Le même siècle qui se glorifie aujourd’hui d’avoir produit Auguste ne se glorifie guère moins d’avoir produit Horace et Virgile.
Le verbe est en général un mot qui exprime une action, soit intentionnelle, c’est-à-dire, produite par un principe spirituel ; soit réelle, c’est-à-dire, produite par un principe matériel, de quelque nature qu’il soit. […] Nous, vous, limon, vers, sont sujets, parce qu’ils sont les principes de ces actions, puisqu’ils les produisent. […] Le verbe actif exprime une action que le sujet produit, et dont un objet étranger peut recevoir, ou souffrir l’impression : = l’homme sensible et compatissant aime et secourt les pauvres : = le tonnerre a renversé un grand édifice. […] Le verbe réciproque exprime une action, dont le sujet qui la produit, ressent l’impression ; en sorte qu’en agissant sur lui-même, il est tout à la fois et le sujet et l’objet de cette action : = je me promène tous les matins : = vous vous fatiguerez dans ce chemin sabloneux : = ce jeune fat se vante toujours. […] Le verbe exprime une action produite par un principe spirituel, ou par un principe matériel.
Bien dire, c’est parler de manière à produire sur ses auditeurs tout l’effet que l’on désire : c’est en peu de mots parler avec éloquence. […] Tout ce que l’on dira alors sera dit avec vivacité, énergie et chaleur ; et point de doute que l’éloquence ne règne dans tout ce que l’on produira.
Tout ce qu’elle peut faire, c’est de montrer, par l’analyse des pensées où se rencontrent ces qualités, sous quelles formes elles se produisent. […] Leur esprit ne consacre-t-il pas tout ce qu’il produit ? Toutefois les hommes de goût ont cette cruauté ; ils pensent qu’une idée qui ne saurait être produite avec agrément et décence doit être impitoyablement sacrifiée.
L’inquiétude des désirs produit la curiosité, l’inconstance ; le vide des turbulents plaisirs produit l’ennui3. La source du bonheur n’est tout entière ni dans l’objet désiré ni dans le cœur qui le possède, mais dans le rapport de l’un et de l’autre ; et comme tous les objets de nos désirs ne sont pas propres à produire la félicité, tous les états du cœur ne sont pas propres à la sentir. […] Les injures de vos ennemis sont les acclamations satiriques qui suivent le cortège des triomphateurs : c’est l’empressement du public pour tous vos écrits qui produit les vols dont vous vous plaignez ; mais les falsifications n’y sont plus faciles, car le fer ni le plomb ne s’allient pas avec l’or2. […] Cependant, si rapide qu’il soit, il se fait sentir à nos facultés comme une satisfaction qui produit le repos, et à juger de lui par cette courte apparition qui nous le révèle, nous pouvons le définir : le repos de l’être dans l’entière et inépuisable satisfaction de toutes ses facultés. » 1.
S’il imite une pensée, il lui donne un tour différent, et le produit sous des expressions nouvelles. […] D’ailleurs si cette définition n’est pas tout à fait juste et vraie, relativement à l’éloquence considérée en elle-même, elle l’est, du moins, relativement à l’éloquence considérée dans les effets sensibles, universels et durables qu’elle peut produire. […] Elles s’y gravent en caractères ineffaçables ; et si elles ne produisent pas tout le fruit qu’on avait lieu d’en attendre, c’est à notre malice ou à notre faiblesse que nous devons l’attribuer. […] » La grandeur et la puissance32 produisent des mœurs en partie semblables à celles des riches, et en partie meilleures car ceux qui sont élevés en dignité, sont plus sensibles à l’honneur, et plus généreux que ceux qui n’ont d’autre mérite que l’opulence. […] Un orateur sacré qui expose une grande vérité déjà connue, peut aussi commencer son exorde d’une manière frappante et qui produise une forte impression sur l’esprit de ses auditeurs.
La simplicité de l’expression produit plutôt le sublime que le langage figuré. […] Quel est le genre de style qui produit le plus souvent le sublime ? […] Notre poésie rejette les enjambements, à moins qu’ils ne produisent une beauté, comme nous l’avons vu en parlant de la césure. […] Nul effet poétique, nulle grâce n’est clans cette césure produite forcément par l’enjambement. […] L’hiatus est produit par la rencontre de deux voyelles, dont l’une ne peut s’élider.
S’il dégénère en discours efféminés, en fades conversations, comme dans la Mort de Pompée, de Corneille, et dans l’Œdipe de Voltaire, il produit un effet tout contraire au but de la tragédie ; il manque d’intérêt et de pathétique. […] Le dialogue est la partie importante du drame ; c’est par là surtout que la tragédie produit de l’effet. […] La forme rythmique est plus littéraire ; la tragédie en prose n’aurait pas produit ces beaux morceaux, ces passages immortels des auteurs que chacun a retenus. […] L’art un poète peut en multiplier les ressources à l’infini par les qi- verses combinaisons qu’il en fait ; il peut même en exagérer un peu l’expression, pour produire plus sûrement l’effet qu’il cherche.
S’il ajoute que les actions de ce monarque ont produit le bonheur de ses sujets, il nous présentera le bon qui intéressera notre cœur. […] Mais c’est là l’effet que voulait produire l’écrivain, lorsqu’il nous en a offert la description.
Il a été affermi dans son pouvoir par une force étrangère et qui n’était pas de lui, par une force qui appuie la faiblesse, qui anime la lâcheté, qui arrête les chutes de ceux qui se précipitent, qui n’a que faire des bonnes maximes pour produire les bons succès. […] En visant ailleurs, elle les produit.
Depuis lors, le genre didactique paraît de plus en plus délaissé par les contemporains, et ne produit plus d’œuvres dignes de mention. […] Prenons comme exemple le genre dramatique ; nous voyons se produire, rapidement une succession d’admirables chefs-d’œuvre, absolument originaux. […] À cette seule condition on peut avoir une langue vraiment nationale, que tous puissent comprendre et qui produise des chefs-d’œuvre durables. […] L’apologue admet tous les genres ; tout ce que l’esprit peut produire d’excellent y trouve place. […] Dépeindre l’assistance, le prédicateur, suivre le développement du discours ; effet produit par les principaux passages.
» Deux impressions différentes à produire sur l’auditeur avaient déterminé ici l’absence, là l’usage de la périphrase. […] Vous souvenez-vous, par exemple, du commencement de cette charmante petite comédie de Molière, le Sicilien, ou l’Amour peintre, le seul ouvrage peut-être en vers blancs qu’ait produit le xviie siècle ? […] Il n’est pas toujours nécessaire de développer la pensée pour lui faire produire tout son effet, vous atteindrez souvent le même but, en vous contentant de la répéter.
Dans toutes les langues, le substantif qui produit l’action, veut être bien distingué de celui qui la reçoit. […] L’harmonie en naissant produisit ces miracles ; Depuis le ciel en vers fit parler les oracles, etc. […] Tel est l’effet que produit sur moi le passage suivant ; je l’ai écrit comme je l’ai pu pour le moment, et autant que ma mémoire a pu me le fournir. […] En effet, un discours d’où l’on s’obstinerait à exclure tous les mots figurés, ne produirait qu’un effet médiocre. […] Théophraste disait qu’un acteur dont le regard était toujours immobile et fixe, ne produisait pas plus d’effet que s’il tournait le dos aux spectateurs en débitant son rôle.
Mais ce qui nous surprendra davantage dans un siècle aussi reculé, dans un climat presque barbare, et chez des peuples à peine sortis des mains de la nature, c’est de trouver des discours dans la force du terme, des harangues de longue haleine, et qui paraissent avoir été le fruit de la réflexion et du travail, tant on y remarque l’art de mettre à profît toutes les circonstances possibles, de ne dire que ce qu’il faut, et de le dire précisément comme il doit être dit pour produire l’effet que l’on en attend. […] Si on leur racontait, par exemple, que le plus bel exorde que l’on connaisse, et qui a produit le plus beau mouvement oratoire que l’on puisse citer, a été fourni par le hasard à un malheureux que l’on traînait au tribunal assemblé pour le condamner ; si l’on.ajoutait que ce tribunal était l’Aréopage, et que sa sagesse fut étonnée, confondue par l’éloquence de l’orateur, avec quel empressement on attendrait, avec quel enthousiasme ne lirait-on pas le discours suivant ?
Si la richesse y produit encore des voluptueux, elle y produit aussi des citoyens ; si elle énerve des âmes, elle en fortifie d’autres.
Parmi tous les traits caractéristiques de la chose qu’il veut décrire, l’orateur choisit ceux qui produiront sur l’esprit une impression favorable à sa cause, et laisse les autres dans une ombre savante. […] Voici l’énumération des parties : — « Sans cesse la politesse exige, la bienséance ordonne ; sans cesse on suit des usages, jamais son propre génie : on n’ose plus paraître ce qu’on est ; et dans cette contrainte perpétuelle, les hommes qui forment ce troupeau qu’on appelle société, placés dans les mêmes circonstances, feront tous les mêmes choses, si des motifs plus puissants ne les en détournent. » — Les circonstances. — L’orateur, soit qu’il veuille affirmer, soit qu’il veuille nier un fait, s’appuie sur les circonstances au milieu desquelles il s’est produit.
Par la force du génie, on se représentera toutes les idées générales et particulières sous leur véritable point de vue ; par une grande finesse de discernement, on distinguera les pensées stériles des idées fécondes ; par la sagacité que donne la grande habitude d’écrire, on sentira d’avance quel sera le produit de toutes ces opérations de l’esprit. […] L’esprit humain ne peut rien créer : il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation ; ses connaissances sont les germes de ses productions ; mais, s’il imite la nature dans sa marche et dans son travail, s’il s’élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s’il les réunit, s’il les enchaîne, s’il en forme un tout, un système par la réflexion, il établira sur des fondements inébranlables des monuments immortels1. […] Enfin, si l’on écrit comme l’on pense3, si l’on est convaincu de ce que l’on veut persuader, cette bonne foi avec soi-même, qui fait la bienséance pour les autres et la vérité du style, lui fera produire tout son effet, pourvu que cette persuasion intérieure ne se marque pas par un enthousiasme trop fort, et qu’il y ait partout plus de candeur que de confiance, plus de raison que de chaleur1. […] Il n’y a rien d’exagéré dans toutes ces têtes sublimes, et le caractère humain est empreint dans celle de Buffon. » Cuvier disait : « Buffon a rendu à son pays le plus grand des services : celui d’avoir popularisé la science, d’y avoir intéressé les grands comme les humbles, et produit ainsi des effets incalculables pour l’avenir.
Par la force du génie, on se représentera toutes les idées générales et particulières sous leur véritable point de vue ; par une grande finesse de discernement, on distinguera les pensées stériles des idées fécondes ; par la sagacité que donnera l’habitude d’écrire, on sentira d’avance quel sera le produit de toutes ces opérations de l’esprit. […] L’imagination est cette faculté de l’esprit qui nous offre les objets ; c’est la messagère des idées. — La mémoire est le don de conserver le souvenir des objets. — Le discernement est la qualité qui aperçoit les différences des objets entre eux, — Le goût est la connaissance des meilleurs objets. — Le cœur est la source de nos affections, de nos sentiments. — Le sentiment est le mouvement du cœur qui décide de la convenance des objets, — L’esprit est la source de nos idées. — Le génie est le don exceptionnel qui produit les plus belles idées ; c’est la perfection de l’esprit […] Aucun art, même la poésie, ne saurait produire ce qui n’est pas, ou ce qui ne peut pas être.
L’antiquité ne saurait lui opposer avec avantage Aristophane ou Plaute ; et les modernes ne nous disputent point l’honneur d’avoir produit le premier des comiques, aussi bien que le modèle des fabulistes 2 Le Val-de-Grâce : éloge du peintre Pierre Mignard 1. […] Ce pays produit, en effet, des chevaux très-estimés.
. — Animus (du grec ανεµοσ, vent, souffle) est un mot simple formé de la racine primitive an ou han, qui désigne le souffle, ou le son produit par une respiration pénible. […] Le mot fruit est pris dans le sens propre, quand il désigne le produit d’un arbre ou d’une plante.
Cependant, que produisait-elle elle-même ? […] il produira des strophes surchargées ou sans vigueur. […] Ce que j’en ai reçu, je veux te le produire. […] En 1672, Molière produisit sa troisième grande comédie en vers. […] Examinons cependant d’un coup d’œil rapide ce qu’il a produit dans les divers genres.
Mais, quel que soit l’usage ou l’effet des tropes, ils sont généralement fondés sur la relation et l’analogie des objets entre eux, et ces relations plus ou moins intimes produisent tous les tropes, parmi lesquels nous distinguerons : 1º La métonymie, qui signifie transposition, changement de nom, nom pris pour un autre, etc. […] La fontaine Pyrène, consacrée aux Muses, la mort, les maladies, etc., ne sont point pâles ; mais l’application au travail, les maladies et surtout la mort, produisent la pâleur ; ainsi l’on donne à la cause l’épithète qui ne convient qu’à l’effet. […] Presque tout était allégorique dans la mythologie des anciens ; et ces fictions étaient peut-être, dans leur nouveauté, ce que l’esprit humain a jamais produit de plus ingénieux. […] Plus cette figure est hardie, et plus elle produit d’effet, moins il faut la prodiguer. […] Cicéron est plein d’exemples où l’antithèse joue le même rôle et produit le même effet : « Est enim hæc non scripta, sed nata lex ; quam non didicimus, accepimus, legimus ; verùm ex naturâ ipsâ arripuimus, hausimus, expressimus : ad quam non docti, sed facti ; non instituti, sed imbuti surnus ».