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65. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Je ne dirai pas qu’elle fait tomber toute sévérité, car ce serait un malheur ; mais quand on connaît l’humanité et ses faiblesses, quand on sait ce qui la domine et l’entraîne, sans haïr moins le mal, sans aimer moins le bien, on a plus d’indulgence pour l’homme qui s’est laissé aller au mal par les mille entraînements de l’âme humaine, et on n’adore pas moins celui qui, malgré toutes les basses attractions, a su tenir son cœur au niveau du beau, du bon et du grand1. […] « Je ne sais pas de plus mémorable élan que l’espèce d’épilogue qui termine le huitième volume, et couronne le récit des victoires toutes républicaines de la première campagne d’Italie. « Malheur à qui, jeune et né dans les rangs nouveaux, n’a pas senti un jour, en lisant cette page, un battement de cœur et une larme. » (Sainte-Beuve.)

66. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

Les avantages de l’instruction sont assurément d’une grande importance dans la vie, dit M. le chanoine Capot ; mais il est quelque chose de plus précieux encore, et sans quoi l’instruction n’est souvent qu’un malheur de plus et pour nous et pour nos semblables ; je veux dire, la rectitude du jugement, l’habitude de discerner les choses sans préoccupation et sans préjugé, le silence des passions, la paix parfaite du cœur, le calme de la conscience. […] Nous indiquerons comme modèles l’énumération des tourments endurés par la mère des Machabées, dans le discours de saint Grégoire de Nazianze sur ces illustres martyrs ; l’énumération des malheurs de la reine d’Angleterre, dans l’exorde de son oraison funèbre ; celle des conséquences du péché originel, dans le magnifique sermon de Bourdaloue sur l’Immaculée Conception ; celle des difficultés qui pressent de toutes parts un général d’armée, par M.

67. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Il n’est fier et dédaigneux que dans le malheur ; dès qu’il est le maître de ceux qui veulent le perdre, il se montre d’une héroïque générosité. […] J’ai prévu ce malheur, et l’aurais évité Si vos commandements ne m’eussent arrêté. […] Bientôt… Mais quels malheurs dans ce billet tracés Vous arrachent, seigneur, les pleurs que vous versez ? […] Encor si je pouvais, libre dans mon malheur, Par des larmes au moins soulager ma douleur ! […] à son malheur dois-je la préparer ?

68. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

., entreprenne, exécute de grandes choses, soit pour le bonheur, soit pour le malheur de l’humanité, son action aura toute l’importance qu’exige la dignité de l’épopée. […] En effet, l’homme s’intéresse à l’homme, à ses malheurs, à ses passions, parce qu’il s’émeut naturellement de tout ce qui afflige son semblable. […] C’est cette grande vertu dont il est constamment animé, qui nous le fait admirer dans les obstacles qu’il rencontre, dans les revers qu’il essuie, dans ses malheurs, ses périls, ses combats ; et notre admiration est portée à son comble, à l’aspect de cette vertu couronnée par le succès de l’entreprise. […] On entend par péripéties des changements subits de situation ou de volonté des personnages épiques, changements qui les font passer du bonheur au malheur, ou de l’agitation au repos, et réciproquement.

69. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Ses malheurs sur son front sont écrits : Il a tout le visage et l’air d’un premier pris1. […] « Que faut-il… »Je bénis le sort et ses revers, Puisqu’un heureux malheur me rengage en vos fers.

70. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

« Quoique ce mot soit peu usité, comme il reste dans la locution heur et malheur, il n’est pas impossible de le bien employer en poésie ou dans la prose élevée. » (Dictionnaire de M Littré.) […] Cette maxime d’esclave irrita tous les philosophes contre le père de la philosophie pensante ; elle le fit persécuter comme novateur et impie, chasser de royaume en royaume ; et l’on vit Descartes s’enfuir, emportant avec lui la vérité, qui, par malheur, ne pouvait être ancienne en naissant.

71. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Je parle d’une hardiesse sage et réglée ; qui s’anime à la vue des ennemis ; qui dans le péril même pourvoit à tout et prend tous ses avantages, mais qui se mesure avec ses forces ; qui entreprend les choses difficiles, et ne tente pas les impossibles ; qui n’abandonne rien au hasard de ce qui peut être conduit par la vertu ; capable enfin de tout oser, quand le conseil est inutile, et prête à mourir dans la victoire, ou à survivre à son malheur, en accomplissant ses devoirs ». […] Quelque ennui qui le presse, Il ne voit, dans son sort, que moi qui s’intéresse, Et n’a pour tout plaisir, Seigneur, que quelques pleurs Qui lui font quelquefois oublier ses malheurs. […] Voulez-vous, dit Horace33, m’attendrir par le récit de vos malheurs, et me tirer des larmes, commencez à en verser vous-même. […] Ils ont toujours l’œil au-dehors ; et lorsqu’ils voient quelque potentat profiter de nos malheurs, ils font valoir ses prospérités, et publient qu’on doit mettre tout en œuvre pour éterniser ses succès. […] Quant à nous, détournez au plutôt de dessus nos têtes les malheurs qui nous menacent, et accordez-nous une pleine sûreté ».

72. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

il me porte malheur. » En effet, il le va prendre gentiment et le jette en la rivière, et noya toute sa mélancolie avec ce pot220. […] Son arrivée ne servit pourtant qu’à accroître leur malheur. […] Ce malheur arriva si plaisamment, sur la fin du siècle passé, à quelques savants d’Allemagne, que je ne puis m’empêcher d’en parler ici. […] On promet de réparer ce malheur ; les temps ne l’ont pas permis : la famille reste dispersée et mendiante dans le pays étranger avec d’autres familles que la misère a chassées de leur patrie. […] je ne sais rien, vous ne m’avez rien appris et vous êtes la première cause de mon malheur » ; et il sanglotait en lui parlant ainsi....

73. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XI. » p. 102

Destinés au bonheur ou au malheur.]

74. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Une fois donc le diapason du discours donné par le prélude, malheur à l’orateur qui laissait échapper une note fausse, c’est-à-dire une intonation douteuse ou un geste excessif ! […] C’est plaisir de voir avec quelle agilité il louvoie entre le danger de blesser et le malheur de déguiser la vérité. […] Ils ont vanté ses intentions pacifiques et rejeté sur le parti national la responsabilité des malheurs de la guerre. […] Et quand il lui arriverait malheur, qu’importe, puisque, par votre négligence, vous vous feriez bientôt un autre Philippe ? […] Il lui reprocha son administration, il lui imputa les malheurs de la guerre et l’asservissement de son pays.

75. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

Quel charme le récit des malheurs d’Orphée n’ajoute-t-il pas à la description des travaux des abeilles ! […] Mais, ce qu’il n’eût pas fait, la Grèce avec douleur Vous voit du sang troyen relever le malheur, etc.

76. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Né au milieu des orages d’une révolution, rejeté par elle au delà des mers, il y grandit librement, en dehors de toute imitation, n’écouta que la muse intérieure, et devint à l’école des malheurs publics et domestiques, l’éloquent interprète de tous les regrets et de toutes les espérances, l’instrument prédestiné d’une restauration littéraire, morale et religieuse. […] Cette page fut écrite à l’époque où une crise morale le ramena à la foi ; il disait ailleurs : « Ma mère, après avoir été jetée, à soixante-douze ans, dans des cachots, où elle vit périr une partie de ses enfants, expira dans un lieu obscur, sur un grabat, où ses malheurs l’avaient reléguée.

77. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Je vous ai trop occupée de votre malheur en voulant vous le rendre plus léger. […] Quesnel, dans son beau livre : Bonheur de la mort chrétienne : « Celui qui a la foi, loin de regarder la mort comme son ennemie et de la fuir comme son malheur, devrait aller au-devant d’elle par ses désirs, et la recevoir, quand elle se présente, comme sa libératrice et comme une amie qui le décharge d’un fardeau pesant et incommode, pour le faire passer d’un pays ennemi dans un lieu de sûreté, et de la région de la mort au séjour aimable et délicieux de la vie bienheureuse. » Je lis dans un article de Mme Georges Sand : « Quoi de plus beau et de plus pur que la vision intérieure d’un mort aimé ?

78. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Voici, sur un esquif, venir un vieillard blanc, Criant : « Malheur à vous, malheur, âmes damnées ! […] malheur ! […] Louis XVI ne savait pas résister au vœu public ; par malheur, il ne savait pas résister davantage aux larmes de la reine. […] Et je pourrai forcer ma bouche À louer un héros farouche Né pour le malheur des humains ? […] Est-ce donc le malheur des hommes Qui fait la vertu des grands rois ?

79. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Accablé des malheurs où le destin me range3, Je vais les déplorer. […] M’ordonner du repos, c’est croître2 mes malheurs. […] Par malheur, dans les pièces de Thomas Corneille, le style n’est jamais assez soutenu et le coloris manque en général.

80. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VII. Satire. »

Horace à cette aigreur mêla son enjouement : On ne fut plus ni fat ni sot impunément ; Et malheur à tout nom qui, propre à la censure, Put entrer dans les vers sans rompre la mesure !

81. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Échappés de ces flammes et couchés plusieurs jours sur des ruines et des monceaux de cendres, nous avons invoqué Marc-Aurèle : Marc-Aurèle a réparé nos malheurs. […] Apollonius fut frappé des malheurs qui menaçaient Rome.

82. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

presque toujours le détour qu’elle prend, Pour nous faire éviter un malheur qu’elle attend,        Est le chemin qui nous y mène. […] Il veut m’anéantir, et mon malheur est tel, Qu’en le perdant je perds presque toute existence.

83. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

un corbeau- Tout à l’heure annonçait malheur à quelque oiseau. […] Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprès d’une masure,     Crut pour ce coup que ses malheurs     Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant (cet âge est sans pitié) Prit sa fronde, et du coup tua plus d’à moitié     La volatile malheureuse,     Qui, maudissant sa curiosité,     Traînant l’aile et tirant le pié,     Demi-morte et demi-boiteuse,     Droit au logis s’en retourna. […] Après de longues années de malheur, Jacques II mourut à Saint-Germain-en-Laye, au sein de la religion. […] Pour dire à madame de Rambouillet qu’il lui présente ses remercîments pour des gants qu’elle lui a envoyés, il lui écrit : Quoique la grêle et la gelée aient vendangé nos vignes au mois de mai ; quoique les blés n’aient pus tenu ce qu’ils promettaient, et que la belle espérance des moissons se trouve fausse dans la récolte ; quoique les avenues de l’épargne se soient rendues extrêmement difficile, etc., tous ces malheurs ne me touchent point, et vous êtes cause que je ne me plains ni de l’inclémence du ciel, ni de la stérilité de la terre, ni de l’avarice de l’État.

84. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

un corbeau Tout à l’heure annonçait malheur à quelque oiseau. […] Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprès d’une masure, Crut pour ce coup que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant (cet âge est sans pitié)5, Prit sa fronde, et du coup tua plus d’à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l’aile, et tirant le pied6, Demi-morte, et demi-boiteuse, Droit au logis, s’en retourna : Que bien, que mal, elle arriva1 Sans autre aventure fâcheuse. […] Quant à nos enfants déjà nés, Nous souhaitons de voir leurs jours bientôt bornés ; Vos prêteurs au malheur nous font joindre le crime : Retirez-les : ils ne nous apprendront Que la mollesse et que le vice ; Les Germains comme eux deviendront Gens de rapine et d’avarice1 C’est tout ce que j’ai vu dans Rome à mon abord. […] Mon malheur est certain : me voilà confondu.

85. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre premier. »

Qu’on ne soit donc pas étonné que, dans des temps bien postérieurs, le tableau désolant des malheurs qu’avait entraînés l’abus de ce qu’il y a de mieux au monde, ait fait prendre à un philosophe célèbre le parti rigoureux de se déclarer contre les sciences en général, et contre celles en particulier qui avaient le plus contribué à pervertir les lumières naturelles.

86. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre V. Du Roman. »

Mais je ne saurais trop répéter que le romancier doit toujours présenter la vertu sons des couleurs favorables et attrayantes, la faire respecter, la faire aimer dans le sein même des plus affreux malheurs et des plus humiliantes disgrâces ; qu’il doit peindre le vice sous les couleurs les plus noires et les plus propres à inspirer l’horreur qu’il mérite, fût-il monté au faîte des honneurs, et parvenu au comble de la plus brillante prospérité.

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