/ 260
70. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Ariste lui représente que les soins défians et la gêne ne font point la vertu des femmes ; mais que l’honneur doit les tenir dans le devoir. […] On doit tout à l’honneur et rien à la fortune. […] Une paille rompue Rend, entre gens d’honneur, une affaire conclue. […] Et je fuirois l’honneur qui m’attend sur vos traces ! […] ne nous formons point ces indignes obstacles ; L’honneur parle, il suffit ; ce sont là nos oracles.

71. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Dès la première fois que j’eus l’honneur d’être nommé pour y prêcher, je fus assez heureux de recevoir un avis d’un courtisan des plus habiles. […] Fontenelle, secrétaire perpétuel de cette compagnie, lui écrivit en ces termes : SIRE, « L’honneur que votre majesté fait à l’Académie royale des sciences, de vouloir bien que son auguste nom soit mis à la tête de sa liste, est infiniment au-dessus des idées les plus ambitieuses qu’elle pût concevoir, et de toutes les actions de grâces que je suis chargé de vous en rendre. […] Toute votre conduite en Angleterre, où les intérêts de la France vous étaient confiés, a bien vengé l’honneur du génie poétique, qu’une opinion assez commune condamne à se renfermer dans la poésie. […] Il y va trop de mon honneur d’en user autrement. […] Gardez bien vos rangs, je vous prie : si la chaleur du combat vous les fait quitter, pensez aussitôt au ralliement ; c’est le gain de la bataille… ; et si vous perdez vos enseignes, cornettes et guidons, ne perdez point de vue mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de l’honneur et de la victoire ».

72. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Tout, dans les inventions de l’art, fut modelé sur les exemples de point d’honneur chevaleresque, de dignité sévère, de bienséance pompeuse, qui brillaient autour du souverain ; et dans les sujets empruntés à l’histoire, la vérité des peintures souffrit souvent de cette préoccupation involontaire de l’écrivain et du poëte. […] Il est au jugement ce que l’honneur est à la probité : ses lois sont délicates, mystérieuses et sacrées. L’honneur est tendre et se blesse de peu : tel est le goût ; et tandis que le jugement se mesure avec son objet ou le pèse dans la balance, il ne faut au goût qu’un coup d’œil pour décider son suffrage ou sa répugnance, je dirai presque son amour ou sa haine, son enthousiasme ou son indignation, tant il est sensible, exquis et prompt !

73. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Dimanche. — C’est trop d’honneur que vous lui faites, Monsieur. […] J’ai du bien assez pour ma fille ; je n’ai besoin que d’honneurs, et je la veux faire marquise. […] On était sûr d’une réponse dès qu’on lui écrivait, ne se fût-on proposé que l’honneur de lui écrire. […] Ils vont composer de tout ceci une belle histoire qui pourra bien aller jusqu’à Oviédo, et qui t’y fera beaucoup d’honneur. […] Il ajouta, pour me piquer d’honneur, quelques mots qui me mirent dans l’impuissance de reculer.

74. (1873) Principes de rhétorique française

Il est donc impossible d’être lié à Dieu par un culte de religion, sans avoir en même temps avec le prochain toutes les autres liaisons de charité et de justice qui Font, même selon l’idée du monde, ce qui s’appelle l’homme d’honneur. […] ô l’honneur de nos jours ! […] et encore : Rendre le même honneur au masque qu’au visage. […] Voilà la bonne foi, le zèle vertueux La justice et l’honneur que l’on trouve chez eux ! […] Sous lui se sont formés tant de renommés capitaines que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre !

75. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 140-145

Il n’y a que les républiques qui rendent de tels honneurs : les rois ne donnent que des récompenses. […] J’ai donc, monsieur, l’honneur de vous en avertir.

76. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

La tolérance Lettre à M. d’Aubigné On m’a porté sur votre compte des plaintes qui ne vous font pas honneur. […] Cette lettre fait honneur à madame de Maintenon, et venge sa mémoire contre bien des calomnies.

77. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Il faut dire : à quelque degré d’honneur que vous soyez élevé : quelque que soit votre dignité. […] S’il y a plusieurs substantifs sujets liés par la conjonction mais, et dont le dernier soit au singulier, on met alors le verbe au singulier : = non seulement ses titres, ses honneurs, ses dignités, mais encore sa fortune s’évanouit. […] Le sens, en effet, que présente cette phrase ainsi construite, est celui-ci : l’amour n’est qu’un plaisir, et l’honneur n’est qu’un devoir. Or ce n’est certainement pas celui du poète, qui voulait dire : L’amour n’est qu’un plaisir ; l’honneur est un devoir. […] Mais on dit fort bien, en l’honneur des saints, en l’absence d’un tel.

78. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Les honneurs sont les signes d’une réputation de libéralité. […] Les honneurs, la renommée. […] De même les biens qui nous procurent plus d’honneur (car l’honneur qu’on nous fait est une sorte d’estimation de notre valeur), — et les choses dont les contraires donnent lieu à une peine plus sévère. […] Les choses dont l’honneur est le prix sont aussi des choses belles ; de même celles qui rapportent plutôt de l’honneur que de l’argent, et toutes celles que l’on fait en raison d’une détermination désintéressée. […] Être admiré est aussi une chose agréable, à cause de l’honneur même attaché à cette admiration.

79. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Cette lettre, qui décline l’honneur de ce nom, n’est pas moins une lettre fort spirituelle. […] Girardin lui en fit les honneurs avec cordialité ; il lui montra la chambre à coucher, la porte de l’étable, et la colline où saint Michel apparut à l’humble bergère. […] Elle le conjure par les dieux et les mânes de ses aïeux, et finit en lui disant do la voir à ses pieds, elle qui prie pour l’honneur du fils, la vie de la mère, et le salut de la patrie. […] Mais sa douleur n’est rien auprès de l’honneur de sa patrie prête à se couvrir de honte. […] Au résumé, ce morceau fait-il honneur à son auteur.

80. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom. […] Ils se font honneur, c.

81. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Corneille, 1606-1684 » pp. 26-31

Il trouvait chez eux l’idéal de l’honneur patriotique et chevaleresque. […] Quand vous avez traité la pauvre Chimène d’impudique, de parricide, de monstre, ne vous êtes-vous pas souvenu que la reine, les princesses et les plus vertueuses dames de la cour et de Paris l’ont reçue et caressée en fille d’honneur ?

82. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

1 Dans le petit nombre d’années où Racine travailla pour le théâtre, il composa douze tragédies, qui sont presque toutes demeurées l’honneur et le modèle de la scène française. […] Dois-je oublier Hector privé de funérailles, Et traîné sans honneur autour de nos murailles ? […] Il respecte en Pyrrhus l’honneur du diadème ; Il respecte en Pyrrhus Achille et Pyrrhus même : Il craint les Grecs, il craint l’univers en courroux ; Mais il se craint, dit-il, soi-même plus que tous.

83. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

« Je me souviens, dit quelque part Montesquieu, qu’en sortant d’une pièce intitulée Esope à la cour, je fus si pénétré du désir d’être plus honnête homme que je ne sache pas avoir formé une résolution plus forte. » Honneur à Boursault qui sut choisir un sujet assez moral pour inspirer un si beau désir à une si belle âme ! Une grave erreur de plusieurs écrivains actuels, mais dont, pour l’honneur du siècle, j’aime mieux accuser leur esprit que leur cœur, c’est de s’imaginer que le crime est un élément nécessaire d’intérêt pour tout drame et toute fiction ; qu’il n’est point d’admiration possible pour le héros, ou d’attendrissement pour la victime, si on ne les entoure, en façon de repoussoir, d’une bande de scélérats, et quels scélérats !

84. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

Vivant sous la tente patriarcale, éprouvant peu de besoins, trouvant la terre docile à leurs désirs et produisant sans culture les fruits les plus délicieux, entourés de nombreux troupeaux qui leur assuraient une existence facile, exempte de soucis, ne soupçonnant pas l’existence des honneurs et des richesses, n’abandonnant leurs cœurs qu’à des passions douces et innocentes, les hommes durent nécessairement se contenter d’un langage fort limité pour l’expansion de leurs sentiments et l’expression de leurs idées. […] Les Égyptiens, les Chaldéens et les Phéniciens se disputent l’honneur d’avoir inventé l’écriture alphabétique, et ce sont les derniers surtout qui paraissent avoir plus de droits à cette ingénieuse invention.

85. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — D’Aubigné, 1550-1630 » pp. -

Si les révolutions coûtent cher à un pays, si la guerre civile est un fléau, les ruines les plus tristes qu’elles laissent après elles sont encore celles des consciences, des convictions, des caractères, et de l’honneur même. […] Matamore et poltron, fanfaron d’honneur, de courage, de galanterie et de noblesse, toujours hué et toujours désappointé, le baron de Fœneste est un de ces Gascons éventés qui sont venus chercher fortune au Louvre.

86. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Mais mon sujet prête à la tragédie4 ; J’y pourrai prendre un plus rapide essor ; Dialoguons, et ma pièce applaudie M’enivrera d’honneur, de gloire et d’or5. […] On sait que Béranger n’eut aucune ambition : il refusa les honneurs académiques.

87. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Vous m’en ferez une que vous me devez, si vous me faites l’honneur de m’aimer toujours autant que vous avez fait autrefois, et si vous croyez que je suis, etc. […] Je n’attends là-dessus, que vos ordres pour exécuter ses intentions, et vous supplie d’agréer les sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être, etc. […] J’éprouve cependant tout le contraire : la goutte m’ôte toutes marques d’honneur de votre souvenir, de pitié, d’amitié, qui auraient fait toute ma consolation. […] Mais peut-être ce qui vous entretient dans l’illusion, c’est de voir ceux qui méconnaissent Dieu nager dans l’opulence, vivre comblés d’honneur et de dignités. […] C’est trop d’honneur que vous lui faites.

88. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Je ne t’envierai pas ce beau titre d’honneur. […] Ainsi, on ne peut faire entrer dans un vers les mots suivants : loi évangélique, Dieu immuable, vérité éternelle, vrai honneur, foi assurée, etc. […] : Le bon Socrate, Ésope, et certain paysan Des rives du Danube… Vous connaissez l’impétueuse ardeur De nos Français ; ce sont fous pleins d’honneur. […] Elle est encore riche lorsqu’elle s’appuie sur la même consonne, ou sur une consonne ayant le même son, c’est-à-dire, lorsqu’il y a entière conformité de son et de lettres dans la syllabe finale pour le vers masculin, et dans les deux dernières pour le vers féminin, comme procès, succès, enfant, triomphant, honneur, empoisonneur, etc. : Loin du trône nourri, de ce fatal honneur, Hélas !

89. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

On ne vient ici que pour décider du mérite de ceux qui l’annoncent, pour faire des parallèles insensés, pour prononcer sur la différence des jours et des instructions : on se fait honneur d’être difficile ; on passe sans attention sur les vérités les plus étonnantes, et qui seraient d’un plus grand usage pour soi ; et tout le fruit qu’on retire d’un discours chrétien se borne à en avoir mieux remarqué les défauts que tout autre. […]  » Ce n’est pas pour vous nourrir du pain de la parole et chercher des secours et des remèdes utiles à vos maux que vous venez nous écouter ; c’est pour trouver où placer quelques vaines censures et vous faire honneur de nos défauts, qui sont peut-être une punition terrible de Dieu sur vous, lequel refuse à vos crimes des ouvriers plus accomplis et qui auraient pu vous rappeler à la pénitence : Exploratores estis ; ut videatis infirmiora terræ, venistis. […] Je vous avertirai que le monde est une figure trompeuse qui passe, et que vos richesses, vos plaisirs, vos honneurs passent avec lui. […] Défendre par le talent de la parole les biens, l’honneur, la vie même des citoyens, contre la mauvaise foi, l’imposture, la calomnie ; soustraire l’homme faible, indigent et vertueux, à l’oppression ou à la rapacité de l’homme injuste, riche et puissant : telle est la noble fonction de l’avocat26, ou, plus exactement, telle est sa fonction vue en beau : car, puisqu’il y a, dans tous les procès, des avocats plaidant l’un contre l’autre, il faut bien, si la cause du premier est telle qu’on la dépeint ici, que celle du second ne soit pas aussi belle. […] Elle a donc pris le parti, sur la proposition de Duclos, à qui il est juste d’en faire honneur, de proposer désormais pour sujet du prix d’éloquence l’éloge des hommes célèbres de la nation.

90. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

L’honneur de passer pour un parfait orateur a des charmes pour moi. […] Des honneurs exceptionnels lui furent rendus. […] Le commerce, les arts, sont en honneur. […] Mais n’auriez-vous rien à dire de particulier sur la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire, et qui m’a procuré l’audience de M. […] Je n’ai pas l’honneur de vous connaître.

/ 260