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97. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

À d’autres temps, la théorie commode de l’art pour l’art ; tout dans notre époque, le mal comme le bien, tout nous avertit que l’éducation morale est la grande affaire de l’humanité, le salut ou la perte de l’avenir. […] L’important est de donner à chaque mot la valeur qui lui convient ; c’est dans ce choix que consiste tout l’art de prononcer. […] C’était presque toujours sur l’art des anciens qu’il avait coutume de s’entretenir. […] Il m’est bien doux d’être loué sur cet art par vous qui l’avez si bien entendu. […] Il n’est pas un seul art que ton plan ne renverse.

98. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Préface de la première édition. » pp. -

J’ai commencé par les Principes de l’Art d’écrire ; principes que je fais consister dans la correction, dans les agréments, dans la chaleur et la véhémence du style. […] À ces trois points, qui font la division de la première Partie, j’ai cru devoir ajouter des Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres, et sur le cérémonial qu’on y observe. En entrant dans le vaste champ des productions littéraires, j’ai présenté un tableau raccourci des quatre siècles, appelés par excellence les siècles des Arts.

99. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

L’art du dix-septième siècle nourrit toujours l’esprit comme il élève toujours l’âme. […] Elles tiennent à l’art dramatique et à la pastorale. […] Mais ce triomphe de l’art satisfait-il complètement la morale ? […] La France excelle aux arts, ils y fleurissent tous ; Notre prince avec art nous conduit aux alarmes ; Et sans art nous louerions le succès de ses armes ! […] Préférant à tout l’intérêt de l’art, il ne fit jamais, quoi qu’il pût lui en coûter, la moindre transaction avec ses principes sacrés.

100. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

L’art de faire et de prononcer des discours avait donné, chez les anciens, naissance à une science très développée qu’ils avaient nommée rhétorique, et qu’ils définissaient l’art de bien dire ou de parler de manière à persuader. […] Cette dernière partie n’est autre chose que l’art d’exprimer le mieux possible ce que l’on a trouvé ou disposé par les deux premières. […] Cicéron vous offre, dans son Discours pour Ligarius, un admirable modèle de l’art d’exciter les passions. […] Reprenons maintenant ces diverses parties, et voyons ce que l’art prescrit à l’orateur par rapport à chacune d’elles. […] Mais, d’un autre côté, ces sortes de discours devant être lus dans le silence du cabinet, exigent plus d’art et de soin que les discours prononcés de vive voix.

101. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

La logique, dit Batteux, est l’art de bien penser ; la grammaire est l’art de bien parler ; la rhétorique est l’art de bien dire. […] Rien de plus important que cette partie de l’art oratoire. […] L’art des transitions est un des plus difficiles pour l’orateur comme pour l’écrivain. […] C’est toujours par là que doivent débuter ceux qui sont novices dans l’art de la parole. […] C’était, au dire de Bossuet, le grand art du prince de Condé.

102. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Ayons le cœur et l’esprit hospitaliers. » Je lis dans La Bruyère : « Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné et renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite ; qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal ; un musicien, par exemple, qui, après m’avoir comme enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, on n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée, à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre ?  […] Je divise en trois points le plus simple des cas ; J’ai, vingt ans, sans l’entendre, expliqué Saint-Thomas4. » Ainsi ces charlatans, de leur art idolâtres, Attroupent un vain peuple au pied de leurs théâtres. L’honnête homme est plus juste ; il approuve en autrui Les arts et les talents qu’il ne sent point en lui. […] La sérénité Qu’il est grand, qu’il est doux de se dire à soi-même : Je n’ai point d’ennemis, j’ai des rivaux que j’aime, Je prends part à leur gloire, à leurs maux, à leurs biens ; Les arts nous ont unis ; leurs beaux jours sont les miens. […] De la société les douceurs désirées Dans vingt États puissants sont encore ignorées : On les goûte à Paris ; c’est le premier des arts ; Peuple heureux !

103. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

La Grèce, cette mère féconde des lettres et des arts, n’a pas eu deux Homère, deux Platon, deux Phidias, quoiqu’elle ait produit plus d’une génération de poëtes, de philosophes et d’artistes, et qu’aucune nation n’ait gardé aussi longtemps qu’elle l’empire de l’esprit et du goût. […] Trop de causes doivent concourir pour faire éclore ces âges d’or : une cour comme celle d’Auguste ou de Louis XIV, une démocratie comme celle d’Athènes, plus aristocrate par la finesse de ses organes et la délicatesse de son goût que l’aristocratie elle-même ; une certaine fermentation dont le principe nous échappe et qui fait germer à la fois une moisson d’esprits du premier ordre dans tous les genres1 ; du loisir pour attendre l’inspiration et ne travailler que sous son influence ; un amour de l’art pur généralement répandu ; un désir de gloire, d’avenir, d’immortalité, que les besoins du présent n’étouffent pas sous la nécessité de percer, de se faire connaître et de vivre. Et puis les grands sujets ne sont pas innombrables, les types s’épuisent ; l’art même, qui les saisit et qui les fixe sous la forme la plus parfaite, les retranche du fonds commun ; ils n’appartiennent plus qu’à l’artiste dont le ciseau, la plume ou le pinceau les a réalisés2. […] Que la littérature classique reste donc comme l’exemplaire éternel du beau dans l’art ! […] Le succès d’une pièce nouvelle a promptement besoin d’être rajeuni par un succès nouveau, la multitude a soif d’émotions et cherche avidement dans tout ce qui est neuf une sensation qu’elle n’ait pas encore éprouvée ; par la force même des choses, l’art s’est transformé en une industrie, la première et la plus noble de toutes par son objet1.

104. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Mais l’art même de ce beau style ne s’éloignait-il pas du caractère de notre langue ? […] Les autres arts, les autres professions, peuvent être négligées jusqu’à un certain point, sans que l’État en reçoive un si notable préjudice. […] Le commerce, les arts, sont en honneur. […] La pensée rapide caractérise d’un trait ; or, plus l’expression des arts est vague, plus l’imagination est à l’aise. […] Génie simple et puissant, il assemble des choses qu’on croyait être incompatibles, la véhémence, l’enthousiasme, la naïveté, avec les profondeurs les plus cachées de l’art ; mais d’un art qui, bien loin de gêner la nature, n’est lui-même qu’une nature plus parfaite et ; l’original des préceptes.

105. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Introduction. » p. 4

. — La Grammaire est l’art de parler et d’écrire1 correctement. […] L’art d’écrire, c’est-à-dire l’art d’exprimer ses idées par l’écriture.

106. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Mais son talent coquet et compassé vise trop aux applaudissements : il fait montre de son art, et l’on retrouve dans tous ses discours l’abbé disert qui avait enseigné la rhétorique. […] Pour son style et pour ses ouvrages, il y a de la netteté, de la douceur, de l’élégance, la nature y approche de l’art, et l’art y ressemble à la nature. […] Mais on décrit sans art une mort qu’on pleure sans feinte. […] Cette période est un modèle de l’art qui consiste à caresser l’oreille et à charmer l’esprit par un choix de mots harmonieux.

107. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

La raison suffirait pour nous apprendre que ceux qui cherchent à s’initier à l’art d’écrire, doivent s’attacher dans leurs lectures aux meilleurs ouvrages des écrivains les plus illustres. […] Un célèbre docteur avait dit : Timeo hominem unius libri  ; et M. de Bonald assure que de deux hommes également favorisés de la nature, celui-là réussira mieux dans l’art d’écrire et possédera surtout la manière la plus originale, qui aura lu le plus souvent et avec le plus de fruit un petit nombre d’excellents ouvrages et moins d’ouvrages médiocres. […] L’imitation des maîtres qui excellent ou qui ont excellé en chaque temps, consiste dans l’art de transporter dans ses propres écrits leurs pensées, leurs sentiments, leurs images, leur plan, mais avec une certaine liberté, c’est-à-dire en les déguisant avec esprit ou en les embellissant. […] On doit, ajoute-t-il, s’attacher fortement à imiter toutes les perfections que l’on découvre en eux ; car il est indubitable que l’art consiste en grande partie dans l’imitation : Neque enim dubitari potest, quin artis pars magna contineatur imitatione. […] La traduction est un des meilleurs moyens de rendre fructueuse l’étude des modèles, et un des exercices les plus utiles pour se former à l’art d’écrire.

108. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Analyse grammaticale » p. 61

Art. m. sing., se rapportant à mortel. […] Art. m. sing., se rapportant à vice. […] Art. m. sing., se rapportant à malheur.

109. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Art poétique, ch.  […] Art poétique, ch.  […] Art poétique, ch.  […] Il ne faut pas croire cependant que ces deux styles ne puissent pas s’allier ; au contraire, on doit s’exercer à les mélanger avec art et discernement. […] Art poétique, ch. 

110. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

À d’autres temps, la théorie commode de l’art pour l’art ; tout dans notre époque, le mal comme le bien, tout nous avertit que l’éducation morale est la grande affaire de l’humanité, le salut ou la perte de l’avenir. […] L’important est de donner à chaque mot la valeur qui lui convient ; c’est dans ce choix que consiste tout l’art de prononcer. […] Les arts ne sommeillent pas : ils cherchent, et ils ouvrent des voies nouvelles ; il y a moins d’écoles et il y a plus de maîtres. […] Les gerbes capricieuses jaillissaient avec toute l’élégance de ces eaux que l’art fait jouer dans les jardins des rois. […] Ton art !

111. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Mais son talent coquet et compassé vise trop aux applaudissements : il fait montre de son art, et l’on retrouve dans tous ses discours l’abbé disert qui avait enseigné la rhétorique. […] Mais on décrit sans art une mort qu’on pleure sans feinte. […] Fléchier jugeait ainsi son propre style : « Pour son style et pour ses ouvrages, il y a de la netteté, de la douceur, de l’élégance, la nature y approche de l’art, et l’art y ressemble à la nature.

112. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre V. Genre didactique et descriptif en vers. »

Il peut embrasser tous les sujets sérieux, tels que les sciences, les arts, la morale, la religion. […] Le poème didactique est une sorte de traité régulier sur un sujet sérieux et utile ; il s’attache à poser les principes d’un art ou d’une science, à prouver une vérité philosophique ou morale ; mais il revêt son langage de tous les charmes de la versification. […] Pour rompre la monotonie du poème didactique et reposer le lecteur en l’amusant, on y introduit des descriptions et des épisodes ; l’art consiste à les amener naturellement, et à les bien encadrer dans le sujet.

113. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IX. Parallèle des Oraisons funèbres de Condé, par Bossuet et de Turenne, par Fléchier et Mascaron. »

Et quand de pareils sujets ont été traités par les maîtres de l’art, leurs ouvrages sont ou des monuments à admirer, ou des leçons importantes à étudier, pour les mettre un jour en pratique. […] Un exorde, en général, est un morceau d’apparat, un morceau étudié ; et tout ce qui suppose et exige de l’art, de l’étude et du travail, répugne à la marche libre et indépendante du génie, qui s’élève ou tombe, selon que son sujet monte ou descend. […] Il y a autant d’art que dans Fléchier ; mais il le déguise moins, par cela seul qu’il met trop d’appareil et de prétention à le cacher. […] Mais puisqu’il est impossible de passer sur des choses que tant de sang répandu a trop vivement marquées, montrons-les du moins avec l’artifice de ce peintre, qui, pour cacher la difformité d’un visage, inventa l’art du profil.

114. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

. — C’est l’art de développer un argument, c’est-à-dire de déduire d’une idée générale toutes les idées particulières qui y sont renfermées. […] Rousseau nous en donne un exemple brillant dans son discours sur l’influence des lettres et des arts : — « Aujourd’hui que des recherches plus subtiles et un goût plus fin ont réduit l’art de plaire en principes, il règne dans nos mœurs une vile et trompeuse uniformité, et tous les esprits semblent avoir été jetés dans un même moule. » — Voilà l’idée générale. […] Voyez dans Rousseau (Discours sur l’influence des lettres et des arts) le passage qui commence par ces mots : — Opposons à ce tableau celui des mœurs du petit nombre de peuples, etc.

115. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Ces œuvres où l’art individuel jouait un moindre rôle que la tradition furent une création collective et continue, plutôt orale qu’écrite, et à laquelle collaborait l’esprit des générations successives. […] Cette prédilection est justifiée par un écrivain de profession, Froissart (1333-1400), qui, s’emparant de l’histoire, nous enseigne l’art de plaire sans le secours de la mesure et du rhythme. […] Ce mot exprime bien l’idée d’un âge nouveau que les arts et les lettres, après dix siècles de ténèbres ou de clarté douteuse, réjouissent tout à coup de leur lumière désirée. […] Le schisme est alors partout, dans l’art comme dans les croyances, dans les esprits comme dans les cœurs. […] Politique peu loyal, il éblouira les imaginations par les dehors qui séduisent ; et ce luxe qui alimente les arts épuisera son peuple.

116. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Ceci est plutôt la manie d’interrompre que l’art d’annoter. […] Chacun d’eux ne donne qu’un point de vue de l’art ; mais ces points de vue divers sont supérieurs, et, en les comparant, vous avez l’art tout entier. […] L’expression étant le but suprême, l’art qui s’en rapproche le plus est le premier de tous les arts. […] Prenez la musique ; c’est l’art sans contredit le plus pénétrant, le plus intime. […] Sous ce rapport, la musique est un art sans rival : elle n’est pourtant pas le premier des arts.

117. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Boileau, Art poétique. […] C’est la plus parfaite ; mais elle ne doit pas être employée trop souvent parce qu’elle sent l’art et le travail. […] Parmi ces ressources, nous compterons les transitions, les épithètes, l’heureuse alliance des mots et l’art de les bien placer. […] Que demande l’art des transitions ? […] L’art des transitions, que Despréaux regardait comme le chef-d’œuvre de l’art d’écrire, est l’écueil des écrivains qui n’ont pas assez étudié et mûri leur sujet, ou qui manquent de la justesse et de la pénétration nécessaire pour saisir les rapports qui unissent les pensées.

118. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Principes généraux des Belles-Lettres. » pp. 1-5

Les anciens reconnaissaient Apollon pour être tout à la fois le dieu des arts et le dieu des sciences : les neuf muses qui composaient sa cour, étaient des sœurs inséparables, formant un seul chœur, quoique chacune d’elles présidât à un art ou à une science particulière. […] Dans la première, je traiterai de l’Art de bien écrire, et dans la seconde, des productions littéraires.

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