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88. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre premier. »

L’influence salutaire de l’académie française ne tarda pas à se faire remarquer ; et les progrès du langage et de l’éloquence sont déjà très sensibles dans Pélisson, le premier orateur digne d’être cité que nous présentent les fastes académiques.

89. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

L’histoire est le récit des actions, des événements, des choses passées, et qui sont dignes de mémoire. […] Les choses grandes et dignes d’être racontées, c’est-à-dire les choses intéressantes par l’agrément ou par le fond d’instruction qu’elles présentent, sont les seules qui puissent faire la matière d’une histoire. […] Assurément, de tous les événements dont l’univers a été le théâtre, il n’en est aucun qui soit aussi frappant, aussi digne de notre attention, aussi grand, aussi utile aux hommes, que l’établissement et la perpétuité du christianisme ; mais comme l’écrivain y est abandonné à lui-même, qu’il n’a de ressources que dans ses connaissances et ses talents pour distinguer le vrai et le faire connaître aux autres, il faut qu’il soit profondément instruit des mystères, de la morale de la religion et du droit canonique ; qu’il fasse connaître le véritable esprit des lois, des règles, des décisions, des usages, des privilèges de l’Église ; ses oracles, ses dogmes, sa foi, son autorité, l’étendue et les bornes de sa juridiction.

90. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Il faut donc beaucoup d’art pour employer ces personnages, et on loue avec raison la manière dont Voltaire les a placés dans ces beaux vers de la Henriade : Cependant sur Paris s’élevait un nuage Qui semblait apporter le tonnerre et l’orage ; Ses flancs noirs et brûlants, tout à coup entrouverts, Vomissent dans ces lieux les monstres des enfers : Le Fanatisme affreux, la Discorde farouche, La sombre Politique, au cœur faux, à l’œil louche, Le Démon des combats respirant la fureur, Dieux enivrés de sang, dieux dignes des ligueurs. […] C’est là, plus que partout ailleurs, que le poète est obligé de faire de-son art le plus noble et le plus digne usage. […] Après Homère, la Grèce ne compte plus qu’un poète épique digne de ce nom : c’est Apollonius de Rhodes, qui vivait 250 ans avant notre ère, et qui a chanté l’expédition des Argonautes.

91. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

Il est des écrivains qui se figurent que l’univers entier s’occupe de ce qui les occupe, qui prennent un air rogue pour débiter des vétilles, qui s’appesantissent sur de minutieux détails historiques ou philologiques, à peine dignes d’être effleurés, qui moutent en chaire et prêchent, quand il faudrait causer. […] La gravité du style, à mesure que le sujet s’élève et s’agrandit, peut arriver à la noblesse, à la richesse, à la magnificence : la noblesse, qui n’emploie que les termes les plus généraux et les tournures les plus polies et les plus dignes ; la richesse, qui y ajoute l’éclat des images, l’abondance des ornements, le nombre de la phrase, ou qui encore renferme sous peu de mots des idées fécondes ; la magnificence, qui est la grandeur dans la richesse.

92. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Tels sont les chapitres où il inaugure la Renaissance par un système d’éducation tout pratique, digne d’inspirer Montaigne, mieux ménagé que celui de l’Emile, et dont le juste équilibre nous révèle le génie d’un moraliste éclairé par l’expérience d’un médecin. […] L’écrivain est digne du penseur, auquel nous ne saurions pourtant pardonner toutes ses gigantesques, polissonneries.

93. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

. — L’entreprise est fort belle, Et digne seulement d’Alexandre ou de vous : Mais, Rome prise enfin, seigneur, où courons-nous ? […]   Haï des uns, chéri des autres,   Estimé de tout l’univers, Et plus digne de vivre au siècle des apôtres   Que dans un siècle si pervers, Arnault vient de finir sa carrière pénible.

94. (1852) Précis de rhétorique

Ex. : Soyons en tous les lieux digne de ma naissance. […] C’est en examinant comment se comportent les passions, qu’on leur prête une élocution digne des circonstances. […] Les réponses aux lettres de con doléance deviennent la plupart des lettres de remerciaient, où le cœur oppressé sait trouver un style digne de la douleur. […] Le style fait le principal mérite d’une lettre de recommandation : s’il est abondant, le recommandé est digne d’intérêt ; s’il est concis, le correspondant doit obliger avec réserve. […] La politesse épistolaire exige que l’on réponde à une lettre de conseils par un remerciement, lors même que les conseils ne paraîtraient pas dignes d’être suivis.

95. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre II. Éloge de Démosthène par Lucien. »

Thersagoras sent et peint en poète le mérite de Démosthène, et la difficulté de le louer d’une manière digne de lui.

96. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Définition et division. »

Et quel objet plus digne d’ambition, que de s’élever au-dessus des autres hommes par cette faculté unique, qui les élève eux-mêmes au-dessus des bêtes ?

97. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Les portraits, admis surtout dans le genre didactique, l’éloquence et l’histoire, ne doivent offrir que des figures dignes de fixer l’attention, être ou fidèles, ou vraisemblables, s’ils sont inventés, opportuns et variés. […] La noblesse, qualité relative et qui se modifie beaucoup selon les circonstances, consiste à n’employer que les termes les plus généraux et les tournures les plus polies et les plus dignes.

98. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

J E ne saurois trop m’empresser, mon cher ancien élève, de répondre à votre demande si juste et si digne d’éloges. […] Griffet, jésuite, rédacteur de ces mémoires, avoit composé par l’ordre de ce digne héritier du trône.

99. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Ce mot indique seulement que l’orateur expose la vérité dans un langage digne d’elle. […] Si mourir pour son prince est un si digne sort, 3. […] cet objet de tant de jalousie, Cette Hélène qui trouble et l’Europe et l’Asie, Vous semble-t-elle un prix digne de vos exploits ? […] Voyez les péroraisons de l’Oraison funèbre de Condé, des discours de Burrhus à Néron, de Joad, aux lévites, mille autres encore, monuments immortels de vérité et de passion, dont l’effet sera toujours irrésistible tant qu’il se trouvera des hommes dignes de les sentir. […] La simplicité, le naturel, la naïveté, la familiarité digne et décente ne sont pas la bassesse et la trivialité.

100. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Henri IV, 1553-1610 » pp. -

Parole digne d’un prince supérieur à la plupart de ses contemporains par l’esprit de tolérance.

101. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

Le mérite des hommes supérieurs est digne d’imitation et non d’envie. — 2. Quintus Fabius Maximus fut digne assurément d’un si beau surnom. — 3. […] C’est par des moyens dignes de Rome, par le courage, par les travaux et par les armes, que je vaincrai. » Puis il le fit dépouiller de ses vêtements, et le livra aux enfants, les mains attachées derrière le dos, pour qu’ils le ramenassent à la ville en le fouettant de verges. […] ô peuple digne de l’empire du monde, digne de l’admiration des hommes et de la faveur des dieux ! 

102. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

C’est à la simple et franche vérité que je rends hommage quand je vous assure que je vous aime, que je vous adore, qu’il n’est pour moi point de bonheur sans le vôtre, que je ne supporte votre absence et les ennuis de la retraite, qu’afin de me rendre plus digne de vous, et de vous faire trouver un jour votre amie dans la plus respectueuse et la plus tendre des filles. […] puisqu’il faut passer sa vie à pleurer ceux qui nous sont chers, à pleurer les uns morts, les autres peu dignes de vivre, que je la trouve peu regrettable à tous égards ! […] Vous perdez une amie d’un mérite et d’une fidélité incomparables ; rien n’est plus digne de vos regrets. […] Si les peuples les plus éclairés, les plus braves, les plus vertueux de la terre n’ont point connu le duel, je dis qu’il n’est pas une institution de l’honneur, mais une mode affreuse et barbare, digne de sa féroce origine.

103. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Soit qu’il élève les trônes, soit qu’il les abaisse ; soit qu’il communique sa puissance aux Princes, soit qu’il la retire à lui-même, et ne leur laisse que leur propre faiblesse ; il leur apprend leurs devoirs d’une manière souveraine et digne de lui : car en leur donnant sa puissance, il leur commande d’en user comme il fait lui-même pour le bien du monde ; et il leur fait voir, en la retirant, que toute leur majesté est empruntée, et que pour être assis sur le trône, ils n’en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême. […] Ainsi le publiait le grand Turenne94, cet homme digne de l’immortalité, mais le plus légitime Juge du mérite de notre Prince, et le plus zélé aussi bien que le plus sincère de ses admirateurs ; ainsi, dis-je, le publiait-il ; et la justice qu’il a toujours rendue à ce Héros, en lui donnant le rang que je lui donne, est un témoignage dont on l’a ouï cent fois s’honorer lui-même. […] Au lieu des prodigieux exploits de guerre, au lieu des victoires et des triomphes, au lieu des éminentes qualités du Prince de Condé, je viens, touché de choses encore plus grandes et plus dignes de vos réflexions, vous raconter les miséricordes que Dieu lui a faites, les desseins que la Providence a eus sur lui, les soins qu’elle a pris de lui, les grâces dont elle l’a comblé, les maux dont elle l’a préservé, les précipices et les abîmes d’où elle l’a tiré, les voies de prédestination et de salut par où il lui a plu de le conduire, et l’heureuse fin dont, malgré les puissances de l’enfer, elle a terminé sa glorieuse course. […] Vous vous êtes fait, ainsi que d’autres héros, de nouveaux sujets par les armes : mais de ceux que la naissance vous avait soumis, vous vous en êtes fait, par les connaissances qu’ils tiennent de vous, des sujets tout nouveaux, plus éclairés, plus heureux, plus dignes de vous obéir.

104. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

C’est là, sire, le digne sujet, la propre et véritable matière, le beau champ de sa clémence et de sa bonté ».

105. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Rochefoucauld 1613-1680 » pp. 18-21

Venez donc me voir quand ce sera fait, pour éviter tous ces malheurs, et pour vous rendre digne des biens que vous méritez, si vous faites votre devoir.

106. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Il faut donc qu’il remonte à ces temps heureux, où les bergers dociles aux sages lois de la simple nature, ignorant le crime et l’artifice, occupés du soin de leurs troupeaux, de la culture de leurs fruits, de leurs innocentes amours, coulaient des jours dignes d’envie dans l’abondance et dans la liberté, dans le sein du repos et de la joie, au milieu des fêtes et des jeux. […] Seuls dans leurs doctes vers ils pourront vous apprendre Par quel art sans bassesse un auteur peut descendre ; Chanter Flore210, les champs, Pomone211, les vergers, Au combat de la flûte animer deux Bergers ; Des plaisirs de l’amour vanter la douce amorce, Changer Narcisse212 en fleurs, couvrir Daphné213 d’écorce ; Et par quel art encor l’églogue quelquefois Rend dignes d’un Consul la campagne et les bois. […] Mais celui qui veut flétrir ou humilier les personnes, est digne lui-même d’opprobre et de châtiment. […] Les autres qu’il a faites, sont peu dignes de lui. […] Rousseau dans cette belle Ode, où ce digne imitateur du prophète David peint les mouvements d’une âme, qui s’élève à Dieu par la contemplation de ses ouvrages.

107. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Le dénoûment a donc besoin d’être naturel et déguisé, digne de ce qui précède, et bref mais complet. […] Sans cela, le dénoûment, qui est une partie importante de la narration, n’est plus digne de ce qui précède. […] Le but de l’histoire, et par conséquent de la narration historique, est de démêler la vérité dans les faits dignes de mémoire, et d’en perpétuer le souvenir en ce qu’il a d’intéressant et d’instructif. […] Elles seront courtes et réservées, lorsqu’elles seront dictées par la simple politesse : comme on se rend pour ainsi dire garant de la personne que l’on recommande, il ne faut jamais recommander que ceux qui en sont vraiment dignes. […] Parmi les écrivains épistolaires dignes d’être proposés comme modèles, nous citerons les suivants : Cicéron, qui a laissé près de 900 lettres, remarquables par la simplicité, la finesse et la beauté d’élocution ; Sénèque et Pline le Jeune, qui ont écrit pour la postérité, et qui, à cause de cela, manquent souvent de naturel et de simplicité ; Saint Basile le Grand, saint Grégoire de Nazianze, saint Jérôme, saint Augustin, saint Bernard, sainte Thérèse, saint François de Sales, qui présentent de beaux modèles épistolaires, surtout dans le genre pieux ; Balzac, appelé par Ménage le Grand Épistolier, et Voiture auquel on ne peut refuser beaucoup d’esprit, qui se font trop souvent remarquer dans leurs lettres par les défauts les plus opposés au genre épistolaire, l’affectation et l’enflure ; Bussy-Rabutin, qui a en général trop d’esprit dans ses lettres ; Boileau, qui est dépourvu d’aisance dans le genre épistolaire ; Racine, qui offre de beaux modèles de lettres familières ; Mme de Sévigné, qui possède au plus haut degré l’animation du récit, la vivacité des tournures, la justesse des expressions et l’éclat des peintures ; Mme de Maintenon, vrai modèle de correction, de noble simplicité en même temps que de bon sens et de raison ; Bossuet et Fénelon, qui se font remarquer en ce genre par les qualités qui les distinguent ordinairement dans leurs écrits ; Enfin, Lamotte, qui se montre spirituel et agréable dans ses lettres ; Voltaire qui, à défaut de sentiments honorables, brille par la forme ; Et M. de Maistre, dont la correspondance présente l’enjouement ou la haute raison, suivant la nature du sujet.

108. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

C’est Auguste qui pardonne à Cinna ; c’est Héraclius qui veut mourir pour sauver Martian, son ami ; c’est Pulchérie, qui dit à l’usurpateur Phocas avec une fierté digne de sa naissance : Tyran, descends du trône, et fais place à ton maître. […] Or, aucune action théâtrale ne peut produire cet effet si elle n’est terrible, touchante, digne d’admiration, si elle ne nous offre un malheur assez grand pour nous effrayer et nous attendrir, ou une action assez illustre pour exciter en nous de nobles et généreux sentiments. […] La noblesse de ce sentiment le rend digne de la tragédie ; et lorsque celle-ci se propose de le mettre en jeu, elle manifeste pleinement son utilité morale. […] Pour qu’il soit digne du théâtre tragique, il faut qu’il soit le nœud nécessaire de la pièce, et non qu’il soit amené forcément pour en remplir le vide. […] D’abord, les puissances supérieures ne devront jamais paraître que pour un motif sérieux et vraiment digne d’une telle intervention : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus Inciderit.

109. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Boétie, 1530 1563 » pp. -

La Boétie fut digne d’être l’ami de Montaigne, et ces deux noms sont à jamais inséparables.

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