je ne suis pas un de vos anciens maîtres Qui vient redemander le toit de ses ancêtres2 ; Je ne suis pas un fils trente ans déshérité Qui rentre dans le lieu par sa race habité ; Je ne réclame pas le château de mes pères. […] qui fut la mienne, Me nomme chaque tour dont elle est gardienne, Me montre ces débris, pour moi si familiers, La salle et l’écusson des anciens chevaliers, La pierre qui, du haut des pentes ruinées, Paraît prête à tomber depuis quarante années ; Le manteau du foyer qui, de lierres tendu, Dans l’air, comme un balcon, demeure suspendu, Et, près du mur croulant où pendent quelques treilles, Le jardin où jadis bourdonnaient mes abeilles. […] Le cœur se reconnaît, Et l’homme tout entier quelques instants renaît, Soudain jeune, en voyant quelque pierre oubliée Où d’un ancien bonheur la mémoire est liée, Quelque nom, que sa main sur le hêtre a gravé, Et que mieux que son cœur l’écorce a conservé. […] Lebrun avait habité Tancarville, l’ancien manoir des Montmorency, lorsqu’il était receveur des finances en Normandie.
Mais les esprits sains dédaigneront toujours ce goût des doctrines ésotériques, comme parlaient les anciens, qui fait des vérités les plus essentielles à tous le privilége exclusif de quelques initiés, et une lettre close pour la majorité de ceux même qui veulent les étudier. […] J’ai recommandé l’étude de nos anciens auteurs, sous le rapport du style, plus encore que de l’idée. […] En admettant donc la justification accidentelle du néologisme, je voudrais que l’on apportât dans son emploi la plus scrupuleuse circonspection ; si les transformations successives du langage sont une nécessité de sa nature, que les bons esprits littéraires se fassent un devoir, comme les bons esprits politiques, dans les révolutions des Etats, de chercher à régulariser le mouvement, et, tout en laissant au progrès la part qui lui est due, à ramener la langue à son caractère primitif ; que, selon le mot ingénieux de Quintilien, ils préfèrent dans les mots nouveaux les plus anciens, et dans les anciens les plus nouveaux. […] Je ne vois dans notre ancienne littérature que Villon qui s’en soit rendu coupable ; celui-là du moins avait ses raisons.
VII, fab. 106 Épître à l’évêque d’Avranches (Huet1) Le poëte y témoigne son admiration pour les anciens, en même temps qu’il expose sa manière de composer. […] Or La Fontaine avait fort étudié les anciens : « Ce qu’on ne s’imaginerait pas, dit l’historien de l’Académie (l’abbé d’Olivet), c’est qu’il faisait ses délices de Platon et de Plutarque. […] Elle est ancienne ; l’animal ne faisait que passer ; il n’a point eu l’intention de mal faire ; s’il a pris, au moins il a pris aux riches. — Il sera curieux de voir la confession de l’âne, dans Gueroult : c’est de beaucoup la meilleure partie de sa fable : Quelque temps fut que j’étais en servage Sous un marchand qui bien se nourrissait, Et au rebours pauvrement me pansait, Combien qu’il eût de moi grand avantage. […] Ancien terme de pratique judiciaire, et qui faisait souvenir, dit-on, de la sévère équité de Rollon, premier duc de Normandie : ceux qui avaient été victimes de quelque tort ou de quelque vol en appelant de suite à lui par ce cri, Ah ! […] Ancien mot, pour triste, fâché.
Parmi les critiques anciens, Longin possédait plus de délicatesse, Aristote plus de pureté ; parmi les modernes, M. […] Tous les critiques anciens ont considéré l’action comme le talent principal de celui qui parle en public. […] On n’y reconnut plus ce mélange merveilleux de gestes et d’inflexions de voix qui distinguaient les peuples anciens. […] Un ancien monarque écossais demandait à ses nobles par quel droit ils possédaient leurs terres. […] Cicéron, en ce genre de mérite, surpasse tous les écrivains anciens et modernes.
Ne l’oublions pas, en effet, traiter des passions, ce n’est pas seulement, comme dans la rhétorique des anciens, enseigner combien il est important d’émouvoir celles de l’auditeur, et comment on y parvient, mais encore et surtout y voir des sources d’idées, des auxiliaires pour l’invention. […] Je réponds avec un ancien : Etsi omnes, ego non. […] Et bien certainement, cette idée de fiction est au fond du précepte des anciens. […] Démosthène, Cicéron, Bossuet, Massillon, Bourdaloue, Mirabeau, les tragiques anciens et modernes, nos grands poëtes, nos grands romanciers fourniraient mille modèles de la passion décrite, excitée ou calmée.
La première embrasse les hiéroglyphes égyptiens, les caractères des Chinois, et généralement tous les signes symboliques, tels que les dessins des anciens Mexicains, les quipos ou nœuds de laine des Péruviens, les clous plantés par les Romains dans le temple de Minerve. […] La mission des grammairiens anciens fut accomplie avec conscience et fut soigneusement continuée par les grammairiens modernes auxquels nous sommes redevables de la netteté et de l’élégance de nos langues actuelles. Il ne serait peut-être pas indifférent de connaître ici brièvement les nobles fonctions du grammairien chez les anciens, fonctions très importantes et qui exigeaient une instruction profonde de la part du professeur. Les jeunes gens recevaient d’abord les leçons de ce maître avant de suivre celles des rhéteurs et des philosophes, l’ancienne éducation l’exigeant ainsi.
Les anciens poëtes.] […] Si dans les anciens concours trois concurrents présentaient chacun trois tragédies (sans parler des drames satyriques), le total de ces tragédies devait égaler à peu près l’Iliade en longueur d’un autre côté, en admettant que l’usage des trilogies dramatiques fût aboli au temps d’Aristote, mais qu’il y eût cinq concurrents, cela ferait environ 8000 vers pour un seul concours. […] Un critique ancien, Magaclide, cité par le scholiaste de Venise sur ce passage de l’Iliade, en blâme aussi l’invraisemblance. — Le Tasse relève ici une lacune importante dans les observations d’Aristote, et il essaye de la justifier.
Il était si simple dans son maintien, si modeste quant à ses productions, que Fontenelle a dit plaisamment que c’était par bêtise qu’il préférait les fables des anciens aux siennes. […] Nous lui devons la gloire de l’emporter sur nos voisins et de le disputer à l’ancienne Rome dans le genre de la satire. […] Il est donc bien compris que quand nous parlons de l’élégie nous prenons ce mot dans le sens ancien s’il s’agit des anciens, et dans le sens moderne s’il s’agit de nous ; sans quoi nous serions obligés de dire le contraire de ce que nous disons. […] Je ne dis rien de Gallus, que les anciens comptaient avec les trois précédents, mais dont il ne nous reste rien. […] Le psaume est une des pièces lyriques contenues dans le livre des Psaumes de l’Ancien Testament.
Tout ceci ne signifie pas que les anciens aient eu tort d’établir ces distinctions ; mais je crois que ceux qui les ont interprétés les ont parfois mal compris. […] Sachant que le ton n’est que la convenance du style au sujet, et qu’il dépend non-seulement de la nature de celui-ci, mais aussi du point de généralité auquel on a porté ses pensées, il ne s’effrayera plus des objections faites aux développements des anciens rhéteurs sur cette matière, ni du vague qu’entraînent ces développements mal compris. […] Vous voyez que je ne parle ni des poëtes, ni des anciens, ni des contemporains. […] Je ne recommande point les anciens pour le même motif. […] Je ne prétends pas établir un parallèle entre les anciens et les modernes, et ne veux point dire que le français des bons écrivains de notre temps soit inférieur, comme français, à celui des âges précédents ; ce n’est pas là la question.
Combien de fois n’ai-je pas retrouvé, dans la vie, d’anciens élèves, devenus hommes, qui se rappelaient et me rappelaient avec délices non pas les récréations et les plaisirs, mais les leçons et les travaux de la rhétorique ? […] » Enfin, il est des sujets fort anciens de leur nature, dans lesquels il n’est pas seulement très-difficile, mais très-hasardeux d’être neuf. Dans celui qui m’occupe, après avoir lu bien des anciens et des modernes, je me suis aperçu que ceux-ci suivaient presque toujours ceux-là, et que, lorsqu’ils s’en écartaient, le plus souvent ils faisaient fausse route. […] J’aimerais autant qu’on l’accusât de se servir des mots anciens : comme si les mêmes pensées ne formaient pas un autre corps de discours par une disposition différente, aussi bien que les mêmes mots forment d’autres pensées par les différentes dispositions. » Mais si je n’aspire pas au renom d’inventeur, j’ai voulu, et d’une volonté ardente et profonde, rappeler des doctrines que je crois vraies et saines à tous ceux qui s’occupent des travaux de l’intelligence et surtout aux jeunes gens, et appuyer tous mes préceptes sur la nécessité de fortes et solides études.
Dans la division de l’éloquence adoptée par les anciens, l’exhortation avait sa place marquée dans le genre délibératif. […] Les anciens entendaient par harangues presque toutes les variétés de formes de l’éloquence. […] Les autres dénominations de rimes n’ont rapport qu’à l’ancienne poésie française. […] C’est un peu restreindre la matière, et ce n’est suivre ni les préceptes des anciens, ni les exigences de la société moderne. […] Les rhéteurs anciens disaient qu’un discours pouvait appartenir à trois genres : Le genre démonstratif, le genre délibératif et le genre judiciaire.
Qui doute qu’un Shakespeare (le plus frappant exemple de ce que peut la nature toute seule) ait fait des pièces plus régulières, moins défigurées par le mélange continuel du bas et du trivial, avec ce que le génie peut concevoir de plus grand, s’il eût connu Aristote comme notre Corneille, et imité les anciens comme Racine ! […] Aussi les anciens ne séparaient-ils point l’éloquence de la philosophie, et les véritables maîtres de l’éloquence furent chez eux des philosophes. […] Mais il est indispensable d’observer ici quelle idée les anciens attachaient à ce mot de philosophe.
Les anciens ne l’appelaient la dépositaire des temps que pour la rendre l’institutrice de la vie, et Polybe disait avec profondeur que si elle ne cherchait pas le comment et le pourquoi des événements, elle n’était bonne qu’à amuser l’esprit. […] Les anciennes sciences s’étendent et s’appliquent ; des sciences nouvelles s’élèvent ; on pénètre dans les plus profondes obscurités de la terre, et l’on va y découvrir les premières ébauches de la création et les plus anciennes œuvres de Dieu.
. ; et nous avons, en effet, soit des anciens, soit des modernes, des poèmes didactiques sur ces divers sujets. […] La poésie didactique, en ce sens du moins qu’elle donne des conseils et enseigne ce qu’il faut faire, est bien ancienne. […] C’est une physique bien fausse, mais qui ne l’est pas plus que toute la physique ancienne ; et d’ailleurs il a mis dans son poème tant de grandeur, de beauté poétique, de pensées ingénieuses, de vigueur d’expression et d’harmonie de style, que l’ouvrage est regardé avec raison comme admirable par ceux qui l’ont lu et bien compris. […] L’épopée, chez les anciens Grecs, était un poème écrit en vers épiques ou hexamètres. […] Homère, qui florissait environ mille ans avant Jésus-Christ, est le plus ancien des poètes grecs, et pour nous le père de la poésie épique.
un élève quittera le collège connaissant l’exorde, la narration, la confirmation et la péroraison, ou sachant très bien que les anciens distinguaient trois genres de causes, et il ignorera ce que c’est qu’une histoire, ce que c’est qu’une élégie, un poème épique, une tragédie ! […] Cela fait, on passe aux ouvrages en vers : d’abord, à quelques petits poèmes anciens, aujourd’hui inusités, qu’il faut pourtant connaître ; puis aux Poésies fugitives, puis aux petits poèmes modernes ; ensuite aux grands poèmes, didactique et épique ; enfin au poème dramatique. […] Nous savons qu’un travail de ce genre a été fait tout au commencement de ce siècle sur l’ouvrage de Batteux et n’a eu qu’un demi-succès ; mais, indépendamment de ce que Batteux demande à être complété, il ne suffit pas, quand on renouvelle pour l’usage présent un ancien ouvrage, d’y opérer quelques coupures : le nouvel éditeur doit y mettre son cachet et en faire un ouvrage vraiment neuf et qu’il puisse dire sien.
C’est ce jugement pur et fin, composé de connaissances et de réflexions, que possèdera d’abord la critique ; il a pour fondement l’étude des anciens, qui sont les maîtres éternels de l’art d’écrire, non pas comme anciens, mais comme grands hommes. […] Loin donc de partager l’opinion que vous venez de soutenir, loin de croire, comme vous, que le théâtre est par état en opposition avec les mœurs, qu’il est le contre-pied de la société, et que, pour plaire au public, il ne doit pas du tout lui ressembler, je m’en tiens, je l’avoue, à l’ancienne opinion, et je chargerai vos comédies de réfuter en partie votre discours. […] « C’est à eux sans doute qu’il appartient de juger le ouvrages anciens et modernes ; mais il serait bon, ce me semble, d’établir là-dessus une différence entre les auteurs des siècles passés et les auteurs vivants. […] Pourquoi au lieu de leur reprocher aigrement des fautes, n’en choisissons-nous pas de pareilles dans les anciens, dont nous fassions sentir le défaut, et, si l’on veut, tout le ridicule, qui ne les intéresse plus ?
Ce petit genre de poésie était fort en usage chez les anciens. […] Si ce fait est fabuleux, l’invention n’en est pas moins une preuve, que les anciens avaient une haute idée de l’énigme. […] Je prends pour exemple un ancien logogriphe latin, qui est peut-être le meilleur qu’on puisse citer. […] Voici un logogriphe français qui passe pour être le plus ancien en notre langue. […] Les Français y ont excellé, et l’ont emporté sur les anciens et les modernes.
Elles expliquent au contraire, de la manière la plus simple, les variations que l’on a pu reprocher aux jugements de M. de La Harpe, qui, sans fléchir jamais sur la sévérité de ses principes en matière de goût, sans jamais s’écarter de la route tracée par les grands maîtres, a voulu concilier quelquefois deux choses naturellement inconciliables, son respect pour les anciens, et sa complaisante admiration pour quelques modernes, qui connaissaient peu ou jugeaient mal ces mêmes anciens. […] Nous lui savons quelque gré de n’avoir point enveloppé dans la proscription le discours sur les Grecs anciens et modernes. […] Mais où le professeur du lycée est vraiment un homme supérieur, c’est dans l’analyse et l’application des règles du goût et d’une critique toujours juste, toujours capable de diriger utilement le jugement des autres, quand il explique et commente les anciens, et quand il parle de ceux des modernes sur lesquels son opinion n’a jamais varié. […] Au surplus, ce que je dis ici de Bossuet, on peut le dire également des grands classiques de tous les temps et de tous les pays : la Bible, Homère, les anciens, les modernes, M. de Chateaubriand a tout lu, tout dévoré avec l’insatiable avidité d’une âme ardente, qui cherche et veut trouver partout des aliments. […] Le comble de l’art et le prodige du talent, dans le traducteur, était d’avoir fait lire et aimer Virgile, de ceux qui le connaissaient à peine de nom ; et d’avoir placé sur la toilette et entre les mains des belles, celui de tous les ouvrages anciens qui devait, par la nature même de son sujet, prétendre le moins à cet.honneur.
C’est là le but de ce que les anciens appelaient topiques, c’est-à-dire lieux ou lieux communs. […] Ajoutez que les anciens demandaient aussi à l’orateur de meubler sa mémoire d’un recueil de pensées, de réflexions, de sentences, qu’il pût appliquer à propos aux sujets à traiter, pour les embellir et leur donner de la force ; de se faire, en quelque sorte, une provision d’exordes et de péroraisons ; d’avoir même des discours entiers faits d’avance et préparés pour l’occasion, sauf à laisser en blanc, pour ainsi dire, les noms et les circonstances. […] Telle est en deux mots la doctrine des anciens sur les topiques. […] Ainsi donc, sans aveugle erédulité dans les prescriptions des rhéteurs anciens, on peut admettre les lieux externes, et recommander dans ee but l’étude attentive et complète de tous les objets extérieurs qui ont rapport au sujet, et la lecture de tous les livres qui peuvent en éclaircir l’ensemble ou les détails. […] Dans l’exemple cité, vous comprenez quel parti vous pourrez tirer du mot république (res publica) ; « c’est la chose publique, le bien de tous, l’intérêt commun… Ce n’est pas sans motif que les anciens, si prudents et si ingénieux, ont voulu que ce nom servît à désigner une forme particulière de gouvernement, exclusivement à toute autre… c’était donc la seule où se rencontrât le bien commun, la chose de tous, etc… » Il en est de même des mots humanités au second chapitre de ce livre, philosophie, amour-propre, religion, etc.
» L’étude de la morale et celle de l’éloquence sont nées en même temps, et leur union est aussi ancienne dans le monde que celle de la pensée et de la parole. […] Toujours environné de ces censeurs rigoureux, et plein d’un saint respect pour le tribunal devant lequel il doit paraître, il voudrait, suivant le souhait d’un ancien orateur, qu’il lui fût permis non seulement d’écrire avec soin, mais de graver avec effort les paroles qu’il y doit prononcer. […] Les préceptes qu’elle renferme, dit-il quelque part, sont la route assurée pour parvenir à ce souverain bien que les anciens philosophes ont tant cherché, et qu’elle seule peut nous faire trouver.
À mes anciens élèves de l’école militaire de Paris. Mes chers anciens Élèves, Voici une nouvelle Édition de l’ouvrage, où vous avez appris les principes de notre langue et de notre littérature.