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75. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

., un sillon de feu, l’enfance du monde, le poids des années, la faux du Temps. […] Mais j’ai, dit-on, perdu beaucoup de monde dans le dernier combat. […] Maître du monde, tu peux ni ordonner de mourir, mais non de t’estimer. […] On en voit un exemple dans l’Essai sur l’astronomie, de M. de Fontanes : il est intitulé : les Mondes. […] Lectures. — 1° Les Mondes.

76. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

On s’élève, on se purifie dans les heures qu’on passe en tête-à-tête avec cet athlète, ce héros, ce martyr du monde moral et invisible1. […] Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu’il ne faut, s’il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté2, son imagination prévaudra. […] Leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s’emmaillottent en chats fourrés2, les palais où ils jugent, les fleurs de lis, tout cet appareil auguste était fort nécessaire : et si les médecins n’avaient des soutanes et des mules, et que les docteurs n’eussent des bonnets carrés, et des robes trop amples de quatre parties3, jamais ils n’auraient dupé le monde, qui ne peut résister à cette montre4 si authentique. […] Pascal dit ailleurs : « L’esprit de ce souverain juge du monde n’est pas si indépendant, qu’il ne soit sujet à être troublé par le premier tintamarre qui se fait autour de lui.

77. (1873) Principes de rhétorique française

— Bossuet a pris pour texte de l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre, les paroles de David : Instruisez-vous, arbitres du monde. […] Sainte institution, s’il en fut jamais et qui fait honte aux Chrétiens, à qui un Dieu venu au monde pour pacifier toutes choses, n’a pu inspirer la charité et la paix. […] Voilà les enseignements que Dieu donne aux rois : ainsi fait-il voir au monde le néant de ses pompes et de ses grandeurs. […] Cette triste apostrophe des Juifs à Jésus-Christ est le cri constant des hommes du monde. […] Pourquoi se dire avec amertume que, dans le monde constitué comme il est, il n’y a pas d’air pour toutes les poitrines, pas d’emploi pour toutes les intelligences ?

78. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Honteux attachements de la chair et du monde, Que ne me quittez-vous, quand je vous ai quittés ? […] Vous préfèrez le monde à la bonté divine ! […] Vivez heureuse au monde, et me laissez en paix1. […] C’est pour vous que cette conduite m’afflige ; car vous devez savoir que je peux me passer de votre hommage, et vous n’êtes pas en état de connaître la mère que vous avez ; vous apprendrez dans la vie que c’est à mon nom ou plutôt à celui de mon père1 qu’est dû ce que vous avez d’agrément dans le monde. […] Et si je mourais demain, quel souvenir pourrait vous calmer sur vos rapports avec moi depuis que vous êtes au monde ?

79. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

L’instruction peut s’acquérir partout, dans l’étude de la nature, dans les livres, dans- les voyages, dans nos rapports avec le monde : Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. […] La première éducation de l’enfant se fait par la conversation, mais les connaissances sérieuses ne nous viennent guère par cette voie ; les causeries du monde sont généralement superficielles : on peut toutefois y acquérir la connaissance des hommes et des caractères, une manière élégante de s’exprimer, les grâces de la politesse et du bon ton. […] Le devoir des jeunes gens dans le monde, c’est de savoir écouter et se taire à propos. […] Surtout, j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car, de cette sorte, on réfléchit à tout moment sur ce qu’on lit, et des réflexions que l’on fait, il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. » Si l’esprit des jeunes gens a été bien préparé par les moyens que nous venons d’indiquer, ils acquerront promptement le sentiment du beau et du bon, qui est le but de tous les arts ; et ils aimeront la littérature, les bonnes lettres, comme disaient les anciens, les belles-lettres, comme disent les modernes. […] Tous les préceptes du monde ne suffisent pas pour donner du goût ; c’est par l’étude et par la comparaison des modèles qu’il se forme : l’enseignement du maître consiste à faire ressortir les beautés, à les montrer aux yeux des élèves, à exciter en eux la délicatesse du sentiment, à former leur jugement par une critique éclairée et impartiale.

80. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Au centre du lieu, trois grands hommes aimeraient souvent à se rencontrer devant le portique du principal temple (car il y en aurait plusieurs dans l’enceinte), et, quand ils seraient ensemble, pas un quatrième, si grand qu’il fût, n’aurait l’idée de venir se mêler à leur entretien, ou à leur silence, tant il paraîtrait en eux de beauté, de mesure dans la grandeur, et de cette harmonie parfaite qui ne se produisit qu’un jour dans la pleine jeunesse du monde. […] Lucrèce par exemple aimerait à discuter l’origine du monde et le débrouillement du chaos avec Milton ; mais, en raisonnant tous deux dans leur sens, ils ne seraient d’accord que sur les tableaux divins de la poésie et de la nature. […] Dans le tourbillon accéléré qui entraîne le monde et les sociétés modernes, tout change, tout s’agrandit et se modifie incessamment. […] Un moraliste à la façon de Nicole les a très-bien définis en ces mots : « Ce sont des esprits trop remplis d’eux-mêmes et des images présentes qui les occupent, pour pouvoir s’ouvrir et faire place en eux à d’autres idées que les leurs, et surtout quand il s’agit d’admettre et de comprendre les choses du passé. » De ces esprits exclusivement voués au monde moderne, aux impressions actives de chaque jour, et qui ne sauraient s’en défendre, il en est, d’ailleurs, je le sais, de bien fermes, et, à tous autres égards, d’excellents. […] Les cartons de Raphaël à Hampton-Court, les fresques du même grand peintre dans les galeries du Vatican, les fameuses statues du Laocoon et de l’Apollon du Belvédère, et l’église de Saint-Pierre à Rome, le plus magnifique édifice qui soit peut-être au monde, produisent également cet effet le plus ordinaire de désappointer le spectateur à première vue.

81. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Consul, César, maître du monde, Pontife, Auguste, égal aux dieux, L’ombre de ce reptile immonde Éclipsait ta gloire à mes yeux ! […] O Dieu riche, tu ne m’as pas pourtant privé de toute joie ; une douce consolation se répand pour tout le monde du haut des cieux. […] la vache, la chèvre, des brebis, le pigeon, des oiseaux chantants, le chien surtout, ce meuble vivant du foyer, cet ami de ceux qui sont oubliés du monde et qui pourtant ont besoin d’être aimés par quelqu’un ! […] Voilà le nid qui nous abrita tant d’années de la pluie, du froid, de la faim, du souffle du monde ; le nid où la mort est venue prendre tour à tour le père et la mère, et dont les enfants se sont successivement envolés, ceux-ci pour un lieu, ceux-ci pour un autre, quelques-uns pour l’éternité ! […] Cette cloche qui tinta sur son cercueil dans la vallée de Saint-Point, retentit par le monde entier.

82. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Simon 1625-1695 » pp. 144-147

La complaisance lui était naturelle, coulait de3 source ; elle en avait jusque pour sa cour4 Régulièrement laide, les joues pendantes, le front trop avancé, un nez qui ne disait rien, de grosses lèvres mordantes, des cheveux et des sourcils châtain-brun fort bien plantés, des yeux les plus parlants et les plus beaux du monde, peu de dents, et toutes gâtées, dont elle parlait et se moquait5 la première, le plus beau teint du monde, le cou long avec un soupçon de goître6 qui ne lui seyait point mal, un port de tête galant, gracieux, majestueux, et le regard de même, le sourire le plus expressif, une taille longue, ronde, menue, aisée, parfaitement coupée, une marche de déesse sur les nues7 ; elle plaisait au dernier point. […] Elle aimait le jeu s’amusait au petit jeu, car tout l’amusait ; elle préférait le gros, y était nette4, exacte, la plus joueuse du monde, et en un instant faisait le jeu5 de chacun ; également gaie et amusée6 à faire les après-dînées des lectures sérieuses, à converser dessus, et à travailler avec ses dames sérieuses ; on appelait ainsi ses dames du palais les plus âgées.

83. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Citoyen de toutes les républiques, habitant de tous les empires, le monde entier est sa patrie. […] Je vous avertirai que le monde est une figure trompeuse qui passe, et que vos richesses, vos plaisirs, vos honneurs passent avec lui. […] Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. […] Un nouveau monde s’est élevé insensiblement, et sans que vous vous en soyez aperçus, sur les débris du premier. […] Nous devrions être assez convaincus de notre néant ; mais s’il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l’amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible.

84. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Voici à peu près comment ils raisonnaient : — Toutes les idées nous viennent des sens, c’est-à-dire du monde extérieur. Mais du monde, nous ne percevons que les phénomènes, et nos jugements ne sont que l’affirmation des rapports qui existent entre eux. […] L’auteur est un magicien qui, d’un coup de baguette, à votre insu, vous a transporté, pour quelques heures, loin du monde connu que vous habitez dans un monde idéal que sa fantaisie a créé. […] Thémis n’est pas une ingénue crédule et romanesque, c’est une douairière qui sait son monde, c’est-à-dire sa rhétorique sur le bout du doigt. […] Autrefois ces qualités étaient un fruit naturel de la fréquentation du monde : mais alors il y avait en France de vrais salons.

85. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Il oublia trop les devoirs du monde réel, mais avec une bonhomie si aimable qu’on est tenté de lui pardonner ses faiblesses, comme à un enfant auquel la raison n’est pas encore venue. […] Laissons le monde et sa croyance. […] Ce vieillard n’est pas de ceux qui croient que le monde va finir avec eux. […] Elle croit mener le monde : laissez-lui croire qu’elle le mène ! […] Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

86. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

., cette grande bataille navale qui décida de l’empire du monde. […] On lui avait élevé à Éphèse, dans l’Asie mineure (aujourd’hui Natolie) un temple qui passait pour une des sept merveilles du monde. […] Le royaume des enfers lui échut lorsque ces trois dieux se partagèrent l’Empire du monde. […] Rome, aujourd’hui capitale du monde chrétien, est le siège du souverain pontife, ou chef de l’Église. […] La grande galerie passe pour le plus beau morceau du monde en ce genre.

87. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

D’Aguesseau, selon Crévier, ayant à discuter les droits des prétendants à la succession d’un acteur de la Comédie italienne, ne se permit pas de le désigner par son nom de comédien : « Tiberio Fiorelli, dit-il, connu sous un autre nom dans le monde… » En marge, ajoute Crévier, est le nom de Scaramouche, qui a été jugé indigne d’entrer dans le texte. […] d’un ministre adressant à Charles-Quint une bien autre métaphore : Et l’aigle impérial qui jadis, sous ta loi, Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme, Cuit, pauvre oison plumé, dans leur marmite infâme84… Remarquez, au reste, quelque valeur que nous attachions à la dignité du style, que nous ne confondons point la noblesse réelle, celle qui vient du cœur et du goût, avec cette noblesse qui n’est que pruderie et misérable étiquette. […] Alexandre, ce conquérant rapide que Daniel dépeint comme ne touchant pas la terre de ses pieds, lui qui fut si jaloux de subjuguer le monde entier, s’arrêta bien loin en deçà de vous ; mais la charité va plus loin que l’orgueil. […] On a cité le vers de la Fontaine, dans Philémon et Baucis : Rien ne trouble sa fin, c’est le soir d’un beau jour ; le fameux vers de Lemierre, celui qu’il appelait modestement le vers du siècle : Le trident de Neptune est le sceptre du monde. […] « Une fatale révolution, une rapidité que rien n’arrête, entraîne tout dans les abîmes de l’éternité ; les siècles, les générations, les empires, tout va se perdre dans ce gouffre ; tout y entre et rien n’en sort : nos ancêtres nous en ont frayé le chemin et nous allons le frayer dans un moment à ceux qui viennent après nous : ainsi les âges se renouvellent, ainsi la figure du monde change sans cesse : ainsi les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement : rien ne demeure, tout s’use, tout s’éteint.

88. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Dimanche. — Le mieux du monde. […] Je vous prie encore une fois d’être persuadé que je suis tout à vous, et qu’il n’y a rien au monde que je ne fisse pour votre service. […] Et qu’avez-vous fait dans le monde pour être gentilhomme ? […] D’où vient qu’aujourd’hui la médisance s’est rendue si agréable dans les entretiens et dans les conversations du monde ? […] Ne sois plus marquis ; toutes les grandeurs de ce monde ne valent pas un bon ami.

89. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

Cette espèce de panégyrique religieux, dont l’origine est très ancienne, a chez les peuples chrétiens un double objet : celui de proposer à l’admiration, à l’émulation, à la reconnaissance les vertus et les talents qui ont honoré l’humanité, et de faire sentir en même temps le néant de tout ce qui a brillé dans ce monde, au moment où il faut passer dans l’autre. […] De tout temps il y eut des hommes privilégiés, pour qui le monde même a cru pouvoir déroger à ses usages ; et il est beau que ce soit pour la vertu modeste et ignorée. […] Ce n’est autre chose que la conséquence générale, naturellement déduite des vérités qu’il vient de prouver, des grandes leçons que nous donne le spectacle fréquent de la vanité des grandeurs fragiles de ce monde, et une exhortation pathétique à ne pas laisser inutile le fruit que nous en pouvons retirer. […] Commencez aujourd’hui à mépriser les faveurs du monde ; et toutes les fois que vous serez dans ces lieux augustes, dans ces superbes palais à qui Madame donnait un éclat que vos yeux cherchent encore ; toute les fois que regardant cette grande place qu’elle remplissait si bien, vous sentirez qu’elle y manque, songez que cette gloire que vous admirez, faisait son péril en cette vie, et que dans l’autre elle est devenue le sujet d’un examen rigoureux, où rien n’a été capable de la rassurer, que cette sincère résignation qu’elle a eue aux ordres de Dieu, et les saintes humiliations de la pénitence ».

90. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Le monde entier te glorifie ; L’oiseau te chante sur son nid ; Et pour une goutte de pluie Des milliers d’êtres t’ont béni. […] Dieu parle, il faut qu’on lui réponde ; Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré2. […] Le poëte a souvent trouvé de beaux accents pour peindre la tristesse et la douleur : Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré. […] Qu’est-ce donc que ce monde, et qu’y venons-nous faire, Si, pour qu’on vive en paix, il faut voiler les cieux ?

91. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Dieu règne sur les rois et les empires Un peu d’esprit et beaucoup d’autorité, c’est ce qui a presque toujours gouverné le monde, quelquefois avec succès et quelquefois non, selon l’humeur du siècle, plus ou moins porté à endurer, selon la disposition des esprits plus farouches ou plus apprivoisés. […] Cette main invisible, ce bras qui ne paraît pas donne les coups que le monde sent. […] Sans parler de ce qui se doit faire en l’autre monde, Dieu a divers moyens de se venger de ses ennemis en celui-ci ; mais il ne saurait mieux les punir qu’en laissant leur peine à leur discrétion. […] Balzac à la campagne À Chapelain Monsieur, Pour3 les nouvelles du grand monde que vous m’avez fait savoir, en voici de notre village.

92. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

» L’étude de la morale et celle de l’éloquence sont nées en même temps, et leur union est aussi ancienne dans le monde que celle de la pensée et de la parole. […] Liberté de penser, voilà leur cri, et ce cri s’est fait entendre d’une extrémité du monde à l’autre. […] L’impiété ne borne pas ses projets d’innovation à dominer sur les esprits. — Son génie inquiet, entreprenant, et ennemi de toute dépendance, aspire à bouleverser toutes les constitutions politiques ; et ses vœux ne seront remplis, que quand elle aura mis la puissance législative et exécutrice entre les mains de la multitude ; lorsqu’elle aura détruit cette inégalité nécessaire des rangs et des conditions ; lorsqu’elle aura avili la majesté des rois, rendu leur autorité précaire et subordonnée aux caprices d’une foule aveugle ; et lorsqu’enfin, à la faveur de ces étranges changements, elle aura précipité le monde entier dans l’anarchie, et dans tous les maux qui en sont inséparables ».

93. (1854) Éléments de rhétorique française

Cette manière d’écrire était en usage au Mexique lors de la découverte du nouveau monde. […] je vous prierai d’accepter un cœur que le monde rejettera, et qui sera même triste de la dure nécessité où il se trouvera de se donnera vous. […] Va, le monde n’est pas injuste : le tort reste à celui qui l’a. […] Avant de le quitter, rends-lui ce qu’il a fait pour toi. « Mais je ne tiens à rien… Je suis inutile au monde… » Philosophe d’un jour ! […] Que les moralistes leur fassent connaître le monde et ses dangers, les hommes et leurs passions.

94. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Quelle gloire les attend au contraire s’ils découvrent un nouveau monde ! […] Exposer les progrès faits par les Européens dans l’occupation du monde depuis 1815. […] Il ne se souvient pas que si Octave a été l’un des triumvirs, il a pacifié plus tard Rome et le monde, et qu’il a racheté ses crimes. […] Les hommes de génie, les grands inventeurs, tous ceux qui ont étonné le monde, ont eu d’abord affaire aux railleurs. […] Quelques milliers d’hommes, et quelques millions de livres vous assureront la possession de la contrée la plus riche du monde et la plus peuplée.

95. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Hâte ma fin que ta rigueur diffère ; Je hais le monde et n’y prétends plus rien. […] « S’il y a une occasion au monde, où l’âme pleine d’elle-même, soit en danger d’oublier son Dieu (premier membre), c’est dans ces postes éclatants, où un homme, par la sagesse de sa conduite, par la grandeur de son courage, par le nombre de ses soldats, devient comme le Dieu des autres hommes (second membre) et rempli de gloire, en lui-même, remplit tout le reste du monde d’admiration, d’amour ou de frayeur » (troisième membre). […] Quel vaste, quel pompeux spectacle Frappe mes yeux épouvantés Un nouveau monde vient d’éclore : L’univers se reforme encore Dans les abîmes du chaos ; Et pour réparer ses ruines, Je vois des demeures divines Descendre un peuple de héros. […] Tel est cet endroit d’un Sermon du Père Bourdaloue : « Tout l’Univers est rempli de l’esprit du monde : on juge selon l’esprit du monde : on agit et l’on se gouverne selon l’esprit du monde : le dirai-je ? On voudroit même servir Dieu selon l’esprit du monde. » Gradation.

96. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Molière. (1622-1673.) » pp. 29-34

c’est la chose la plus aisée du monde, et il n’y a si pauvre esprit qui n’en fît autant. […] Tous les désordres, toutes les guerres qu’on voit dans le monde, n’arrivent que pour n’apprendre pas la musique. […] Et si tous les hommes apprenaient la musique, ne serait-ce pas le moyen de s’accorder ensemble, et de voir dans le monde la paix universelle ?

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