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2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Vous avez fait la guerre de montagnes, de plaines, de siéges ; il vous reste à faire la guerre maritime. […] La guerre a eu lieu. […] La guerre est donc faite entre nous, l’alliance rompue pour jamais. […] La guerre actuelle est une guerre impolitique4. […] Je ne lui ai donné aucun sujet réel de guerre.

3. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre III. Éloges de Pompée et de César, par Cicéron. »

Le tribun Manilius avait porté une loi pour choisir Pompée, qui terminait alors la guerre contre les pirates. […] — Est-il une espèce de guerre où la fortune de la république n’ait exercé ses talents et son courage ? […] Pourquoi, sous les auspices des immortels, ne pas confier la guerre présente au même homme à qui nous en avons confié tant d’autres, ! […] « Vous seul, César, pouvez réparer les maux inévitables que la guerre a causés à l’état, et qui en ont ruiné la sage constitution. […] Vous devez à présent, César, fermer ces plaies que la guerre nous a faites : vous seul pouvez les guérir ».

4. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Il devra, pour échauffer son peuple, faire répéter le cri de guerre à tous les échos de la presse. […] Faut-il faire la paix ou la guerre ? […] Comment pouvez-vous être assez simples pour croire qu’il vous déclarera jamais la guerre ? […] Mais, au nom des dieux, vous qui criez si haut que Philippe ne vous fait pas la guerre, dites, est-ce sur les paroles ou sur les faits qu’on juge si l’on est en paix ou en guerre avec quelqu’un ? […] — Non, diriez-vous, nous sommes en guerre avec Philippe.

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

C’est la guerre qui accomplira le décret. […] La terre n’a pas crié en vain : la guerre s’allume. […] Cousin Sur la guerre. […] Bélier, machine de guerre en usage dans l’antiquité. […] Si elle n’a plus la conquête, cette domination par la guerre, elle a l’initiative, cette domination par la paix.

6. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Louis faisait la guerre en roi, et Guillaume en soldat. […] Il y composa, en grec, une Histoire universelle qui commençait aux guerres puniques et finissait à celle de Macédoine. […] Celles-ci ne retraçaient à peu près que la suite des guerres, et des négociations relatives à la guerre. […] Du moment qu’il se prépara à la guerre, il commença une vie toute nouvelle dont il ne s’est jamais depuis écarté un seul moment. […] Ceux qui ont écrit sur la guerre et l’époque de la Fronde sont particulièrement estimés.

7. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Il s’agit maintenant de rassurer le peuple sur les suites de cette guerre devenue inévitable, et l’objet des alarmes du moment. […] Le voilà donc vaincu sans éclat, sans résistance, le chef de cette guerre intestine. […] Hors de Rome, Catilina cesse d’être à craindre pour nous : ce n’est plus qu’un ennemi déclaré, à qui nous ferons une guerre légitime, sans que personne s’y oppose. […] Dans les guerres puniques, Carthage viola souvent la paix et les trêves : jamais cependant on n’usa de représailles à son égard, parce que nos aïeux considéraient plutôt ce qui était digne d’eux, que ce que le droit de la guerre pouvait leur permettre contre leurs ennemis. […] On a beaucoup parlé sur les peines à infliger à des monstres qui ont déclaré la guerre à leur patrie, à leurs parents, à leurs dieux et à leurs propres foyers.

8. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

S’agit-il de crayonner les ravages de la guerre, et les suites déplorables des discordes civiles ? […] Il écrivit en effet l’Histoire de la guerre du Péloponèse, qu’il ne conduisit que jusqu’à la vingt unième année. […] Il y avait composé, mais en grec, une Histoire universelle, qui commençait aux guerres puniques, et finissait à celle de Macédoine. […] Il a moins, fait à la vérité, l’histoire de la nation que celle de ses guerres. […] Ceux du cardinal de Retz pour la guerre de la Fronde.

9. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Après Hérodote parut Thucydide, historien de cette fameuse guerre du Péloponèse, qui divisa si longtemps Athènes et Lacédémone. […] Découragés, abattus par le double fléau de la guerre et de la peste, les Athéniens murmuraient hautement contre Périclès, qu’ils regardaient comme l’auteur de leurs maux, parce qu’il avait conseillé la guerre. […] Quant à la guerre actuelle, dont vous redoutez et la durée et l’issue, il suffit de vous rappeler ce que je vous ai cent fois répété, pour cesser d’en craindre les hasards. […] Vous ne devez donc partir qu’avec un puissant armement, bien convaincus que vous allez porter la guerre loin de vos foyers, et dans un pays où votre tactique ordinaire se trouvera insuffisante. […] Mais toi, qui te vantes de faire la guerre aux brigands, es-tu autre chose que le voleur de tant de pays usurpés ?

10. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

sur la guerre ? […] Nous savons que depuis la guerre terminée par Aquilius la Sicile n’a pas vu de nouvelle guerre d’esclaves. […] Dans les alarmes d’une guerre, peut-on trouver le temps de voler ? […] Citeriez-vous les restes de la guerre des déserteurs en Italie, et cette guerre peu importante de Temsa ? […] ne leur déclarerait-on pas la guerre ?

11. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

La tempérance fait la guerre aux passions. — 19. […] Les Espagnols aiment mieux la guerre que le repos. — 11. […] César, faisant la guerre en Gaule, demandait du blé aux Éduens. — 7. […] Ils s’appliquaient principalement à la guerre. […] La troisième guerre punique fut achevée en quatre ans.

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VII. Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744, par Voltaire. »

Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744, par Voltaire. Voltaire nous a laissé un beau modèle de ce genre d’éloquence, du ton et du style qui lui conviennent, dans son Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744. […] C’est là que l’on trouve ce fameux morceau sur la guerre, et cette définition de la véritable valeur de l’officier français, opposée à celle du simple soldat abandonné à lui-même. […] Quant à l’officier, il fut et sera le même dans tous les temps parmi nous, et partout on le reconnaîtra sans peine dans le portrait suivant : « Idolâtre de son honneur et de son pays, bravant de sang-froid la mort, avec toutes les raisons d’aimer la vie, quittant gaîment les délices de la société pour des fatigues qui font frémir la nature ; humain, généreux, compatissant, tandis que la barbarie étincelle de rage partout autour de lui ; né pour les douceurs de la société, comme pour les dangers de la guerre ; aussi poli que fier, orné souvent par la culture des lettres, et plus encore par les grâces de l’esprit. […] Au tableau de la guerre et de ses fatigues, Voltaire oppose l’oisive opulence et la vie molle et tranquille de l’habitant des villes.

13. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 140-145

Il suffisait pourtant à sa gloire d’être le talent le plus universel, le plus brillant et le plus fécond écrivain du dix-huitième siècle : son ardente ambition voulut encore renouveler les opinions humaines ; il déclara la guerre aux plus saintes, aux plus inébranlables vérités. […] Il songea plus à conserver les troupes de son maître qu’à vaincre : il faisait la guerre avec adresse, et les deux rois1, avec vivacité. […] Après avoir sauvé en 1704 les débris de l’armée saxonne du roi Auguste, il devait encore s’illustrer longtemps dans la guerre : mort en 1747. […] C’est ce dont on ne peut plus douter, après les grandes guerres qui ont signalé le commencement de ce siècle et la fin du précédent. […] Nulle part notre langue n’a plus de prestesse et d’agilité ; nulle part on ne trouve mieux ce vif et clair langage que le vieux Caton attribuait à la nation gauloise au même degré que le génie de la guerre. » Quant au passage que nous avons choisi, il suffira de rappeler que Montesquieu, qui jugeait Voltaire avec beaucoup de sévérité, trouvait cependant admirable le récit de la retraite de Schullembourg : c’est, disait-il, « l’un des morceaux les plus vifs qui aient jamais été écrits ».

14. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Tout soldat était également citoyen ; chaque consul levait une armée ; et d’autres citoyens allaient à la guerre sous celui qui succédait. […] Ce fut uniquement la grandeur de la république qui fit le mal, et qui changea en guerres civiles les tumultes populaires1. […] Bientôt Rome leur demanda pour otages trois cents de leurs principaux citoyens ; elle se fit livrer les armes et les vaisseaux, et ensuite leur déclara la guerre. […] (Appian, De la Guerre civile, livre I, chap.  […] Le tumulte était proprement la terreur causée soit par une invasion gauloise, soit par une guerre en Italie ou sur les frontières de l’Italie.

15. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Avant que la guerre fût commencée, il avait aguerri ses troupes dès longtemps par de continuels exercices, par l’exacte discipline qu’il leur faisait observer. […] Il a appelé aux emplois de la guerre les hommes qui étaient les plus dignes, et n’a jamais laissé une belle action sans récompense2 : aussi jamais prince ne fut servi avec tant d’ardeur par ses soldats. […] Cependant il est merveilleux que, parmi les soins d’une guerre qui a dû, ce semble, l’occuper tout entier, ce prince soit encore entré dans le détail du gouvernement de son État, et qu’on l’ait vu aussi appliqué aux besoins particuliers de ses sujets que si toutes ses pensées avaient été renfermées au dedans de son royaume. […] Aussi la France, sous son règne, ne se ressent en rien ni de l’air grossier de nos pères, ni de la rudesse qu’une longue guerre apporte d’ordinaire avec soi : on y voit briller une politesse que les nations étrangères prennent pour modèle et s’efforcent d’imiter. […] Dans l’intervalle de tranquillité qui suivit la paix de Nimègue (1678), Louis XIV avait agréé le projet d’un ouvrage où les événements mémorables de la guerre que cette paix venait de terminer seraient représentés dans une suite d’estampes dessinées et gravées par les premiers artistes.

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

Monsieur le Général en chef, Les braves militaires font la guerre et désirent la paix ; celle-ci ne dure-t-elle pas depuis six ans ? […] l’Empereur le désir de mettre fin à la guerre qui désole les deux peuples ; l’intervention de la cour de Londres s’y est opposée. N’y a-t-il donc aucun espoir de nous entendre, et faut-il, pour les intérêts ou les passions d’une nation étrangère aux maux de la guerre, que nous continuïons à nous entr’égorger ? […] Ne croyez pas, Monsieur le Général en chef, que j’entende par là qu’il ne soit pas possible de la sauver par la force des armes ; mais, dans la supposition que les chances de la guerre vous deviennent favorables, l’Allemagne n’en sera pas moins ravagée1.

17. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Dans la guerre des Géants, il se transforma en lion pour les dévorer, et se montra le plus puissant des dieux après Jupiter. […] Elle fut tuée dans cette guerre par un Troyen nommé Arruns. […] Les habitants étaient nommés Germains, c’est-à-dire, hommes de guerre, suivant plusieurs modernes qui font dériver ce mot de gerra, qui, en langue celtique, signifie guerre, et de man qui signifie homme. […] C’est alors que les Titans, géants terribles, lui déclarèrent la guerre, et entassèrent plusieurs montagnes ; pour escalader le ciel. […] On l’appelle encore Pallas, et on la regarde aussi comme la déesse de la guerre.

18. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Ces temps où l’homme perd son domaine, ces siècles de barbarie pendant lesquels tout périt, sont toujours préparés par la guerre et arrivent avec la disette et la dépopulation. […] qu’à votre voix la discorde et la guerre cessent de faire retentir leurs clameurs orgueilleuses1 ! […] Voici une belle page contre la guerre écrite par Jean Bodin (1530-1596) l’auteur de la République. […] Or, est-il que la guerre est du tout contraire à ce que j’ay dit, et les hommes guerriers ennemis jurez de cette vie-là Ainsi est-il impossible de voir une république fleurissante en religion, justice, charité, intégrité de vie, et brief, en toutes sciences libérales et arts méchaniques, si les citoyens ne jouissent d’une paix très-haute et assurée, qui toutefois est la ruine des hommes de guerre, desquels on ne sait ny mise ny receptes, non plus que de leurs outils, quand on est en bonne paix. […] Voilà les fruits de la guerre plaisants et agréables aux hommes guerriers, abominables aux gens de bien et détestables devant Dieu. » 1.

19. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fléchier. (1632-1710.) » pp. 69-75

Sous la discipline du prince d’Orange2, son oncle maternel, il apprit l’art de la guerre en qualité de simple soldat, et ni l’orgueil ni la paresse ne l’éloignèrent d’aucun des emplois où la peine et l’obéissance sont attachées. […] Ces foudres de bronze que l’enfer a inventés pour la destruction des hommes tonnaient de tous côtés pour favoriser et pour précipiter cette retraite ; et la France en suspens attendait le succès d’une entreprise qui, selon toutes les règles de la guerre, était infaillible. […] L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre. […] Je viens vous faire admirer un homme qui ne se détourna jamais de ses devoirs, qui, pour maintenir la raison, se roidit contre la coutume, qui n’eut jamais d’autre intérêt que celui de la vérité et de la justice, et qui, ayant eu part à toutes les prospérités du siècle3, n’en a point eu à ses corruptions ; un homme d’une vertu antique et nouvelle, qui a su joindre la politesse du temps à la bonne foi de nos pères, en qui la fortune n’a fait que donner du crédit au mérite, qui a sanctifié l’honneur et la probité par les règles et les principes du christianisme, qui s’est élevé par une austère sagesse au-dessus des craintes et des complaisances humaines, et qui, toujours prêt à donner à la vertu les louanges qui lui sont dues, a fait craindre à l’iniquité le jugement et la censure ; vaillant dans la guerre, savant dans la paix ; respecté, parce qu’il était juste ; aimé, parce qu’il était bienfaisant ; et quelquefois craint, parce qu’il était sincère et irréprochable… Ne craignez point que l’amitié ou la reconnaissance me préviennent. […] Allusion à l’aigle qui figure dans les armes et sur les drapeaux de l’Autriche. — L’aigle est ici personnifié ; ce qui explique l’emploi du genre masculin : car ce substantif doit être toujours considéré comme féminin lorsqu’il se prend dans le sens d’armoiries ou d’enseignes de guerre.

20. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

A la cour de Louis, guidé par son courage, De la guerre sous lui j’ai fait l’apprentissage : Ma fortune et mon rang sont un don de ce roi, Si grand par sa valeur et plus grand par sa foi. […] Il y a de plus, dans ce tableau d’une nature paisible et heureuse, opposé aux scènes de douleur et de guerre qui suivent, un contraste d’un effet puissant sur l’imagination. […] Le cheval de guerre a été représenté en traits admirables dans le livre de Job, ch. 39 (cf. […] Son œil est ardent, farouche ; L’écume sort de sa bouche : Prêt au moindre mouvement, Il frappe du pied la terre, Et semble appeler la guerre Par un fier hennissement. […] Beau portrait du calme qu’une âme forte conserve au milieu des dangers : Duplessis-Mornay, qui a laissé aussi des Mémoires curieux sur les événements et les guerres auxquels sa vie a été mêlée, se montra même sur les champs de bataille un sage, ami des hommes : ce qui ne l’empêchait nullement d’être un héros.

21. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

[Notice] Lorsque Montesquieu naquit, la dynastie des Stuarts venait de succomber en Angleterre, et Jacques II cherchait un asile auprès de Louis XIV ; lorsqu’il mourut, Louis XVI était dans sa première année, et la guerre désastreuse de Sept ans allait éclater : déjà fermentaient dans la France ces vagues désirs de réformes qui aboutirent à des bouleversements. […] Ce prince (Charles XII), qui ne fit usage que de ses seules forces, détermina sa chute en formant des desseins qui ne pouvaient être exécutés que par une longue guerre : ce que son royaume ne pouvait soutenir. […] Les Moscovites se servirent de la guerre qu’il leur faisait comme d’une école. […] Lorsqu’avant son départ il marche contre les Triballiens et les Illyriens, vous voyez une guerre comme celle que César fit depuis dans les Gaules. […] Alexandre, qui cherchait à unir les deux peuples, songea à faire dans la Perse un grand nombre de colonies grecques : il bâtit une infinité de villes, et il cimenta si bien toutes les parties de ce nouvel empire, qu’après sa mort, dans le trouble et la confusion des plus affreuses guerres civiles, après que les Grecs se furent, pour ainsi dire, anéantis eux-mêmes, aucune province de Perse ne se révolta.

22. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Dès le premier jour, il aimait dans la guerre, bien plus que le plaisir du combat, ce grand emploi de l’intelligence et de la volonté armées de la force pour un beau dessein, ce mélange puissant d’action humaine et de fortune, qui saisit et transporte les âmes les plus hautes comme les plus simples. […] Pour conquérir l’indépendance par la guerre, il fallut neuf ans ; pour fonder le gouvernement par la politique, dix ans. […] Entre les grands hommes, s’il en est qui ont brillé d’un éclat plus éblouissant, nul n’a été soumis à une plus complète épreuve : dans la guerre et dans le gouvernement, résister, au nom de la liberté et au nom du pouvoir, au roi et au peuple ; commencer une révolution et la finir2. […] Par notre folie et notre mauvaise conduite, nous pouvons de temps en temps nous égarer ; mais j’ai cette confiance qu’il reste en nous assez de bon sens et assez de vertu pour que nous rentrions dans le droit chemin avant d’être entièrement perdus. » Et plus tard, lorsque de cette France, qui l’avait si bien soutenu pendant la guerre, lui arrivent, pendant sa présidence, des embarras et des périls plus redoutables que la guerre, lorsque l’Europe bouleversée pèse sur lui comme l’Amérique, et étonne son esprit, il sait croire et se confier encore.

23. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

Malherbe 1555-1628 [Notice] Né à Caen, sous Henri II, témoin attristé des guerres civiles, et sujet reconnaissant d’un souverain qui restaura l’ordre public, Malherbe représente un temps où la discipline succède à l’anarchie. […] Prophétie du dieu de seine Stances 1630 Va-t’en1 à la malheure2, excrément de la terre3, Monstre qui dans la paix fais les maux de la guerre,   Et dont l’orgueil ne connaît point de lois ; En quelque haut dessein que ton esprit s’égare, Tes jours sont à leur fin, ta chute se prépare,   Regarde-moi pour la dernière fois. […] Là se perdent ces noms de maîtres de la terre, D’arbitres de la paix, de foudres de la guerre ; Comme ils n’ont plus de sceptre, ils n’ont plus de flatteurs ; Et tombent avec eux d’une chute commune3   Tous ceux que la fortune   Faisait leurs serviteurs4 1. […] On était las de guerres civiles.

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