principal, on énonce d’abord les qualités les plus sensibles, les circonstances les plus remarquables ; puis, après avoir excité ainsi la curiosité du lecteur, on expose l’idée principale. […] L'harmonie des mots serait une qualité bien frivole, si elle ne servait qu’à couvrir le vide des pensées, en flattant agréablement l’oreille. […] Mais quand ces noms sont employés comme titres honorifiques, comme termes de louange ou de blâme, ils se mettent avant le nom propre, pour mieux faire ressortir la qualité qu’ils désignent. […] Sur l’intérêt, parce que les qualités principales que l’on considère dans un objet, excitent plus vivement l’attention que l’objet lui-même.
Telles sont les différences qu’on observe dans les imitations, leur nombre et leurs qualités. […] La fin même est action et n’est pas qualité. La qualité fait que nous sommes tels ou tels ; mais ce sont les actions qui font que nous sommes heureux, ou que nous ne le sommes pas. […] C’en est assez sur la manière de composer les actions tragiques, et sur les qualités qu’elles doivent avoir. […] L’élocution poétique doit avoir deux qualités : être claire et être au-dessus du langage vulgaire.
Mais ces courtes réflexions suffiront pour nous faire juger qu’un esprit vaste, ferme et pénétrant ; une raison saine et lumineuse ; un jugement droit, solide et profond ; en un mot, un génie heureux, soutenu d’un goût exquis, enrichi d’une infinité de connaissances, et joint à toutes les qualités du cœur, qui distinguent le parfait honnête homme, sont absolument nécessaires à l’écrivain qui veut obtenir dans ce genre des succès non moins durables que brillants. […] Votre qualité d’historien vous donne le titre de juge : mais souvenez-vous sans cesse que vous ne pouvez vous dispenser d’être un juge également intègre, à l’égard des étrangers et de vos concitoyens, à l’égard des alliés de votre patrie et de ses plus implacables ennemis. […] Les écrivains sacrés réunissent au plus haut degré toutes les qualités qu’on peut admirer dans les meilleurs historiens. […] Il lui faut de plus le talent rare de dire beaucoup en peu de mots, c’est-à-dire, la plus grande précision dans le style ; qualité qui n’est pas la plus brillante, mais qui peut-être est la plus difficile de toutes.
Ici l’orateur n’avait plus, pour soutenir et pour animer sa marche, le tableau toujours intéressant des troubles des nations, des révolutions des empires : ici, tout l’intérêt repose sur une princesse aimable, qui réunissait toutes les qualités du cœur aux talents de l’esprit le plus cultivé, et qui ne mit entre la santé la plus florissante et la mort la plus affreuse, que l’intervalle de quelques heures ! […] Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler ; tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme, où l’on ne reconnait plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’océan avec les rivières les plus inconnues ».
Dans l’éloquence de la chaire, l’explication du sujet que l’on va traiter, remplace la narration judiciaire, et exige à peu près les mêmes qualités : clarté et précision dans les choses, élégance et correction dans le style. […] Mais la réunion de ces deux qualités est indispensable pour le triomphe de sa cause.
Qualités de l’orateur. […] La qualité essentielle à un prédicateur est une foi ardente et profonde ; l’étude, la science, lui sont utiles sans doute, mais avec elles seules il n’aurait aucune action sur les âmes ; la rhétorique n’a jamais converti personne.
Il y a des temps où la disgrâce est une manière de feu qui purifie toutes les mauvaises qualités et qui illumine toutes les bonnes ; il y a des temps où il ne sied pas bien à un honnête homme d’être disgracié. […] Sur cet homme « si fidèle aux particuliers et si redoutable à l’Etat », comme l’a dit Bossuet, il faut consulter l’Oraison funèbre de Michel Le Tellier, et les Mémoires de La Rochefoucauld, qui l’a représenté comme « joignant à plusieurs belles qualités naturelles et acquises une ambition extrême ».
Voilà, monsieur, comme la postérité parlera de votre illustre frère ; voilà une partie des excellentes qualités qui l’ont fait connaître à toute l’Europe. […] Le chancelier Séguier fut son successeur en cette qualité.
Rousseau quelque chose de cette qualité distinctive d’Horace, qui consiste à combiner entre eux les mots d’une manière inattendue et piquante : Dixeris egregie, notum si callida verbum Reddiderit junctura novum… Rousseau, d’ailleurs, dit lui-même, dans la préface de ces Œuvres, « qu’il avait tâché de se former sur Horace, comme celui-ci s’était formé sur les anciens lyriques ». […] » Pour ce genre de poésies, dont Rousseau fit présent à notre langue, « il semble, comme l’a remarqué Le Brun, qu’il s’est plu à réserver toute la flexibilité de son beau talent : elles suffiraient pour le placer au plus haut rang, parce qu’il y développe toutes les qualités qui font le grand poëte ».
Elle ne laisse pas toutefois de se parer, quand il est besoin, quoiqu’elle soit moins curieuse de ses ornements que de ses armes, et qu’elle songe davantage à gagner l’âme pour toujours par une victoire entière, qu’à la débaucher pour quelques heures par une légère satisfaction… L’antiquité appelait cela puiser ses discours dans l’estomac1 et avoir l’âme éloquente : elle a donné cette qualité à Ulysse, après lui avoir donné la doctrine et l’expérience, comme si la vertu de discourir devait être l’effet et la créature2 de celle de connaître et de savoir. […] L’heureuse combinaison des tours et la noblesse des termes sont entrés dans le trésor de la prose oratoire : l’exagération emphatique, le faux goût, la recherche, sont demeurés sur le compte de Balzac, et l’on n’a plus compris la gloire de cet écrivain, parce que les fautes seules lui restaient, tandis que ses qualités heureuses étaient devenues la propriété commune de la langue qu’il avait embellie. »
Le chevalier d’Aumale, qui joignoit à des qualités brillantes, un caractère impétueux, fut, par son courage et sa valeur, le héros de la ligue.
Ses autres exploits joints à ses grandes qualités, lui méritèrent, en 1218, l’épée de connétable.