Il n’appartient qu’à un esprit méchant ou singulièrement léger d’attaquer ainsi les personnes, et de rimer des injures grossières. […] Voici un madrigal qui peut servir de modèle : c’est une réponse de Pradon à une personne qui lui avait écrit, et qui avait mis dans sa lettre beaucoup d’esprit : Vous n’écrivez que pour écrire : C’est pour vous un amusement. […] Le sage me connaît et la folle m’évite ; Personne ne me voit, jamais on ne m’entend. […] Mais qu’à Paris mainte et mainte personne, Qui vient vous demander lundi Un plaisir qu’on lui fait mardi, N’y pense plus le mercredi, C’est là ce qui m’étonne.
Dans tout genre de littérature, toute célébrité durable est un grand titre académique ; et il n’est donné à personne d’amuser impunément le public pendant vingt ans de suite. […] Mais autant la critique est légitime et utile, autant la satire est injuste et pernicieuse : elle est injuste, en ce qu’elle essaye de tourner les auteurs mêmes en ridicule, ce qui ne saurait être le droit de personne ; et elle est pernicieuse, en ce qu’elle songe beaucoup plus à réjouir qu’à éclairer. […] Que notre propre conduite nous serve en cela de leçon : nous ne faisons d’anatomie que des morts ; on a même horreur de la maxime qui autorise les expériences sur les personnes obscures. […] Nous satisferions par là au double devoir d’éclairer les autres, et de ne blesser personne.
Le commencement de cette lettre, quoiqu’un peu sérieux, sera égayé par le style naturel aux personnes joyeuses. […] Non seulement vos amis, mais les personnes étrangères partagent vos douleurs — ….. […] En partant pour l’armée, vous avez pris la liberté de parler de votre sœur à une personne de Cour. […] Je ne nomme personne. […] Personne ne bouge, l’infanterie étant en déroute. — Fuite générale.
Portrait de Montesquieu par lui-même Une personne de ma connaissance disait : « Je vais faire une assez sotte chose, c’est mon portrait : je me connais assez bien. » Je n’ai presque jamais eu de chagrin, encore moins d’ennui. […] Quand je me fie à quelqu’un, je le fais sans réserve ; mais je me fie à très-peu de personnes. […] « Monsieur, me dit-il, j’habite ici une terre étrangère, et je n’y connais personne. […] Il y a à présent dans le monde une république que presque personne ne connaît1, et qui, dans le secret et le silence, augmente ses forces chaque jour. […] M. de Montesquieu ne se tourmente pour personne ; il n’a point pour lui-même d’ambition ; il lit, il voyage, il amasse des connaissances ; il écrit enfin, et le tout uniquement pour son plaisir… « Il met plus d’esprit dans ses livres que dans sa conversation, parce qu’il ne cherche pas à briller et ne s’en donne pas la peine.
Tout en puisant à pleines mains dans les trésors de la double antiquité classique, Rabelais eut toujours une prédilection marquée pour le grec « sans lequel, dit Gargantua, c’est honte qu’une personne se juge savante ». […] C’est en vertu d’un latinisme semblable que le pronom soi s’appliqua régulièrement à un nom déterminé de personne, et cela jusque dans les classiques du xviie siècle1 Quant à la suppression du pronom personnel, sujet du verbe, elle était universelle. […] C’est ainsi qu’obéissant aux principes étymologiques, ils n’admettaient pas l’s à la première personne du singulier. Ce fut postérieurement que, l’assimilant à la seconde personne, caractérisée par l’s final, on écrivit je crois, je rends, je dis, au lieu de je croi, je ren, je dy, etc. […] Car ils présentaient l’idée abstraite comme personne agissante ou objet animé ; et d’ailleurs les mots glissaient plus doucement quand ils étaient affranchis des ces le, la, les dont nos phrases sont maintenant comme saupoudrées.
Vous ne trouverez personne qui vous aime plus que moi. — 13. […] On ne doit nuire à personne. — 5. […] Personne ne régna à Athènes après Codrus. — 7. […] Personne n’a jamais assez d’amis. — 5. […] Personne n’osait résister à la volonté de Sylla. — 7.
Ainsi, malgré ce dérangement, l’idée d’ordre domine toujours ; et si le poète a pu tirer de là quelque agrément de plus pour son poème, personne ne songera à l’en blâmer. […] Les premiers se comprennent d’eux-mêmes ; les seconds sont ceux où l’on prétend enseigner un art qui n’existe pas, ou qu’on sait bien que personne ne voudrait apprendre. […] Mais il faut avouer que personne ne l’a eue à un plus haut degré ; et c’est là sans doute ce qui l’a conduit à composer ses poèmes de cette marqueterie où il était sûr de réussir. […] Mais après cette décision générale, on peut encore désirer de savoir ce que deviendront en particulier les personnes. […] À cet égard, personne n’a poussé plus loin le dérèglement de l’imagination que Camoëns dans ses Lusiades.
Ces connaissances (pour le dire en passant) ne peuvent guère être le partage des jeunes gens ; non plus que des personnes qui n’ont point fait des études longues et sérieuses. […] Voltaire a dit, des Cantiques sacrés du marquis de Pompignan : Sacrés ils sont ; car personne n’y touche. […] Ce genre d’écrire, le Dialogue oratoire, ainsi nommé par opposition au dialogue dramatique, est en général un entretien de deux ou de plusieurs personnes, dans lequel on expose, ou une question qu’on veut discuter et résoudre, ou une vérité qu’on veut faire connaître et solidement établir.
Le jeune homme, qui n’estoit point lourdaut de luy mesme, le feit vouluntiers, sans rien repliquer au contraire6 : et quand il eut demouré quelque temps auprès de luy, estant tousjours à l’entour de sa personne, il commença à congnoistre et gouster la bonté de son naturel, et l’affection7 et intention qui le mouvoit à faire ce qu’il faisoit, l’austérité de sa vie ordinaire et sa constance à supporter tous travaux, sans jamais se lasser : dont il se prit à8 l’aimer et honorer fort affectueusement, et depuis alla preschant9 à ses parents et amis que Lycurgus n’estoit pas ainsi rude ne rebours comme10 il sembloit de prime face11, ains estoit le plus doulx et le plus aimable envers les autres qu’il estoit possible. […] Il ne seroit pas facile de nombrer autant de personnes qui se soient ruinez par intemperance de luxure3, comme il y a eu de puissantes citez, et de grands estats destruits et renversez par avoir eventé quelque secret. […] Nous dirions : et ne peuvent trouver personne.
S’ils se fussent avisés de le vouloir défendre, nous l’eussions bonnement laissé là ; nous n’étions pas venus pour faire violence à personne. […] Il ne faut point trop détester le genre humain, quoique détestable ; mais si l’on pouvait faire une arche pour quelques personnes comme vous, madame, et noyer encore une fois tout le reste, ce serait une bonne opération. […] répondis-je, celle de César se passe très-bien d’un pareil service, et personne, je crois, n’a mieux su se recommander soi-même à la postérité. — Il est vrai, certes, et c’est là ce qui le distingue du vulgaire des conquérants.
Le langage figuré est d’ailleurs si naturel à l’homme, qu’on le trouve très souvent chez des personnes sans instruction, et même chez les nations sauvages les plus flegmatiques. […] On distingue la syllepse du nombre, la syllepse du genre et celle de la personne. […] Ucalégon, pour la maison d’Ucalégon. — Cette personne a été incendiée, pour l’habitation de cette personne. […] L’allusion est une figure qui fait sentir la convenance, le rapport que deux personnes ou deux choses ont l’une avec l’autre. […] Les épithètes ont leurs racines dans le caractère de la personne, dans la nature des choses et surtout dans les circonstances.
Personne n’a plus que lui réuni l’abondance des idées et des raisonnements, la plénitude du savoir et de la raison, aux richesses de l’expression, à la vérité des tours, et surtout à ce sentiment intime qui sait mettre la justice et la vérité dans tout leur jour, pour les faire aimer de ceux même qu’il combat. […] Une dame de ses clientes avait, d’après le conseil de Le Normant, placé une somme de vingt mille livres sur une personne qui, quelques années après, devint insolvable.
Il n’attaqua jamais personne ; mais il ne fut pas aussi prudent qu’implacable dans ses vengeances. […] Lorsqu’on imprime que j’ai volé un madrigal à feu M. de La Motte, je réponds que je ne vole de vers à personne ; que je n’en ai que trop fait, que j’en ai donné à beaucoup de jeunes gens, ainsi que de l’argent, sans que ni eux ni moi en aient jamais parlé. […] Personne n’a observé avec plus d’art et de mesure la fameuse maxime dont il s’est tant moqué : Se faire tout à tous.” […] Voltaire disait dans une lettre à M. de Chamfort : « La nation n’est sortie de la barbarie que parce qu’il s’est trouvé trois ou quatre personnes à qui la nature avait donné du génie et du goût, qu’elle refusait à tout le reste. […] On se contentait à Berlin de lever les épaules, car le roi ayant pris parti dans cette malheureuse affaire, personne n’osait parler ; je fus le seul qui élevai la voix.
Il y avait des orateurs et des poètes avant que personne enseignât à le devenir ou du moins à l’être plus sûrement. […] La correction défend encore de passer subitement d’un objet à un autre, d’une personne à une autre. […] L’éthopée (ἔθος, mœurs, ποιέω, décrire) consiste à représenter les vertus ou les vices, les qualités ou les défauts d’une personne. […] La lettre est une conversation par écrit entre deux personnes séparées par la distance. […] Les lettres dont il s’agit n’ont été adressées à aucune personne déterminée, et c’est au public que l’on veut parler.
Quoique les principes du goût soient inhérents à l’esprit humain, et qu’il n’y ait personne qui ne goûte ce qui est beau, vrai et conforme à la nature, cependant chez la plupart des hommes, ces principes sont peu développés, faute d’instruction et de réflexion ; ils sont même étouffés ou corrompus par une éducation vicieuse, par de mauvaises lectures, par les exemples et les préjugés du siècle, qui détruisent les semences de goût que la nature a répandues dans tous les cœurs. […] Les préceptes littéraires ne sont pas des lois imaginées avant que personne eût composé et fait connaître le talent de la parole. Il y avait des orateurs, des poètes, lorsque personne encore n’enseignait à le devenir.
Mais quand on se résolut de l’attaquer par force, bien avant dans le mois de novembre, alors il n’y eut personne qui ne criât. […] Je n’envie rien à personne. […] Il ne s’agissait pas du degré de leur puissance ; mais leur personne propre était attaquée. […] Tout le monde dans le palais savait gémir, et personne ne savait régner. […] Il alla assiéger Dôle en personne.
Les rhéteurs nomment la description des lieux topographie, Celle du temps, chronographie, Celle des personnes, prosopographie et éthopée, La description vive, colorée, animée, hypotypose, La narration ou description dans laquelle l’auteur s’exalte jusqu’à faire agir et parler les êtres animés et inanimés, prosopopée. […] La description des personnes, nommée aussi caractère ou portrait, peut représenter au physique, au moral, ou sous les deux aspects, un être réel ou imaginaire. […] Elle se tire le plus souvent de la personne du client, ou de l’adversaire, ou du juge, ou de l’auditeur, ou enfin de l’orateur lui-même. […] Les figures de syntaxe les plus usitées sont : L’énallage qui substitue un temps, un mode, un nombre ou une personne à une autre ; La syllepse grammaticale, où l’esprit rapporte un mot, non plus aux mots précédents, mais à l’idée qui le préoccupe.
Nous avons dans votre personne, offensé l’univers entier ; il s’élève contre nous plus fortement que vous-même. […] L’attribut qui convient à la personne est appliqué ici à l’instrument dont elle se sert pour faire l’action. […] Il suit toujours avec plaisir l’orateur qui sait rendre sa personne agréable et son sujet intéressant. […] C’est ce que fait l’ironie, qui doit prendre autant de nuances diverses qu’il y a de différences de temps, de lieux, de personnes. […] Description des traits extérieurs d’une personne.
Celui qui la possède ne se doute pas de son mérite, il ne se compare avec personne, et abandonne à ses lecteurs le soin d’apprécier son talent. […] Personne n’ignore ce détail, il eût rendu la narration moins rapide. […] L’article la se rapporte dans la pensée à la personne frappée par le malheur. […] Elle consiste à faire agir ou parler une personne absente ou morte, ou même une chose inanimée. […] Le sublime est une chose si belle que personne n’a pu encore expliquer ce que c’est en peu de mots.
II Le vocatif se place bien dans le corps de la phrase, et mieux encore après un pronom qui désigne la même personne, à moins que l’intérêt n’exige qu’il soit placé au commencement. […] Vous avez fait en sorte que personne ne se crût bien recommandé auprès de vous sans quelques unes de mes lettres. […] VI Hic s’applique plus particulièrement à la première personne ; iste, à la seconde ; ille, à la troisième. […] IX La troisième personne plurielle du parfait actif, terminée en ère, est quelquefois plus harmonieuse que celle en erunt. […] Personne ne viendra à bout de ces difficultés, s’il ne se donne la peine d’écrire beaucoup.
Ce rapprochement est naturel, et plein d’art cependant : cette manière d’argumenter par les faits, de fortifier les circonstances les unes par les autres, constitue essentiellement la logique de l’orateur public, et personne ne l’a possédée comme Démosthène. […] Une chose dont je suis bien persuadé, c’est qu’ivre de sa grandeur et de ses succès, Philippe a pu rêver tous ces grands projets, en voyant surtout que personne ne songe à le troubler dans ses conquêtes ; mais qu’il ait pris ses mesures de manière à ce que les plus vides de sens d’entre nous (car rien de moins sensé qu’un fabricateur de nouvelles) soient instruits de ses démarches ultérieures, c’est ce que je ne saurais jamais croire. […] Hors de Rome, Catilina cesse d’être à craindre pour nous : ce n’est plus qu’un ennemi déclaré, à qui nous ferons une guerre légitime, sans que personne s’y oppose. […] Non, non ; personne ne regarde comme légères ses injures personnelles : beaucoup en ont même poussé le ressentiment trop loin. […] Mais il n’est plus question de savoir aujourd’hui si nos mœurs sont bonnes ou mauvaises, si la gloire des Romains égale leur puissance : il s’agit de savoir si nos mœurs, si notre république, quelles qu’elles soient, doivent nous rester ou tomber, avec nos personnes, au pouvoir de nos ennemis.