. — Abattus par des disgrâces aussi funestes qu’imprévues, vous n’avez plus la force de maintenir vos résolutions ; mais les citoyens d’une puissante république, des hommes élevés dans des sentiments dignes de leur patrie, devraient-ils succomber aussi facilement à l’infortune, et ternir, par tant de lâcheté, l’éclat de leur conduite passée ? […] Après vous avoir acquis, à peu de frais et presque sans danger, l’amitié des villes les plus puissantes du Péloponèse, j’ai forcé les Lacédémoniens de risquer, à Mantinée, toute leur fortune dans une seule bataille, dont ils sont encore affaiblis, quoique la victoire se soit déclarée pour eux. […] Vous ne devez donc partir qu’avec un puissant armement, bien convaincus que vous allez porter la guerre loin de vos foyers, et dans un pays où votre tactique ordinaire se trouvera insuffisante. […] D’assujétir une ville puissante, dans une contrée où tout nous est étranger, ou déclaré contre nous. […] « Si les Dieux avaient mesuré ta stature à ton ambition, le monde ne te contiendrait pas ; d’une main tu toucherais l’orient, de l’autre l’occident ; et tu voudrais savoir encore où vont s’ensevelir les feux du Dieu puissant qui nous éclaire ».
Un effort de douleur rompant enfin ce long et morne silence, d’une voix entrecoupée de sanglots que formaient dans leurs cœurs la tristesse, la pitié, la crainte, ils s’écrièrent : « Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ! » À ces cris Jérusalem redoubla ses pleurs ; les voûtes du temple s’ébranlèrent ; le Jourdain se troubla, et tous ses rivages retentirent du son de ces lugubres paroles : « Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ! […] Tout le peuple le pleura amèrement ; et, après avoir pleuré durant plusieurs jours, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ! […] Les consolations humaines ne viennent ici qu’en dernier lieu ; elles seraient puissantes et efficaces si ces douleurs se consolaient.
Esprit audacieux et puissant, il a fait ce que les plus grands génies n’eurent pas toujours le courage de faire. […] jamais, sans doute, il n’exista de nation plus aisée à tromper ni plus difficile à détromper, ni plus puissante pour tromper les autres. […] Puisse cette force mystérieuse, mal expliquée jusqu’ici, et non moins puissante pour le bien que pour le mal, devenir bientôt l’organe d’un prosélytisme salutaire, capable de consoler l’humanité de tous les maux que vous lui avez faits2 ! […] Les puissants écrivains, les nobles poëtes, les maîtres éminents qui sont parmi vous, regardent avec douceur et avec joie de belles renommées surgir de toutes parts dans le champ éternel de la pensée.
Ses regards, ses gestes, tout en lui est persuasif, et la nature se montre alors bien plus puissante que l’art. […] L’éloquence a été moins honorée et n’a jamais produit des effets aussi puissants. […] C’est un puissant levier pour les plus hauts desseins. […] Ces précautions donneront à leurs discours un air de fierté et de vigueur qui est un puissant instrument de persuasion. […] Le plus puissant moteur de toute passion est d’abord la sensation : ainsi le sentiment de l’injure, ou la présence de l’offenseur, fait bouillonner la colère.
Ainsi encore l’orgueil national est commun à toutes les races, mais bien plus puissant chez les races barbares, parce qu’il n’est combattu par aucun sentiment contraire. […] Au camp, il trouve des chefs plus riches, plus puissants, plus braves même que lui ; plusieurs l’égalent en éloquence et en politique. […] Achille est beau, brave, éloquent, puissant, fils d’une déesse, mais son orgueil intraitable ne peut se plier à l’obéissance. […] Ulysse, alors devenu citoyen, s’appellera Démosthène ; il ne frappera plus les Grecs avec son sceptre, mais avec l’arme bien autrement puissante d’une parole inspirée par l’amour du droit et de la liberté. […] Ce puissant politique fut en partie la cause du mal.
Quand la force combat la force, la plus puissante détruit la moindre ; quand on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge ; mais la violence et la vérité ne peuvent rien l’une sur l’autre. Qu’on ne prétende pas de là néanmoins1 que les choses2 soient égales : car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu3. […] Si vous voulez qu’il puisse trouver la vérité, chassez cet animal qui tient sa raison en échec, et trouble cette puissante intelligence qui gouverne les villes et les royaumes.
Si la doctrine des lieux internes est une chimère, il faut avouer qu’elle a un puissant attrait pour l’intelligence, et qu’on ne doit pas s’étonner si, depuis Aristote jusqu’à Raymond Lulle13, une foule d’esprits ingénieux se sont occupés des catégories. […] L’analyse étant un des principaux moyens de nous instruire réellement nous-mêmes, il doit ètre aussi l’un des plus puissants pour communiquer aux autres nos idées. […] La seconde méthode est celle qui plaisait tant à Socrate ; c’est un plus puissant moyen d’obtenir l’assentiment, mais souvent elle peut traîner en longueur et fatiguer la patience du lecteur, surtout du lecteur français toujours avide de toucher le but. […] Ces opinions sout en quelque sorte des témoignages publies d’autant plus puissants, qu’ils n’ont été dictés ni par la haine, ni par la faveur, mais qu’ils ont pour fondement la vertu et la vérité.
La lecture des modèles n’est-elle pas un moyen puissant de former le style ? De tout temps la lecture des modèles littéraires, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus parfait dans les ouvrages d’esprit, a paru un moyen puissant pour développer le talent et former le style. […] La voie des préceptes est longue, dit Sénèque, celle des exemples est brève et puissante : Longum iter per præcepta, breve et efficax per exempla.
Chrétiens, que la mémoire d’une grande reine, fille, femme, mère de rois si puissants, et souveraine de trois royaumes, appelle de tous côtés à cette triste cérémonie, ce discours vous fera paraître un de ces exemples redoutables qui étalent aux yeux du monde sa vanité tout entière. […] La princesse leur échappait parmi des embrassements si tendres, et la mort plus puissante nous l’enlevait entre ces royales mains. […] Il la lit et relit avec celle qui a suivi, si puissante pour imprimer dans son esprit les instructions de la première. […] Un puriste aurait été scandalisé par le mot lâcher, dont l’effet est si puissant. […] « Ainsi Dieu est puissant ; il change et renouvelle à son gré la figure du monde ; et, à la voix de Bossuet, l’antiquité semble se réveiller du tombeau pour l’entendre révéler ce Dieu inconnu, qui présidait à ses destinées, et qui est le seul qu’elle n’ait point adoré. »(M.
Ni les troubles, Zénobie 1, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice : l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient le bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues2 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer, à ceux qui voyagent vers l’Arabie3, de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez de le porter, avant de l’habiter vous et les princes vos enfants. […] Quel moyen, je ne dis pas d’être supérieur, mais de suffire seul à tant et de si puissants ennemis ? […] Réduisez-le, si vous pouvez, à dire simplement : Le roi a beaucoup d’ennemis ; ils sont puissants, ils sont unis, ils sont aigris.
Dès le premier jour, il aimait dans la guerre, bien plus que le plaisir du combat, ce grand emploi de l’intelligence et de la volonté armées de la force pour un beau dessein, ce mélange puissant d’action humaine et de fortune, qui saisit et transporte les âmes les plus hautes comme les plus simples. […] Capable de s’élever au niveau des plus grandes destinées, il eût pu s’ignorer lui-même sans en souffrir, et trouver dans la culture de ses terres la satisfaction de ces facultés puissantes qui devaient suffire au commandement des armées et à la fondation d’un gouvernement. […] Fier et passionné, il s’égara sans jamais s’abaisser ; infidèle à la cause de son pays, il se dévoua sans réserve, quel que fût le péril, à la cause de son maître ; ambitieux, capricieux, déréglé, il savait pourtant aimer, estimer, résister et servir le roi contre la cour, et tout en poussant avec ardeur sa fortune, braver de puissantes défaveurs.
Esprit étrange et puissant, M. de Lamennais nous laisse indécis entre l’admiration et la pitié. […] Lamennais veut dire qu’il va prendre le mot d’ordre près des puissants.
Si Charlemagne fut assez puissant pour communiquer une apparence d’unité factice à tant de nations hostiles et rapprochées artificiellement, ce faisceau ne tarda pas à se rompre dans les mains débiles de ses successeurs, et la conséquence de cette dissolution politique fut la confusion des langues ; ou plutôt, chaque province eut la sienne, aussi indépendante des autres que les seigneurs féodaux l’étaient eux-mêmes, en face d’une royauté trop faible encore pour attenter à leurs droits. […] Mais vienne la crise féconde des croisades, et alors, la ferveur religieuse s’alliant à la bravoure chevaleresque, l’héroïsme chrétien deviendra l’inspiration des puissantes ébauches qu’on appelle Chansons de gestes, et parmi lesquelles l’épopée de Ronceveaux brille en pleine lumière. […] Si Rutebeuf a de nobles accents lorsqu’il songe aux revers des armes chrétiennes, et au Saint-Sépulcre resté aux mains des infidèles, les amers sarcasmes de sa verve hardie contre les puissants nous avertissent pourtant que le jour approche où le relâchement des mœurs, la rivalité des pouvoirs spirituel et temporel, l’ambition de l’Église ou des souverains, la misère publique, l’affranchissement des communes, et la décadence d’institutions impuissantes enhardiront les indépendants ou les téméraires. […] Sous son masque barbouillé de lie parlera pourtant le bon sens d’un indépendant qui feint la démence de peur d’irriter les puissants.
Nos pères, en consacrant cette expression, avaient compris et témoigné que de toutes les études qui peuvent occuper la jeunesse, de toutes les gymnastiques intellectuelles, celle-ci est la plus puissante pour développer en même temps et à un égal degré les trois facultés essentielles de l’esprit humain. […] Mais que l’on en soit bien convaincu, le secret de cette heureuse chance a été le plus souvent la méditation, instinctive peut-être, mais dominante et obstinée ; par elle l’imagination a été émue, le cœur échauffé, l’âme exaltée jusqu’à l’état de passion ; un travail infinie, mystérieux, puissant, a fécondé le sujet. […] Le coup de hache fait sans doute jaillir Minerve, grande, adulte, armée de toutes pièces ; mais avant ce coup décisif, c’est la méditation qui avait conçu, nourri, équipé, en quelque sorte, ce mythe puissant de la pensée dans la tête endolorie du Dieu.
Les passions, les volontés injustes, les désirs excessifs et ambitieux que les princes mêlent à l’autorité, loin de l’étendre, l’affaiblissent ; ils deviennent moins puissants dès qu’ils veulent l’être plus que les lois ; ils perdent en croyant gagner : tout ce qui rend l’autorité injuste et odieuse l’énerve et la diminue1. […] Quand la force combat la force, la plus puissante détruit la moindre ; quand on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge ; mais la violence et la vérité ne peuvent rien l’une sur l’autre. Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même. » Nous lisons dans un sermon de Bossuet sur la brièveté de la vie « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
Ces deux qualités se retrouvent jusque dans la contexture de la phrase ample et abondante, où circule un souffle puissant qui en anime, en ordonne, en soutient toutes les parties. […] Elles sont mortes les passions puissantes d’où étaient sorties des luttes qui agitèrent et fécondèrent l’âge précédent. […] Plus de ces périodes puissantes aux membres nombreux bien joints ensemble et formant un corps sain et robuste : des phrases courtes, sans nerfs et sans muscles, incapables de porter des pensées de quelque poids.
Les objets inanimés eux-mêmes peuvent être invoqués en témoignage et produire un effet puissant. […] C’est donc avec une circonspection toute particulière qu’il faut avoir recours à cette arme puissante mais dangereuse de la passion. […] C’est dans ces conditions que le naturel sera le premier charme et le plus puissant de tous. […] — Plus les arguments sont puissants par eux-mêmes, moins ils ont besoin du secours des images et des ornements du style. […] L’ironie est une arme puissante, mais très-dangereuse.
Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française. […] Lorsqu’en présence des trônes chancelants, au sein d’assemblées ébranlées par l’accent de tribuns puissants, ou menacées par la multitude, il me restait un instant pour la réflexion, je voyais moins tel ou tel individu passager, que les éternelles figures de tous les temps et de tous les lieux, qui à Athènes, à Rome, à Florence, avaient agi autrefois comme ceux que je voyais se mouvoir sous mes yeux.
Quand la force combat la force, la plus puissante détruit la moindre ; quand on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge : mais la violence et la vérité ne peuvent rien l’une sur l’autre. Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement1, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même2.
Le ministre de Dieu, paraissant dans la chaire de vérité pour distribuer la manne céleste à des fidèles altérés de sa parole, comme le cerf des eaux vives, n’a pas besoin de réclamer une faveur dont il est assuré d’avance, car c’est à des frères qu’il s’adresse, ni de se concilier les esprits par la modeste simplicité du langage, car c’est un plus puissant que lui qui commande l’attention. […] On dirait que son puissant génie se sent mal à l’aise dans ces liens ; il préfère conduire l’auditeur au but par l’enchaînement seul et la progression des idées et fondre tout son discours d’un même jet. […] » Qu’on me pardonne d’essayer la traduction : Il tourne vers Sigéc un regard menaçant, Et le bras étendu, de rage frémissant : « Dieux puissants, c’est ici que je plaide ma cause !
Il veille autour de lui, tel qu’un puissant génie : Tel qu’on feignait jadis, aux champs de la Phrygie, De la terre et des cieux les moteurs éternels Mêlés dans les combats sous l’habit des mortels ; Ou tel que du vrai Dieu les ministres terribles, Ces puissances des cieux, ces êtres impassibles, Environnés des vents, des foudres, des éclairs, D’un front inaltérable ébranlent l’univers1. […] Le maître de ces lieux, le puissant Orosmane, Sait connaître, seigneur, et chérir la vertu. […] Il y a de plus, dans ce tableau d’une nature paisible et heureuse, opposé aux scènes de douleur et de guerre qui suivent, un contraste d’un effet puissant sur l’imagination.