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25. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre premier. De l’art de la composition en général. »

Évitez aussi de développer certaines parties au détriment des autres, mais donnez à chacune une étendue convenable : c’est surtout de la justesse des proportions que naît l’harmonie de l’ensemble. Il arrive souvent qu’avant d’aborder le sujet on se lance dans de longs détours, on s’enfonce dans les antécédents, on développe outre mesure le préambule, et puis le temps ou les idées manquent pour traiter le sujet lui-même : c’est comme si l’on faisait une statue qui aurait une tête monstrueuse et un corps maigre et fluet.

26. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

3° Énumération des parties Quand le sujet est simple, la définition suffit pour en donner une idée générale ; mais quand il est complexe, il faut, pour le développer convenablement, séparer, énumérer les parties dont il se compose. Sous ce rapport, la description et l’énumération des parties peuvent se confondre, surtout lorsque rémunération offre une suite d’idées qui ne sont point destinées à être reprises séparément pour être développées. […] Dans un sujet à développer, on peut avec succès en exposer les causes et les effets, qui sont une source naturelle d’idées. […] Il ne nous appartient point ici d’en développer les avantages ; mais nous dirons avec La Harpe, qu’il est nécessaire d’étudier la logique, même avant la rhétorique, et qu’elle est l’appui le plus fort de l’éloquence. […] Mais le lendemain, quand il alla les visiter, elles avaient disparu ; on les retrouva bientôt attachées au mât du vaisseau qui les avait apportées d’Europe. » L’amour de la patrie, l’attachement au pays qui nous a vus naître, a été délicieusement caractérisé par Chateaubriand ; ce sentiment a été aussi développé avec vigueur par J.

27. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Préface. »

On faisait des thèmes ou des narrations en seconde, on fera ici des discours latins et des discours français ; on développait un peu une matière de vers, on la développera davantage ; les versions grecques ou latines seront plus difficiles.

28. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Mais l’orateur, loin de se borner à cette explication, s’attache à développer d’une manière étendue et ornée la nature de ce qu’il définit. […] L’orateur s’en sert, lorsqu’il veut développer une vérité, la rendre plus claire et plus sensible, et la mettre à la portée des esprits les plus ordinaires. […] Ces trois préceptes sont trop clairs par eux-mêmes ; il est trop aisé d’en sentir toute l’étendue, pour qu’il soit besoin de les développer. […] Le second, c’est d’insister sur une preuve, quand on l’a suffisamment éclaircie et développée : affecter de l’épuiser, ce serait l’affaiblir, et fatiguer l’auditeur par des répétitions inutiles. […] On va voir qu’il prouve d’abord cette proposition par un magnifique éloge de César, et ensuite par trois raisons qu’il développe d’une manière non moins solide que brillante.

29. (1873) Principes de rhétorique française

En effet, elle perfectionne et développe les dons de la nature, elle donné plus d’assurance et de fermeté à la pensée, au raisonnement, au langage. […] Aux esprits ainsi préparés, il est bon d’énoncer le sujet qui leur sera exposé et développé. […] La proposition est le discours abrégé comme le discours est la proposition développée. […] Dans ce cas, votre proposition vient en conclusion.de tout ce qui a été développé. […] Par exemple cette idée naïve, je suis trop jeune pour mourir encore, est développée par A.

30. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Il faudrait présenter non seulement les rapports des causes et des effets qui occupent la scène du monde, mais encore les germes plus ou moins développés des catastrophes réservées aux siècles suivants. […] Pour bien faire l’histoire complète d’une nation, il faut remonter jusqu’à son origine, marquer ses progrès et son accroissement, démêler tous les ressorts de sa politique, donner une notion juste de son caractère, de son génie, de sa religion, de ses lois, de ses richesses, de son gouvernement ; exposer tous les grands événements qu’elle a éprouvés, et les divers états par lesquels elle a passé ; développer les véritables causes de sa décadence et de son élévation, et la suivre pas à pas jusqu’à sa ruine entière ou jusqu’au dernier période de sa grandeur55. […] Il doit principalement s’arrêter sur les détails de sa conduite particulière, développer d’une manière nette et précise les motifs de ses actions, et former, Sous des traits bien marqués, un tableau de ses faiblesses et de ses vertus. […] Pour ne parler ici que des biographies très développées et qui forment des ouvrages considérables, nous ne pouvons du moins passer sous silence l’Histoire de l’empereur Théodose, composée par Fléchier pour l’instruction du grand Dauphin ; l’Histoire de Henri IV, par Péréfixe ; l’Histoire de Charles XII de Voltaire, chef-d’œuvre à la fois d’exactitude dans les détails et modèle de style historique. […] La nécessité d’économiser le temps a fait réunir ces petites pièces en très grande quantité dans des dictionnaires plus ou moins développés, où l’on trouve ainsi immédiatement tout ce que l’on a besoin de savoir sur tel ou tel personnage.

31. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE IV. De la composition des vers. » pp. 295-331

Soit à développer cette matière : Philomela queritur amissos fetus. Un jeune élève, dont les idées sont si restreintes et le sentiment si peu développé, se trouvera bien embarrassé ; et si, après de vains efforts, on lui met sous les yeux ces beaux vers de Virgile, quel ne sera pas son étonnement ? […] L'énumération consiste à mettre sous les yeux les diverses parties d’un tout, les principales circonstances d’une action, certaines idées accessoires qui servent à développer l’idée principale. Milton déplorant sa cécité : « Tout meurt, dit-il, et tout renaît ; mais la lumière ne revient pas pour moi. » Louis Racine a développé ainsi cette pensée : « Tout meurt et tout renaît : l’automne, tous les ans, « Fait place au triste hiver, que suit le doux printemps ; « Les zéphyrs en tous lieux ramènent la verdure, « Aux arbres dépouillés ils rendent leur parure ; « Et, par l’ordre constant d’une agréable loi, « Tout revient ; mais le jour ne revient pas pour moi. » Voici une pensée simple : Omnibus moriendum est. […] « Le pauvre, en sa cabane où le chaume le couvre, « Est sujet à ses lois, « Et la garde qui veille aux barrières du Louvre, « N'en défend pas nos rois. » Virgile, au second livre des Géorgiques, voulant développer cette idée : O fortunatos nimiùm sua si bona norint agricolas !

32. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

de la fin En lisant certains prosateurs et surtout certains poëtes contemporains, on remarque quelques pièces terminées brusquement, sans que le sujet soit achevé, ni l’idée principale complétement développée, sans qu’on puisse imaginer même quel motif les détermine à s’arrêter. […] Cicéron, en effet, distingue, dans l’éloquence du barreau, deux espèces de péroraisons pathétiques : la péroraison véhémente, indignatio, et la péroraison suppliante, couquestio, commiseratio ; il développe les éléments de l’une et de l’autre, ne donnant pas moins de treize moyens pour soulever l’indignation, et de huit pour exciter la pitié. […] Tantôt il adresse à Dieu ses ferventes prières en faveur du pécheur repentant ou obstiné : ainsi Massillon dans la magnifique péroraison du sermon sur le petit nombre des élus ; tantôt il développe quelqu’un de ces psaumes, si féconds en images gracieuses et brillantes : ainsi la paraphrase du De profundis par le même orateur, à la fin de sa belle homélie sur le Lazare.

33. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

1° La péroraison n’est qu’une récapitulation, lorsque l’orateur assuré d’avoir convaincu ses auditeurs de la vérité qu’il a développée, se contente, pour soulager leur mémoire, de leur rappeler sommairement ses moyens. […] Ces courtes notions sur la disposition oratoire font voir clairement qu’un discours n’est qu’un syllogisme développé, dont la confirmation contient les prémisses et dont la proposition est la conséquence. […] Il faut que l’âge ait mûri le jugement, que les bonnes lectures aient développé le goût, et que l’analyse littéraire ait révélé une partie du secret des grands maîtres.

34. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

D’Aguesseau a consacré un discours à développer cette vérité, et il l’a fait en orateur vraiment philosophe. […] C’est là qu’il pèse scrupuleusement jusques aux moindres expressions, dans la balance exacte d’une juste et savante critique : c’est là qu’il ose retrancher tout ce qui ne présente pas à l’esprit une image vive et lumineuse ; qu’il développe tout ce qui peut paraître obscur à un auditeur médiocrement attentif ; qu’il joint les grâces et les ornements â la clarté et à la pureté du dicours ; qu’en évitant la négligence, il ne fuit pas moins l’écueil également dangereux de l’affectation ; et que, prenant en main une lime savante, il ajoute autant de force à son discours, qu’il en retranche de paroles inutiles ; imitant l’adresse de ces habiles sculpteurs qui, travaillant sur les matières les plus précieuses, en augmentent le prix à mesure qu’ils les diminuent, et ne forment les chefs-d’œuvre les plus parfaits de leur art, que par le simple retranchement d’une riche superfluité ».

35. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Qu’est-ce que parler, sinon développer ? Et qu’est-ce que développer, sinon tirer d’une idée générale tout ce qu’elle contient ? […] Ils s’y arrêtent, ils s’y complaisent, ils la développent avec amour ; c’est le morceau capital de leur plaidoyer, le joyau de leur éloquence ; c’est leur récit de Théramène. […] Supposons une cause vaste et importante, où la narration doit se développer dans toute son ampleur, et essayons de tracer, non pas les règles, mais les caractères généraux de cette partie du discours. […] S’il joint à cette puissance de conception la faculté de les développer avec abondance et de les échauffer de la parole et du geste, cet homme est plus qu’un orateur, c’est le génie même de l’éloquence.

36. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

On appelait Épichérème le syllogisme développé. […] Beaucoup de discours développés ne comportent pas de réfutation. […] Les quatre idées accessoires dans lesquelles se développe la seconde s’appellent les membres de la période. […] Rollin l’a développée, d’après les anciens dans le troisième livre du Traité des études (ch. […] Elles varient selon le goût des peuples et le génie des écrivains : elles se développent ou s’affaiblissent selon le progrès ou la décadence des littératures.

37. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre I. — Rhétorique »

On pourrait confondre l’Éloquence ou le talent de bien dire, avec la Rhétorique ou l’art qui développe ce talent. […] L’orateur s’y propose de détourner ses auditeurs de ce qui est mal, ou de les porter vers ce qui est bien, et développe les raisons qui doivent les déterminer.

38. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Il n’est presque aucune disposition heureuse que le goût ne puisse développer plus ou moins. […] Lucain juge à propos de développer et d’orner cette pensée. […] Comment eussent-ils pu les répandre et les développer assez pour en constituer un langage ? […] La précision exige de l’écrivain la conception la plus claire du sujet qu’il veut développer ; elle exige qu’il en soit fortement pénétré, et que le jour sous lequel il nous l’offre n’ait rien d’incertain. […] Mais comme la nôtre n’est pas fort développée, on peut encore écrire en anglais d’une manière ambiguë, sans blesser aucune de ses règles.

39. (1854) Éléments de rhétorique française

Le prêtre exposait la parole divine dans la langue sacrée ; puis il la développait dans l’idiome vulgaire qui la rendait accessible à tous. […] Il se présente donc naturellement trois manières différentes d’envisager un sujet et de développer ce qu’il contient. […] Les divers moyens de développer les faits, indiqués dans la première section de ce chapitre, peuvent servir de base au raisonnement. […] La métaphore ne tombe que sur un mot, et ne présente qu’une image ; l’allégorie développe la métaphore, et accumule les images relatives au même objet. […] Un autre exercice qui n’est pas moins important, c’est celui de la dissertation ou pensée à développer.

40. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Le travail ne peut que développer et perfectionner l’éloquence. […] Fénelon en a donné une idée fort juste quand il a dit : La proposition est le discours en abrégé, et le discours est la proposition développée. […] C’est dans la manière de présenter et de développer les preuves que brille surtout le talent de l’orateur. […] À Rome, l’éloquence politique se développa moins heureusement et moins vite que chez les Athéniens. […] C’est là que l’éloquence peut se développer librement et que l’avocat trouve un large champ ouvert à son talent.

41. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

C’est une chose déplorable de voir dans le poème de Lucrèce, De Natura rerum, tant et de si belle poésie employée à développer le détestable système d’Épicure. […] Comment faut-il développer les vérités métaphysiques ? […] Si le poète didactique se propose de développer les vérités abstraites de la métaphysique, c’est alors qu’il doit épuiser toutes les ressources de son art, pour faire naître des fleurs dans ce fond aride et semé d’épines. […] Boileau a peint le passage du Rhin en vers dignes de l’épopée ; il a fait les peintures les plus gracieuses des douceurs de la paix et des agréments de la campagne ; il a, à l’imitation d’Horace, développé dans un style noble et plein de dignité les lois de la morale et du goût. […] Assez rarement elle est développée.

42. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VII. Vers, stances, classification des poèmes. »

Cette invention et ce talent de peindre ou d’imiter la nature, comme on dit, sont des dispositions particulières, que l’étude développe mais qu’elle ne donne pas. […] 4º Les poèmes proprement dits, ou grands poèmes, dont le sujet est assez développé et dont la lecture est assez longue pour qu’on ait été porté à les diviser en plusieurs parties appelées chants ou livres.

43. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Lorsqu’on n’en abuse pas comme les Sophistes, elle développe les dons naturels, règle les écarts de la passion, et donne à l’éloquence instinctive une supériorité qui est le résultat de l’étude et de l’expérience. […] La prononciation doit être distincte, pure et nuancée, suivant les pensées que l’on développe. […] C’est aussi une Académie, un concile, une chaire dans lesquels il développe une idée littéraire ou religieuse (discours académique, — discours religieux). […] On distingue plusieurs espèces de dissertations, suivant l’objet de la pensée que l’on développe. […] Le tercet est une pensée développée en trois vers, le quatrain en quatre, le sixain en six, le dizain en dix.

44. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VII. des passions  » pp. 89-97

Peindre la passion ou chercher à l’inspirer : voilà évidemment un des topiques de discours les plus féconds et les plus variés ; l’ajouter à un sujet quelconque, passionner le sujet, pour ainsi dire, voilà un des plus puissants moyens de le développer et d’en exprimer tout ce qu’il contient. […] Ces écrivains passionnent toute chose, et l’intérêt tout personnel qu’ils semblent prendre aux moindres événements qu’ils racontent, aux moindres principes qu’ils établissent, leur donne des ressources infinies pour les développer en y intéressant aussi le lecteur.

45. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVI. Genre du roman. »

Toute la nature lui appartient ; il peut prendre tous les tons, toutes les formes, aborder toutes les matières, les étendre, les développer son gré ; son héros est un centre autour duquel il fait rayonner tous les caprices de sa fantaisie. […] En résumant cette longue esquisse du roman, nous voyons que s’il paraît d’abord chez les peuples orientaux sous la forme de contes, c’est surtout dans le Nord qu’il se développe et qu’il prend son véritable caractère.

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