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55. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Regardez le monde tel que vous l’avez vu dans vos premières années, et tel que vous le voyez aujourd’hui : une nouvelle cour a succédé à celle que vos premiers ans ont vue ; de nouveaux personnages sont montés sur la scène ; les grands rôles sont remplis par de nouveaux acteurs. […] Vous serez donc un mondain voluptueux, un courtisan ambitieux, un homme de guerre impie, un magistrat injuste, un ministre corrompu, puisque vous n’avez choisi le monde que pour ses plaisirs : la cour, que pour la faveur ; les armes, que pour la licence ; la robe, que pour une vaine distinction ; l’autel, que pour les honneurs et les richesses du sanctuaire.

56. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

Ce fut à la cour de Ptolémée que Théocrite écrivit ses pastorales ; et c’est à la cour d’Auguste que Virgile les imita.

57. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Il n’avait eu d’autres relations à la Cour, que celles que lui donnèrent ou ses affaires ou ses devoirs. […] L’Antithèse est une figure, par laquelle on oppose des pensées les unes aux autres, pour les développer davantage : elle consiste aussi un peu dans le choix des mots opposés, comme on le voit dans cette pensée de La Bruyère : « La vie des Héros a enrichi l’histoire ; et l’histoire a embelli la vie des Héros. » Dans ces vers de la Henriade : De tous ses favoris, Mornaic seul l’accompagne, Mornai son confident, mais jamais son flatteur, Trop vertueux soutien du parti de l’erreur ; Qui signalant toujours son zèle et sa prudence, Servit également son Église et la France ; Censeur des courtisans, mais à la Cour aimé, Fier ennemi de Rome, et de Rome estimé. […] Tout s’administrait par ses avis absolus, comme s’il se fût multiplié lui-même pour faire les fonctions de tous les emplois, et, ce qui peut faire connaître l’étendue de son génie, tandis qu’il paraissait devoir succomber sous le poids de tant d’affaires, on le voyait occupé à lier des intrigues de Cour, à placer ses créatures, à établir sa maison, à élever des bâtiments : on le voyait dans les Académies s’entretenir avec les savants, et se prêter à des spectacles et à des divertissements publics, comme s’il avait été libre de toute autre occupation…… Le cardinal de Richelieu n’eut qu’une passion ; mais elle fut extrême : ce fut une ambition démesurée, qui ne put être satisfaite que par toute l’autorité souveraine, et qui n’eut d’autres bornes que le nom et le titre de roi.

58. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

L’Épiphonème est une espèce d’exclamation ou une réflexion courte et vive à la fin d’un récit, comme on va le voir dans cet endroit de l’Énéide : « L’infortuné Priamd se voyant menacé d’une guerre et d’un siège, dont il redoutait les événements, avait secrètement envoyé le jeune Polydore, un de ses fils, avec beaucoup d’or, au roi de Thracea, pour le faire élever dans sa cour. […] « Ils partent de la cour ; ils passent les mers ; ils entrent dans l’église, où le saint célébrait l’office ; ils s’avancent vers lui, la fureur dans le cœur et le feu dans les yeux, le fer à la main, sans respect des autels ni du sanctuaire de Jésus-Christ…. […] Virgile, dans son Énéide, fait assembler les Divinités de la Cour céleste.

59. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Depuis longtemps, au reste, le vénérable prélat vivait loin de la cour, dans son évêché de Clermont, qui avait été, en 1717, la récompense de ses talents. […] Le prince ne crut ni le maréchal ni la cour ; il ne confia son dessein qu’à Gassion, maréchal de camp, digne d’être consulté par lui : ils forcèrent le maréchal à trouver la bataille nécessaire. […] Ses lettres à la cour firent résoudre le siège de Thionville, que le cardinal de Richelieu n’avait pas osé hasarder ; et au retour de ses courriers, tout était déjà préparé pour cette expédition. […] Le peuple jouissait de grands privilèges, toujours respectés par la cour de Madrid, qui ménageait une province jalouse de ses droits et voisine de la France. […] Le roi, dans son quartier, montrait plutôt la dignité d’un monarque dans sa cour qu’une ardeur impétueuse qui n’était pas nécessaire.

60. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

on l’arracha de Rome et de la cour ; on craignit pour lui un spectacle funeste. […] Loin de la cour, il mérita d’y revenir pour commander.

61. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Elle porta chez lui ses pénates, un jour Qu’il était allé faire à l’aurore sa cour Parmi le thym et la rosée. […] Le naïf est tout près, selon Boileau, du plat et du bouffon ; De ce style à la fin la cour désabusée Dédaigna de ces vers l’extravagance aisée, Distingua le naïf du plat et du bouffon ..

62. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Envoi O vous, l’honneur de ce mortel séjour, Ce n’est pas d’hui que ce proverbe court ; On ne l’a fait de mon temps ni du vôtre : Trop bien savez qu’en langage de cour, Promettre est un, et tenir est un autre. […] La suivante est conforme aux règles : Je suis difficile à trouver, Et plus encore à conserver Les curieux pour me connaître Avec grand soin me font la cour.

63. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

C’est le tyran Polycrate, admirateur et ami d’Anacréon ; il vient le chercher pour l’emmener à sa cour, où les plaisirs et les grandeurs l’attendent. […] Cet horrible usage a subsisté longtemps à la cour de Constantinople. […] L’usage voulait que, dans ce jour de fête solennelle, l’empereur donnât un festin aux principaux de sa cour. […] Philippe fit citer le monarque, son vassal, devant la cour des pairs. […] Exaspéré, il fait saisir le barigel, le fait traîner dans la cour du palais de France, et là le fait suspendre à un gibet.

64. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Ceux qui sont plus touchés des plaisirs et de l’éclat d’une cour brillante, de la magnificence, de la protection donnée aux arts, du zèle pour le bien public, de la passion pour la gloire, du talent de régner ; qui sont plus frappés de cette hauteur avec laquelle des ministres et des généraux ont ajouté des provinces à la France, sur un ordre de leur roi ; qui s’étonnent davantage d’avoir vu un seul État résister à tant de puissances ; ceux qui estiment plus un roi de France qui sait donner l’Espagne à son petit-fils, qu’un gendre qui détrône son beau-père ; enfin, ceux qui admirent davantage le protecteur que le persécuteur du roi Jacques, ceux-là donneront à Louis XIV la préférence. […] Tite-Live, né à Padoue l’an 59 avant notre ère, passa une grande partie de sa vie à Rome, à la cour d’Auguste, et retourna dans sa patrie après la mort de cet empereur. […] On l’avait soupçonné d’avoir eu une passion pour une femme de sa cour ; soit que cette intrigue fut vraie ou non, il est certain qu’il renonça aux femmes pour jamais, non seulement de peur d’en être gouverné, mais pour donner l’exemple à ses soldats, qu’il voulait contenir dans la discipline la plus rigoureuse ; peut-être encore par la vanité d’être le seul de tous les rois qui domptât un penchant si difficile à surmonter.

65. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre II. Éloge de Démosthène par Lucien. »

Rien de plus beau que ses derniers discours à l’officier qui le presse de se rendre à la cour de son maître : « Tu me proposes de vivre, de la part de ton maître !

66. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre V. Du Roman. »

On dit que d’Urfé a voulu, sous cette image, présenter un tableau des intrigues de la cour de Henri IV.

67. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Le père de Neuville, dans son oraison funèbre du cardinal de Fleuri 7, pour prouver que le principe de l’élévation de ce ministre fut le mérite, mais un mérite connu, estimé, éprouvé, qui ne s’élève à des emplois plus distingués, qu’en se montrant supérieur aux places qu’il occupe, nous trace cette brillante description de la cour ; description qui en est une définition bien exacte et bien vraie. « Après avoir acquis les richesses de la littérature, et percé les profondeurs respectables de la religion, l’abbé de Fleuri paraît à la cour, avec cette physionomie heureuse, que Dieu imprime sur le front des hommes qu’il prépare aux hautes destinées. Là, sur ce théâtre changeant et mobile, où la scène varie à chaque instant ; où, sous les apparences du repos, règne le mouvement le plus rapide : dans cette légion d’intrigues cachées, de perfidies ténébreuses, de méchanceté profonde et réfléchie : dans cette région, où l’on respecte, sans estimer ; où l’on applaudit, sans approuver ; où l’on sert, sans aimer ; où l’on nuit, sans haïr ; où l’on s’offre par vanité ; où l’on se promet par politique ; où l’on se donne par intérêt : où l’on s’engage sans sincérité ; où l’on se retire, où l’on s’abandonne sans bienséance et sans pudeur : dans ce labyrinthe de détours tortueux, où la prudence marche au hasard ; où la route de la prospérité mène si souvent à la disgrâce ; où les qualités nécessaires pour avancer, sont souvent un obstacle qui empêche de parvenir ; où vous n’évitez le mépris, que pour tomber dans la haine ; où le mérite modeste est oublié, parce qu’il ne s’annonce pas ; où le mérite qui se produit, est écarté, opprimé, parce qu’on le redoute ; où les heureux n’ont point d’amis, puisqu’il n’en reste point aux malheureux : là, dès les premiers pas que l’abbé de Fleuri fait dans ces sentiers embarrassés, on croirait qu’il les a parcourus mille fois… Il apporte à la cour les talents qu’on vient y chercher ; il n’y prend aucun des vices qu’elle a coutume de donner… Les sociétés du goût le plus fin, le plus délicat et le plus difficile, le reçoivent, l’appellent et l’invitent… Il se concilie tous les esprits ; il obtient tous les suffrages ». […] Lisez dans les divins cantiques l’histoire de ses austérités, et voyez quel fut le détail triste et édifiant de sa pénitence ; et si vous croyez que le sexe vous donne là-dessus quelque privilège, Esther 10, au milieu des plaisirs d’une cour superbe, savait affliger son âme par le jeûne, et se dérober aux réjouissances publiques, pour offrir à Dieu, dans le fond d’un appartement, le pain de sa douleur et le sacrifice de ses larmes ». […] Persuadés que leur bonheur consiste dans l’opulence, ils dédaignent tout ce qui ne leur ressemble pas ; et rien ne contribue plus à les entretenir dans cette illusion, qu’une cour nombreuse de vils flatteurs qui les applaudissent, ou qui en attendent leur fortune.

68. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Principes généraux des Belles-Lettres. » pp. 1-5

Les anciens reconnaissaient Apollon pour être tout à la fois le dieu des arts et le dieu des sciences : les neuf muses qui composaient sa cour, étaient des sœurs inséparables, formant un seul chœur, quoique chacune d’elles présidât à un art ou à une science particulière.

69. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Les affaires l’ennuient, la lecture sérieuse le fatigue, le service d’armée trouble ses plaisirs, l’assiduité même de la cour le gêne. […] Alors j’irais à la cour pour demander ce que le roi voudrait de moi dans une telle extrémité.

70. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Il ne faut pas être surpris que la cour et la ville lui aient donné les mêmes applaudissements, et qu’en l’écoutant avec avidité, on se soit plusieurs fois écrié, dans son auditoire, qu’il avait raison, et que c’étaient là en effet l’homme et le monde. […] C’est cette belle simplicité qui le fit applaudir à la cour de Louis XIV. « Le vrai goût de l’éloquence chrétienne, dit-il dans la préface de ses Sermons, s’est toujours conservé à la cour. […] Destouches avait été envoyé à la cour de Londres, en 1717, avec l’abbé Dubois, pour y traiter de grandes affaires.

71. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

l’Empereur le désir de mettre fin à la guerre qui désole les deux peuples ; l’intervention de la cour de Londres s’y est opposée.

72. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — De Maistre 1753-1821 » pp. 210-213

De Maistre 1753-1821 [Notice] Né à Chambéry, dans une province où notre langue fut souvent parlée avec distinction, patricien de vieille roche, ancien sénateur du Piémont, représentant d’un souverain à demi dépouillé, ministre plénipotentiaire de Sardaigne à la cour de Russie, Joseph de Maistre voua une haine irréconciliable à toutes les idées de la Révolution, et s’institua le défenseur du droit divin sous toutes ses formes.

73. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Une oraison funèbre de Bossuet prononcée devant la Cour. […] Donnez une idée de la cour de Louis XIV à Versailles, après le traité de Nimègue (1678). […] – Faites, d’après l’histoire et d’après Saint-Simon, un tableau de la cour de Louis XIV. […] Celui-ci n’est qu’un affranchi vil, formé à toutes les basses intrigues de cour ; il ne songe qu’à s’enrichir et à flatter son maître. […] La mauvaise foi de la cour et l’ambition de quelques particuliers ont déchaîné la guerre civile.

74. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

Beaumarchais 1732-1799 [Notice] Horloger, musicien, chansonnier, dramaturge, acteur comique, homme de plaisir, homme de cour, homme d’affaires, financier, manufacturier, éditeur, armateur, fournisseur, agent secret, négociateur, publiciste, tribun par occasion, plaideur éternel, Pierre Caron de Beaumarchais eut une existence aussi compliquée que l’intrigue de son Figaro.

75. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Le roi et toute la cour savent le scrupule que je me fais d’y aller ; et ils auraient très méchante opinion de vous, si, à l’âge où vous êtes, vous aviez si peu d’égards pour moi et pour mes sentiments. […] Voici sa lettre et la réponse dont elle fut honorée : Lettre de Voltaire à l’Impératrice de Russie « Madame, « Je suis positivement en disgrâce à votre cour. […] M. l’Impératrice de Russie à Voltaire « Monsieur, « Quoique, très plaisamment vous prétendiez être en disgrâce à ma cour, je vous déclare que vous ne l’êtes point.

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