Dans cet ordre, on a encore distingué les lettres familières proprement dites, où l’on parle de tout sans attacher beaucoup d’importance à rien ; les lettres galantes, où l’on enveloppe ce que l’on dit sous des compliments ingénieux et des formes d’une politesse recherchée ; les lettres de compliments et de félicitation, les lettres d’affaires, les lettres de demandes, de conseils, de reproches ou d’excuses, les lettres ou épîtres dédicatoires, dont le nom seul est une définition. […] Conseils sur l’art de faire une lettre. […] Les lettres de conseils exigent beaucoup d’adresse. N’y prenez jamais un ton de maître ; il faut y ménager l’amour-propre de celui à qui vous écrivez, soit que vous lui donniez de vous-même ces conseils, soit qu’il vous les ait demandés. […] Mme Guêton et son frère donnaient de très bons conseils.
Nous nous sommes efforcés de donner surtout des conseils pratiques. […] Il termine par des conseils moraux. […] On ne saurait donner aux poètes de meilleurs conseils et dans un meilleur langage. […] Nous autres qui cultivons l’apologue, nous aurions trouvé là d’excellents conseils. […] Puis je m’en vais semant maint conseil en mon livre.
Démosthène en avait donné le conseil, et fut chargé de l’exécution. […] « Je désirerais sincèrement que tout fût sagement réglé par les magistrats et dans le conseil des cinq-cents, et dans les assemblées du peuple ; que l’on remît en vigueur les lois de Solon, qui concernent les orateurs ; que d’abord, sans trouble et sans tumulte, le plus âgé pût jouir de son privilège, monter le premier à la tribune, y donner modestement l’avis qu’il croit le plus utile ; qu’ensuite celui qui le voudrait pût à son tour, et suivant son âge, exposer son sentiment sur le sujet de la délibération. […] Mais, puisque vous n’avez point vu tous ces maux, que la pensée vous les représente : figurez-vous une ville prise d’assaut, des murs renversés, des maisons livrées aux flammes, des vieillards, des femmes âgées, condamnés à oublier désormais qu’ils ont été libres, justement indignés, moins contre les instruments que contre les auteurs de leur désastre, et vous conjurant avec larmes de ne point couronner le fléau de la Grèce, de ne vous point exposer à la fatalité malheureuse attachée à sa personne ; car ses conseils, quand on les a suivis, ont été aussi funestes aux simples particuliers qu’aux états qu’il a voulu diriger. […] Mon accusateur, au contraire, en voulant m’ôter la récompense que vous m’avez décernée, ne s’aperçoit pas qu’il veut aussi vous priver du juste tribut d’éloges que vous doit la postérité ; car, si vous me condamnez pour le conseil que j’ai donné, vous paraîtrez vous-mêmes avoir failli en le suivant. […] Le voici : c’est que chez tous les Grecs, tous les ministres, à commencer par toi, s’étant laissé corrompre d’abord par Philippe, ensuite par Alexandre, je n’ai jamais été, moi, tenté ou engagé, ni par l’occasion, ni par la douceur des paroles, ni par la grandeur des promesses, ni par l’espérance, ni par la crainte, ni par aucun autre motif, à trahir ce que je regardai toujours comme les droits et les intérêts de ma patrie ; c’est que tous les conseils que je donnai, je ne les donnai jamais, ainsi que vous autres, penchant comme la balance, du côté qui reçoit davantage, mais que je montrai partout une âme droite et incorruptible ; c’est qu’ayant été plus que personne à la tête des plus grandes affaires, je me conduisis dans toutes avec une probité irréprochable.
Le conseil condamne le jeune soldat à mort. […] Discours de Rinaldi dans le conseil des Gibelins. […] Quelques membres du conseil sont d’avis qu’elle soit acceptée. […] Il rassembla un conseil secret. […] Charles d’Anjou rassemble son conseil pour décider du sort de ce jeune homme.
— De peur de me répéter, je le renverrais à mon introduction et aux conseils de mon vieux juge. […] Conseil inutile. […] Conseil dangereux. […] Il trouve le conseil rassemblé et le roi fort indécis. […] Fidèle moi-même à ces principes, je bornerai là mes conseils.
La même faction, le même esprit de vertige qui, à la faveur de nos dissensions intestines, conduisit, il y a quatorze ans, les Prussiens au milieu des plaines de la Champagne, domine dans leurs conseils. […] Fasse le ciel que des hommes vendus ou fanatiques, plus ennemis d’elle et de son règne qu’ils ne le sont du mien et de ma nation, ne lui donnent pas les mêmes conseils pour la faire arriver au même résultat ! […] Le traité de Campo-Formio venait d’être ratifié par le Directoire. — Bonaparte, en quittant l’Italie, lui donnait ses derniers conseils. […] Ses conseils en Italie vont, par-dessus les Alpes, apprendre à la France les conditions d’une société réglée. » (M. […] Il disait au conseil d’État : « Dans tous les pays la force cède aux qualités civiles.
Le roi son père, qui n’aimait ni n’estimait la reine sa femme, lui donna, en mourant, un conseil nécessaire pour limiter l’autorité de sa régence ; et il y nomma M. le cardinal Mazarin, M. le chancelier3, M. […] Monsieur1 se contenta d’être lieutenant général de l’Etat ; M. le prince fut déclaré chef du conseil. […] Il donna toutes les apparences nécessaires pour faire croire qu’on l’avait forcé à cette résolution ; que les conseils de Monsieur et de M. le prince l’avaient emporté dans l’esprit de la reine sur son avis. […] et il donna arrêt par lequel il fut ordonné que l’on irait en corps et en habit au Palais-Royal redemander les prisonniers ; qu’il serait décrété contre Comminges, lieutenant des gardes de la reine ; qu’il serait défendu à tous gens de guerre, sous peine de la vie, de prendre des commissions pareilles, et qu’il serait informé contre ceux qui avaient donné ce conseil comme contre des perturbateurs du repos public.
Derniers conseils de Mentor à Télémaque. […] Derniers conseils de Mentor à Télémaque. […] Memnon, le plus habile des généraux de Darius, donne aux chefs des Perses le conseil de se retirer devant Alexandre. […] Conseils d’Annibal à Antiochus. […] Thémistocle, auteur de ce conseil, fut élu général : Cyrsile, qui était d’avis de recevoir Xerxès, fut lapidé.
Mais cette étude ne doit point dégénérer en une recherche puérilement minutieuse ; c’est le conseil de Cicéron, et l’on en peut croire, sur cet article, celui de tous les écrivains peut-être qui a donné le plus d’attention à cette partie essentielle du style. […] Viennent ensuite les nuances ; et c’est ici que commence l’ouvrage du goût, et que l’art peut offrir quelques conseils pour le diriger. […] Quant aux conseils que le goût peut offrir à ce sujet, pour éclairer l’inexpérience des jeunes gens dans leurs propres compositions et dans l’étude des orateurs, il nous semble que l’on peut les réduire aux observations suivantes.
Il passe le Rhin5 et trompe la vigilance d’un général habile et prévoyant6 ; il observe les mouvements des ennemis ; il relève le courage des alliés ; il ménage la foi suspecte et chancelante des voisins ; il ôte aux uns la volonté, aux autres les moyens de nuire ; et, profitant de toutes ces conjonctures importantes qui préparent les grands et glorieux événements, il ne laisse rien à la fortune de ce que le conseil et la prudence humaine lui peuvent ôter. […] O Dieu terrible, mais juste en vos conseils sur les enfants des hommes, vous disposez et des vainqueurs et des victoires ! […] Ces conseils lui parurent lâches.
Sa vie militaire ressemble à un roman de chevalerie ; et pourtant ce téméraire fut aussi homme de conseil. […] Voicy son propre9 : c’est pour faire conferer le Conseil d’une ville assiegee avec celuy d’une armee qui la vient secourir et dire toutes les 24 heures ce qu’on pourroit dire de bouche, en quatre ou cinq avec distinction de personnes opinantes, et de leurs noms, et en toutes les langues qui seront entendues par ceux qui en ont besoin. […] Voyez si l’armee qui secourroit Paris ne seroit pas bien contente d’entrer en ce Conseil d’Estampes : l’engin de Montlery qui est à moitié chemin ne cousteroit que deux mille pisto’es, et ainsi en approchant.
Il est fâcheux qu’un prince capable d’une réflexion aussi juste et aussi profonde, ne l’ait pas été de se rendre à la sagesse des conseils que lui donnait un de ses sujets, dans le discours suivant, où il s’efforce de le détourner du projet d’attaquer les Perses. […] Mais, sourd sans doute à nos conseils, tu préféreras tout autre parti au repos. […] Si celui qui joindrait au mérite des lumières le talent de les communiquer, avait de mauvaises intentions, jamais il ne vous donnerait un bon conseil ; et, en lui supposant même de bonnes intentions, s’il était susceptible de céder à l’appât de l’or, il serait bientôt capable de trafiquer lâchement des intérêts de la patrie. […] Vous avez adopté mes conseils avant que les maux soient venus vous assiéger, et vous vous en repentez à présent que vous souffrez. — Abattus par des disgrâces aussi funestes qu’imprévues, vous n’avez plus la force de maintenir vos résolutions ; mais les citoyens d’une puissante république, des hommes élevés dans des sentiments dignes de leur patrie, devraient-ils succomber aussi facilement à l’infortune, et ternir, par tant de lâcheté, l’éclat de leur conduite passée ? […] « Tu es le premier pour qui la satiété ait produit la faim, puisqu’à mesure que tu as plus, tu désires davantage. — Serre à deux mains ta fortune ; elle glisse, et on ne la retient pas en dépit d’elle : c’est l’avenir plus que le présent qui donne un bon conseil.
Lorsque nous avons en effet des conseils à donner ou des réprimandes à faire à quelqu’un, les simples lumières du bon sens nous indiquent qu’il y a certaines précautions à prendre ; et ces précautions, que nous prenons si naturellement, deviennent des préceptes de l’art, auxquels nous nous conformons, sans nous douter le plus souvent que cet art existe, et qu’il faut bien du temps et bien des soins, pour apprendre à faire méthodiquement ce que la nature fait si heureusement à notre insu. […] Mais c’est là que les règles se taisent, que les conseils sont inutiles ou insuffisants, et que l’orateur ne doit écouter que son génie, et ne suivre que l’impression du moment. […] C’est ce qu’Aristote sans doute a voulu nous faire entendre, lorsqu’il nous a donné le conseil et le modèle à la fois de la plus courte et de la meilleure peut-être des conclusions, pour le plus grand nombre des plaidoyers : j’ai dit, vous m’avez entendu, vous connaissez l’affaire ; prononcez.
Nous ne nous étendrons pas sur cette matière : la pratique, beaucoup plus et mieux que tous les conseils, montre le parti que l’on en peut tirer. […] L’épouse de Jésus-Christ ne s’était jamais vue couverte de plus de taches et de rides que dans ces temps de ténèbres et de dissolutions, où la Providence avait marqué dans ses conseils éternels la naissance de ce grand homme : la foi éteinte parmi les fidèles, le culte défiguré et inondé de superstitions, les clercs et les princes des prêtres plongés dans l’ignorance et dans le vice, la vigueur de la discipline monastique affaiblie, et les élus eux-mêmes, si j’ose le dire, sur le point de céder au torrent, et de se laisser entraîner par l’erreur commune. […] Enfin, instruit du Dieu même de lumière, il confond l’hérésie et le schisme, devient l’arbitre des conseils, et préside aux assemblées d’Israël : parfait religieux, homme apostolique, et docteur toujours invincible. […] Les discours relatifs à ces grands intérêts se tiennent chez nous, comme on le sait, au conseil d’État, dans les assemblées nationales, dans les chambres, dans le conseil des ministres. […] Les conseils de département, les conseils d’arrondissement, les conseils des villes et des communes, les sociétés et associations particulières donnent lieu, à tout instant, à des délibérations moins élevées, sans doute, que l’éloquence politique, qui demandent cependant de la part des orateurs des connaissances très précises et une exposition bien nette de ce qu’ils savent.
Dieu exerce par ce moyen ses redoutables jugements, selon les règles de sa justice, toujours infaillible ; c’est lui qui prépare les effets dans les causes les plus éloignées, et qui frappe ces grands coups dont le contre-coup porte si loin : quand il veut lâcher6 le dernier et renverser les empires, tout est faible et irrégulier dans les conseils. […] Ce qui est hasard, à l’égard de nos conseils1 incertains, est un dessein concerté dans un conseil plus haut, c’est-à-dire dans ce conseil éternel qui renferme toutes les causes et tous les effets dans un même ordre. […] C’est pourquoi tous ceux qui gouvernent se sentent assujettis à une force majeure : ils font plus ou moins qu’ils ne pensent, et leurs conseils n’ont jamais manqué d’avoir des effets imprévus ; ni ils ne sont maîtres des dispositions que les siècles passés ont mises dans leurs affaires, ni ils ne peuvent prévoir le cours que prendra l’avenir, loin qu’ils le puissent forcer. Celui-là seul tient tout en sa main, qui sait le nom de ce qui est et de ce qui n’est pas encore3, qui préside à tous les temps et prévient tous les conseils. […] Conseils est pris dans le sens de consilium, projet, dessein.
Cours porter ton conseil dans le conseil suprême : Du haut des cieux retombe, et rentre dans toi-même. […] Pope donne, à cet égard, un excellent conseil aux écrivains de tous les pays.
Conseils à un jeune homme 7 Vous ignorez, monsieur, que vous écrivez à un pauvre homme accablé de maux8, et, de plus, fort occupé9, qui n’est guère en état de vous répondre , et qui le serait encore moins d’établir avec vous la société que vous lui proposez. […] S’il m’appartenait de vous donner des conseils, le premier que je voudrais vous donner, serait de ne point vous livrer à ce goût que vous dites avoir pour la vie contemplative, et qui n’est qu’une paresse de l’âme, condamnable à tout âge et surtout au votre4. […] Voilà, monsieur, des conseils qui valent tous ceux que vous pourriez venir prendre à Montmorency ; peut-être ne seront-ils3pas de votre goût, et je crains que vous ne preniez pas le parti de les suivre ; mais je suis sûr que vous vous en repentirez un jour.
Bon conseil d’Armand de Biron1 à Henri IV. […] Les capitaines de son armée, les religionnaires mêmes, dont le courage endurci par les coups de la fortune ne rebroussait pas facilement contre le danger, comparant les forces de son ennemi avec les siennes, ne voyaient pas bien quel expédient les pourrait tirer de ce péril, et appréhendaient extrêmement pour le salut du roi, duquel dépendait celui de tout l’Etat ; de sorte que dans un conseil qu’il tint le cinquième de septembre, la plupart concluaient que, laissant ses troupes à terre fortifiées dans des postes où elles pourraient aisément soutenir les attaques de l’ennemi et attendre les renforts qui lui devaient arriver, il mît sa personne sacrée en sûreté, et qu’il s’embarquât au plus tôt pour prendre la route d’Angleterre ou de la Rochelle, de peur que, s’il tardait davantage, il ne se trouvât investi par mer aussi bien que par terre : ce que les vaisseaux que le duc de Parme avait tout prêts pourraient faire bien aisément, avec les barques qui descendaient de Rouen en très-grande quantité.
Vous oubliez l’embarras de vos affaires, et vous vous applaudissez de tenir seul vos conseils. […] Vous me réduirez cependant à cette fâcheuse extrémité, si je cesse d’être informé de ce qui se passe dans vos conseils.
Conseils généraux sur le Style épistolaire On peut envisager une lettre et sa réponse comme une conversation entre des absents. […] J’ai considéré qu’étant hors d’état de servir Sa Majesté dans ses conseils, à cause de ma surdité, j’étais devenu un serviteur inutile ; et, n’ayant qu’un fils, j’avoue que l’objet de mes vœux serait de lui voir cet établissement. […] 5° Des Lettres de Conseils Les lettres de Conseils demandent beaucoup de tact et de ménagement de la part de celui qui écrit. L’amour-propre est si ombrageux que les conseils doivent être donnés avec douceur, et paraître inspirés par une tendre amitié. […] 6° Des Lettres de Reproche Si les lettres de conseils demandent des ménagements, les lettres de Reproche en demandent de plus grands encore.
Où se trouverait donc l’utilité sublime des conseils de l’écrivain sacré, si, après nous avoir si pleinement convaincus du néant de tout ce qui pourrait nous séduire ici-bas ; après nous avoir démontré si complètement que rien de tout cela ne peut être le bonheur, il ne plaçait sous nos yeux une perspective plus consolante, et encourageait la patience du juste, en lui montrant d’avance la récompense qui attend ses efforts pour les couronner ? […] Je voyais du méchant prospérer la malice, Le juste abandonné périr dans sa justice, Et ma raison prenant un vol audacieux, Osait dans leur conseil interroger les cieux. […] Mais, indépendamment de différences plus importantes dont nous parlerons bientôt, qu’il y a loin de la morgue pédantesque du maître qui vous dit : « Faites cela, parce que cela est bon ; et cela est bon, parce que je l’ai fait », au style affectueux d’un père qui presse, qui conjure ses enfants de mettre en pratique les conseils qu’il leur prodigue pour leur bien ! […] Mais ce même écrivain qui sait déployer à propos cette chaleur éloquente, sait tempérer aussi, par les images les plus douces et le coloris le plus gracieux, l’austérité de ces conseils, ou la monotonie naturellement inséparable d’une longue suite de préceptes.
Écoutez docilement leurs conseils, assistez à leurs conférences, suivez toutes leurs plaidoiries ; mais gardez-vous, au nom du ciel, de copier leurs gestes et leur déclamation, vous ne leur prendriez que leurs défauts. […] En donnant ces conseils à son jeune ami, le bon vieillard nous montre toute tracée la route que nous devons suivre. […] Si vous jugez ensuite les circonstances propices et vos forces suffisantes, allez, n’hésitez pas, le champ vous est ouvert ; mais ne me demandez pas d’autres conseils, je vous renverrais à ceux de mon vieux juge, ou plutôt à ceux de l’expérience.