Au contraire, s’il est capable d’avoir toujours l’œil vers les cieux, même en louant les héros de la terre ; si, en célébrant ce qui passe, il porte toujours sa pensée et la nôtre vers ce qui ne passe point ; s’il ne perd jamais de vue ce mélange heureux, qui est à la fois le comble de l’art et de la force, alors ce sera en effet l’orateur de l’évangile, le juge des puissances, l’interprète des révélations divines ; ce sera en un mot Bossuet ». […] « Il faut donc penser qu’outre le rapport que nous avons, du côté du corps, avec la nature changeante et mortelle, nous avons d’un autre côté un rapport intime avec Dieu, parce que Dieu même a mis quelque chose en nous qui peut confesser la vérité de son être, en adorer la perfection, en admirer la plénitude ; quelque chose qui peut se soumettre à sa toute-puissance, s’abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse, se confier en sa bonté, craindre sa justice, espérer en son éternité. — Il faut, par la suite du même raisonnement, que ce qui porte en nous sa marque divine, ce qui est capable de s’unir à Dieu y soit aussi rappelé.
Ceux qui, comme, moi, sont à la tête d’une communauté doivent être les premiers à tous les exercices. » En disant cela, le moine me poussa dehors, ferma la porte, et, comme s’il eût volé, disparut à mes yeux1. […] Ces discours les menèrent jusque sur la porte d’un café5, où j’entrai avec eux.
Par elles notre esprit s’enrichit de connaissances, et notre goût nous porte à la recherche de ce qui est bon. […] L’application de la raison et du jugement porte à son tour le goût à son plus haut degré de perfection. […] La délicatesse du goût interne se reconnaît aux mêmes signes que la délicatesse du sens extérieur, qui porte le même nom. […] On reconnaît la délicatesse au jugement que l’on porte sur le véritable mérite d’un ouvrage. […] Les objets individuels qui nous environnent sont innombrables ; quelque part qu’un sauvage porte la vue, il aperçoit des forêts et des arbres.
A quelque distance de ce pont, on en voit un autre d’une seule arcade, qui porte aussi le canal, et sous lequel passe le torrent de Répudre ou Re.
Quand les portes de ces huit écluses sont ouvertes, la chûte des eaux y forme la plus belle cascade qu’on puisse imaginer.
messieurs, à propos d’une ridicule motion du Palais-Royal, d’une risible insurrection qui n’eut jamais d’importance que dans les imaginations faibles ou les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Catilina est aux portes, et l’on délibère ! […] et si vous n’osez pas le porter, vous qui ne manquez pourtant ni de fermeté ni d’une justice assez sévère, ne devez-vous pas désirer, mon généreux oncle, qu’il ne soit prononcé par personne, et qu’on m’ouvre la porte du salut ?
Et ces conditions, ces moyens, il les demande, il les impose : à ses soldats, s’il s’agit de discipline, d’exactitude et d’activité dans le service ; au gouverneur, si la question porte sur la solde des troupes, sur les approvisionnements, sur le choix des officiers. […] Elle porte en tous lieux son immortel flambeau, Plane au sommet des monts, plonge au fond des abîmes, Et souvent fonde un temple où manquait un tombeau.
Voilà un homme qui porte la patrie dans son cœur ; il ne cherche pas à plaire, maïs à être utile. […] Au contraire, il proteste que si le peuple lui-même ne reconnaît pas que cette loi le trompe par de flatteuses apparences et porte atteinte à sa liberté, le consul est prêt à changer de sentiment. […] — La narration est l’exposition du fait sur lequel porte le discours. […] Et la nuit lui survient par les portes du jour. […] Un lion ne porte pas la foudre.
Mademoiselle, comment se porte monsieur mon frère ! » Sa pensée n’osa aller plus loin. — « Madame, il se porte bien de sa blessure. — Il y a eu un combat ? […] Une perle si complète et si irréparable ne porte pas à chercher des consolations ailleurs que dans l’amertume des larmes et des gémissements. […] Assis auprès de cette porte que ses prières n’avaient pu faire tomber, il s’abîmait dans cette pensée avec une incroyable amertume, lorsque le soleil perçant les nuages qui, depuis le matin, attristaient l’atmosphère, un de ses rayons vint frapper la croisée que le petit incrédule contemplait avec tant de tristesse. […] Tu ne m’apparais point sous cet aspect funeste Que t’a prêté longtemps l’épouvante ou l’erreur ; Ton bras n’est point armé d’un glaive destructeur ; Ton front n’est point cruel, ton œil n’est point perfide ; Au secours des douleurs un Dieu clément te guide ; Tu n’anéantis pas, tu délivres ; ta main, Céleste messager, porte un flambeau divin ; Quand ton œil fatigué se ferme à la lumière, Tu viens d’un jour plus pur inonder ma paupière ; Et l’espoir, près de toi, rêvant sur un tombeau, Appuyé sur la foi, m’ouvre un monde plus beau.
On veut qu’il soit homme de bien, et que tout son discours porte le caractère de sa probité. […] C’est aussi la règle de Cicéron dans le second livre de l’Orateur : « Il n’est pas possible que celui qui écoute se porte à la douleur, aux pleurs, à la pitié, si l’orateur ne se montre vivement pénétré des sentiments qu’il veut inspirer14. » La deuxième règle est de ne rien mêler d’étranger et d’incompatible à la passion qu’on veut exciter. […] En ce sens, l’oraison funèbre n’appartient pas à l’éloquence sacrée ; c’est l’epithaphios logos ou discours mortuaire tel que le faisaient les anciens, et qu’on le prononce aujourd’hui fort souvent sur la tombe de ceux qu’on porte au cimetière. […] Mettons ensemble aujourd’hui (car nous le pouvons dans un si noble sujet) toutes les plus belles qualités d’une excellente nature ; et, à la gloire de la vérité, montrons dans un prince admiré de tout l’univers que ce qui fait les héros, ce qui porte la gloire du monde jusqu’au comble : valeur, magnanimité, bonté naturelle, voilà pour le cœur ; vivacité, pénétration, grandeur et sublimité du génie, voilà pour l’esprit, ne seraient qu’une illusion, si la piété ne s’y était jointe ; et enfin que la piété est le tout de l’homme. […] Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine célébrité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité et qui veut faire le bien public, indépendamment des mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers.
Quintilien l’appelle une comparaison abrégée- Ainsi lorsque Voltaire dit dans la Henriade : Ces tigres à ces mots tombent à ses genoux, le mot tigre est pris dans un sens métaphorique, c’est-à-dire qu’il ne désigne plus ici l’animal qui porte ce nom, mais des hommes qui, par l’Insensibilité, par la férocité de leur cœur, ressemblent à cet animal. […] De loin, il pousse un cri qui se fait entendre des deux armées : ce cri de Télémaque porte le courage et l’audace dans le cœur des siens ; il glace d’épouvante les ennemis. […] Allégorie L’Allégorie est une métaphore soutenue et continuée La métaphore ne porte que sur un mot et ne présente qu’une image ; l’allégorie étend, développe la métaphore. […] : Il (Duguay-Trouin) aperçoit un vaisseau armé de cent canons, défendu par une armée entière ; c’est là qu’il porte ses coups : il préfère à un triomphe facile l’honneur d’un combat dangereux. […] On y écarte avec soin ce qui porte l’image de l’infortune ; on n’y veut voir que les heureux.
Qu’en étudiant Racine il porte une attention particulière aux narrations et aux principaux discours : ceux de Burrhus, de Narcisse, d’Ulysse, d’Achille, de Joad sont des modèles parfaits d’éloquence, et il sera facile à l’élève de déduire de ces exemples les règles qu’il cherche. […] L’outrage est une injure qui porte atteinte à notre dignité. […] Qui épouvante, qui porte l’effroi dans les âmes. […] Sentiment que soulève dans notre âme tout acte qui porte atteinte à notre dignité ou à nos droits. […] La nature seule, sans que nous connaissions encore les règles, nous porte déjà à choisir et même elle nous suggère l’expression, le tour, les constructions analogues à l’idée que nous voulons rendre et au sentiment que nous éprouvons ; et il est de fait que le langage ordinaire devient à chaque instant figures.
Tu n’aurais aucun effroi si tu connaissais celui que tu portes. […] Cette tempête qui menace les cieux et les mers ne menace point la barque où je suis, elle porte César, et César la garantit de tous les périls, etc. […] Tu portes César et sa fortune. […] L’attention se porte sur l’espèce la plus noble du genre. […] Elle ouvre pour ainsi dire la porte, dit Quintilien, afin que vous passiez d’une idée à une autre.
Mazarin mourut en 1661, après avoir fondé à Paris un collège qui porte son nom, et qui est appelé aussi le collège ds.
L’allusion est d’autant plus sanglante, qu’elle porte sur le fait même qui est l’objet de la vengeance des Grecs et du siège de Troye. […] C’est l’instant où la malheureuse Ève porte la main sur le fruit fatal. […] Sur le fruit tentateur porte une main coupable, Le saisit, le dévore ; à peine il est cueilli, D’épouvante et d’horreur la terre a tressailli. […] ) Vous savez qu’on s’en peut reposer sur ma foi ; Que ces portes, seigneur, n’obéissent qu’à moi.
Elle se fonde, disent-ils : 1° sur les objets de la pensée : l’honnête, l’utile et leurs contraires sont la matière du genre délibératif ; le vrai, le juste et leurs contraires, celle du genre judiciaire ; le beau et le laid, celle du genre démonstratif ; 2° sur la situation de celui qui écoute : dans le délibératif, il écoute pour approuver ou rejeter l’avis proposé ou combattu ; dans le judiciaire, pour absoudre ou condamner l’individu accusé ou défendu ; dans le démonstratif, pour imiter ou fuir les exemples loués ou blâmés ; 3° sur les différents points de la durée : la délibération porte toujours sur l’avenir, le jugement sur le passé, l’éloge ou le blâme ordinairement sur le présent. Je réponds qu’il n’est pas rare qu’on délibère sur des intérêts actuels, et que, si le jugement porte toujours sur le passé, il en est fort souvent de même de l’éloge ou du blâme, qui ne sont en définitive qu’une espèce de jugement, sauf la sanction pénale ; d’où il suit aussi qu’il y a presque toujours du démonstratif, c’est-à-dire de l’éloge ou du blâme dans le judiciaire et même dans le délibératif ; que le délibératif, en traitant de l’honnête, peut par la même aborder le vrai et le juste aussi bien que le judiciaire ; que si le beau du démonstratif est purement artistique, c’est resserrer le genre dans des bornes trop étroites ; s’il est moral, il rentre dans le vrai, le juste et l’honnête des deux autres genres ; que, tandis que les deux premiers ont un double élément, d’une part, la destination des œuvres oratoires à telle ou telle tribune, de l’autre la nature des idées, le démonstratif n’a que ce dernier, ce qui jette une sorte de confusion dans la division ; que d’ailleurs si cette division pouvait paraître complète dans l’antiquité, elle ne l’est pas pour nous, car à quel genre rattacher l’éloquence de la chaire, qui n’a assurément rien de judiciaire, qui peut passer pour un mélange du délibératif et du démonstratif, sans être absolument ni l’un ni l’autre, et dont il serait peut-être mieux de faire un quatrième genre que l’on pourrait nommer protreptique ou hortatif ?
Ulysse se lève et, après avoir tenu quelque temps ses yeux fixés sur la terre, il les porte sur les juges : « Ô Grecs, dit-il, si vos vœux et les miens avaient été exaucés, l’héritier de ces armes ne serait pas incertain ; tu posséderais tes armes, Achille, et nous, nous te posséderions encore ! Mais, puisqu’un sort fatal nous l’a enlevé à vous et à moi (en même temps il porte la main à ses yeux comme pour essuyer des larmes), qui doit jouir de l’héritage du grand Achille, si ce n’est celui qui fait jouir les Grecs d’Achille et de sa gloire ?
Un petit nombre de fermes délabrées se montrent sur la nudité des champs ; les fenêtres et les portes en sont fermées ; il n’en sort ni fumée, ni bruit, ni habitants. […] Cependant l’apôtre de l’Évangile, revêtu d’un simple surplis, assemble ses ouailles devant la grande porte de l’église ; il leur fait un discours, fort beau sans doute, à en juger par les larmes de l’assistance.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Je me pare des fleurs qui tombent de sa main ; Il ne fait que l’ouvrir, et m’en remplit le sein, Pour consoler l’espoir du laboureur avide, C’est lui qui dans l’Égyptea où je suis, trop aride, Veut qu’au moment prescrit, le Nilb loin de ses bords, Répandu sur ma plaine, y porte mes trésors. […] Du seuil des portes éternelles, Des légions d’esprits fidèles À sa voix s’élancent dans l’air. […] La terre, le soleil, le temps, tout va périr, Et de l’éternité les portes vont s’ouvrir : Elles s’ouvrent.
D’un affront si cruel, Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel : D’un soufflet. […] Cette ardeur que dans mes yeux je porte, Sais-tu que c’est son sang ? […] Est-il quelque faiblesse, est-il quelque action Dont un cœur vraiment noble ait plus d’aversion, Puisqu’un seul démenti lui porte une infamie Qu’il ne peut effacer s’il n’expose sa vie, Et si dedans le sang il ne lave l’affront Qu’un si honteux outrage imprime sur son front ?