Aussi, l’observation des unités a-t-elle été l’objet d’une lutte très vive entre l’école classique, imitatrice des anciens, et l’école romantique moderne. […] Il est certain que si l’intérêt est vif, si l’action conserve son unité et est bien conduite, le spectateur ne pense pas à reprocher à l’auteur de le promener dans le temps et dans l’espace. […] Il frappait le spectateur d’une terreur et d’une pitié profondes ; il lui laissait une vive impression de la puissance des dieux. […] Cette force, c’est l’expression risible du ridicule, qui ne s’atteint que par une observation profonde, par un jugement fin et une imagination vive. […] Il faut, dans le dialogue, de la vérité, de l’aisance, des réparties vives et bien suivies, exemptes de babil et de prétention.
Mais il faut que la nature nous ait donné une sensibilité exquise jointe à une vive imagination. […] » Voilà une pensée vive. […] »Voilà une pensée vive. […] La joie y revêt des teintes plus vives et l’accent s’y montre enthousiaste. […] Ceux qui sont pourvus d’une imagination vive, se laissent d’ordinaire entraîner à l’hyperbole.
C’est la nature qui nous l’accorde en nous douant d’une sensibilité vive et profonde. […] Là l’image peut être tracée à loisir ou à tête reposée, ici elle doit être vive et rapide. […] Ce n’est que de vive voix que l’on peut donner des instructions à cet égard. […] Son pinceau vif et brillant peint mieux à l’imagination et au cœur que celui d’aucun historien. […] Lucain, toutefois, avait reçu de la nature un génie vif et original.
Beaucoup d’esprit naturel et facile l’y seconda, et beaucoup de qualités aimables lui attachèrent les cœurs, tandis que sa situation personnelle avec son époux, avec le roi, avec Madame de Maintenon, lui attira les hommages de l’ambition1 Douce, timide, mais adroite, bonne jusqu’à craindre de faire la moindre peine à personne, légère et vive, elle était pourtant capable de vues et de suite2. […] Sa gaieté jeune, vive, active, animait tout, et sa légèreté de nymphe2 la portait partout comme un tourbillon qui remplit plusieurs lieux à la fois, et qui y donne le mouvement et la vie. […] Amusée à, tour rare et vif.
L’hirondelle Quand la vive hirondelle est enfin réveillée, Elle sort de l’étang, encor toute mouillée, Et, se montrant au jour avec un cri joyeux, Au charme d’un beau ciel, craintive, ouvre les yeux ; Puis, sur le pâle saule, avec lenteur voltige3, Interroge avec soin le bouton et la tige, Et, sûre du printemps, alors, et de l’amour, Par des cris triomphants célèbre leur retour. […] Vif et hardi. […] Leur battement d’ailes est si vif que l’œil ne le perçoit pas ; l’oiseau-mouche semble immobile, tout à fait sans action. […] Voyez ce drapeau tricolore Qu’élève en périssant leur courage indompté ; Sous le flot qui les couvre entendez-vous encore Ce cri : « Vive la liberté !
Il avait l’esprit sûr et judicieux dans sa sphère, mais sans finesse et sans profondeur ; le goût des détails, une assez longue expérience des choses du monde, la mémoire prompte, fidèle, et un coup d’œil assez vif, mais au delà duquel il ne voyait plus. […] Mais il rachetait ces défauts par les qualités qui donnent le succès ; il était enjoué, plaisant, laborieux, d’une conversation légère et agréable, d’une repartie vive, quoiqu’il parlât sans feu et sans énergie ; enfin, à cette sagesse spécieuse qui plaît aux esprits modérés, il joignait les agréments variés qui usurpent si souvent la place des talents solides, et leur enlèvent la faveur du monde et les récompenses des princes1. […] « Grandissant au milieu d’une ambition stérile, enlevé au seuil de la maturité, et déposant dans chaque page qu’il écrit sa protestation contre la fortune, il inspire la compassion la plus vive. […] Vive Dieu !
J’ai en moi, j’ai devant l’œil de mon esprit l’image vive et nette de ma pensée ; je la vois pleine de clarté et de lumière, et pourtant je ne puis pas vous la montrer telle que je la vois ; elle s’obscurcit avant de vous arriver ; il y a, entre vous et moi, je ne sais quel brouillard qui l’efface à moitié. […] Mon idée brillait devant moi comme un éclair et pénétrait mon intelligence d’une vive clarté ; mais mon expression était lente et tardive. […] tandis que ma parole se déroulait péniblement, déjà l’idée rapide et vive était rentrée dans la profondeur de l’intelligence ; et pourtant c’était à l’aide des traces lumineuses qu’elle avait laissées sur son passage, que je pouvais retrouver quelques signes et exprimer quelques pensées. » Ainsi donc, tous, qui que nous soyons, faibles ou forts, tous nous sentons, à chaque instant, une contrariété qui fait du même coup notre grandeur et notre misère, qui nous abat et qui nous élève, soit que, dans nos actions, nous poursuivions l’idée d’un bonheur et d’une vertu que nous ne pouvons pas atteindre, soit que, seulement dans nos paroles, nous cherchions à représenter une vérité que nous ne pouvons pas non plus exprimer tout entière. […] Sa parole ne se gonfle pas ; elle est simple, naturelle et vive comme sa pensée même.
Aimable abandon, caprice de l’esprit, sensibilité touchante, grâce piquante et vive, négligence heureuse, gaîté communicative, elle a tous les secrets de plaire et de charmer. […] C’est toujours la même imagination vive, le même abandon, le même mouvement dans le style ; mais comme l’effet en est différent ? […] Je vous le dis sans compliment, la manière dont vous venez de m’obliger m’engage pour toute la vie à la plus vive reconnaissance dont je puisse être capable. […] À la vue de cette clarté si vive et si pure, il sentit tout son corps frissonner, et, s’élançant vers la fenêtre par un mouvement involontaire, il s’écria avec l’accent de l’enthousiasme : Oh ! […] La chute de la strophe est vive comme le vol de l’oiseau : Philomèle chante et s’élance.
— Ce portrait est du genre littéraire, il est charmant et dessiné avec une fidélité scrupuleuse, un goût sûr et des couleurs vives et bien nuancées. […] Cette heureuse infraction aux lois du dialogue permet au poète de rendre plus vives et plus frappantes les apostrophes de l’interlocuteur qui parle seul. […] La coupe des réponses, les exclamations, les interrogations répétées rendent le dialogue pressant, vif, incisif et mordant. […] Soyez riche, — Peignez avec des couleurs vives et tellement vraies qu’on ne puisse méconnaître l’objet décrit. […] Phrases coupées, expressions vives et courtes, verbes au temps présent, images entassées, tout dans le style se presse, court comme un torrent, et c’est à peine si l’imagination peut suivre ce mouvement, bondissant comme un léopard (comparaison courte et vive, telle qu’il la fallait en cet endroit).
La Prosopopée, une des plus vives, des plus magnifiques et des plus brillantes figures de l’éloquence et de la poésie, fait parler tous les êtres, soit animés, soit insensibles, soit réels, soit imaginaires ; les morts mêmes. […] L’Exclamation est assez semblable à l’apostrophe : elle éclate par des interjections, pour exprimer un vif sentiment de l’âme. […] On se sert encore très avantageusement de cette figure, pour exprimer toutes les passions vives. […] Le sublime des images consiste à représenter un grand objet avec les couleurs les plus vives, les plus fortes et les plus vraies. […] Mais la description du combat des Dieux est une des plus vives et des plus magnifiques qui se trouvent dans ce Poète.
Et sous l’influence de cette première impression, nous le suivons avec un plus vif intérêt, nous l’admirons davantage, lorsque, élevant le ton à mesure qu’il avance, il finit par prodiguer les miracles. […] Le ministre de Dieu, paraissant dans la chaire de vérité pour distribuer la manne céleste à des fidèles altérés de sa parole, comme le cerf des eaux vives, n’a pas besoin de réclamer une faveur dont il est assuré d’avance, car c’est à des frères qu’il s’adresse, ni de se concilier les esprits par la modeste simplicité du langage, car c’est un plus puissant que lui qui commande l’attention. […] Ainsi, dans les causes insignifiantes, dans les sujets connus et appréciés de tous, dans les vives sympathies de l’orateur et de l’auditoire, point d’exorde proprement dit. […] Chaque fois que s’épargnant ces préparations, ces confidences sans intérêt, l’on peut tout d’abord entrer dans le vif de l’action, il est bien de le faire, quitte à plaquer çà et là des fragments d’exposition, à l’heure où ils deviendront nécessaires, et dans un moment où le lecteur portera déjà un intérêt assez vif au sujet qui sa déroule pour désirer tous les éclaircissements possibles. » 45.
Mais le prêtre n’est pas un homme ordinaire, ni un orateur parlant en son propre nom ; du haut de la chaire, une auréole mystérieuse enveloppe sa tête ; il est placé entre le ciel et la terre ; il s’adresse au sentiment le plus vif et le plus profond de la conscience, au sentiment religieux ; il n’agite pas un intérêt d’un moment, mais un intérêt éternel. […] La parole de Dieu est un glaive qui tranche au vif toutes les questions ; elle commande aux passions avec autorité ; elle impose à la raison, convaincue d’aveuglement et de faiblesse, des vérités surnaturelles enveloppées d’un nuage de mystère. […] S’il s’agit de quelque question importante, d’une circonstance qui intéresse vivement le bien public ou le salut de la patrie, elle pourra s’élever, s’animer, devenir vive, impétueuse, passionnée ; l’argumentation prendra plus de nerf, plus de puissance, et, soutenue par l’émotion de l’orateur, elle entraînera la conviction de l’auditoire. […] Ce genre a surtout pour but de plaire ; il n’offre pas l’intérêt vif et puissant de l’éloquence de la chaire, de la tribune et du barreau.
L’affection vive et tendre pour le prince y règne et le remplit d’un bout à l’autre. […] La poésie, c’est-à-dire la vive peinture des choses, est comme l’âme de l’éloquence. […] « Réservez pour la péroraison, dit Quintilien (VI, 1), les plus vives émotions du sentiment. […] Les hardiesses qui, sans ôter à la phrase sa clarté, la rendent plus vive, sont permises à l’orateur comme au poète. […] Toute métaphore renferme donc une comparaison ; mais elle en rend l’expression plus rapide et plus vive.
Le beau est, après le sublime, ce qui procure à l’imagination les plaisirs les plus vifs. […] Un objet qui n’a d’autre mérite que celui d’être nouveau ou peu commun, excite, par cela seul, une sensation aussi vive qu’agréable : de là, cette passion de la curiosité, qui est si naturelle à tous les hommes. […] L’émotion que produit la nouveauté est plus vive, plus piquante que celle que produit le beau, mais elle dure beaucoup moins ; car si l’objet n’a rien en lui-même qui puisse captiver notre attention, le charme que lui prête la nouveauté s’évanouit dans un moment.
Les points de vue littéraires Quand vous voulez faire en Suisse l’ascension du Rhigi2 ou de toute autre montagne, un guide vous conduit au meilleur endroit, un peu avant l’aurore, s’y place à côté de vous ; et l’on voit tout à coup le soleil se lever à l’horizon, et sa vive lumière développer elle-même par degrés l’immense paysage, dont le guide alors vous indique les hauts sommets et vous dénombre tous les noms. […] Bayle, auteur du Dictionnaire historique et critique, était un vif esprit. […] Garat, homme politique, assez médiocre, mais esprit alerte et vif, qui joua des rôles divers sous la République, le Directoire et l’Empire.
Vive a le sens de vivante. […] Nous adoptons de préférence l’autre leçon ; car on y sent l’ironie envieuse d’un orgueil blessé au vif. […] Que son fils vive, pour continuer l’honneur de sa race, pour servir son roi et son pays, il n’aura plus de regret. […] Il ajourne le dogme, les mystères, dans la crainte d’éblouir la raison de Pauline par une trop vive lumière. […] Tu veux Ici, elle devient injuste, extrême, comme l’est toute passion ; chaque mot blesse et porte coup sur le vif, dans ces plaintes de la tendresse méconnue.
Quant à celles qui paraissent dans les jours sereins, il en est de si vives et de si éclatantes, qu’on n’en verra jamais de pareilles dans aucun palais, dût-on y réunir toutes les pierreries du Mogol. […] Tout à coup, au jour vif et brillant de la zone torride, succède une nuit universelle et profonde ; à la parure d’un printemps éternel, la nudité des plus tristes hivers. […] C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs. […] On pourra comparer à cette description une lettre où Jacquemont peint à sa manière vive et franche un ouragan à l’île Bourbon.
Ne serait-il pas étrange qu’il fût permis aux ennemis de la vérité d’attirer les hommes dans l’erreur par des discours vifs et pathétiques, et que le même avantage fût interdit à ceux qui la défendent ? […] Aussi véhément que l’orage, aussi pénétrant que la foudre, aussi rapide que le torrent, il emporte, il renverse tout par les flots de sa vive éloquence. […] Son éloquence vive, ornée et pathétique, frappe l’esprit, pénètre et captive l’âme. […] Si l’on exige que l’imagination de l’orateur soit vive, brillante et fleurie, on exige aussi qu’elle soit sage, bien réglée et toujours dirigée par le bon goût. […] Mais, d’un autre côté, ces sortes de discours devant être lus dans le silence du cabinet, exigent plus d’art et de soin que les discours prononcés de vive voix.
La narration historique veut être vive et rapide ; elle doit marcher et ne jamais languir. […] On aime à y trouver un ton de liberté vif et animé, des portraits pittoresques, des anecdotes piquantes, des détails intimes de mœurs ; l’auteur peut s’y mettre en scène, et cette communication familière avec le lecteur donne un charme de plus au récit ; mais les mémoires ne doivent pas dégénérer en bavardage inutile. […] C’est par la littérature que se traduit le génie d’une nation, c’est là qu’il faut puiser pour le saisir dans ses manifestations les plus vives et les plus complètes.
Plongé, en quelque façon, dans l’extase, mais emporté tout à coup par une imagination vive et ardente, il se représenta sous une forme visible les attributs du souverain créateur : il prêta un corps et une âme aux différents êtres sortis de ses mains, et les traça de même dans un langage plus agréable, plus riche, et, bien plus élevé que le langage ordinaire. […] Quelques comparaisons familières vont répandre une vive lumière sur ces définitions. […] Si le versificateur décrit un objet avec cet art, ce coloris qui nous fait prendre l’image de l’objet pour l’objet même ; si, par exemple, en nous traçant les agréments de la campagne, il nous en fait une description si vive et si animée, que nous croyions être transportés au milieu des champs, voir de nos propres yeux les beautés que la nature y étale, et partager même, avec ceux qui les habitent, les plaisirs purs qu’ils y goûtent, ce versificateur sera vraiment poète.
Ses passions étaient plus vives et plus mobiles que ses convictions profondes et arrêtées. […] Nulle part notre langue n’a plus de prestesse et d’agilité ; nulle part on ne trouve mieux ce vif et clair langage que le vieux Caton attribuait à la nation gauloise au même degré que le génie de la guerre. » Quant au passage que nous avons choisi, il suffira de rappeler que Montesquieu, qui jugeait Voltaire avec beaucoup de sévérité, trouvait cependant admirable le récit de la retraite de Schullembourg : c’est, disait-il, « l’un des morceaux les plus vifs qui aient jamais été écrits ».