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100. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Sans reproduire le bourgeois de la conversation ordinaire, qu’il évite toute forme antipathique au langage commun, toute emphase, toute fleur de diction, principalement tout ce qui peut sembler préparé, convenu, uniquement destiné à amener la replique. […] Si vous introduisez dans ces sortes de dialogues des personnages historiques ou fictifs, conservez à chacun son caractère réel ou vraisemblable, ou du moins jetez dans leur langage la variété et les contrastes.

101. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

L’ambition de Malherbe et de ses disciples est d’exprimer les idées de tout le monde, de parler le langage des courtisans, même le langage du peuple, et non le langage des érudits, enfin de ne rien dire qui ne puisse être entendu des dames dont ils désirent particulièrement le suffrage. […] Tous les personnages parlent un langage de convention qui tient du bel esprit et de la fade galanterie. […] Avec les termes les plus ordinaires il a le secret de faire un langage qui lui est tout personnel. […] Et depuis quand, seigneur, tenez-vous ce langage ? […] Surtout aucun dramatique n’a mieux su faire toujours tenir à ses personnages le langage qui convient à leur éducation, à leur caractère, à leur sexe et à leur rang.

102. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre premier. »

L’influence salutaire de l’académie française ne tarda pas à se faire remarquer ; et les progrès du langage et de l’éloquence sont déjà très sensibles dans Pélisson, le premier orateur digne d’être cité que nous présentent les fastes académiques.

103. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IX. De l’élégie. »

Là, ce n’est plus le langage humain, c’est Dieu lui-même qui parle par les prophètes ; c’est lui qui met dans la bouche de David l’expression la plus vraie et la plus touchante de la douleur de l’âme, tempérée par les élans de la foi et de l’espérance religieuse : telle est entre autres le psaume qui chante la captivité de Babylone (Super flumina Babylonis), et que Chateaubriand appelle le plus beau des cantiques sur l’amour de la patrie .

104. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Bonaventure Desperriers. Mort en 1544 » pp. -

Leur langage habituel.

105. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Il faut donc que le poète, pour instruire, y mette de l’ordre et de la méthode ; que, pour instruire en poète, c’est-à-dire pour plaire en même temps qu’il instruit, il fasse usage des ornements que peut fournir le langage des muses. […] Tout ce qu’on lui permet dans ce cas, c’est de jeter en passant des réflexions courtes et vives, qui paraissent naître des faits et s’être présentées d’elles-mêmes ; mais les exemples parlent assez haut, et les actions que font ses héros, et les jugements qu’il en fait porter à ses lecteurs, sont précisément le langage qui lui convient136. […] On le renvoie à ses maîtresses, qui le mettent en pénitence pour lui faire désapprendre cet affreux langage.

106. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Des couleurs du sujet je teindrai mon langage, dit Delille. […] Le style laconique exclut nécessairement toutes les figures qui font l’ornement du langage. […] Aussi fait-il usage de tout ce qui peut embellir le discours, et se pare-t-il de tous les ornements et de toutes les fleurs du langage, sans prendre soin de les cacher.

107. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

Le ministre de Dieu, paraissant dans la chaire de vérité pour distribuer la manne céleste à des fidèles altérés de sa parole, comme le cerf des eaux vives, n’a pas besoin de réclamer une faveur dont il est assuré d’avance, car c’est à des frères qu’il s’adresse, ni de se concilier les esprits par la modeste simplicité du langage, car c’est un plus puissant que lui qui commande l’attention. […] Mais à cette aveugle brusquerie opposez l’insinuant artifice d’Ulysse, et vous admirerez, dans l’un et l’autre plaidoyer, le poëte attentif à donner à ses héros le langage de leur caractère et de leurs passions47.

108. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre V. Barreau français. — Le Normant et Cochin. »

Malgré la pureté de langage qui caractérise ses plaidoyers et ses lettres, on a cessé depuis longtemps de les lire, parce qu’on y chercherait en vain cette chaleur de style et cette force de raison qui donnent seules la vie aux écrits, de quelque nature qu’ils soient.

109. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Définition et division. »

Voila le langage de Quintilien, qui envisageait surtout la rhétorique comme art de bien parler.

110. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

Les bergers doivent être placés à une époque où régnaient l’aisance, l’égalité, l’innocence ; il ne faut montrer que le côté poétique, riant et gracieux de leur existence ; leur langage sera simple et naïf, sans grossièreté comme sans recherche et sans bel esprit ; ils plairont par l’innocence et l’ingénuité de leurs mœurs.

111. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — De la Poétique » pp. 2-4

Ce poème, écrit avec une haute raison et le plus harmonieux langage, a valu à son auteur le titre de législateur du Parnasse français, et passe communément pour son chef-d’œuvre.

112. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Il donne l’idée d’un beau corps auquel l’âme fait défaut, et les artifices de son noble langage laissent le cœur indifférent. […] Son langage, naïf et viril, sévère et hardi, excelle par la clarté. […] Ses acteurs ont l’âme, les mœurs, l’esprit, le langage de l’époque à laquelle ils appartiennent. […] Pour se plaire donc dans les forêts, il faut entendre le langage des forêts ; car toutes les créatures ont un langage, c’est-à-dire qu’elles peuvent exciter des pensées. […] Il lui fallait parler à une société polie son propre langage, et lui plaire par le discernement des convenances.

113. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Préface » pp. -

Rien n’était plus efficace, selon le judicieux auteur du Traité des études, pour donner aux jeunes gens de bons principes et l’habitude d’un bon langage, que « des extraits faits avec soin et qui pourraient avoir quelquefois une longueur raisonnable ».

114. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Henri IV, 1553-1610 » pp. -

Écrivain sans le savoir, il a la source vive, l’esprit alerte, de la gaieté, de l’entrain, des saillies gauloises, un bon sens gascon, une familiarité souriante, un brave langage, de la rondeur et du piquant, des accents de cœur, et la concision expressive de cette parole agissante qui n’a pas de temps à perdre.

115. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Préface » pp. -

Parmi ces ouvrages, dans lesquels nous nous plaisons d’ailleurs à reconnaître des qualités réelles, les uns, tout en présentant d’heureux développements sur quelques points, se taisent presque entièrement sur d’autres qui ont aussi leur importance, ou se servent d’un langage métaphysique souvent résultant pour l’esprit et toujours incommode pour la mémoire ; les autres, sous prétexte d’éviter les longueurs, tombent dans la sécheresse et l’aridité, et ressemblent plutôt à des tables analytiques qu’à des traités destinés aux classes supérieures ; d’autres enfin présentent une étendue démesurée, et se perdent dans des explications trop vagues et trop diffuses.

116. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

C’est le besoin qui l’a fait naître par l’effet nécessaire de la pauvreté du langage à son origine. […] Bientôt il arriva que ces mots, dotés d’un nouveau sens, devinrent un des plus beaux ornements du langage ; les écrivains et les poètes surtout les semèrent dans leurs compositions, comme autant de pierres précieuses dont ils embellirent et enrichirent leur style. […] 2° L’autre espèce d’ironie prend le langage de la gaieté et raille d’une manière flatteuse ; elle déguise la louange sous le voile du blâme, et réciproquement. […] « Je ne parle pas, dit-il, de cette allusion générale des animaux à nous, qui est de l’essence de l’apologue ; je parle de mille traits répandus dans ses fables, qui touchent plus expressément à quelque particularité de langage, de caractère, d’usage, de condition, de mœurs locales, d’opinion, d’érudition, etc.  » Ratopolis était bloquée…       Thémis n’avait point travaillé De mémoire de singe a fait plus embrouillé… Don Pourceau raisonnait en subtil personnage… Certain Renard gascon, d’autres disent normand… Quand il eut ruminé tout le cas dans sa tête… Le Loup en fait sa cour, daube au courtier du roi Son camarade absent…       Le Renard dit branlant la tête, Tels orphelins, seigneur, ne nie font point pitié…       Faites-en les feux dès ce soir ;       Et cependant viens recevoir       Le baiser de paix fraternelle… Chacun fut de l’avis de monsieur le doyen,… Miraut sur leur odeur ayant philosophé, Etc., etc.

117. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre III. Idée de l’Éloquence des Saints-Pères. »

Son style a quelque chose d’extraordinaire, est hérissé de métaphores, et chargé d’un faste qui devrait être toujours étranger au langage de la vérité.

118. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

La Physionomie Si la physionomie n’était pas expressive, dirions-nous si fréquemment que nous lisons sur la figure, que la physionomie trahit notre langage ?

119. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

C’est une révolution faite dans le langage des chancelleries.

120. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Il déploie tous les trésors du langage poétique avec un art qui paroît inimitable. […] Boscovich, jésuite, a emprunté le langage des Muses latines pour traiter une des matières les plus difficiles et les plus sublimes de la physique. […] Quel diantre de langage ! […] Isabelle l’a vu ; mais a-t-elle compris le langage de ses yeux ? […] appeler un jargon, le langage Fondé sur la raison et sur le bel usage !

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