Un prince qui douterait de lui-même serait le pire des rois. […] « La majesté est l’image de la grandeur de Dieu dans le prince. […] Le prince, en tant que prince, n’est pas regardé comme un homme particulier ; c’est un personnage public, tout l’État est en lui, la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne. Comme en Dieu est réunie toute perfection et toute vertu, ainsi toute la puissance des particuliers est réunie en la personne du prince. […] « Considérez le prince dans son cabinet.
Les deux princes et les deux princesses étaient dans le petit cabinet derrière la ruelle du lit. […] Elle retrouva les deux princes et madame la duchesse de Berry avec le duc de Beauvilliers, dans un petit cabinet où elle les avait laissés. […] On y ouvrit des fenêtres, et les deux princes, ayant chacun sa princesse à son côté, s’assirent sur un même canapé près des fenêtres, le dos à la galerie ; tout le monde épars, assis et debout, et en confusion dans ce salon, et les dames les plus familières par terre aux pieds ou proche du canapé des princes. […] Le fréquent moucher répondait aux cris du prince son beau-frère. […] À la fin, M. le duc de Beauvilliers s’avisa qu’il était temps de délivrer les deux princes d’un si fâcheux public.
S’il n’eût été qu’un simple citoyen, je me serais rendu chez lui ; mais je crus que la première leçon que je devais à un prince, était celle de la dépendance et de l’égalité : j’attendis qu’il vînt chez moi ». […] Quel est ce nom, sacré dans certains siècles, et abhorré dans d’autres ; objet tour à tour et du respect et de la haine, que quelques princes ont persécuté avec fureur, que d’autres ont placé à côté d’eux sur le trône ? […] Il faudrait que l’œil du prince pût embrasser ce qui est à des distances immenses de lui, et que tous les lieux de son empire fussent rassemblés, en un seul point, sous son regard. […] Être bienfaisant, je réclame ici ta pitié pour les princes : ils sont peut-être plus à plaindre que les peuples ; car il est plus affreux sans doute de faire le mal que de le souffrir. […] Quel éloge pour un prince, que cet hommage solennellement rendu à sa cendre, et combien le mouvement dramatique qui met ainsi la reconnaissance en action, ajoute encore à l’effet de ce bel épisode !
Gourville le dit a M. le prince. M. le prince alla jusque dans la chambre de Vatel et lui dit : « Vatel, tout va bien ; rien n’était si beau que le souper du roi. » Il répondit : « Monseigneur, votre bonté m’achève ; je sais que le rôti a manqué à deux tables. — Point du tout, dit M. le prince ; ne vous fâchez point ; tout va bien. » Minuit vint, le feu d’artifice ne réussit pas, il fut couvert d’un nuage : il coûtait seize mille francs. […] La marée cependant arrive de tous côtés : on cherche Vatel pour la distribuer, on va à sa chambre, on heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang ; on court à M. le prince, qui fut au désespoir. […] M. le prince le dit au roi fort tristement : on dit que c’était à force d’avoir de l’honneur à sa manière ; on le loua fort, on loua et l’on blâma fort son courage1. […] Il dit à M. le prince qu’il ne devait avoir que deux tables, et ne point se charger de tout ; il jura qu’il ne souffrirait plus que M. le prince en usât ainsi : mais c’était trop tard pour le pauvre Vatel.
Mais ceux qui restaient attendaient avec effroi ce que déciderait le prince. […] Hommes de la cour, qui fréquentent la cour, qui vivent auprès des princes. […] Dieu, devant lequel les princes de la terre ne sont plus que de faibles mortels. […] Le jeune prince parut un autre homme. […] Rousseau ; un Tibère pour un prince fourbe et cruel.
Trop heureux les princes que Dieu daigne employer à la servir ! […] Le fréquent moucher répondait aux cris du prince son beau-frère. […] Jamais prince ne sut mieux braver les dangers, jamais prince ne les sut mieux éviter. […] Ce prince avait l’esprit faible ; mais la nation était guerrière. […] Le prince et ses amis se cachent encore dans des marais.
Cette fable fut composée un jour qu’au réveil, après une nuit d’été où avait éclaté un violent orage, le jeune prince, les yeux encore tout endormis, était de mauvaise humeur, et avait ses nerfs. C’est tiré d’un peu loin, c’est très-mythologique ; mais la leçon, aussi légère qu’ingénieuse, est proportionnée à la contrariété et au chagrin du prince, qui très-probablement avait été un peu grognon. […] Lorsque Fénelon reçut le duc de Bourgogne entre ses mains, il fut effrayé de son naturel bouillant et rebelle : toute cette page est un portrait du jeune prince, dont il devait dompter l’humeur sauvage. […] On voit bien qu’il s’agit ici d’un prince appelé à régner. […] C’est précisément ce trait noté par Saint-Simon qui nous montre le prince habile jusque dans sa colère à apercevoir le faible d’un raisonnement.
Image naïve des peuples et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince2. […] Il connaît les marches de ces armées, il sait ce qu’elles feront et ce qu’elles ne feront pas ; vous diriez qu’il ait l’oreille du prince ou le secret du ministre. […] Il assure, d’ailleurs, qu’un tel prince renonce à la ligue et quitte ses confédérés ; qu’un autre se dispose à prendre le même parti. […] Paître, dans la langue sainte, c’est gouverner, et le nom de pasteur signifie le prince : tant ces choses sont unies. » 1. […] Riche et fameux commerçant de Bourges, qui devint argentier (trésorier de l’épargne) de Charles VII : ce prince le combla d’honneurs, mais finit par le sacrifier.
Ce n’est point d’Avalos qui fut amené prisonnier au prince, c’est son premier lieutenant. […] Le jeune homme prit le prince au mot, et continua seul de chasser. […] Paroles, actions de ce jeune prince. […] Ce prince réunit ses conseillers et leur fait part de la proposition qui lui a été faite. […] des assassins osent choisir un tel prince pour leur protecteur !
On sait les exploits qui signalèrent en lui dès l’abord un des princes de la jeunesse, l’ange de l’école, un de ces élus qui font miracle par un don de nature. […] Ce n’est pas devant les Césars et les princes, ce n’est pas devant les héros et les capitaines que je t’oblige de comparaître ; comme ils ont tous été tes adorateurs, ils prononceraient à ton avantage. […] Le roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré ; et il me semble que je vois l’accomplissement de cette parole du Prophète1 : « Le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d’étonnement. » Mais et les princes et les peuples gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le roi même tenait Madame serrée par de si étroits embrassements. […] Si cela arrive, Sire, y aura-t-il jamais un prince plus heureux que vous, ni un règne plus glorieux que le vôtre3 ? […] « Dans sa conduite. » Le prince avait alors quatorze ans.
Mais il faut savoir, et Pline nous l’apprend lui-même, que le discours réellement prononcé en présence du prince, n’était qu’un simple remerciement très court, adapté au lieu et à la circonstance : ce ne fut qu’au bout de quelques années qu’il le publia tel qu’il nous est parvenu. […] « Le prince qui permet d’être vertueux, fait peut-être plus pour les mœurs, que celui qui l’ordonne ». […] Un prince peut-être peut inspirer la haine, sans la mériter et la sentir ; mais il ne peut être aimé, s’il n’aime lui-même ». […] « Tout ce qne j’ai dit des autres princes que nous avons eus, n’a pour but que de vous faire voir combien notre père commun a changé et corrigé l’esprit du gouvernement, si longtemps corrompu et dépravé.
Un contemporain l’appela « le prince le mieux disant de son siècle ». […] C’est bien là, suivant l’expression de d’Aubigné, cette décision et promptitude merveilleuse du prince « le plus madré qui fût au monde. » On ne saurait contester les services qu’il rendit aux lettres. […] Il combattit près de lui à la chaude affaire d’Eause, où ce prince courut le plus grand danger. […] Parole digne d’un prince supérieur à la plupart de ses contemporains par l’esprit de tolérance.
Combien de rois, de princes, de héros de toutes nations nous a-t-il représentés ; toujours tels qu’ils doivent être, toujours uniformes avec eux-mêmes, et jamais ne se ressemblant les uns les autres ! […] La fortune a pris, ce semble, plaisir à élever ce prince au plus haut degré de la gloire où puissent monter les hommes, si toutefois on peut dire que la fortune ait eu quelque part dans ses succès, qui n’ont été que la suite infaillible d’une conduite toute merveilleuse. […] Il a appelé aux emplois de la guerre les hommes qui étaient les plus dignes, et n’a jamais laissé une belle action sans récompense2 : aussi jamais prince ne fut servi avec tant d’ardeur par ses soldats. […] Cependant il est merveilleux que, parmi les soins d’une guerre qui a dû, ce semble, l’occuper tout entier, ce prince soit encore entré dans le détail du gouvernement de son État, et qu’on l’ait vu aussi appliqué aux besoins particuliers de ses sujets que si toutes ses pensées avaient été renfermées au dedans de son royaume. […] Il est donc juste que les sciences, que les beaux-arts s’emploient à éterniser la mémoire d’un prince à qui ils sont tant redevables : il est juste que les écrivains les plus illustres le prennent pour objet de toutes leurs veilles ; que les peintres et les sculpteurs s’exercent sur un si noble sujet2.
De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces ! […] Elle ne savait pas que le prince qui lui fit perdre tant de ses vieux régiments à la bataille de Rocroy en devait achever les restes dans les plaines de Lens. […] Le prince fléchit le genou, et dans le champ de bataille il rend au Dieu des armées la gloire qu’il lui envoyait. […] Charles Ier avait épousé en 1625 Henriette de France, fille de Henri IV : c’était le dernier enfant de ce prince. […] Le duc d’Enghien, depuis le grand Condé : ce prince n’était alors âgé que de vingt-deux ans.
Où peut-on trouver tant et de si puissants exemples que dans les actions d’un homme sage, modeste, libéral, désintéressé, dévoué au service du prince et de la patrie ; grand dans l’adversité par son courage, dans la prospérité par sa modestie, dans les difficultés par sa prudence, dans les périls par sa valeur, dans la religion par sa piété ? […] C’est en vain qu’à travers les bois, Bech précipite sa marche pour tomber sur nos soldats épuisés : le prince l’a prévenu ; les bataillons enfoncés demandent quartier ; mais la victoire va devenir plus terrible pour le duc d’Enghien que le combat. […] On ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat jusqu’à ce que ce grand prince, qui ne peut voir égorger ces lions comme de timides brebis, calma les courages émus, et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner. » 4° Confirmation. […] Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau, versez des larmes avec des prières, et, admirant dans un si grand prince une amitié si commode et un commerce si doux, conservez le souvenir d’un héros dont la bonté avait égalé le courage. […] « Jouissez, prince, de cette victoire, jouissez-en éternellement par l’immortelle vertu de ce sacrifice.
Madame de Maintenon, qui était présente, recueillit ces précieuses larmes sur un ruban qu’elle envoya au prince. […] Ce prince, amateur des arts eut toujours des gens de lettres à sa cour. […] Ce prince n’avait que vingt-trois ans lorsqu’il battit les Vindeliciens, peuples qui habitaient la Souabe et la Bavière d’aujourd’hui. […] La fable dit que Thésée irrité, livra ce malheureux prince à la colère de Neptune, qui lui avait promis d’exaucer son premier vœu. […] -C., et finit, en quelque sorte, à la mort du souverain sacrificateur et prince des Juifs, Hyrcan II l’an 40 avant J.
Il terrassa dans un combat singulier le prince troyen, qu’il traîna trois fois autour des murailles de Troie. […] Condé (Louis de Bourbon, prince de), qui mérita le surnom de Grand. […] Ce prince s’étant rendu à Fontainebleau pour voir la duchesse, sa petite-fille, qui avait la petite vérole, y mourut, en 1686, âgé de 65 ans. […] Condé(Henri Jules de Bourbon, duc d’Enguien, puis prince de), fils du grand Condé. […] François I, parvenu à la couronne de France en 1515, et le plus vaillant prince de son temps.
Exercez-la, monsieur3, et gouvernez le prince. […] Les exemples vivants sont d’un autre pouvoir ; Un prince dans un livre apprend mal son devoir. […] Fais lire au prince, en dépit de l’envie, Pour son instruction l’histoire de ta vie : D’un insolent discours ce juste châtiment Ne lui servira pas d’un petit ornement. […] Vous n’avez pas la vie ainsi qu’un héritage ; Le jour qui vous la donne en même temps l’engage : Vous la devez au prince, au public, à l’État. […] Je dois ma vie au peuple, au prince, à sa couronne ; Mais, je la dois bien plus au Dieu qui me la donne : Si mourir pour son prince est un illustre sort, Quand on meurt pour son Dieu, quelle sera la mort2 ?
Le ciel impitoyable À placé sur le trône un prince infatigable. […] Dans le premier, Ulysse, pour déterminer Agamemnon à immoler sa fille Iphigénie, diminue la grandeur de ce sacrifice, en représentant à ce prince qu’il ne s’agit de répandre qu’un peu de sang. […] Image naïve des peuples et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince ! […] Ce prince vient de découvrir une conspiration tramée contre ses jours par son favori, et ne sait plus à qui il doit désormais accorder sa confiance. […] Dans ces entretiens si profonds qu’il avait avec Philippe (duc d’Orléans), il parlait sans cesse à ce prince de l’importance et de l’utilité de la marine.
Soit qu’il élève les trônes, soit qu’il les abaisse ; soit qu’il communique sa puissance aux princes, soit qu’il la retire pour ne leur laisser que leur propre faiblesse, il leur apprend leur devoir d’une manière souveraine et digne de lui. […] Ainsi Bossuet, prononçant l’Oraison funèbre du prince de Condé, nous découvre tout le secret de la gloire de ce prince qui est la piété, sans laquelle toutes les qualités d’une excellente nature ne seraient qu’une illusion. […] L’orateur se propose, dans cette première partie, de faire connaître les qualités du cœur du prince : 1° sa valeur : la bataille de Rocroi […] Bossuet y fait ressortir les qualités de l’esprit de son prince : 1° Son génie militaire. — La campagne de Flandre et la bataille de Senef. — 2° Sa présence d’esprit dans l’action. — Le combat du faubourg Saint-Antoine ; la bataille de Lens. — 3° La troisième partie se termine par un parallèle entre Condé et Turenne. […] Dans l’Oraison funèbre du prince de Condé la narration comprend tout le récit de la vie du prince.
Les passions, les volontés injustes, les désirs excessifs et ambitieux que les princes mêlent à l’autorité, loin de l’étendre, l’affaiblissent ; ils deviennent moins puissants dès qu’ils veulent l’être plus que les lois ; ils perdent en croyant gagner : tout ce qui rend l’autorité injuste et odieuse l’énerve et la diminue1. […] Pourquoi celui-ci paye-t-il de tous ses biens une charge qui l’approche de la personne du prince ? […] La majesté est l’image de la grandeur de Dieu dans le prince. Le prince, en tant que prince, n’est pas regardé comme un homme particulier, c’est un personnage public ; tout l’État est en lui ; la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne.
Il ne faut qu’un tour d’imagination dans l’esprit d’un prince, une vapeur maligne qui s’élèvera dans ceux qui l’environnent, pour ruiner tout cet édifice d’ambition : et, après tout, il est bâti sur la vie de cet ambitieux. […] M. le Dauphin dit à M. le prince de Conti : Mon cousin, qui est-ce qui a fait les harnais ? — Quelque araignée du voisinage, dit le prince. […] « Plusieurs savants ne regardent, d’ailleurs, les Proverbes , dit l’abbé Guénée dans ses Lettres de quelques Juifs , que comme un choix de sentences et de maximes recueillies, pour la plupart, dans les écrits de ce prince. » 3.