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38. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Sans admirer jusqu’à l’idolâtrie cette puissance d’invention qui a renouvelé ou agrandi tous les genres, roman, drame, ode, élégie, ballade, idylle, épopée1, rappelons-nous avec une durable reconnaissance qu’il a fait jaillir mille sources inconnues d’un sol qui commençait à paraître épuisé. […] Tout commence en ce monde, et tout finit ailleurs2. […] Je retrouve le même accent dans cette oraison funèbre de Louvois, par madame de Sévigné : « Je suis tellement éperdue de la nouvelle de la mort très-subite de M. de Louvois que je ne sais par où commencer pour vous en parler. […] Nicole, était si étendu ; qui était le centre de tant de choses ; que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire !

39. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Madame de Lambert commence et donne le ton à l’époque nouvelle. […] Le dix-huitième siècle est commencé. […] On commence à faire de petites glaces dans le goût de Venise. […] Il ne commença à devenir cher à la nation que quand il eut été assassiné. […] Il commence par de lentes et graves paroles qui excitent une attente mêlée d’anxiété.

40. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre IV. De l’Éloquence chez les modernes. »

La servitude et l’ignorance, sa compagne nécessaire, consommèrent donc l’ouvrage que la corruption des mœurs avait commencé depuis longtemps ; et lorsqu’après des siècles de barbarie, la lumière voulut enfin se remontrer ; lorsque les peuples, fatigués par tous les genres d’oppression, essayèrent enfin de sortir de ce long sommeil de l’esclavage, il fallut un choc terrible et des crises affreuses pour lutter contre tant d’obstacles réunis, et pour reconquérir une ombre au moins de l’ancienne liberté. […] En Allemagne, les lettres ne commencèrent à fleurir, qu’après la guerre de trente ans ; en Angleterre, sous Charles II, après Cromwell ; en France enfin, après les troubles de la ligue et les agitations des guerres civiles.

41. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Préface. »

Je commence par déclarer que le but de cet ouvrage est de rendre la composition facile aux élèves ; mais que je n’ai point l’intention de m’astreindre au mécanisme auquel on soumet ordinairement les traités de Rhétorique. […] Mais l’art peut manquer au talent, et voici où commence la nécessité d’étudier la Rhétorique, même pour les personnes qui ont les plus grandes dispositions naturelles à bien écrire.

42. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Lors, il commença de devenir pensif. […] Commençons par vous. […] Il y a plus de soixante ans qu’il a commencé d’être méchant, et n’a jamais cessé de l’être depuis ce temps-là. […] A ces mots, le bal, tout prêt à commencer, fut suspendu. […] Tout cela fut ménagé si juste que le Roi arriva un moment après, et que le salut commença.

43. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

La raison te conduit : avance à sa lumière ; Marche encor quelques pas, mais borne ta carrière : Au bord de l’infini ton cours doit s’arrêter ; Là commence un abîme, il le faut respecter. […] quelle déconfiture on eût fait des Russes et des Prussiens, si le régiment qui était à notre droite se fût battu comme le nôtre ; si la cavalerie se fût trouvée là au moment où l’ennemi a commencé à fléchir ; si le général de la réserve eût égalé en talent et en courage celui qui commandait l’avant-garde ! Pas un de ces gueux-là, pas un seul n’aurait échappé… » Quelquefois la diane retentit, et l’aurore commence à poindre avant que les conteurs aient fini. […] Il écrivait à madame Denis : « Je commence, ma chère enfant, à sentir que j’ai un pied hors du château d’Alcine… Je ferai voile de l’île de Calypso, sitôt que ma cargaison sera prête, et je serai beaucoup plus aise de retrouver ma nièce que le vieil Ulysse ne le fut de retrouver sa vieille femme. » 3.

44. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

Avant donc de parler dans une assemblée populaire, il faut commencer par bien concevoir le sujet que l’on veut traiter ; le considérer avec soin sous tous les rapports, saisir ceux qui seront le plus à la portée de la multitude ; choisir et disposer les preuves, dont la solidité lumineuse doit faire la base de tout discours public. […] Que le plaisir de nous entendre parler ne nous fasse jamais oublier que les auditeurs sont faciles à lasser ; que l’inconstance et la légèreté du plus grand nombre ne leur permettent pas de donner, à rien de sérieux, une attention longtemps suivie ; et lorsqu’une fois cette lassitude commence à se faire sentir, tout l’effet de notre éloquence devient absolument nul.

45. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Mais vous ne pouvez commencer par votre correspondant. […] ) — Que pensez-vous de l’hyperbole qui commence la lettre ? […] Indiquez où finit l’exposition, où commence le dénouement. […] Le siège commença ; ses habitants combattaient et priaient. […]commencent le nœud et le dénouement ?

46. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Nous commencerons par les premiers. […]  ; et c’est par là que commence le discours. […] Il commence sa harangue par des actions de grâces pour la dignité consulaire dont il vient d’être honoré. […] Il peut donc commencer d’un air grand et majestueux, si sa matière le permet. […] Telle est celle de la grotte de Calypso qui commence le Télémaque.

47. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Le poète épique, avant de commencer le récit, doit donc exposer son sujet. […] Le début terminé, le poète commence immédiatement le récit, qui forme ce qu’on appelle le nœud ou intrigue de l’action. […] La seconde manière consiste à se jeter brusquement au milieu des événements pour faire dire ensuite à son héros ce qui a précédé l’événement par lequel le récit a été commencé. […] L’action de l’Odyssée, qui ne commence qu’au départ d’Ulysse de l’île d’Ogygie, ne comprend que. […] Mais on s’accorde généralement à dire que depuis le moment où le poète commence sa narration, ce temps ne doit pas s’étendre au delà d’une année.

48. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Il n’est pas possible de marquer le temps où l’on commença à faire usage de l’apologue. […] L’épître commence et se termine sans apprêt91. […] Aux bords de l’infini tu te dois arrêter ; Là commence un abîme, il le faut respecter. […] La strophe commençait, l’antistrophe suivait, ensuite venait l’épode ; puis c’était à recommencer dans le même ordre. […]         À peine sa fureur commence, C’est un vaste incendie et des fleuves brûlants.

49. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Dans les âges suivants, on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qui domine ralentit du moins la fureur des autres : au lieu que cette verte jeunesse, n’ayant encore rien de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante par-dessus les autres, elle3 est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions, avec une incroyable violence. […] C’est un vrai néant d’où vous tirez peu à peu le bien que vous voulez y répandre ; ce n’est qu’un chaos avant que vous ayez commencé à en débrouiller toutes les pensées. Quand vous commencez par la foi à y faire poindre la lumière, qu’elle est encore imparfaite, jusqu’à ce que vous l’ayez formée par la charité, et que vous, qui êtes le vrai soleil de justice, aussi ardent que lumineux, vous m’ayez embrasé de votre amour ! […] Je n’ai pas de peine à choisir celui qui doit servir à ce spectacle ; et le mystère d’ignominie que nous commençons de célébrer, et cette magnificence d’un jour que nous verrons tout d’un coup changée en un mépris si outrageux, me persuadent facilement que ce doit être l’honneur du monde. […] « Au milieu d’une grande guerre. » La guerre de Hollande, commencée en 1672.

50. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

Un ne peut dire avec précision où finit Le beau et où commence le sublime, parce que ce ne sont que les manifestations diverses d’une même force à différents degrés. […] La critique commence ; impuissante à créer, elle pose des règles, fruit de l’expérience ; le genre didactique est florissant, et se mêle au genre descriptif. […] La décadence a commencé ; elle tend à la décrépitude, à moins que les évènements humains ne viennent secouer l’engourdissement de l’esprit, et le régénérer en le retrempant dans des éléments nouveaux.

51. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

L’auteur a entrepris de développer cette pensée de Pascal : « A ceux qui ont de la répugnance pour la religion, il faut commencer par montrer qu’elle n’est pas contraire à la raison ; puis, qu’elle est vénérable ; faire souhaiter qu’elle soit vraie et montrer ensuite qu’elle est vraie, et enfin qu’elle est aimable. » Le plan, dit La Harpe, est parfaitement tracé ; les preuves sont bien choisies, fortifiées par leur enchaînement et déduites dans un ordre lumineux. […] La raison, sitôt qu’elle commence, me le fait chercher par des moyens bons ou mauvais ; mais enfin elle le cherche. […] Le poëme de Lucrèce commence par cette invocation à Vénus : Æneadum genitrix,…… Te, dea, te fugiunt venti, te nubila cœli Adventumque tuum ; tibi suavis dædala tellus Summittit flores ; tibi rident æquora ponti, Placatumque nitet diffuso lumine cœlum… 2.

52. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Marc Girardin Né en 1801 » pp. 275-278

Alors commença une scène d’horreur qui passe toute description. […] Alors commença une nouvelle scène.

53. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Préface de la première édition » pp. -

Nous croyons même que l’on pourrait utilement commencer l’étude de la littérature vers la fin de la quatrième. […] Nous terminerons en reportant notre pensée vers le volume par lequel nous avons commencé la publication de ce cours, la Poétique, qui a paru il y a quelques mois.

54. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

C’est dans ce sens qu’on dit qu’il n’y a pas de littérature plus riche que la nôtre ; c’est dans le même sens que nous prenons nous-mêmes ce mot quand nous annonçons ici des notions de littérature ; et nous remarquons que, alors, la littérature se distingue nettement de la grammaire, et qu’elle commence où celle-ci finit ; c’est-à-dire que quand la grammaire s’est occupée du langage, de ses formes, de ses qualités et de ses défauts, la littérature classe et étudie les ouvrages où toutes ces parties déjà connues doivent se retrouver. […] Nous dirons plus tard comment se divisent les poèmes ; quant aux ouvrages en prose, par lesquels nous commençons, nous parlerons : 1º des discours oratoires, ou de l’éloquence parlée ; 2º des lettres, ou de ce qu’on nomme le genre épistolaire ; 5º des ouvrages didactiques ; 4º des ouvrages historiques ; 5º des contes et romans 2.

55. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Staël 1766-1817 » pp. 218-221

Sa conversation n’est pas moins curieuse que ses démonstrations extérieures ; il commence des phrases, pour que le ministre les finisse ; il finit celles que le ministre a commencées ; sur quelque sujet que le ministre parle, le duc de Mendoce l’accompagne d’un sourire gracieux, de petits mots approbateurs qui ressemblent à une basse continue, très-monotone pour ceux qui écoutent, mais probablement agréable à celui qui en est l’objet.

56. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

L’exposition est le point de départ du poème ; elle dit l’état où sont les choses quand l’action commence. […] Avant que le récit de l’épopée commence, il y a ce qu’on appelle la proposition du sujet, et ensuite l’invocation. […] Ainsi Voltaire, imitant Virgile, le Tasse et Milton, a commencé sa Henriade par ces mots : Je chante ce héros qui régna sur la France, Et par droit de conquête et par droit de naissance ; Qui par de longs malheurs apprit à gouverner, Calma les factions, sut vaincre et pardonner, Confondit et Mayenne, et la Ligue et l’Ibère, Et fut de ses sujets le vainqueur et le père. […] Après l’invocation, le poète commence d’un ton soutenu, comme : Valois régnait encore, et ses mains incertaines De l’État ébranlé laissaient flotter les rênes ; Les lois étaient sans force et les droits confondus, Ou plutôt, en effet, Valois ne régnait plus. […] Ses idées augmentant avec le travail, il imagina de faire un poème épique, qu’il commença à l’âge de cinquante ans, et qu’il donna neuf ans après.

57. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Si dans le corps du vers la dernière syllabe d’un mot est terminée par un e muet seul, et que le mot qui suit, commence par une voyelle ou par une h non aspirée, cette syllabe se mange et se confond dans la prononciation, avec la première du mot suivant, comme on le voit dans ces vers : Nous-som-mes-loin-de-nous | à-tou-te-heu-re-en-traî-nés. […] Il faut que cet e muet s’élide avec un mot qui commence par une voyelle, comme dans ces vers : Le-cri-me-me-fait-la-hon | te-et-non-pas-l’é-cha-faud. […] Les mots qui ont une voyelle avant l’e muet final, tel que manie, punie, vue, perdue, rosée, brisée, boue, roue, plaie, vraie, etc., ne peuvent s’employer dans le corps d’un vers, que quand ils sont suivis d’un mot qui commence par une voyelle, avec laquelle l’e muet s’élide. […] Il en est de même de la conjonction et avant un mot qui commence par une voyelle.

58. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Le néant des grandeurs Comme les fleuves, quelque inégalité qu’il y ait dans leur course, sont en cela tous égaux, qu’ils viennent d’une source petite, de quelque rocher, ou de quelque motte de terre, et qu’ils perdent tous leurs eaux dans l’Océan ; là on ne distingue plus ni le Rhin, ni le Danube dans les petites rivières et les plus inconnues ; ainsi les hommes commencent de même, et après avoir achevé leur course, après avoir fait, comme des fleuves, un peu plus de bruit les uns que les autres, ils sont tous enfin confondus dans ce gouffre infime de la mort et du néant, où l’on ne trouve plus ni César, ni Alexandre, ni tous ces grands noms qui nous étonnent, mais la corruption et les vers, la cendre et la poussière qui nous égalent1. […] Toujours entraîné, tu approches du gouffre affreux : déjà tout commence à s’effacer, les jardins moins fleuris, les fleurs moins brillantes, leurs couleurs moins vives, les prairies moins riantes, les eaux moins claires : tout se ternit, tout s’efface. […] On commence à sentir l’approche du gouffre fatal ; mais il faut aller sur le bord. […] Dans les âges suivants, on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qui domine ralentit du moins la fureur des autres : au lieu que cette verte jeunesse, n’ayant encore rien de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante pardessus les autres, elle3 est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions, avec une incroyable violence.

59. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

J’adore le Seigneur ; on m’explique sa loi ; Dans son livre divin, on m’apprend à la lire Et déjà de ma main je commence à l’écrire. […] Son courage commence à nous effrayer. […] Il commence à perdre patience : la colère froide se trahit. […] Ironie sèche : il devine une autre raison, et commence son interrogatoire.

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