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92. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Brizeux, 1803-1858 » pp. 557-563

Bientôt, le temps venu de ses fauves amours, Il partit seul, errant et les nuits et les jours ; S’arrêtant pour humer, épuisé de ses courses, La fraîcheur des taillis et la fraîcheur des sources. […] Dix siècles ont passé sur le saint édifice ; Donc, pour bien affermir la nouvelle bâtisse, C’est peu du granit dur, et c’est peu du mortier, Et c’est encor trop peu des règles du métier : Maçons, si vous voulez que votre blanche école Ne tombe pas au vent, comme un jouet frivole, Dès la première assise, à côté du savoir, Mettez la foi naïve, et l’amour, et l’espoir2.

93. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Rochefoucauld, 1613-1680 » pp. 32-37

L’amour-propre L’amour-propre est l’amour de soi-même et de toutes choses pour soi : il rend les hommes idolâtres d’eux-mêmes, et les rendrait tyrans des autres, si la fortune leur en donnait les moyens. […] Il est inconstant d’inconstance, de légèreté, d’amour, de nouveauté, de lassitude et de dégoût.

94. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Son autorité lui sera inutile pour se faire obéir ; les ordres les plus sûrement accomplis sont ceux que l’amour exécute ; et la soumission sera sans murmure, parce qu’elle sera sans contrainte. […] Les jeuxk qui le suivent toujours Répandent des fleurs sur ses traces : Ses tigres conduits par les Grâcesl, Sont caressés par les Amours. […] Mon cœur de soins divers sans-cesse combattu, Ennemi du forfait, sans aimer la vertu, D’un amour malheureux déplorable victime, S’abandonne au remords, sans renoncer au crime. […] Si c’est le désespoir, ou l’amour ou la haine ?

95. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

À des personnes mortes : tel est l’exemple que nous en offrent les derniers de ces beaux vers que Racine met dans la bouche de Phèdre en proie à tous les remords de son amour criminel pour Hippolyte. […] Cette réponse si fière, où éclatent tout à la fois la surprise et l’indignation, est le sublime de l’amour de la patrie. […] Le vrai chrétien lui seul ne voit rien qui l’étonne, Et sur ce tribunal que la foudre environne, Il voit le même Dieu, qu’il a cru, sans le voir, L’objet de son amour, la fin de son espoir. Mais il n’a plus besoin de foi ni d’espérance : Un éternel amour en est la récompense.

96. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Dans ce petit nombre de livres que je viens d’indiquer, on peut puiser le goût et l’amour des vertus morales, à la pratique desquelles il faut, comme je l’ai déjà dit, joindre la connoissance des hommes. […] D’ailleurs, (pourroit-on dire à ce sceptique) une religion est absolument nécessaire pour le bien général de la société, pour le bien particulier de chaque individu ; et cette religion doit avoir un culte extérieur, parce qu’il est dans la nature de l’homme qu’il fasse éclater l’admiration, le respect, l’amour et tous les autres sentimens de son cœur envers l’objet qui les a fait naître. […] Votre respect, votre amour sincère pour la religion, et pour les devoirs qu’elle nous impose, me sont trop connus.

97. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

» Point de trêve à ses soins, de borne à son amour ; Il me garde la nuit, m’accompagne le jour. […] Cette fois encore le lion ange fut suivi de trois de ses frères, l’amour fraternel, l’amour paternel, et le plus doux de tous les anges, l’amour maternel. […] Que l’amour inspire de courage ! […] N’auras-tu pas toujours la paix de la conscience, les louanges des hommes et l’amour des dieux ! […] Le peuple songera à la vengeance de la fille de ses rois ; il retirera à la reine ses respects et sou amour.

98. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VII. des passions  » pp. 89-97

Tous ne sont-ils pas unanimes pour répéter le précepte d’Horace : … Si vis me flere, dolendum est Primum ipsi tibi… vérité si incontestable aux yeux de Boileau, qu’il se contente de la traduire : Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez ; et qu’ailleurs, après avoir accordé à l’amour une place dominante dans les écrits, comme dans les sentiments et les actions des hommes, il ajoute : Mais pour bien exprimer ces caprices heureux, C’est peu d’être poëte, il faut être amoureux. […] Je soutiens seulement qu’elle n’est pas l’auxiliaire indispensable, la condition sine qua non de l’expression ; qu’il ne faut pas, de nécessité, être amoureux pour peindre l’amour, ni pleurer réellement pour arracher des larmes aux autres.

99. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVI. Genre du roman. »

. — Les Amours de Théagène et de Chariclée, par Héliodore d’Émèse, sont célèbres pour avoir charmé la jeunesse de Racine et excité la mauvaise humeur de son maître Lancelot, qui lui en brûla deux exemplaires. […] C’est ainsi que l’on a les romans d’intrigue, les romans d’amour, les romans de caractère, les romans de mœurs, les romans chevaleresques, historiques, philosophiques, satiriques, intimes, etc.

100. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Chantre des vaincus et des morts, il sut, par des notes attendries ou légères, allier la sensibilité à l’ironie, et faire venir une larme aux yeux, un sourire aux lèvres : en célébrant la bravoure, la gloire et l’amour de la patrie, il trouva le secret d’associer dans une sorte d’idéal les mots d’Empire et de Liberté. […] Salut, parents que mon amour bénit !

101. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Tendre épouse, c’est toi qu’appelait son amour, Toi qu’il pleurait la nuit, toi qu’il pleurait le jour. […] C’est par métaphore que nous sommes embrasés d’amour, enivrés d’éloges, d’espoir, etc. […] De toutes les beautés qu’en Vénus on adore Il orna mollement ses membres délicats Les amours, les désirs forment ses premiers pas, Les trois Grâces et Flore arrangent sa coiffure, Et mieux qu’elles encor elle entend la parure. […] Ξ, v. 214) La Motte, qui mutile, étrangle et défigure si indécemment Homère, dans sa prétendue traduction de l’Iliade ; La Motte qui croyait avoir rendu la sublime allégorie des Prières par ces deux vers presque ridicules : On offense les dieux ; mais par des sacrifices De ces dieux irrités on fait des dieux propices ; a cependant bien réussi dans ce morceau qui n’exigeait que de la grâce, de l’esprit et de la galanterie moderne : Vénus lui donne alors sa divine ceinture, Ce chef-d’œuvre sorti des mains de la nature, Ce tissu, le symbole et la cause à la fois Du pouvoir de l’amour, du charme de ses lois. […] Delille a transporté bien ingénieusement cette charmante allégorie de la ceinture de Vénus, aux eaux qui environnent le globe terrestre : De Vénus, nous dit-on, l’écharpe enchanteresse Renfermait les amours et les tendres désirs, Et la joie et l’espoir, précurseur des plaisirs.

102. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Où vous entraîne, ô Socrate, votre haine des rhéteurs, et votre amour de la logique ? […] N’a-t-on pas vu des hommes, avec du bon sens, de l’expérience et un amour désintéressé de leur pays, conduire sagement leurs concitoyens ? […] L’homme ne fait bien que ce qu’il fait avec amour. […] Ils s’y arrêtent, ils s’y complaisent, ils la développent avec amour ; c’est le morceau capital de leur plaidoyer, le joyau de leur éloquence ; c’est leur récit de Théramène. […] — Cessez vaines frayeurs, cessez lâches tendresses ; amour, sers mon devoir et ne le combats plus.

103. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours ; Mais sa voix n’a plus rien de tendre, Il ne chante plus ses amours. […] Des xx redoublés admirant la puissance, Il croit que Varignon2 fut seul utile en France, Et s’étonne surtout qu’inspiré par l’amour, Sans algèbre, autrefois, Quinault3 charmât la cour. […] L’amour de la science A guidé ta jeunesse au sortir de l’enfance ; La nature est ton livre, et tu prétends y voir Moins ce qu’on a pensé que ce qu’il faut savoir.

104. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

substituer, pour le commun bonheur, Les lois de la morale aux lois d’un faux honneur, La raison éclairée au sombre fanatisme, Le devoir au calcul, l’amour à l’égoïsme, Développer l’essor des instincts généreux, Ne pas souffrir qu’en France il soit un malheureux, Fonder l’égalité, ce beau rêve du juste, En faisant respecter ce qui doit être auguste, Ce n’est pas là, Danton, l’effet d’un coup de main : C’est un travail immense et le chef-d’œuvre humain, Et la probité seule, alliée au génie, Peut des mœurs et des lois créer cette harmonie1. […] Ton esprit ne sait pas planer dans ces hauteurs Où tout scrupule échappe aux vrais législateurs ; Les terrestres liens t’empêchent de m’y suivre ; D’un misérable orgueil ta parole t’enivre ; Des flatteurs empressés te prodiguent l’encens ; L’or, l’amour, les festins ont captivé tes sens, Et la dépouille belge, hélas ! […] Va du pauvre au riche que tu flattes ; Prends-toi d’amour subit pour les aristocrates ; Va, va, ce n’est pas toi qui les peux relever ; — Prends garde de te perdre, en voulant les sauver !

105. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Plus loin, dans ses calculs gravement enfoncé, Un couple sérieux qu’avec fureur possède L’amour du jeu rêveur qu’inventa Palamède, Sur des carrés égaux, différents de couleur, Combattant sans danger, mais non pas sans chaleur, Par cent détours savants conduit à la victoire Ses bataillons d’ébène et ses soldats d’ivoire. […] Une nuit que Phébus, jaloux de les surprendre, À l’insu de Thétis près d’elles vint se rendre, La sensible Érato voulut chanter l’amour ; Pour la tendre amitié Calliope eut son tour, Et la vive Thalie au folâtre sourire Joignit son luth badin à leur touchante lyre. […] Les nœuds subordonnés sont les effets de cette colère ; c’est une tempête qui rejette Énée loin de l’Italie, c’est l’amour d’une reine qui veut le retenir à Carthage, c’est la valeur d’un prince qui s’oppose à son établissement. […] Ainsi, on prend Jupiter pour l’air, Neptune pour la mer, Cupidon pour l’amour.

106. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Que te sert mon amour ? […] Toi, mon dernier enfant, souffre ma plainte amère ; Le ciel n’enferme pas tout l’amour de ta mère : A vivre loin d’Edgard je puis m’accoutumer. […] Pour dire que l’amour, le goût que nous avons pour une chose, nous la fait souvent trouver différente de ce qu’elle est en réalité, La Rochefoucauld, resserrant sa pensée, s’exprime en ces termes : L’esprit est souvent la dupe du cœur. […] Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours, Mais sa voix n’a plus rien de tendre ; Il ne chante plus ses amours.

107. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

L’ode inspirée chante sur la lyre les Dieux, et les héros fils des Dieux, et l’athlète couronné, et le coursier vainqueur dans la carrière, et les tourments de l’amour, et la libre gaîté des festins. […] Quant à vous, étudiez avec amour les chefs-d’œuvre de la Grèce ; nuit et jour, étudiez-les. — Mais nos pères n’admiraient-ils pas et le rhythme et les saillies de Plaute ?  […] Quand on sait ce que l’on doit à sa patrie et à ses amis, à la piété filiale, à l’amour fraternel, à l’hospitalité ; quand on connaît les devoirs du sénateur et du juge, les obligations du général envoyé contre l’ennemi : alors, n’en doutez pas, on sait donner à ses personnages le caractère qui leur convient. […] L’athlète qui brûle de triompher à la course, a soumis son enfance aux épreuves les plus rudes : il a souffert et de la chaleur et du froid ; il n’a connu ni l’amour ni l’ivresse. […] 1350Nec fecit hoc semel ; 1351et, si 1352erit retractus, 1353non fiet jam 1354homo, 1355et ponet 1356amorem mortis famosæ. l’amour qu’il a d’un trépas fameux.

108. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

On peut cependant assigner à ce genre les sermons qui se prononcent dans nos temples, puisqu’ils ont pour but ordinaire d’inspirer l’amour de la vertu et l’horreur du vice. […] Soit qu’il défende les accusés, qu’il délibère sur les questions importantes, ou qu’il célèbre les grands hommes, il cherche moins l’admiration que l’amour. […] Si la volonté tend à s’unir à l’objet qui lui est présenté, c’est l’amour ; si elle veut s’en éloigner, c’est la haine. […] On inspire l’amour de la campagne, de la liberté, du repos, du travail, de la vertu, lorsqu’on en peint fortement les avantages. […] On excite la haine par les moyens opposés à ceux qui produisent l’amour.

109. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Comparez à cette admirable allégorie des morceaux de quelque valeur, sans doute, mais qui sont loin de cette perfection, par exemple, le palais de l’Amour dans la Henriade, Sur les bords fortunés de l’antique Idalie… et vous comprendrez mieux l’incontestable supériorité d’Horace. […] Je crois voir l’Amour dans les airs rire et battre des ailes ; je crois l’entendre pousser des cris d’allégresse et dire : Hercule est vengé !  […] Je n’aime pas Pyrrhus réunissant dans le même vers l’incendie très-positif de Troie et les flammes métaphoriques de son amour : Brûlé de plus de feux que je n’en allumai ; et ce n’est qu’à la brusquerie comique du Misanthrope que je passe sa syllepse à l’adresse de Philinte : philinte.

110. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

Le poème épique chante les passions ; il les montre en action dans son récit avec leurs bons ou leurs mauvais résultats : c’est la colère d’Achille dans l’Iliade, c’est l’amour de Didon pour Énée dans l’Énéide, c’est l’orgueil de Satan dans le Paradis perdu. Les passions sont la vie même de l’homme et le mobile de tous ses actes : ce qui le pousse à agir, c’est toujours un sentiment d’amour ou de haine.

111. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

— amore, par l’amour, complément de second degré ; — mais par l’amour de quoi ? — gloriæ et dominationis, par l’amour de la gloire et de la domination, complément de troisième degré. […] Nos parents et nos enfants nous sont chers ; mais l’amour de la patrie domine toutes nos affections. […] On loue avec raison Cicéron et Térentia son épouse, celle-ci à cause de sa fermeté, et celui-là à cause de son grand amour pour elle. […] Anchise, il est vrai, était mort depuis peu ; mais l’amour séparé de son objet trouve bien longs les moments les plus courts.

112. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

J’avais rangé tout cela d’une autre façon, et même pour l’amour de vous : mais le moyen de ne pas courir cette année, si vous le souhaitez un peu ? […] Tel paraît à nos yeux le plumage du paon, lorsqu’il se promène paisible et seul dans un beau jour de printemps ; mais si sa femelle vient tout à coup à paraître, si les feux, de l’amour, se joignant aux secrètes influences de la saison, le tirent de son repos, lui inspirent une nouvelle ardeur et de nouveaux désirs, alors toutes ses beautés se multiplient, ses yeux s’animent et prennent de l’expression, son aigrette s’agite sur sa tête et annonce l’émotion intérieure ; les longues plumes de sa queue déploient en se relevant leurs richesses éblouissants ; sa tête et son cou, se renversant noblement en arrière, se dessinent avec grâce sur ce fond radieux, où la lumière du soleil se joue en mille manières, se perd et se reproduit sans cesse, et semble prendre un nouvel éclat plus doux et plus moelleux, de nouvelles couleurs plus variées et plus harmonieuses ; chaque mouvement de l’oiseau produit des milliers de nuances nouvelles, des gerbes de reflets ondoyants et fugitifs, sans cesse remplacés par d’autres reflets et d’autres nuances toujours diverses et toujours admirables. […] Cette réponse peint le sublime de l’amour de la patrie. […] Une des plus précieuses qualités du style qui nous occupe, c’est la tendresse et l’amour qui viennent y ajouter de temps en temps un nouveau charme. […] Pour résumer en peu de mots ce qui a été expliqué sur ce sujet, nous dirons que le caractère du style biblique est la simplicité et la grandeur, les images frappantes et vives qui nous présentent Dieu assis sur les chérubins, porté sur les nuées, dont le regard fait trembler la terre, dont la colère ébranle les fondements des montagnes, qui voit au fond des abîmes : toutes ces images sont pleines de hardiesse et de vivacité, ici le cœur parle avec tendresse, avec amour ; là les comparaisons sont toutes expressives : ce sont les palmes et les cèdres, les lions et les aigles, objets communs en Palestine et qui donnent au style une feinte caractéristique, connue sous le nom de Couleur locale.

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