Les alchimistes donnent ce surnom à Mercure, regardé comme l’inventeur de leur science, qui consiste à transmuer tous les métaux en or ; science aussi chimérique que son auteur.
La pureté consiste à n’employer que les termes et les constructions conformes aux lois de la raison et à celles de la langue. […] Celui-ci consiste dans des tours de phrases particuliers, dans un usage singulier des mots, dans l’art de relever les petites idées froides, puériles, communes, par une expression recherchée. » Et le xviiie siècle, toujours un peu moralisant, ajoute : « On peut le pardonner aux femmes, il est indigne d’un homme.
L’Énumération des parties consiste à diviser un tout en ses parties. […] Persuadés que leur bonheur consiste dans l’opulence, ils dédaignent tout ce qui ne leur ressemble pas ; et rien ne contribue plus à les entretenir dans cette illusion, qu’une cour nombreuse de vils flatteurs qui les applaudissent, ou qui en attendent leur fortune. […] » L’opulence consiste moins dans la possession que dans l’emploi des richesses. […] Après l’exorde, vient la narration, qui consiste à instruire l’auditeur du fond du sujet. […] La réfutation fait partie de la confirmation : elle consiste à détruire les difficultés qui pourraient être proposées contre les raisons que l’orateur a fait valoir.
L’unité d’action consiste à développer un seul fait, une seule intrigue principale, de manière à ce que toutes les parties de la pièce aient un centre commun. […] Le génie du poète consiste à atteindre cette force comique dont parlaient les anciens, et qui se trouve dans Aristophane chez les Grecs, dans Plaute chez les Latins, e dans Molière chez les Français. […] La comédie d’intrigue consiste dans un enchaînement d’aventures plaisantes, qui se compliquent de plus en plus, et tiennent le spectateur en haleine jusqu’au dénouement : Là, c’est l’action qui est l’objet principal de la pièce ; les caractères et les mœurs ne doivent pas y être négligée mais ils sont d’une importance secondaire. : tel est l’envieux de Destouches.
On peut rapporter à la description : le tableau, qui est une description assez courte, et dont les traits sont fortement caractérisés ; le portrait, qui décrit un être animé : tels sont les portraits du cheval, du chien, dans Buffon ; le caractère, qui est un portrait moral : tels sont les célèbres Caractères de La Bruyère ; le parallèle, qui consiste à peindre les ressemblances et les différences qui existent entre deux personnages ou deux caractères. […] Mais quelle que soit la nature du récit, réel ou inventé, il y a une certaine vérité générale et convenue dont on ne peut jamais se départir : c’est ce que l’on appelle la couleur locale, qui est une condition essentielle de la vraisemblance ; elle consiste à bien observer les convenances de temps, de lieu, d’âge, de caractère, de mœurs et de croyances. […] L’exposition consiste à expliquer le sujet ; c’est l’entrée en scène ; elle doit, dit Cicéron, sortir du sujet comme une fleur de sa tige. […] « En quoi consiste ce préjugé ? […] À Messine ou à Naples, il irait attendre son homme au coin d’une rue et le poignarder par derrière : cela s’appelle être brave en ce pays-là ; et l’honneur ne consiste pas à se faire tuer par son ennemi, mais à le tuer lui-même.
La couleur locale consiste donc à emprunter les descriptions et les formes des discours qui entrent dans le récit, de la nature du climat et des habitudes du peuple chez lequel s’est passé le fait que l’on raconte. » Comme la couleur locale est un des cachets les plus précieux d’une bonne narration, nous présentons les deux sujets suivants aux jeunes gens ou aux jeunes personnes pour qu’ils s’exercent on ce genre ; et lorsque leur travail sera terminé, ils pourront lire avec fruit et comparer avec leurs compositions ces deux narrations qu’ils trouveront développées dans le deuxième volume. […] Section III. — De la Dissertation, ou Pensée à développer La Dissertation consiste à développer une pensée, à l’étendre et à la poursuivre dans toutes ses conséquences. […] Pour bien faire comprendre en quoi consiste cet exercice, nous citerons quelques sujets qui pourront servir de texte de développements, et qui pourront donner une juste idée de l’importance de la dissertation. […] Voltaire se charge de nous l’expliquer lui-même : « Ce qu’on appelle esprit, dit-il, est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine ; ici, l’abus d’un mot qu’on présente dans un sens, et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapprochement délicat entre deux idées communes ; c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée pour la laisser deviner. » Lorsque Voltaire parlait ainsi, c’est qu’il avait remarqué dans les différents écrivains épistolaires ces traits caractéristiques de l’esprit, et dont nous allons citer quelques exemples pour mieux faire comprendre en quoi consiste cette qualité.
La clarté dans la disposition du récit on de la thèse consiste à présenter les faits ou les principes sans ambages, sans équivoque, sans épisode ; à former, par la savante distribution des circonstances, des temps, des lieux, des personnes, un tableau dont toutes les parties soient saisissables d’un coup d’œil et à première vue. […] La précision consistait à dire tout simplement : Je m’embarquai. » Je vais plus loin : l’intérêt même est un des éléments de la clarté.
Courbé, comme je le suis, par la main de la douleur, je suis peu capable d’assister mon pays dans cette périlleuse conjoncture ; mais, milords, tant que je garderai le sentiment et la mémoire, je ne consentirai jamais à priver la royale postérité de la maison de Brunswick et les descendants de la princesse Sophie de leur plus bel héritage. » N’est-ce pas dans l’intervention personnelle de l’orateur que consiste en grande partie le triomphe de Bossuet, dans la péroraison de l’Oraison funèbre de Condé, « lorsqu’après avoir mis Coudé au cercueil, comme parle Chateaubriand, il appelle les peuples, les princes, les prélats, les guerriers au catafalque du héros ; lorsqu’en s’avançant lui-même avec ses cheveux blancs il fait entendre les accents du cygne, montre Bossuet un pied dans la tombe, et le siècle de Louis, dont il a l’air de faire les funérailles, prêt à s’abîmer dans l’éternité ? […] C’est ainsi, si cette règle était indispensable et universelle, que nous pourrions conclure le présent chapitre, le dernier de ceux qui traitent de la disposition, par le résumé suivant : La disposition consiste à coordonner et à lier entre elles les idées que l’invention a fournies.
Les licences poétiques peuvent consister : 1° dans l’orthographe ; 2° dans les mots ; 3° dans les tournures. […] Sa forme la plus ordinaire et la plus symétrique consiste à mettre un repos marqué au quatrième vers, un autre plus faible au septième ; à commencer par une rime féminine, en faisant rimer le premier vers avec le troisième, le second avec le quatrième, le cinquième avec le sixième, le septième avec le dixième, et le huitième avec le neuvième.
L’ordre consiste à séparer les accessoires de l’invention en autant de parts qu’il y a de natures de pensées. […] Le mérite de la gradation consiste en ce que le discours ou l’action suit une marche toujours ascendante, ou toujours descendante.
La disposition est une opération de l’esprit qui consiste à ranger et à enchaîner les idées pour que chacune ne s’écarte pas de l’idée principale, soit à la place qui lui appartient, et se succède dans un ordre tel que l’intérêt ; aille toujours croissant. […] Nous avons déjà expliqué en quoi consistaient ces trois qualités, pour le développement desquelles nous renvoyons au chap.
Il y a aussi un ordre à garder ; cet ordre consiste principalement à ne pas supposer des choses que vous n’avez pas encore dites, et à commencer par les connaissances qui ne dépendent point de celles qui suivent.
La poésie consiste dans l’imitation trois différences entre les imitations.
C’est en quoi consistent la justesse et l’unité d’action dans la fable. […] La naïveté consiste à dire ingénument tout ce que l’on pense, sans que rien ne paraisse en aucune manière être l’ouvrage de l’art ou le fruit de la réflexion. […] Ce poème, dont la forme consiste dans une suite de stances ou strophes, qui doivent être égales entre elles, exprime le sentiment, de quelque espèce et de quelque degré qu’il soit. […] Dans les autres poèmes, l’écrivain ne remplit point le personnage de poète : l’art, même consiste à le faire oublier. […] Voilà en quoi consiste l’art d’agrandir un sujet, de faire un plan vaste, et néanmoins régulier dans toutes ses parties, même dans celles qui paraissent ne point tenir au corps de l’ouvrage.
La Correction est une figure, qui consiste à rétracter ou à expliquer une pensée qu’on vient d’exposer. […] » Cette figure consiste aussi à faire des questions avec art, pour ramener à son sentiment des esprits qui en étaient d’abord éloignés. […] L’Antithèse est une figure, par laquelle on oppose des pensées les unes aux autres, pour les développer davantage : elle consiste aussi un peu dans le choix des mots opposés, comme on le voit dans cette pensée de La Bruyère : « La vie des Héros a enrichi l’histoire ; et l’histoire a embelli la vie des Héros. » Dans ces vers de la Henriade : De tous ses favoris, Mornaic seul l’accompagne, Mornai son confident, mais jamais son flatteur, Trop vertueux soutien du parti de l’erreur ; Qui signalant toujours son zèle et sa prudence, Servit également son Église et la France ; Censeur des courtisans, mais à la Cour aimé, Fier ennemi de Rome, et de Rome estimé.
La pureté consiste à écarter toutes les fausses prétentions au mérite. […] Le goût consiste dans la faculté de juger, le génie dans la faculté de produire. […] Cependant je ne donne pas cette opinion comme une théorie générale ; il me suffit d’avoir fait connaître en quoi consiste le sublime et dans quels objets on peut le rencontrer. […] C’est en cela que consiste le grand art de l’écrivain, mais c’est là aussi que réside toute la difficulté du style sublime. […] La propriété de l’article consiste à indiquer et à isoler de la masse l’individu dont on parle.
La phrase consiste en une ou plusieurs propositions formant un sens complet.
L’analyse consiste à cacher d’abord son intention ou le but de son discours, et à conduire insensiblement les auditeurs jusqu’à la conclusion. […] Ils consistent dans ces modulations de la voix, dans cette variété de notes et de sons que l’on emploie en parlant. […] Leur mérite consiste aussi beaucoup dans le choix et la fidélité des caractères qu’on y retrace. […] Le grand art d’une description pittoresque consiste donc dans le choix des circonstances. […] Son effet consiste dans l’impression que produisent sur l’esprit du lecteur chaque partie du poème prise isolément, aussi bien que le poème dans tout son ensemble ; il consiste dans l’impression que produisent les grands exemples placés sous ses yeux et les sentiments élevés qui pénètrent son cœur.
La poésie consiste dans l’imitation. […] L’imitation poétique ayant pour objet de représenter des hommes qui agissent, il est nécessaire que ces hommes soient bons ou méchants, car c’est en cela que les mœurs consistent : c’est par la bonté et par la méchanceté que les hommes diffèrent entre eux, quant aux mœurs. […] Elle consiste à faire dire ce qui est dans le sujet ou ce qui convient au sujet. […] L’unité consiste, non dans l’unité du héros, mais dans l’unité de l’action.
Ce second sens est plus probable, parce qu’il ressemble moins que l’autre à une naïveté mais alors Aristote ne s’accorde pas avec d’autres auteurs anciens, qui reconnaissent que le griphe, espèce d’énigme, peut consister en un seul mot composé.
« La dureté, dit Marmontel72, consiste dans la difficulté qu’oppose l’articulation à l’organe qui l’exécute. […] Enfin, songeant aux résultats souvent prodigieux de toutes ces combinaisons, il arrive à cette conclusion incroyable : la beauté du style ne consiste ni dans l’heureux choix des expressions, ni dans la savante construction des phrases, mais dans l’harmonie à laquelle le poëte et l’orateur doivent tout sacrifier.