Quels sont les principaux genres de poésie ? […] – Qu’est-ce que la poésie didactique ? […] A la vérité, il a réussi dans la poésie philosophique, dans la satire, et dans la poésie légère, mais là même, le poète reste inférieur au prosateur. […] La prose y convenait mieux que la poésie. […] Dans la poésie légère, personne ne lui conteste la première place.
Cette figure est tellement dans le langage de la nature, qu’il n’est point de genre de poésie qui ne lui doive beaucoup : la prose l’admet fréquemment, et elle n’est point exclue de la simple conversation. […] Homère, le père de la poésie, se distingue surtout par l’emploi de cette figure. […] L’un des plus grands plaisirs que nous procure la poésie, est de nous placer au milieu de nos semblables ; de voir tout ce qui nous environne, penser, sentir et agir comme nous. […] Cet exemple suffirait pour prouver que l’antithèse peut prendre le ton le plus haut, et que l’éloquence, la poésie héroïque et la tragédie elle-même peuvent l’admettre sans s’avilir. […] Dans la Guerre des Dieux anciens et modernes, poème, où la poésie la plus riche et les détails du style le plus heureusement poétique, sont prodigués sur un fonds que réprouvent également la morale et le goût.
Ces divisions de la poésie, qui remontent jusqu’à Platon, se retrouvent, après Aristote, dans les extraits de la Chrestomathie de Proclus (Photius, Cod. 239) et dans un grammairien publié par Cramer, Anecdota Oxon., t. […] Sur ce point, nous ne pouvons que renvoyer aux traités spéciaux : Schneider, De Originibus tragœdiæ græcæ (Breslau, 1817) Grysar, De Doriensium Comœdia (Cologne, 1828) Meineke, livre cité Bœttiger, De quatuor Ætatibus rei scenicæ (p. 326 de ses Opuscules latins) Magnin, Origines du théâtre moderne Bode, Histoire de la poésie grecque, tome III (Leipzig, 1839-1840) Patin, Études sur les Tragiques grecs, tome I.
Les saillies étincelantes de madame de Sévigné lui apporteront une légèreté inattendue ; Molière lui donnera une souplesse égale à celle de la plus vive pensée ; Bossuet l’emportera jusqu’à la plus haute poésie, sans l’altérer le moins du monde, sans toucher à sa solidité et à sa vigueur intime. […] Ni son temps, ni son génie ne le destinaient à la poésie ; aussi n’a-t-il excellé que dans la poésie légère. […] De là cet instinct indomptable de l’immortalité, cette universelle espérance d’une autre vie dont témoignent tous les cultes, toutes les poésies, toutes les traditions.
Nisard a dit de cette poésie délicieuse : « Elle s’épanche en des vers d’une harmonie que Racine même n’a pas connue : ce charme ne cessera qu’avec la langue française2. » Priére de l’indigent O toi dont l’oreille s’incline Au nid du pauvre passereau, Au brin d’herbe de la colline Qui soupire après un peu d’eau ; Providence qui les console, Toi qui sais de quelle humble main S’échappe la secrète obole Dont le pauvre achète son pain ; Charge-toi, seule, ô Providence, De connaître nos bienfaiteurs, Et de puiser leur récompense Dans les trésors de tes faveurs ! […] La poésie et les beaux-arts servent à développer dans l’homme ce bonheur d’illustre origine qui relève les cœurs abattus, et met à la place de l’inquiète satiété de la vie le sentiment habituel de l’harmonie divine dont nous et la nature faisons partie. […] C’est une nouveauté dans notre poésie que le charme de ces accents intimes, simples et domestiques. […] Cette poésie du curé de campagne a été naturalisée en France par Châteaubriand et Lamartine. […] De cet asile de travail, de silence et de paix, le curé doit peu s’éloigner pour se mêler aux sociétés bruyantes du voisinage ; il ne doit que dans quelques occasions solennelles tremper ses lèvres avec les heureux du siècle dans la coupe d’une hospitalité somptueuse ; le reste de sa vie doit se passer à l’autel, au milieu des enfants auxquels il apprend à balbutier le catéchisme, ce code vulgaire de la plus haute philosophie, cet alphabet d’une sagesse divine, dans les études sérieuses, parmi les livres, société morte du solitaire ; le soir, quand le marguillier a pris les clefs de l’église, quand l’Angelus a tinté dans le clocher du hameau, on peut voir quelquefois le curé, son bréviaire à la main, soit sous les pommiers de son verger, soit dans les sentiers élevés de la montagne, respirer l’air suave et religieux des champs et le repos acheté du jour, tantôt s’arrêter pour lire un verset des poésies sacrées, tantôt regarder le ciel ou l’horizon de la vallée, et redescendre à pas lents dans la simple et délicieuse contemplation de la nature et de son auteur.
Voyez sur ce poëte et sur le genre de poésie dont Aristote veut qu’il ait été l’inventeur, la dissertation de Weland, De præcipuis Parodiarum homericarum scriptoribus, chap. […] Sur ce genre de poésie, voyez p. 66, parmi les extraits des Problèmes, et notre Commentaire, p. 139.
J’ai tâché d’exposer avec précision et avec clarté les règles des différents Ouvrages en prose ; du Discours oratoire en général, des Discours sacrés, des Discours du barreau, des Discours académiques, des Discours politiques, du genre historique, des Ouvrages didactiques, du Roman : et, après quelques notions préliminaires sur la versification française et sur la poésie en général, j’ai tracé les règles des différents Ouvrages en vers ; de tous ceux qui peuvent être compris sous le titre de Poésies fugitives ; des petits Poèmes et des grands Poèmes.
C’est un chef-d’œuvre de poésie, et en même temps un des meilleurs modèles pour bien lier les épisodes au sujet. […] Mais on y admirera toujours une poésie riche, brillante, forte et vraiment pittoresque. […] Il y a des maximes et des préceptes utiles aux orateurs : mais la poésie en est foible. […] Quant à la poésie, lés Anglais le regardent comme un des plus beaux morceaux qu’ils aient en leur langue. […] La poésie en est toujours noble, brillante, vive et soutenue.
Hugo, dans un manifeste célèbre (Préface de Cromwell), a dit en parlant du grotesque : « Voilà un principe étranger à l’antiquité, un type nouveau introduit dans la poésie et, comme une condition de plus dans l’être modifie l’être tout entier, voilà une forme nouvelle qui se développe dans l’art. […] « Le premier, dit un grammairien anonyme qui semble puiser à une bonne source, Épicharme s’appropria, par de nombreuses innovations dans la pratique de l’art, la comédie auparavant dispersée » (c’est-à-dire dont on ne trouvait que des éléments épars sur divers points de la Grèce) : « sa poésie était surtout riche en inventions, sentencieuse et travaillée. » Voyez Meineke, Hist. crit., p. 535. […] Sainte-Beuve, Poésie française au XVI e siècle, p. 328), d’Aubignac affirme que si les demi-savants doutent sur ce point, les savants n’hésitent pas que si Aristote n’en a rien dit, c’est que la chose allait d’elle-même.
Le grammairien devait offrir à ses élèves le texte épuré, et leur ouvrir les trésors de la poésie et de l’harmonie. Aussi devait-il être musicien, ou, au moins, posséder les connaissances musicales de son temps : car la poésie lyrique était toujours accompagnée d’instruments, et la poésie dramatique mêlée au chant.
C’est surtout dans la poésie et dans les arts que l’imagination peut déployer ses richesses. […] Les images peuvent se rencontrer dans tous les genres de composition, mais elles sont surtout à leur place dans les genres élevés, dans l’éloquence et dans la poésie ; sans images, la poésie est froide, nue et décolorée, ou plutôt elle n’existe pas. […] Un homme peut réunir plusieurs sortes de talents : ainsi Voltaire a excellé dans la tragédie, dans l’histoire, dans la poésie légère ; Léonard de Vinci se distingua à la fois comme peintre, sculpteur, mécanicien et architecte.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope. […] Croire qu’en imitant certaines qualités de pureté, de clarté, de correction et d’élégance, indépendamment du caractère même et de la flamme, on deviendra classique, c’est croire qu’après Racine père, il y a lieu à des Racine fils ; rôle estimable et triste, ce qui est le pire en poésie. […] Lucrèce par exemple aimerait à discuter l’origine du monde et le débrouillement du chaos avec Milton ; mais, en raisonnant tous deux dans leur sens, ils ne seraient d’accord que sur les tableaux divins de la poésie et de la nature. […] Mais cela ne suffit pas ; et je réclame la prééminence pour l’art des arts, la poésie.
La lecture de notre poésie doit tenir le milieu entre l’uniformité de la prose et cette sorte de chant rhythmé qui marquerait tous les temps et toutes les cadences du vers. […] En effet, outre son vocabulaire et ses licences, la poésie a aussi son rhythme et sa mélodie ; c’est par là qu’elle charme et remplit doucement l’oreille ; briser ce rhythme, c’est dépouiller la poésie de son agrément musical, c’est méconnaître un de ses caractères essentiels. […] Voici ma poésie : elle sème, en pleurant, Ses fleurs sur votre front ceint du bandeau d’épines ; Il ne m’appartient pas ce don que je vous rends : Éclose en moi, la fleur a chez vous ses racines. […] Va donc, ô poésie, et porte-lui mes pleurs ! […] Des aspects extraordinaires décèlent de toutes parts une terre travaillée par dos miracles : le soleil brûlant, l’aigle impétueux, l’humble hysope, le cèdre superbe, le figuier stérile, toute la poésie, tous les tableaux de l’Écriture sont là.
Laissons encore une fois de côté tout ce qu’il y a de divin dans l’Écriture ; et si, indépendamment de cette raison, qui n’en est malheureusement pas une pour tous les lecteurs, nous y trouvons autant de vraie philosophie et de bonne morale, que nous y avons admiré jusqu’ici de poésie et de sentiment, il faudra bien convenir que la Bible est l’ouvrage le plus étonnant, la conception la plus merveilleuse dont l’esprit humain puisse se faire une idée. […] Voilà certes une des plus grandes idées de la morale, présentée sous une des plus belles formes que la poésie ait jamais employées. […] Quel qu’ait été le motif de Voltaire en traduisant ce précis de l’Ecclésiaste, nous ne lui en avons pas moins l’obligation de lire en beaux vers des vérités aussi sublimes qu’intéressantes pour nous, et de compter, parmi les monuments distingués de notre poésie, le morceau le plus philosophique, et le plus précieux, sous ce rapport, de toute l’antiquité. […] La vraie philosophie n’a pas plus besoin du prestige des mots, que les idées vraiment grandes, vraiment sublimes, n’ont besoin, en poésie, du luxe et de la pompe de l’expression, pour produire leur effet. […] Aussi est-il, sous plus d’un rapport, l’homme le plus étonnant peut-être de toute l’antiquité ; et nous a-t-il laissé, dans ses seuls ouvrages, des modèles achevés de plus d’un genre de poésie, des préceptes infaillibles en matière de goût, et un cours de morale d’autant plus utile, d’autant plus susceptible de le devenir, que toute l’amertume des leçons y est heureusement déguisée par la douceur du style et les grâces de l’enjouement.
L'iambe trimètre figure dans l’apologue, dans l’ode et la poésie dramatique. Le scazon convient à l’épigramme ; le vers trochaïque, à la poésie dramatique ; l’asclépiade, à l’ode ; le phalécien, aux sujets légers et à l’épigramme.
Il devait inaugurer l’ode, l’idylle et l’élégie, dans un siècle où l’on ne goûtait que des poésies légères, galantes et badines. « Au moment où il parut, dit M. […] On peut dater d’André Chénier la poésie moderne. […] A son apparition, toute la fausse poésie se décolora, se fana, et tomba en poussière.
Elle a été souvent réimprimée, et on la trouve maintenant réunie aux éditions des poésies d’Ossian. […] Nous faut-il recueillir les voix de tout le monde avant de pouvoir juger par nous-mêmes du mérite des ouvrages de prose ou de poésie ? […] L’art d’écrire, en général, et la poésie surtout, ne peuvent pas être considérés comme des arts imitatifs. […] Je trouverai l’occasion de discuter à fond cette question, lorsque je traiterai de la nature et de l’origine de la poésie. […] Notre poésie est, après celle des Italiens, la plus variée et la plus harmonieuse de toutes les poésies modernes, et surtout l’emporte incontestablement sur celle des Français par la variété, la douceur et la mélodie.
Quoique le terme académie se soit génériquement étendu à toutes les associations savantes, nous n’entendons parler ici que de celles qui s’occupent spécialement des progrès et du perfectionnement de la langue, et qui ont pour objet toutes les matières de grammaire, de poésie et d’éloquence. […] Renfermés uniquement dans le cercle de leurs fonctions grammaticales, ces modestes et laborieux écrivains bornaient leur gloire à épurer, à fixer la langue par de sages observations, ou par des ouvrages utiles ; et lorsqu’ils proposaient des prix à l’éloquence ou à la poésie, c’était toujours quelque trait de morale, ou l’éloge de Louis XIV.
L’épopée3, la poésie tragique, la comédie, la poésie dithyrambique, l’aulétique, la citharistique, en majeure partie se trouvent être toutes, en résumé, des imitations. […] La poésie s’est partagée en diverses branches, suivant la nature morale propre à chaque poète. […] Aussi la poésie est quelque chose de plus philosophique et de plus élevé que l’histoire ; car la poésie parle plutôt de généralités, et l’histoire de détails particuliers. […] La poésie de Cléophon et de Sthénélus en est un exemple. […] Dans la poésie héroïque, tous les moyens expliqués plus haut sont applicables.
L’harmonie imitative convient surtout à la poésie ; elle forme des images vives et pittoresques, elle peint par les sons. […] Le nombre ne peut avoir de règles fixes comme la poésie ; il dépend entièrement de l’oreille ; c’est une harmonie de sentiment. […] La langue française, quoique supportant l’inversion plus rarement que les autres langues, l’admet pourtant souvent, surtout en poésie. […] L’éloquence et la poésie emploient souvent cette figure. […] Pascal, dont l’esprit était admirablement juste, n’aurait pas écrit ainsi ; car il dit qu’on ne sait pas en quoi consiste l’agrément qui est l’objet de la poésie.
Ses comédies ne font rire qu’à ses dépens ; mais il reste sans rival dans la poésie légère, badine et philosophique. […] Mon imagination s’appesantit dans des études qui sont à la poésie ce que des garde-meubles sombres et poudreux sont à une salle de bal bien éclairée. […] « Il entre souvent dans la poésie, mais il en sort aussitôt. […] Pour la poésie, comme pour l’architecture, il faut que tous les morceaux nécessaires se tournent en ornements naturels. […] Dans l’éloquence, dans la poésie, dans toute espèce de littérature, on les trouve, comme dans l’histoire, abondants en choses et sobres à juger.