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2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Ses lettres vont de pair avec les meilleures. […] Accueillez mon Maillet, le plus sage des fous et le plus fou des sages, mais un des meilleurs esprits du monde, si cet esprit était plus froid, et une des meilleures âmes que le ciel ait jamais créées, quoiqu’il ne soit occupé que de son esprit ; espèce d’aigle sans bec, sans serres, sans fiel, mais non pas sans élévation assurément ; un jeune homme de l’autre monde, que les connaisseurs généreux, comme vous l’êtes, doivent apprécier dans celui-ci, afin que justice soit faite, car il n’y fera pas fortune. […] Que notre ami nous raccoutume à regarder avec quelque faveur le christianisme ; à respirer, avec quelque plaisir, l’encens qu’il offre au ciel ; à entendre ses cantiques avec quelque approbation : il aura fait ce qu’on peut faire de meilleur, et sa tâche sera remplie. […] On peut affirmer qu’il collabora indirectement aux meilleures pages du Génie du christianisme. […] Il est désormais, à toute heure, ce qu’il était dans ses meilleurs jours.

3. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Après tout, il respecta sincèrement les vérités universelles qui sont la conscience même ; et, s’il faut se défier de son indolence trop voluptueuse, s’il ne convient pas de le suivre comme le meilleur des guides, on peut lui savoir gré d’avoir fait bonne guerre à l’orgueil des docteurs infatués. […] Il égale, il surpasse les meilleurs modèles, non-seulement par son incomparable génie d’écrivain, mais parce qu’il peint l’homme de tous les temps : voilà le secret de son immortalité. […] Quand je pourrois me faire craindre, j’aimerois encores mieulx me faire aimer : il y a tant de sortes de defaults en la vieillesse, tant d’impuissance, elle est si propre au mespris6, que le meilleur acquest7 qu’elle puisse faire, c’est l’affection et amour des siens. […] La meilleure acquisition. […] C’est la meilleur provision dont on se puisse munir.

4. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Je prends pour exemple un ancien logogriphe latin, qui est peut-être le meilleur qu’on puisse citer. […] L’épigramme suivante peut être mise au nombre des meilleures. […] Les meilleurs épigrammatistes latins sont Catulle, né à Vérone, l’an 86 avant J. […] Le meilleur de tous, est celui de Desbarreaux 160. […] La meilleure façon de traiter le sujet d’un épithalame, est de le renfermer dans une fiction ou dans une allégorie.

5. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Comme hommes, c’est-à-dire, comme membres de la société, nous devons savoir la meilleure manière de nous y conduire : c’est ce que j’appelle la morale de l’homme dans la vie civile. […] Il en faut peu, mais que ce soient les meilleurs. […] Mais parmi toutes les religions qui ont été et qui sont encore connues des divers peuples, la raison n’admet que la meilleure. […] C’est le meilleur ouvrage que nous ayons en ce genre. […] Mais une étude simplement spéculative de la morale chrétienne ne nous seroit pas d’une bien grande utilité, puisqu’elle seule ne nous rendroit ni meilleurs ni plus heureux.

6. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. […] L’auteur, dans ces trois volumes, ne marche qu’appuyé sur les autorités des meilleurs critiques anciens et modernes, qu’il a su habilement fondre dans ces traités, compléter les uns par les autres et mettre parfaitement en lumière. […] Votre Cours complet de littérature est sûrement un des meilleurs que nous ayons. Il aura le succès des œuvres sérieuses, lent peut-être, mais assuré. — Toutes les fois que j’en ai l’occasion, je dis bien haut que vos traités sont les meilleurs que je connaisse. […] Monseigneur, Le Cours complet de littérature, par M. l’abbé Piron, me parait réunir les principales qualités de nos meilleurs livres classiques.

7. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

La raison suffirait pour nous apprendre que ceux qui cherchent à s’initier à l’art d’écrire, doivent s’attacher dans leurs lectures aux meilleurs ouvrages des écrivains les plus illustres. […] Les meilleurs orateurs et les meilleurs poètes modernes ont puisé sans scrupule dans les poètes et dans les orateurs grecs et latins. […] Il faut d’abord éviter cette imitation servile, qui consiste à se traîner sur les pas d’un écrivain et qui a fait tant de mauvaises copies des meilleurs modèles, et imiter d’une manière noble, généreuse, pleine de liberté et d’aisance, comme La Fontaine qui dit de lui-même : Mon imitation n’est point un esclavage. […] La traduction est un des meilleurs moyens de rendre fructueuse l’étude des modèles, et un des exercices les plus utiles pour se former à l’art d’écrire.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Corneille, 1606-1684 » pp. 26-31

Il n’est pas question de savoir de combien vous êtes plus noble ou plus vaillant que moi, pour juger de combien le Cid est meilleur que l’Amant libéral 5. […] Il suffit que vous ayez fait une folie, sans que j’en fasse une à vous répondre comme vous m’y conviez ; et puisque les plus courtes sont les meilleures, je ne ferai point revivre la vôtre par la mienne. […] Me voulez-vous bien permettre d’ajouter ici que vous m’avez pris par mon foible, et que ma Sophonisbe, pour qui vous montrez tant de tendresse4, a la meilleure part de la mienne ? […] Corneille en voulait à Claveret, parce qu’il avait distribué une pièce intitulée l’Auteur du vrai Cid espagnol à son traducteur français, dans laquelle on prétendait montrer que le dessein et le meilleur de la tragédie du Cid avaient été pillés de l’espagnol ; et cette pièce, quoique mauvaise, avait causé beaucoup de chagrin à Corneille.

9. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Les écrivains sacrés réunissent au plus haut degré toutes les qualités qu’on peut admirer dans les meilleurs historiens. […] C’est un des meilleurs écrivains du siècle d’Auguste. […] L’abbé de Vertot dans son Histoire des révolutions de la république romaine, un de nos meilleurs ouvrages historiques. […] Voltaire, dans son Histoire de Charles XII, roi de Suède, regardée comme le meilleur de tous ses ouvrages historiques. […] Ceux de Commines, chambellan de Louis XI : un des meilleurs morceaux de notre histoire pour le règne de ce monarque et celui de Charles VIII.

10. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Préface. »

L’infatigable abbé Delaporte a publié lui-même dans le siècle dernier, sous le titre d’École de littérature tirée de nos meilleurs écrivains, deux volumes très curieux, où il met, en effet, à contribution, malheureusement sans citer ses autorités, les hommes les plus compétents et les plus illustres. […] Ce n’est pas pour une étude première comme celle de nos collèges qu’il faut recourir aux hommes supérieurs ; on ne tirera d’eux, avec avantage, qu’un ouvrage philosophique analogue à notre Cours supérieur de grammaire, où l’on devra comparer et discuter les opinions différentes, et se prononcer, après examen, pour la meilleure. […] Un esprit original se montre partout, et le vieil ouvrage qu’on retouche, en s’imposant même la loi de ne rien ajouter aux doctrines, devient, soit par les retranchements, soit par une disposition meilleure, soit par la forme et le caractère du langage, tout autre chose que ce qu’il était d’abord.

11. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Veut-on trouver des hommes de meilleure composition, ou du moins plus sincères, et qui, formant le plus grand nombre, doivent être écoutés par préférence ? […] Il est dur de mourir, sans doute1 ; mais il est doux d’espérer qu’on ne vivra pas toujours, et qu’une meilleure vie finira les peines de celles-ci. […] Avec tout cela, je mourrai plein d’espoir dans le Dieu suprême, et très-persuadé que, de tous les hommes que j’ai connus en ma vie, aucun ne fut meilleur que moi1. […] Nous lisons ailleurs : « La vie est courte ; c’est donc une raison d’en user jusqu’au bout, et de dispenser avec art sa durée, afin d’en tirer le meilleur parti qu’il est possible. […] Du reste, cet acte se passait plus en admiration et en contemplation qu’en demandes ; et je savais qu’auprès du dispensateur des vrais biens, le meilleur moyen d’obtenir ceux qui nous sont nécessaires est moins de les demander que de les mériter.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Oui, je le soutiens, et je ne crains point d’être démenti par l’expérience, un enfant qui n’est pas mal né, et qui a conservé jusqu’à vingt ans son innocence, est, à cet âge, le plus généreux, le meilleur, le plus aimant et le plus aimable de tous les hommes4. […] Sur le penchant de quelque agréable colline bien ombragée, j’aurais une petite maison rustique, une maison blanche avec des contrevents verts5 ; et, quoiqu’une couverture de chaume soit en toute saison la meilleure, je préférerais magnifiquement6, non la triste ardoise, mais la tuile, parce qu’elle a l’air plus propre et plus gaie7 que le chaume, qu’on ne couvre pas autrement les maisons dans mon pays, et que cela me rappellerait un peu l’heureux temps de ma jeunesse8 J’aurais pour cour9une basse-cour, et pour écurie, une étable avec des vaches, afin d’avoir du laitage que j’aime beaucoup. […] Je souperais gaiement au bout de leur longue table ; j’y ferais choses au refrain d’une vieille chanson rustique, et je danserais dans leur grange, de meilleur cœur qu’au bal de l’Opéra1 Le lever du soleil On voit le soleil s’annoncer de loin par les traits de feu qu’il lance au-devant de lui. […] Un saint évêque trouva une vieille femme qui, pour toute prière, ne savait dire que O ; et il lui dit : « Bonne mère, votre prière vaut mieux que les nôtres » : cette meilleure prière est aussi la mienne. »

13. (1875) Poétique

Il faut donc que les poètes peignent les hommes ou meilleurs qu’ils ne sont ordinairement, ou pires qu’ils ne sont, ou tels qu’ils sont ; comme font les peintres. […] Enfin la même différence se trouve dans la tragédie et dans la comédie : celle-ci fait les hommes plus mauvais qu’ils ne sont aujourd’hui, et la tragédie les fait meilleurs. […] La tragédie étant l’imitation du meilleur, les poètes doivent suivre la pratique des bons peintres qui font les portraits ressemblants, et toutefois plus eaux que les modèles. […] Mais dans cette espèce il y a deux manières, dont l’une est meilleure que l’autre. […] Ce sont les seules qui se fassent sans colliers ou indice ; après celles-là, les meilleures sont celles du raisonnement.

14. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-8

Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. […] Votre Cours complet de littérature est sûrement un des meilleurs que nous ayons. […] Agréez mes meilleurs sentiments.

15. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

A rendre meilleurs leurs concitoyens ? […] Chacun vante les avantages de la direction qu’il a choisie et prétend qu’elle est la meilleure. […] Mais le tort de la rhétorique est de gâter trop souvent les meilleures remarques en nous les donnant pour des préceptes. […] » — Cicéron ne craint pas de dire que sans l’action le meilleur orateur n’est rien, et qu’avec elle le plus médiocre peut l’emporter sur le plus habile. […] Il y en a d’autres qui résistent à tous les efforts de la volonté la plus opiniâtre : le meilleur alors est de s’y résigner et d’en tirer le parti le plus avantageux possible.

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

En ce cas-là, vous savez ce qu’il en arriverait : vous seriez biffé de son testament, où il y a sans doute pour vous un meilleur legs que la bibliothèque du licencié Sédillo. » Après ces réflexions, j’en faisais d’autres toutes contraires. […] Apprenez que je n’ai jamais composé de meilleure homélie que celle qui n’a pas votre approbation. […] Vous êtes donc aujourd’hui tout ce que vous fûtes jamais, et peut-être meilleur ; car si à votre âge vous êtes si vif et si impétueux, quel nom, Théobalde, fallait-il vous donner dans votre jeunesse, et lorsque vous étiez la coqueluche ou l’entêtement de certaines femmes qui ne juraient que par vous et sur votre parole, qui disaient : Cela est délicieux ; qu’a-t-il dit ?

17. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Les meilleurs livres sont ceux que ceux qui les lisent croient qu’ils auraient pu faire. […] Ces gens laissent échapper les plus belles occasions de nous convaincre qu’ils ont de la capacité et des lumières, qu’ils savent juger, trouver bon ce qui est bon et meilleur ce qui est meilleur. […] La manière la plus vive et la plus touchante est donc la meilleure ? […] Cicéron dit que le meilleur, presque toujours, est de le cacher, et d’y mener l’auditeur sans qu’il s’en aperçoive. […] Le récitatif de Lulli me paraît très-bon, mais les scènes de Quinault encore meilleures.

18. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Sans cela le meilleur écrivain s’égare ; au milieu de couleurs brillantes, de détails admirables, on reconnaît que l’ouvrage n’est point construit, et on accuse l’auteur de manquer d’invention. […] L’imagination est cette faculté de l’esprit qui nous offre les objets ; c’est la messagère des idées. — La mémoire est le don de conserver le souvenir des objets. — Le discernement est la qualité qui aperçoit les différences des objets entre eux, — Le goût est la connaissance des meilleurs objets. — Le cœur est la source de nos affections, de nos sentiments. — Le sentiment est le mouvement du cœur qui décide de la convenance des objets, — L’esprit est la source de nos idées. — Le génie est le don exceptionnel qui produit les plus belles idées ; c’est la perfection de l’esprit […] Il faut rassembler toutes les pensées qu’il comporte, faire choix des meilleures, élaguer celles qui sont frivoles, triviales ou trop subtiles. […] À force de se charger de mauvaises causes, d’excellents avocats perdent les meilleures, parce qu’ils ont compromis, en plaidant les premières, leur probité oratoire et leur prudence, leurs lumières.

19. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

afin que Dieu, qui dote les familles, Donne à vos fils la force, et la grâce à vos filles ; Afin que votre vigne ait toujours un doux fruit ; Afin qu’un blé plus mûr fasse plier vos granges ; Afin d’être meilleurs, afin de voir les anges   Passer dans vos rêves la nuit ! […] Car personne ici-bas ne termine et n’achève ; Les pires des humains sont comme les meilleurs ; Nous nous réveillons tous au même endroit du rêve. […] — mais c’est encor ma meilleure laitière. […] Avons-nous à acheter quelque chose de lui, mettons là notre argent ; c’est le meilleur emploi que nous puissions faire de nos biens que de les mettre à la banque de Dieu.

20. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

La rhétorique est cette langue d’Esope, la meilleure ou la pire des choses, selon l’emploi qu’on en fait ; mais toujours à l’abri elle-même de toute responsabilité, quel que soit ou l’usage ou l’abus. […] Car s’il n’y a pas de Dieu, ce monstre est son Dieu à lui-même ; il s’immole tout ce qu’il désire, ou tout ce qui lui fait obstacle ; les prières les plus tendres, les meilleurs raisonnements ne peuvent pas plus sur lui que sur un loup affamé. » « Si tout meurt avec nous, dit Massillon, les annales domestiques et la suite de nos ancêtres ne sont donc plus qu’une suite de chimères, puisque nous n’avons point d’aïeux et que nous n’aurons point de neveux. […] Les exemples qu’on pourrait tirer de leurs écrits sont innombrables ; et plusieurs, il faut l’avouer aussi, sont dignes du parallèle avec les meilleurs des siècles précédents.

21. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Cette persécution rendit service à son talent ; car nous devons aux vicissitudes de son exil les deux meilleurs ouvrages qu’elle ait produits : Corinne, roman trop métàphysique dont les fictions recouvrent les confidences d’une âme supérieure ; et l’Allemagne, tableau brillant d’une littérature dont l’étude fut pour nous la découverte de richesses ignorées. […] Le goût des spectacles est universel ; car la plupart des hommes ont plus d’imagination qu’ils ne croient, et ce qu’ils considèrent comme l’attrait du plaisir, comme une sorte de faiblesse qui tient encore à l’enfance, est souvent ce qu’ils ont de meilleur en eux : ils sont, en présence des fictions, vrais, naturels, émus, tandis que, dans le monde, la dissimulation, le calcul et la vanité disposent de leurs paroles, de leurs sentiments et de leurs actions. […] Mon meilleur moment, c’est quand je me couche, et très-souvent des souffrances physiques m’ôtent le seul bien que je goûte, le sommeil2.

22. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Tel sera donc le mode de constitution de la tragédie la meilleure, selon les règles de l’art. […] De même les choses dont la différence en plus est préférable ou meilleure. […] Sont préférables les choses qui nous donnent des désirs plus honorables et meilleurs ; car les désirs ont la supériorité des choses qui en sont l’objet, et les désirs qu’excitent en nous des choses plus honorables ou meilleures sont aussi, pour la même raison, plus honorables et meilleurs. […] Le mieux est encore ce qui appartient aux meilleurs, soit d’une façon absolue, soit en tant que meilleurs ; par exemple, le courage inhérent à la force. C’est encore ce que choisirait un homme meilleur, soit absolument, soit en tant que meilleur ; par exemple, de subir une injustice plutôt que d’en faire une à autrui ; car c’est le parti que prendrait un homme plus juste.

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