Elle avait une modeste pension de la cour ; elle y obtint ensuite un emploi, et cette circonstance, qui la rapprochait de la personne de Louis XIV, donna à ce prince l’occasion d’apprécier la supériorité de son intelligence et de sa raison. […] Je n’ai aucun sujet de l’être, et naturellement personne ne l’est moins que moi. […] Je veux faire mon salut : je vous en charge ; et je reconnais que personne n’a tant de besoin d’aide que j’en ai. […] Née d’une famille ancienne mais pauvre du Berry, et chanoinesse de Poussay en Lorraine, cette personne, d’un rare mérite, avait été attachée à la maison de Saint-Cyr par l’amitié de Mme de Maintenon, qui même un moment jeta les yeux sur elle pour la placer à la tête de l’établissement qu’elle avait fondé.
De la conversation Ce qui fait que peu de personnes sont agréables dans la conversation, c’est que chacun songe plus à ce qu’il a dessein de dire qu’à ce que les autres disent, et que l’on n’écoute guère quand on a bien envie de parler. […] Observons le lieu, l’occasion, l’humeur où se trouvent les personnes qui nous écoutent ; car, s’il y a beaucoup d’art à savoir parler à propos, il n’y en a pas moins à savoir se taire. […] Mais le secret de s’en bien servir est donné à peu de personnes. […] je croyois que vous étiez au milieu des pompes et des félicités de la cour, et je n’ai rien su de l’état où vous avez été ; personne assurément n’a osé me l’apprendre ; cette excuse est bonne pour me justifier auprès de vous, mais elle ne me justifie pas auprès de moi ; et mon cœur, qui me dit tant de belles choses de vous, devroit bien aussi me dire quand vous êtes malade.
En recouvrant ses sens, il prononça ces mots : « Je jure, si je deviens roi, de ne jamais faire souffrir à personne ce que je viens de souffrir en ce moment : jamais personne ne périra par mes ordres. » Frédéric, devenu roi, tint ce serment, et n’ordonna jamais la mort de personne. […] Personne n’ose exposer sa vie. […] Elle remercie les personnes simples et compatissantes qui l’ont sauvée, et leur apprend qui elle est. […] Il appelle ; personne ne répond à ses cris. […] Quelques personnes aujourd’hui écrivent Northmans.
Oui, quand vous verrez venir les personnes et gardez bien de gâter vos habits. […] Ce n’est personne. […] je veux qu’on vous escorte, et je m’intéresse trop à votre personne. […] combien avez-vous été satisfait de votre personne ! […] Excusez les absents, et n’accusez personne.
La modestie oratoire est la réserve avec laquelle un orateur parle de sa personne. […] Par la justesse, on émet des pensées d’une vérité frappante, et que personne ne peut contester. […] 3° Syllepse de la personne ; c’est celle où les mots correspondants ne sont pas à la même personne. […] La lettre forme avec sa réponse une véritable conversation écrite entre personnes absentes. […] Le dialogue est un ouvrage d’esprit qui a la forme d’un entretien entre deux ou plusieurs personnes.
Cependant, parmi les diverses méthodes, il en est une qui me parait, ainsi qu’à la majorité des rhéteurs, plus généralement applicable, et la voici : Qu’immédiatement après l’exorde, s’il y a exorde, l’écrivain expose le fait ou les faits dont il veut tirer une leçon ou un argument, les éléments de la science qu’il se propose de traiter, l’ensemble de vérités qu’il prétend établir ; que de là il passe aux preuves de ces faits, aux développements de ces données premières, à la démonstration de sa doctrine ; qu’enfin il s’attache à combattre les arguments et les moyens de ceux qui, sur les choses ou les personnes, les faits ou les idées, adoptent et soutiennent une opinion contraire à la sienne, ou tirent de la même opinion des conséquences différentes. […] La clarté dans la disposition du récit on de la thèse consiste à présenter les faits ou les principes sans ambages, sans équivoque, sans épisode ; à former, par la savante distribution des circonstances, des temps, des lieux, des personnes, un tableau dont toutes les parties soient saisissables d’un coup d’œil et à première vue. […] Une fois ce point bien arrêté dans votre pensée, ne permettez jamais au lecteur de le perdre de vue ; ramenez-y jusqu’aux moindres détails, faites-y converger toutes les descriptions de lieu, de temps, de personne. […] Ainsi la description du lieu s’est appelée topographie, celle du temps, chronographie, celle des personnes, prosopographie 49, quand il ne s’agit que de l’extérieur, éthopée, quand on s’attache surtout au moral. […] Quant à la classification des rhéteurs, je pense qu’on peut réduire toutes leurs espèces de description à deux, celle des choses, qui vient d’être traitée, et celle des personnes, que j’appelle simplement caractère ou portrait, et dont nous allons nous occuper.
Sceptique ou indifférent, Le Sage manque d’un certain idéal ; il ne voit dans la vie qu’un jeu d’adresse, et n’apprend guère qu’à n’être dupe de rien, ni de personne. […] Nous autres personnes du commun, nous regardons les grands seigneurs avec une prévention qui leur prête souvent un air de grandeur que la nature leur a refusé1. […] Il n’y a personne qui n’en soit charmé. […] Pascal a dit : « La coutume de voir les rois accompagnés de gardes, de tambours, d’officiers, de toutes les choses qui plient la machine vers le respect et la terreur, fait que leur visage, quand il est quelquefois seul et sans ces accompagnements, imprime dans leurs sujets le respect et la terreur, parce que, dans la pensée, on ne sépare pas leur personne d’avec leur suite. » 1.
Cette sorte d’esprit convient à toutes personnes et à tous les âges de la vie. […] Chacun dit du bien de son cœur, et personne n’en ose dire de son esprit. […] que personne ne soit excusé : personne n’ignore maintenant qu’il est éclairé des propres yeux de son maître. […] Il était là, et personne n’osait ouvrir la bouche pour avertir le roi ni madame de Maintenon. […] Il demandait des nouvelles à tout ce qui en sortait sans que presque personne osât lui répondre.
Où sont les Princes du sang, qui ont toujours esté personnes sacrees, comme les colomnes et appuis de la Couronne et Monarchie françoise ? […] Et enfin il faut sur tout observer, en blasmant le vice, d’espargner le plus que vous pourrez la personne en laquelle il est. […] Mais à quoy despends-je le temps, que je ne prens ma bourse, puis que je ne voy personne qui me regarde ? […] C’est une personne qui est aimée et estimée de toute la cour, et qui dispose de tout le Parlement. […] Mais quand on se résolut de l’attaquer par force, bien avant dans le mois de novembre, alors il n’y eut personne qui ne criàt.
. — L’Adjectif est un mot que l’on ajoute au nom pour marquer la qualité d’une personne ou d’une chose, comme bon père, bonne mère ; beau livre, belle image : ces mots bon, bonne, beau, belle, sont des adjectifs joints aux noms père, mère, etc. On connaît qu’un mot est adjectif, quand on peut y joindre le mot personne ou chose : ainsi, habile, agréable, sont des adjectifs, parce qu’on peut dire personne habile, chose agréable.
Les capitaines de son armée, les religionnaires mêmes, dont le courage endurci par les coups de la fortune ne rebroussait pas facilement contre le danger, comparant les forces de son ennemi avec les siennes, ne voyaient pas bien quel expédient les pourrait tirer de ce péril, et appréhendaient extrêmement pour le salut du roi, duquel dépendait celui de tout l’Etat ; de sorte que dans un conseil qu’il tint le cinquième de septembre, la plupart concluaient que, laissant ses troupes à terre fortifiées dans des postes où elles pourraient aisément soutenir les attaques de l’ennemi et attendre les renforts qui lui devaient arriver, il mît sa personne sacrée en sûreté, et qu’il s’embarquât au plus tôt pour prendre la route d’Angleterre ou de la Rochelle, de peur que, s’il tardait davantage, il ne se trouvât investi par mer aussi bien que par terre : ce que les vaisseaux que le duc de Parme avait tout prêts pourraient faire bien aisément, avec les barques qui descendaient de Rouen en très-grande quantité. […] Et quand même il n’y aurait point d’autre sûreté pour votre sacrée personne que la fuite, je sais bien que vous aimeriez mieux mille fois mourir de pied ferme que de vous sauver par ce moyen. […] Je ne puis croire, pour moi, que vous deviez plutôt fier1 votre personne à l’inconstance des flots et à la merci de l’étranger qu’à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts de lui servir de rempart et de bouclier ; et je suis trop serviteur de Votre Majesté pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien2. » Par de semblables paroles le maréchal ferma la bouche à ceux qui avaient ouvert cet avis ; et le roi, dont le courage suivait toujours les plus hardies résolutions et se déterminait facilement dans les plus pressantes rencontres, se résolut d’attendre l’ennemi dans un poste avantageux3.
Beaucoup d’esprit naturel et facile l’y seconda, et beaucoup de qualités aimables lui attachèrent les cœurs, tandis que sa situation personnelle avec son époux, avec le roi, avec Madame de Maintenon, lui attira les hommages de l’ambition1 Douce, timide, mais adroite, bonne jusqu’à craindre de faire la moindre peine à personne, légère et vive, elle était pourtant capable de vues et de suite2. […] Elle voulait plaire même aux personnes les plus inutiles et les plus médiocres 1, sans qu’elle parût le rechercher. […] Sa cour, c’est-à-dire les personnes attachées à sa maison, à son service.
Il ne me plaît pas de déplorer la vie ; ce que beaucoup de personnes et même de gens instruits ont fait souvent. […] Je ne laisserai aller personne chez vous, sans lui donner une lettre. […] Et personne ne doutera. […] Il n’est personne que je n’estime beaucoup, s’il est sage et éloquent. […] Comment se fait-il, ò Mécène, que personne ne vive content du sort qu’il a choisi, ou que le hasard lui a offert ?
Si on le prie de s’asseoir, il se met à peine sur le bord d’un siége ; il parle bas dans la conversation, et il articule mal : libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu1 des ministres et du ministère, il n’ouvre la bouche que pour répondre ; il tousse, il se mouche sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu’il soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c’est à l’insu de la compagnie ; il n’en coûte à personne ni salut, ni compliment : il est pauvre 2. […] L’on peut définir l’esprit de politesse ; l’on ne peut en fixer la pratique : elle suit l’usage et les coutumes reçues ; elle est attachée aux temps, aux lieux, aux personnes, et n’est point la même dans les deux sexes, ni dans les différentes conditions : l’esprit tout seul ne la fait pas deviner ; il fait qu’on la suit par imitation, et que l’on s’y perfectionne. […] Lui seul ignore combien il est au-dessous du sublime et de l’héroïque ; et, incapable de savoir jusqu’où l’on peut avoir de l’esprit, il croit naïvement que ce qu’il en a est tout ce que les hommes en sauraient avoir : aussi a-t-il l’air et le maintien de celui qui n’a rien à désirer sur ce chapitre, et qui ne porte envie à personne. […] Couper veut dire se mettre entre deux personnes. […] Molière a dit : Il ne vous a pas fait une belle personne Afin de mal user des choses qu’il vous donne.
il commence par l’énumération des faveurs qu’il a reçues du peuple- : il reconnaît qu’il lui doit tout, et que personne ne peut avoir plus de motifs que lui pour défendre ses intérêts. […] Elle sera claire, si vous ne vous servez pour chaque chose que du mot propre, et si vous distinguez nettement les temps, les lieux et les personnes. […] Mais il faut observer que cette chaleur même doit être subordonnée à la raison, et que celui qui s’y livrerait inconsidérément pourrait bien étonner un moment, mais ne persuaderait personne, parce qu’il faut que l’esprit soit convaincu, pour que le cœur se laisse persuader ; et que la règle générale est que : L’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas, (Boileau). […] Du moment que l’on s’aperçoit que tous les cœurs sont émus, gardons-nous d’insister sur les plaintes ; ne laissons pas à l’auditeur le temps de se refroidir, et ne nous flattons pas surtout que personne pleure longtemps des infortunes qui lui sont étrangères.
Celui d’abattre le parti de la religion avait été projeté par M. le cardinal de Retz, mon oncle ; celui d’attaquer la formidable maison d’Autriche n’avait été imaginé de personne. […] L’on ne l’avait vue que persécutée, et la souffrance, aux personnes de ce rang, tient lieu d’une grande vertu. […] Vous ne serez pas surprise de ce qu’on le fut de la prison de M. de Beaufort, dans une cour où l’on venait de les ouvrir à tout le monde sans exception ; mais vous le serez sans doute de ce que personne ne s’aperçut des suites. […] Il justifie parfaitement cet éloge de M. de Barante : « Le cardinal de Retz, plus que personne, donna du charme et de la vie à l’histoire écrite avec des impressions personnelles. » Aussi quelques familiarités de langage, propres au genre des mémoires, ne nous ont pas paru devoir empêcher que ce morceau et le suivant, d’une originalité si puissante, trouvassent place dans notre recueil.
Il eût rendu compte d’un inconnu qui s’y serait glissé dans les ténèbres : cet inconnu, quelque ingénieux qu’il fût à se cacher, était toujours sous ses yeux ; et si enfin quelqu’un lui échappait, du moins, ce qui fait presque un effet égal, personne n’eût osé se croire bien caché. […] Environné et accablé dans ses audiences d’une foule de gens, du menu peuple pour la plus grande partie, peu instruits même de ce qui les amenait, vivement agités d’intérêts très-légers et souvent très-mal entendus, accoutumés à mettre à la place du discours un bruit insensé, il n’avait ni l’inattention ni le dédain qu’auraient pu s’attirer les personnes ou les matières ; il se donnait tout entier aux détails les plus vils, ennoblis à ses yeux par leur liaison nécessaire avec le bien public ; il se conformait aux façons de penser les plus basses et les plus grossières ; il parlait à chacun sa langue, quelque étrangère qu’elle lui fût ; il accommodait la raison à l’usage de ceux qui la connaissaient le moins ; il conciliait avec bonté des esprits farouches, et n’employait la décision d’autorité qu’au défaut de la conciliation. […] Les personnes dont j’entends parler ici sont en si grand nombre et si importantes, que j’affaiblirais son éloge en y faisant entrer la reconnaissance que je lui dois, et que je conserverai toujours pour sa mémoire. […] Le nom de ces fonctionnaires venait de ce qu’ils rapportaient les requêtes des parties dans le conseil du roi, ce que les personnes revêtues de ce titre font aujourd’hui près du conseil d’Etat.
Ce qui fait qu’il est bien reçu dans les compagnies, c’est qu’il s’accommode à tous et ne se préfère à personne. […] Il voit tout d’un coup le ridicule des hommes, et jamais personne ne remarqua plus promptement une sottise. […] Personne n’apprit la mort de M. de Turenne, qui ne crût d’abord l’armée du roi taillée en pièces, nos frontières découvertes, et les ennemis prêts à pénétrer dans le cœur de l’État. […] À l’abbé Bossuet, son neveu. — Cette condoléance réunit toutes les convenances de genre, de personnes et de positions.
Rien de plus vrai, de plus juste, mais en même temps de plus simple et de plus commun que cette pensée, la mort n’épargne personne. […] Il n’est personne qui n’approuve bien volontiers cette remarque de l’abbé d’Olivet, dont le style est si pur et si agréable. […] Combien de personnes se servent d’expressions métaphoriques, sans savoir précisément ce que c’est que métaphore ! […] Mais il signifie agréable à la vue ; et cela, par comparaison entre le sens propre du mot riante, qui ne peut s’appliquer qu’aux personnes, et entre le plaisir que cause la vue d’une belle campagne. […] On dit par hyperbole d’un cheval qui va extrêmement vite : il va plus vite que le vent ; et d’une personne qui marche avec une extrême lenteur : elle va comme une tortue.
L’énallage de nombre et de personne remplace tu par vous, je par nous, emploie la seconde personne pour la troisième, ou la troisième pour la seconde, etc. […] Voici une jolie syllepse dans la Bruyère : « Une femme infidèle, si elle est connue pour telle de la personne intéressée, n’est qu’infidèle ; s’il la croit fidèle, elle est perfide. » C’est une syllepse de genre. […] Honnêtes gens, bien entendu, est pris ici dans le sens du xviiie siècle, les personnes que la condition, la fortune on le mérite élèvent au-dessus du vulgaire, et qui ont l’esprit cultivé par la lecture, par la réflexion et par le commerce avec les personnes qui ont les mêmes avantages.
Voilà ce que je sais par une longue expérience de toutes sortes de livres et de personnes. […] Je ne m’en étonne plus, et je vois bien qu’il n’y a presque personne qui tende à ce but. […] L’inégal Saint-Évremond n’ose parler de vers à personne. […] Les juges, les chanoines, l’évêque, le subdélégué, l’élu, le receveur du grenier à sel, le citoyen aisé, personne n’a de livre, personne n’a l’esprit cultivé ; on n’est pas plus avancé qu’au XIIè siècle. […] D’où vient qu’en musique des sons aigres et discordants n’ont flatté l’oreille de personne ?