Par ses soins cependant trente légers vaisseaux, D’un tranchant aviron coupent déjà les eaux.
Cela nous est facile, puisque nous avons une cavalerie nombreuse et que l’époque même de l’année nous favorise ; le fourrage ne peut encore être coupé, et les ennemis dispersés vont nécessairement en chercher dans les maisons. […] Après avoir congédié tous ceux qui se trouvaient dans la chambre où Cinna avait été mandé, et avoir fait avancer un siège pour le coupable, Auguste s’exprime ainsi : « Avant tout, je te demande de ne pas m’interrompre, pendant que je te parlerai, de ne pas couper mon discours par des exclamations : tu auras la liberté de me répondre ensuite tout à loisir. […] Quand ton père établit un pont sur l’Ister, les Scythes firent les plus vives instances auprès des Ioniens pour que ce pont fût coupé.
Il ne peut obtenir sa grâce hors de Paris, et voudrait bien y être en sûreté, à cause qu’il a une répugnance naturelle à avoir le cou coupé. Je le logerais bien chez un grand prince ; mais il ferait mauvaise chère, et je tiens que mourir de faim est un malheur plus à craindre que d’avoir le cou coupé. […] D’abord il est coupé par deux vallées profondes ; d’un coté l’Iris, qui tombe des hauteurs, nous protège de ses îlots : c’est une ligne également fortifiée dans toute sa longueur, et difficile à franchir, de l’autre, un vaste rideau de collines qui, par ses nombreux replis, touche aux deux vallées, achève de clore toute les issues, à l’exception d’une seule dont nous sommes les maîtres, l’habitation isolée sur un sommet, dont l’extrémité s’avance comme un promontoire, domine la plaine qui se déroule sous nos yeux. […] Outre les verbes au présent, cette figure affectionne un rythme coupé, c’est-à-dire des phrases courtes composées de mots où les syllabes brèves abondent, tels que précipite, blesse, s’irrite s’agite, vole, etc.
Lorsque chacun de ces membres forme une ou plusieurs phrases indépendantes, il prend le nom d’incises (incisæ, coupées). […] Le style périodique s’emploie généralement dans les sujets dont le genre est modéré et sans passion ; le style coupé convient à ceux qui demandent une argumentation pressante et des mouvements passionnés. La véritable harmonie du style consiste dans l’habile mélange de la période et de la phrase coupée. […] On distingue deux principes dans la versification latine : 1° la césure (cædere, couper), syllabe longue qui finit un mot et commence un pied ; 2° l’Élision (elidere, briser, annuler), qui est la suppression d’une syllabe à la fin d’un mot.
4° Les cadences coupées : Est in secessu longo locus : insula portum Efficit… Hæc ubi dicta, cavum conversa cuspide montem Impulit in latus.
Cette tentative fut approuvée ; et enfin le récit fut divisé en plusieurs parties pour couper plusieurs fois le chant, et augmenter le plaisir de la variété.
Un ouvrage n’a une véritable unité que quand on ne peut en rien ôter sans couper dans le vif.
Dans les discours qui doivent être prononcés en public, il faut apporter la plus grande attention à ménager, à certaines distances, des pauses suffisantes pour laisser le temps de prendre haleine, afin qu’on ne soit point obligé de couper les mots, ou de séparer ceux que le sens lie trop étroitement. […] Le dialogue n’y sert qu’à couper maladroitement le sens. […] Le principal défaut de la rime, c’est de couper à l’oreille les vers de deux en deux ; les vers blancs n’ont pas le même inconvénient ; ils s’enjambent avec autant, peut-être même avec plus de facilité que l’hexamètre des Latins. […] À cet égard, ils ont peut-être un avantage sur les poètes de la Grèce ou de Rome, dont les comparaisons, par leur extrême étendue, coupent la narration d’une manière trop sensible, et laissent aisément apercevoir les recherches et le travail de l’auteur. […] Cependant je ne crois pas que les comparaisons, prises en général, soient ce que l’on doive admirer le plus dans Homère ; elles y sont trop nombreuses et souvent même elles coupent brusquement une narration ou interrompent mal à propos une description.
Pour couper tout chemin à nous rapatrier, Il faut rompre la paille. […] Son dialogue est toujours vif, naturel et coupé à propos ; sa plaisanterie est toujours sans apprêt, sans aigreur ; et l’effet qu’elle a produit, ne sert qu’à rehausser la gloire de ce grand génie.
Tantôt lents et tantôt rapides, tantôt simples et tantôt élevés, ils emploient tour à tour le style coupé et le style périodique, et toujours l’expression et le tour sont appropriés à la circonstance. […] Le style est coupé lorsque les phrases sont courtes, détachées, et que chacune d’elles offre un sens complet. […] Mais dans la gradation et l’accumulation, dans l’argumentation pressante et les mouvements passionnés, le style coupé conviendra beaucoup mieux. […] La césure a pour objet de couper le vers d’une manière arbitraire, afin de varier la mesure et d’éviter la monotonie. […] Hors de ce cas, il faut que le dialogue soit vif, animé, coupé à propos, et que la réplique ne se fasse pas attendre.
Le vers se raccourcit ou s’allonge au gré du poète ; il se prête à toutes les exigences du dialogue, il est coupé si à propos que l’enjambement, bien loin de nuire au rythme, en augmente l’harmonie.
Vous eussiez eu peur, sans doute, Mademoiselle, de me voir entre ces messieurs-là, et vous eussiez cru qu’ils m’allaient couper la gorge. […] Tous nos havres 105 en étaient comme assiégés ; il ne pouvait échapper un vaisseau qu’à la merci de leurs brigandages, et nous en avons vu souvent de pillés à la vue des mêmes ports d’où ils venaient de faire voile ; or maintenant, par la conquête d’une seule ville, je vois d’un côté, nos mers libres, nos côtes affranchies, notre commerce rétabli, la racine de nos maux publics coupée ; d’autre côté, la Flandre106 ouverte, l’embouchure de ses rivières captive, la porte de son secours fermée, la source de son abondance en notre pouvoir ; et ce que je vois n’est rien encore au107 prix de ce que je prévois, sitôt que Votre Altesse y reportera la terreur de ses armes. […] je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent. […] Des capucins446 pleins de charité et d’adresse, travaillèrent si bien qu’ils coupèrent le feu. […] L’archevêque, en racontant ceci, disait : « Si j’avais tenu ce maraud-là, je lui aurais rompu les bras, et coupé les oreilles480. » Une nouvelle de cour A Madame de Grignan A Paris, ce lundi 15 décembre 1670.
Pour être correct, il faut savoir couper les phrases, arranger les périodes, choisir les synonymes. […] Il faut alors mettre beaucoup d’art à couper le dialogue.
Style qui convient aux Lettres 1° Le style qui convient le mieux à la correspondance c’est le style coupé, et non les périodes longues et sonores.
« La Suède ressemblait à un fleuve dont on coupait les eaux dans sa source, pendant qu’on les détournait dans son cours.
Il ressemblait à celui qui, dans un jardin, coupait avec son épée la tête des fleurs qui s’élevaient au-dessus des autres. […] Le czar détacha alors le prince Menzikoff pour aller se poster entre Pultava et les Suédois ; le prince Menzikoff exécuta avec habileté et avec promptitude l’ordre de son maître : non seulement il coupa la communication entre l’armée suédoise et les troupes restées au camp devant Pultava, mais, ayant rencontré un corps de réserve de trois mille hommes, il l’enveloppa et le tailla en pièces. […] Ils ont commencé par aiguiser en forme de hache ces cailloux durs, ces jades214, ces pierres de foudre215, que l’on a crues tombées des nues et formées par le tonnerre, et qui néanmoins ne sont que les premiers monuments de l’art de l’homme dans l’état de pure nature : il aura bientôt tiré du feu de ces mêmes cailloux, en les frappant les uns contre les autres ; il aura saisi la flamme des volcans, ou profité du feu de leurs laves brûlantes pour le communiquer, pour se faire jour dans les forêts, les broussailles : car, avec le secours de ce puissant élément, il a nettoyé, assaini, purifié les terrains qu’il voulait habiter ; avec la hache de pierre, il a tranché, coupé les arbres, menuisé le bois, façonné ses armes et les instruments de première nécessité216. […] Allez à la campagne, tournez vos regards vers la voûte des cieux, observez bien les phénomènes de l’instant, et vous jurerez qu’on a coupé un morceau de la grande toile lumineuse que le soleil éclaire, pour le transporter sur le chevalet de l’artiste ; ou fermez votre main, et faites-en un tube qui ne vous laisse apercevoir qu’un espace limité de la grande toile, et vous jurerez que c’est un tableau de Vernet, qu’on a pris sur son chevalet et transporté dans le ciel.
Quand son esprit se portait sur les affaires de l’intérieur, il exprimait pour l’ordre social, surtout pour la propriété, première base de l’ordre social, les plus vives alarmes, ne se faisant aucune illusion sur la valeur de ses succès contre l’anarchie, et sachant bien que, s’il avait arrêté la ruine de l’ordre, il n’avait pas assuré sa victoire : « J’ai les ailes coupées, disait-il ; je suis bien malade, mais le pays est encore plus malade que moi. » Le pays suivait avec anxiété les progrès de cette maladie qui le menaçait de retomber lui-même dans tout son mal. […] Les Parvenus Ni les troubles, Zénobie, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice : l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient le bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues et les machines gémissent dans l’air, et font espérer, à ceux qui voyagent vers l’Arabie, de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez de le porter, avant de l’habiter vous et les princes vos enfants. […] Ces jeux de l’imagination, ces finesses, ces tours, ces traits saillants, ces gaietés, ces petites sentences coupées, ces familiarités ingénieuses qu’on prodigue aujourd’hui, ne conviennent qu’aux petits ouvrages de pur agrément.
La précision (præcidere, couper, retrancher) consiste à retrancher de la phrase toutes les superfluités, pour ne présenter que l’exacte copie de la pensée qu’on veut énoncer.
La définition la plus exacte du mot précision se tire de son étymologie même : il vient de præcidere [couper, retrancher, abréger]. […] Les critiques français distinguent le style en style périodique et en style coupé, et cette distinction est judicieusement fondée sur la longueur et la construction des phrases. […] Le style coupé est celui dans lequel des phrases courtes, complètes et, par conséquent, indépendantes les unes des autres, renferment un sens entier, comme dans ce passage de la préface de M. […] Le style périodique donne à la composition quelque chose de grand et de sérieux ; le style coupé est plus vif et plus frappant. […] Des dissonances, même placées à propos, des sons brusques, des mesures coupées produisent quelquefois un très bon effet.
Pour la peindre, Cicéron n’emploie que des mots courts, des phrases coupées, et beaucoup de syllabes brèves. […] » Avec quel soin l’orateur a coupé ces mots, comme par des soupirs, saisis, muets, immobiles ! […] » Lorsque l’imitation demande de la vivacité dans l’harmonie, on se sert du style coupé, dont les parties sont indépendantes et sans liaison réciproque : « Il passe le Rhin, il observe les mouvements des ennemis, il relève le courage des alliés, il ménage la foi suspecte et chancelante des voisins ; il ôte aux et uns la volonté, aux autres les moyens de nuire… etc. […] Les figures de répétition, qui veulent une prononciation forte et animée, ne s’accorderaient pas non plus avec ce ton modeste et simple ; mais il n’exclut pas les autres figures de mots, pourvu que les phrases soient coupées et toujours faciles, et les expressions conformes à l’usage ; que les métaphores ne soient pas trop hardies, ni les figures de pensées trop ambitieuses.
Il importe donc de savoir se borner, comme il importe aussi de savoir couper une phrase trop longue et d’en faire deux ou plusieurs d’une convenable mesure. […] L’enchaînement des périodes, plus particulier à l’exorde et à la péroraison, forme le discours périodique opposé au style coupé. […] Elle se trouve encore dans les chutes qui sont rudes ou adoucies, molles ou fermes, brillantes ou sourdes ; dans le style qui est rapide ou lent, coupé ou périodique, concis ou développé, selon qu’il s’agit de peindre, de raisonner, de toucher et de raconter dans les genres élevés ou médiocres.
Cela était facile, il a préféré être simple et couper son style. […] De simple et coupé, le style est devenu élégant et nombreux.