Qu’est-ce que la disposition ? […] Quelle méthode doit-on suivre dans la disposition ? […] Combien la disposition renferme-t-elle de parties ? […] Ces trois parties forment ce qu’on appelle la disposition. […] Elle est l’œuvre de l’imagination : le fond des choses, la disposition, la forme, tout est à la disposition de l’écrivain.
De la disposition. La disposition est cette partie de la rhétorique qui apprend à mettre dans un ordre convenable les éléments d’une composition quelconque fournis par l’invention. […] De la disposition oratoire. […] Comme notre but est d’appliquer la rhétorique à tous les genres d’écrire, nous ne ferons qu’indiquer sommairement la disposition oratoire : il est rare, du reste, qu’on ait à l’employer dans toute son étendue. […] Pour mieux comprendre la disposition oratoire et suppléer aux citations que nous n’avons pu faire ici, il faut choisir quelque discours éloquent dans Démosthène, Cicéron, Bossuet, Bourdaloue ou Massillon, en faire l’analyse, examiner le plan, la marche, la distribution des parties : ce travail sera d’une grande utilité pour l’intelligence des principes de rhétorique énoncés ci-dessus.
Elle se divise en trois parties corrélatives aux trois facultés principales de l’intelligence : l’invention, la disposition et l’élocution. Les préceptes de l’invention viennent eu aide à la mémoire pour retrouver le fond des idées ; Ceux de la disposition au jugement pour établir l’ordre dans les idées ; Ceux de l’élocution à l’imagination pour donner la forme aux idées. […] La disposition, qui met dans les idées l’ordre et l’enchaînement nécessaires pour que chacune soit à sa place et produise son effet, n’est pas moins indispensable que l’invention. […] Sans vouloir donner les règles de disposition de chaque groupe d’idées dans tous les genres possibles, et en se bornant aux plus importants, on remarque que : Dans les écrits qui ont pour objet l’exposition des faits, racontés ou dialogués, l’ordre chronologique ou la gradation de l’intérêt trace la marche à suivre ; Dans les compositions didactiques et oratoires, il y a diverses manières de procéder : Ou l’on commence par une synthèse que développe ensuite l’analyse ; Ou l’on saisit un détail de l’analyse, et de détail en détail on parvient à la synthèse ; Ou l’on oppose à une thèse, l’opinion contraire que l’on appelle antithèse, et l’on concilie les deux opinions par une troisième qui prend le nom de synthèse. […] Le rhythme consiste dans la disposition, selon les lois de l’euphonie, de tous les mots d’une phrase, et dans la construction des périodes, dont les anciens rhéteurs distinguaient trois formes principales : la période carrée, la période ronde, et la période croisée.
Ce plan une fois conçu dirigera la disposition, la soumettra à des lois, et réglera le mouvement de l’Elocution. […] Pour bien écrire, il faut donc posséder d’abord pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour voir clairement quel est l’ordre qu’on doit mettre dans ses pensées et en faire une chaîne continue, ce qui est le propre de la disposition, comme nous le verrons bientôt. […] C’est : 1° la disposition de l’esprit à recevoir telle impression plutôt que telle autre : car la douleur, la joie et tous les sentiments ont des mobiles différents ; 2° l’âge de celui qui écoute. […] Il faut d’abord feindre d’entrer dans leurs dispositions, sembler condamner ce qu’ils condamnent eux-mêmes, les ramener peu à peu et ne faire usage de ses moyens que lorsque les préventions seront tombées ; 2° lorsque la matière que l’on traite peut faire une impression désagréable, il faut éviter de se servir de mots trop découverts et qui rappelleraient des idées contraires au but du discours ; 3° lorsque l’on a des reproches à faire, il faut en tempérer la vivacité par un ton affectueux, atténuer les fautes et en rejeter l’odieux soit sur un petit nombre de coupables soit sur la fatalité des circonstances, etc. […] Il faut, en outre, sonder par avance les dispositions des auditeurs, pour les faire tourner, suivant leur caractère, au triomphe de sa cause.
Je sépare ici, avec tous les rhéteurs, l’élocution de l’invention et de la disposition, comme j’ai séparé celles-ci l’une de l’autre. […] La généralisation des idées dépend de la grandeur du sujet, et le ton, à son tour, est déterminé par elle, comme, lorsqu’on parle, la disposition plus ou moins passionnée de l’esprit dépend de la grandeur des intérêts mis en jeu, et détermine à son tour le ton de la voix. […] Etudiez sans doute nuit et jour les exemplaires grecs et latins, pour l’invention et la disposition, mais n’allez point former votre style sur la période livienne ou cicéronienne, ou sur la concision de Tacite, notre langue y répugne ; autant vaudrait prendre pour modèles de diction française Gœthe ou Walter Scott. […] Sans le style, il est impossible qu’il y ait un seul bon ouvrage en aucun genre d’eloquence ou de poésie. » Aussi Quintilien comparait-il l’invention et la disposition séparées de l’élocution à une épée qui ne sortirait jamais du fourreau.
Ces trois chefs sont : l’invention, la disposition et l’élocution. […] Le caractère est une disposition naturelle qui porte à penser, à parler et à agir d’une manière plutôt que d’une autre. […] § II. — La disposition épique. […] Que comprend la disposition épique ? […] La disposition ou plan du poème épique doit donc renfermer trois parties distinctes : le début, le nœud et le dénoûment.
Ce défaut sera rendu sensible par les deux remarques suivantes. 1° La subdivision de la Rhétorique en général comprend, dit-on, l’invention, la disposition, l’élocution et l’action. Or, l’élocution n’étant autre chose que le style, on divise deux choses qui devraient rester unies. 2° A l’article de la composition, on se trouve obligé de parler de nouveau de l’invention, de la disposition et de l’élocution, ce qui peut jeter de la confusion dans l’esprit de l’élève.
Pour ce qui regarde les belles-lettres, le talent consiste à donner un forme agréable et une disposition heureuse aux idées que l’on exprime et aux sujets que l’on traite. Si le génie est une illumination soudaine qui brille et disparaît tour à tour, comme dit Bossuet, si son attribut spécial est d’inventer et de créer, si ce don immédiat de la nature se distingue par des pensées sublimes et profondes, par des plans d’une ordonnance surprenante, par des caractères d’une nouveauté frappante, par des raisons d’une force à laquelle rien ne résiste, le talent est une disposition habituelle à réussir dans une chose, une qualité qui se distingue par l’ordre, la clarté, l’élégance, le naturel, la justesse, la grâce, un don acquis ou au moins accru par l’étude, qui se montre principalement dans les détails et qui brille par l’habileté de l’exécution. […] La sensibilité est une disposition tendre et délicate de l’âme, qui la rend facile à être émue, à être passionnée.
L’insinuation suppose, au contraire, la nécessité de détruire, dans l’esprit des auditeurs, des dispositions peu favorables à la cause que l’on entreprend de défendre Il faut tout l’art possible pour dissiper sans effort, mais avec succès cependant, ces préventions fâcheuses, et amener insensiblement l’auditeur à nous entendre, non seulement avec attention, mais avec cette portion d’intérêt qui est d’avance un présage certain du gain de la cause. […] Pour y parvenir, il ne s’arrêtera point indistinctement à la foule d’arguments qui se présentent quelquefois, au premier coup d’œil, pour appuyer ou développer une preuve : mais il choisira, et son choix ne se déterminera que pour ceux qui vont directement au but ; et il aura soin d’observer, dans leur disposition, la gradation qu’indique la nature elle-même. […] Il vaudrait beaucoup mieux alors laisser les juges à leurs propres dispositions ; car ici les grands efforts, les grands mouvements, sont tout près du ridicule ; et ce qui ne fait pas pleurer, fait nécessairement rire : nihil habet ista res medium ; sed aut lacrymas meretur aut risum .
La disposition ne demande pas un effort plus grand. […] Il n’en sera pas de même de la disposition. […] — Cette lettre contient de vifs reproches, la disposition est en gradation ascendante.
Cette éloquence de montre et de vanité a eu cours dans la servitude de la Grèce, lorsque la paix et la guerre n’étaient plus en sa disposition, et que, n’ayant plus d’affaires à s’occuper, elle cherchait de quoi divertir son oisiveté… Ces discours étaient remplis de tout ce que l’orateur possédait et de tout ce qu’il avait emprunté. […] Dieu règne sur les rois et les empires Un peu d’esprit et beaucoup d’autorité, c’est ce qui a presque toujours gouverné le monde, quelquefois avec succès et quelquefois non, selon l’humeur du siècle, plus ou moins porté à endurer, selon la disposition des esprits plus farouches ou plus apprivoisés. […] Ces dispositions et ces humeurs dont nous venons de parler, cette fièvre chaude de rébellion, cette léthargie de servitude viennent de plus haut qu’on ne s’imagine.
De la disposition. — 6. […] Disposition. […] Utilité de la disposition. — 6- régles de la disposition. […] Utilité de la disposition. […] Règles de la disposition.
Considérée seulement quant à la composition des discours, la rhétorique contient trois parties : l’invention, la disposition et l’élocution. […] Or, les mœurs, sous ce rapport, varient suivant diverses conditions : le pays, l’éducation, les dispositions naturelles, les âges, les conditions12. […] Disposition. […] La fécondité de l’esprit brille dans l’invention ; dans la disposition, la prudence et le jugement. […] Batteux, Disposition oratoire.
L’art sert uniquement à diriger les dispositions et les émotions naturelles, il analyse les passions pour arriver à les toucher. […] Cette disposition s’appliquait surtout au genre judiciaire, genre si important chez les Grecs et chez les Romains qu’ils y rapportaient toutes les règles de la Rhétorique. […] Disposition. — Les règles de la Disposition ne sont pas moins générales que celles de l’invention. […] Au contraire, la plaisanterie, la gaîté, le badinage, sont l’effet d’un tour particulier de l’esprit, et demandent, pour être compris et goûtés, une disposition d’esprit analogue.
On voit par cette définition qu’il y a nécessairement trois opérations à faire en composant : l’invention, la disposition et l’élocution. […] 2° La disposition a pour but de mettre en ordre les idées fournies par l’invention, c’est-à-dire de tracer le plan général que l’on doit suivre, de manière que chaque chose soit mise à sa place, que les idées s’enchaînent naturellement : de cet ordre naît la clarté, et les transitions d’une partie à l’autre se présentent d’elles-mêmes.
La sensibilité est cette disposition délicate de l’âme qui fait qu’on s’émeut, qu’on se passionne facilement, et qu’on transmet promptement ses impressions par le langage. […] Il est donc évident qu’une des qualités distinctives du poète, c’est la disposition à se passionner, la sensibilité.
La disposition influe sur tout l’ensemble du discours, mais elle embrasse deux objets principaux. […] La disposition des parties du discours est régulière ou irrégulière. […] Il se souviendra surtout que l’exorde d’un sermon doit être adapté au sujet et aux dispositions de l’auditoire. […] Voilà la disposition. […] Disposition nécessaire à l’improvisateur.
On ne dira que lorsque le cas se présentera, s’il y a trace de disposition. […] Nos troupes semblent rebutées — autant par la résistance des ennemis que par l’effroyable disposition des lieux, et le prince se vit quelque temps comme abandonné. […] On saura assigner à chaque partie de la disposition sa place naturelle et l’étendue qui lui convient. […] De la disposition des vers. […] J’abandonne l’étude de tous ces genres aux élèves qui ont des dispositions naturelles à la poésie, recommandant à ceux qui n’ont pas reçu le feu sacré de s’occuper de prose.
Comme l’écrivain n’est point obligé de commencer une définition par une de ses qualités plutôt que par une autre, on ne le chicanera pas sur l’ordre de la disposition. […] Sûreté de ton précision de termes, disposition naturelle, fermeté de détails, tels sont les moyens qui serviront à tracer un portrait fidèle et bien fini. […] Il serait inutile de rechercher une disposition dans les descriptions et tableaux. […] — 1° On examinera les trois parties de la disposition ; 2° on réduira la narration à une ou deux phrases ; 3° on dira auquel des six genres indiqués la narration appartient. […] La disposition est des plus brillantes.
De là trois parties de la rhétorique, éternellement les mêmes depuis Aristote jusqu’à nous, parce qu’elles sont fondées sur l’essence subjective et objective de l’intelligence : l’invention, la disposition, l’élocution. Par l’invention, la mémoire retrouve le fond des idées ; par la disposition, le jugement établit l’ordre dans les idées ; par l’élocution, l’imagination donne la forme aux idées. […] J’avoue que je tiens beaucoup à l’étude du vocabulaire ; rien ne contribue plus tard à la facilité et à la variété dans le style comme d’avoir beaucoup de mots à sa disposition.
Ainsi, à propos du récit, par exemple, point de traité sur la manière d’écrire l’histoire ou le roman, mais quelques préceptes sur la disposition et la forme de la narration en général, qu’elle constitue le livre lui-même, ou n’y entre qu’accidentellement. […] La clarté dans la disposition du récit on de la thèse consiste à présenter les faits ou les principes sans ambages, sans équivoque, sans épisode ; à former, par la savante distribution des circonstances, des temps, des lieux, des personnes, un tableau dont toutes les parties soient saisissables d’un coup d’œil et à première vue. […] N’oubliez pas maintenant que la clarté résulte surtout du plan, de la disposition, et que la loi souveraine de ce plan lui-même est, comme pour l’ensemble de tout ouvrage, la loi de l’unité.