De l’action. — 8. […] De l’action. […] Rapports entre les moyens d’action (mœurs, arguments et passions). […] Il faut, en même temps qu’on expose l’action, la placer sur le théâtre où elle s’est accomplie et montrer les acteurs qui ont pris part à cette action. […] Le portrait est la peinture animée des personnes mises en action.
Toutes les fois qu’il avait à parler de ses actions, et même dans les relations qu’il envoyait à la cour, il vantait les conseils de l’un, la hardiesse de l’autre ; chacun avait son rang dans ses discours ; et parmi ce qu’il donnait à tout le monde, on ne savait où placer ce qu’il avait fait lui-même. Sans envie, sans fard, sans ostentation, toujours grand dans l’action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la tête des troupes. — Qu’il est beau, après les combats et le tumulte des armes, de savoir encore goûter ces vertus paisibles et cette gloire tranquille qu’on n’a point à partager avec le soldat, non plus qu’avec la fortune ; où tout charme et rien n’éblouit ; qu’on regarde sans être étourdi ni par le son des trompettes, ni par le bruit des canons, ni par les cris des blessés ; où l’homme paraît tout seul aussi grand, aussi respecté que lorsqu’il donne des ordres, et que tout marche à sa parole » ! […] On s’attribue une supériorité de puissance et de force ; on se couronne de ses propres mains ; et lors même qu’on rend à Dieu de solennelles actions de grâces, et qu’on tend aux voûtes sacrées de ses temples les drapeaux déchirés et sanglants qu’on a pris sur les ennemis, qu’il est dangereux que la vanité n’étouffe une partie de la reconnaissance, et qu’on ne retienne au moins quelques grains de cet encens qu’on va brûler sur les autels » ! […] Racontait-il quelques-unes de ces actions qui l’avaient rendu si célèbre : on eût dit qu’il n’en avait été que le simple spectateur, et l’on doutait si c’était lui qui se trompait ou la renommée
La même variété de caractères, d’actions et d’expressions règne parmi les spectateurs : les uns frissonnent et détournent la vue, d’autres secourent ; d’autres, immobiles, regardent. […] Ses fabriques3, ses édifices, les vêtements, les actions, les hommes, les animaux, tout est vrai. […] De la grâce et du naturel Sachez donc ce que c’est que la grâce, ou cette rigoureuse et précise conformité des membres avec la nature de l’action. […] La grâce de l’action et celle de Marcel1 se contredisent absolument. […] Intéressé, c’est-à-dire animé par une action qui l’intéresse.
Elles comprennent l’action même, la personne qui l’a faite, le lieu où elle l’a faite, les moyens qu’elle a pris pour la faire, les motifs qui l’y ont engagée, la manière dont elle l’a faite, et le temps où elle l’a faite. […] Exempt de la sordide avarice et de la folle profusion, il use de ses richesses avec autant d’économie que de noblesse : la modération est d’ordinaire la règle de ses désirs et de ses actions. […] L’autre en imitant leurs vertus, en rehausse l’éclat par ses belles actions. […] Il ne vous laisse pas le choix de l’action ou du repos. […] Car pour ce qui est des actions guerrières, il se trouve des gens qui prétendent en diminuer l’éclat, en soutenant que le soldat en partage la gloire avec le chef, qui dès là ne peut se l’approprier.
Ex. : Rectè facta, de bonnes actions ; prœclarè dicta, de belles paroles. […] On cite de Caton beaucoup d’actions fermes ou de reparties ingénieuses. […] Il faut rendre de grandes actions de grâces aux dieux immortels. […] Il faut apprécier les amis d’après leurs actions et non d’après leurs paroles. […] La possibilité de l’action énoncée par le présent et le parfait du subjonctif, et l’impossibilité, par l’imparfait et le plus-que-parfait, dépendent de la manière dont cette action est conçue.
Que l’action marche avec rapidité ; que le style soit vif et plein de chaleur, qu’il varie suivant les situations des personnages. […] Il est permis de rompre le fil du récit de la principale action par des incidents ou événements particuliers ; mais il faut que ces incidents soient vraisemblables ; qu’ils tiennent fortement au sujet et soient même nécessaires à son développement ; qu’ils piquent d’ailleurs la curiosité, et offrent assez d’intérêt pour dédommager le lecteur du retard qu’on met à satisfaire son impatience d’arriver à la fin des aventures. […] L’auteur s’attache à y peindre et y développer un ou deux caractères par le simple exposé des sentiments, sans presque y mêler aucune action. […] Dans le roman historique, on fait assister l’un des personnages à une action réelle et connue, dont il peut ensuite nous rapporter des détails que l’histoire néglige presque toujours.
Élocution par le débit ou action. […] L’action. — Et la troisième ? — Encore l’action. […] De l’action du prédicateur. […] L’action !
L’apologue est une petite épopée ou l’on peut mettre en action les dieux, les hommes, les animaux et les êtres inanimés. […] L’action de la fable, comme celle de l’épopée, doit avoir de l’unité, de la justesse, du naturel ; de plus, il faut qu’elle ait une étendue convenable, mais sans longueurs, avec un commencement, un milieu et une fin. L’action de la fable est allégorique, et couvre toujours une vérité morale.
Creuser patiemment son sujet, s’identifier avec les hommes, les faits ou les idées dont on s’occupe ; ne dédaigner aucun détail ; s’intéresser soi-même à l’antagonisme des forces contraires qui fait le nœud de tout récit ; en ordonner l’action et la résistance avec l’habileté stratégique d’un grand général, et, comme l’écrivain a cet avantage sur le général qu’il dispose à la fois des deux partis, ménager les succès, faire pencher alternativement la balance, de manière à tenir l’anxiété du lecteur éveillée jusqu’au dénoûment : voilà ce qui donne la véhémence et le pathétique dans les grands sujets ; dans les petits, la grâce, la finesse, la naïveté ; partout, le choix des détails, la variété des tours ; et voilà ce qui nous attache à une exposition quelle qu’elle soit. […] Une description d’objets inutiles à l’action se fait lire malaisément. Sans doute il n’est pas donné à tous, comme à Corneille, dans le fameux combat de Rodrigue contre les Mores, de fondre si bien dans l’action tous les éléments descriptifs, que le drame et le tableau ne fassent plus qu’un. […] mettez-vous à la place du lecteur, et si vous pouvez craindre que celui-ci, encore mal éclairé sur votre dessein, ou trop vivement préoccupé de l’action, ne comprenne pas l’utilité de votre tableau, ou n’y accorde qu’une médiocre attention, quelque intéressant, quelque brillant qu’il vous paraisse, ajournez-le jusqu’à ce que, plus rassis, mieux disposé, le lecteur l’appelle lui-même aussi vivement que vous. […] Pour y parvenir, l’écrivain rattachera la description tantôt aux héros du poëme, du drame, du roman, du discours, par l’harmonie ou les contrastes qu’il établit entre la nature extérieure et les sentiments qui les animent ; tantôt au lecteur lui-même, en mettant l’action en lui, en réveillant, pour les lui faire partager ou du moins comprendre, les émotions humaines qui dorment au sein de la nature, en faisant pénétrer enfin dans les objets physiques un élément moral.
Il est aisé de prévoir, dès le moment où l’action s’engage, comment elle se déliera : si les fils sont embrouillés, si l’intrigue est chargée de complications, le dénoûment sera forcé, ou, comme l’on dit vulgairement, tiré par les cheveux : cette conséquence est obligée. » Je ne conteste rien de tout cela, et pourtant il suffit d’avoir un peu lu pour savoir combien il est malaisé souvent de terminer convenablement un ouvrage. […] Il arrive parfois que le dénoûment conclut parfaitement l’action principale, mais ne donne pas également le dernier mot des faits accessoires. […] Non pas que je veuille mutiler de pareilles conclusions, celle de l’Iliade moins que toute autre, le vingt-quatrième chant est peut-être ce qu’Homère a fait de plus beau ; mais je préfère le dénoûment qui d’un seul et même coup tranche toutes les branches de l’action. […] Il sait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la vérité avec le plaisir que la surprise leur cause, et il tempère avec tant d’art le mélange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses héros n’est ni lente ni précipitée, et le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-même une révolution semblable à celle que le poëte nous présente. » Enfin le dénoûment doit être rarement pris en dehors de l’action, et s’il en est ainsi, que l’intervention de l’agent étranger et supérieur soit toujours justifiée par la nécessité : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus. […] La nature du drame ne comporte point l’action du hasard, ou, pour parler autrement, l’Intervention immédiate de la Providence.
Quel exorde renfermé dans une seule parole accompagnée de cette action ! […] C’est faire accorder admirablement le récit avec l’action. […] Dans l’action comme dans l’élocution et les figures, c’est le premier maître à suivre, l’art ne vient que le second. […] Tous les exercices d’action seront imparfaits si un bon maître ne les dirige. […] Le meilleur guide à suivre pour réussir dans l’action est le Manuel de l’Orateur et du Lecteur, par Duquesnois, 1 vol, in-12.
C'est aussi celui que l’orateur fait paraître à la suite :Ad mortem le, Catilina… Une phrase oratoire peut renfermer cinq éléments principaux : un sujet qui fait ou qui souffre l’action, un verbe qui exprime cette action, un complément direct, un complément indirect et un complément circonstanciel. […] Si l’objet principal est l’action exprimée par le verbe, il faudra que celui-ci occupe le premier rang. […] Plus on est homme de bien, moins on soupçonne les autres de méchanceté. — 5° Avec un nom de temps, quand il y a un retour périodique de l’action. […] Une action aussi dramatique ne souffre aucune circonstance accessoire ; le poète se hâte donc d’arriver au dénouement. Il est néanmoins une chose que l’on désire, parce qu’elle est pleine d’intérêt, et qu’elle touche de près à l’action principale : c’est la peinture de ces monstrueux reptiles.
L’action des corps qui s’agitent et qui se rencontrent, frappe son oreille d’une harmonie composée de mille lotis différents. […] Frapper n’a aucun rapport aux forces de celui qui reçoit l’action. […] Battre exprime l’action, tantôt sans spécifier la manière, tantôt en la spécifiant : Pour un âne enlevé, deux voleurs se battaient ; les Anglais se battent volontiers à coups de poings : c’est ce qu’ils appellent boxer. […] Les Épîtres de Boileau sont datées des conquêtes de Louis XIV ; Racine porte sur la scène les faiblesses et l’élégance de la cour ; Molière doit à la puissance du trône la liberté de son génie ; La Fontaine lui-même s’aperçoit des grandes actions du jeune roi et devient flatteur. […] Cette belle page, dont le style est soutenu périodique et noble, nous offre la description du cirque où l’action va s’accomplir ; la reine Isabelle de Castille vient embellir de sa présence cette fête si chère aux Espagnols, et qui se termine par le triomphe des toréadors et la défaite de leur fière victime.
L’attribut qui convient à la personne est appliqué ici à l’instrument dont elle se sert pour faire l’action. […] Actions de miséricorde. […] De là cette division générale : invention, disposition, élocution et action. […] Mais la vraisemblance résulte surtout d’un style simple et naturel, tel que serait le récit d’une action à laquelle on ne serait pas intéressé. […] Est-ce qu’après tant d’actions dignes de l’immortalité il n’avait plus rien de mortel à faire !
Elle nous montre la vie en action. […] Action et Mémoire. — L’action est la traduction du discours par la voix et le geste. […] L’action oratoire est, d’ailleurs, de nos jours, bien plus calme et plus modérée. […] — Mais encore, vos sentiments sur cet empêchement de l’action de sa langue ? […] C’est à ces actions que la gloire les porte !
Dans toutes les langues, le substantif qui produit l’action, veut être bien distingué de celui qui la reçoit. […] De l’action. […] « C’est l’action. — Et la seconde ? — L’action. — Et la troisième ? — L’action, toujours l’action. » C’est que l’orateur athénien avait remarqué, au milieu des luttes de la place publique, ce que Cicéron remarqua plus tard (de l’Orateur, liv.
Ce qu’il faut entendre par l’unité d’action. Ses caractères : l’action doit être complète, ce qui arrive quand les actions particulières aboutissent à la principale, et continue, c’est-à-dire progressive, ce qui est produit par la liaison des scènes. […] En second lieu, ce mot d’unité d’action ne veut pas dire que la tragédie n’en doive faire voir qu’une sur le théâtre. […] C’est ce qu’il faut pratiquer à la fin de chaque acte pour rendre l’action continue. […] C’est en quelque sorte se donner part aux belles actions que de les louer de bon cœur.
Se servir de l’esprit de son temps pour connaître celui des autres siècles ; unir la fermeté des jugements à la fidélité des peintures ; dérouler la suite des événements en remontant à leurs causes ; montrer toute faute suivie d’un châtiment, toute exagération provoquant un retour ; assigner, dans l’accomplissement des faits, la part des volontés particulières qui attestent la liberté morale de l’homme, et l’action des lois générales de l’humanité vers des fins supérieures sous la direction cachée de la Providence : telle est aujourd’hui sa mission. […] C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méhode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain1. […] Là, retraçant leurs faiblesses passées, Leurs actions, leurs discours, leurs pensées, À chaque état ils reviennent dicter Ce qu’il faut fuir, ce qu’il faut imiter ; Ce que chacun, suivant ce qu’il peut être, Doit pratiquer, voir, entendre, connaître ; Et, leur exemple en diverses façons Donnant à tous les plus nobles leçons, Rois, magistrats, législateurs suprêmes, Princes, guerriers, simples citoyens mêmes, Dans ce sincère et fidèle miroir Peuvent apprendre et lire leur devoir. […] De l’estime et de l’admiration que les plus corrompus ne peuvent refuser aux grandes et belles actions qu’elle leur présente, elle fait conclure que la vertu est le véritable bien de l’homme, et qu’elle seule le rend véritablement grand et estimable.
Pensez qu’il entend nos paroles, qu’il assiste comme spectateur à nos actions. […] L’action s’engagea près de Thapsus ; mais les partisans de Pompée furent là encore trahis par la fortune. […] Après moi, fais ce qu’il te plaira : du moins je ne sentirai pas les effets de tes actions. […] Les actions d’éclat sont la récompense du travail et des périls affrontés. […] Si tu veux suivre la route qui conduit à moi, tu te signaleras par de grandes et nobles actions.
Appliqué à quelque grande action. […] Pugna est un combat de près, une action plus singulière que prælium, qui désigne une action générale. […] Il ne s’emploie qu’au figuré : l’action de reprendre quelqu’un en faute, réprimande. […] — Vituperatio, l’action de blâmer, blâme. […] Cic. — Sanatio, guérison, l’action de guérir.
Si cette action est attribuée aux premiers, la fable est appelée raisonnable. […] C’est en quoi consistent la justesse et l’unité d’action dans la fable. […] L’idylle peut avoir une action, ou n’en pas avoir. […] sans doute, ajouta-t-il en sanglotant, ses actions vertueuses retracées dans ses songes, ont fait monter sur son front l’expression de sa bienfaisance. […] Cette action étant champêtre, le lieu de la scène ne peut être qu’à la campagne.