/ 294
71. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

……… Dieu prodigue ses biens À ceux qui font vœu d’être siens. […] Massillon y peint avec énergie la folie des hommes qui emploient à offenser Dieu les courts instants qui leur sont accordés sur cette terre : Tout change tout s’use, tout s’éteint : Dieu seul demeure toujours le même ; le torrent des siècles qui entraîne tous les hommes coule devant ses yeux, et il voit avec indignation de faibles mortels emportés par ce cours rapide l’insulter en passant, vouloir faire de ce seul instant tout leur bonheur, et tomber en sortant de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice. […] Sujets, amis, parents, tout deviendra stérile ; Et dans ce jour fatal, l’homme, à l’homme inutile, Ne paîra point à Dieu le prix de sa rançon. […] Telle sont les pensées suivantes : Chez les païens tout était Dieu, excepté Dieu lui-même. […] Ainsi Bossuet voulant nous montrer que Dieu seul est le maître absolu de tous les hommes, nous annonce d’abord que sa puissance s’exerce dans les cieux, et sur tous les empires du monde, puis il nous amène à conclure que ce Dieu peut alors élever et abaisser son gré les princes et les rois : Celui qui règne dans les cieux, de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté, l’indépendance est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons.

72. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Cette pensée de Moïse est sublime : Dieu dit : que la lumière soit, et la lumière fut. […] Ton Dieu que tu trahis, ton Dieu que tu blasphèmes, Pour toi, pour l'univers, est mort en ces lieux mêmes ; En ces lieux où mon bras le servit tant de fois ; En ces lieux où son sang te parle par ma voix !… Vois ces murs, vois ce temple envahi par tes maîtres : Tout annonce le Dieu qu'ont vengé tes ancêtres. […] Tu ne saurais marcher dans cet auguste lieu, Tu n'y peux faire un pas sans y trouver ton Dieu ; Et tu n'y peux faire un pas sans y trouver ton Dieu ; Et tu n'y peux rester sans renier ton père, Ton honneur qui te parle et ton Dieu qui t'éclaire. […] La morale est une partie essentielle de la philosophie ; elle a sa source dans l'intelligence des ouvrages de Dieu et dans l'étude de soi-même et des autres hommes.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Qu’ils sont beaux ces bruits qu’on entend autour des dômes, semblables aux rumeurs des flots dans l’Océan, aux murmures des vents dans les forêts, ou à la voix de Dieu dans son temple ! […] Qui dira le sentiment qu’on éprouve en entrant dans ces forêts aussi vieilles que le monde, et qui seules donnent une idée de la création telle qu’elle sortit de la main de Dieu ? […] Tâchez de vous figurer ce trouble et cet étonnement qui saisissaient les prophètes, lorsque Dieu leur envoyait la vision de quelque cité à laquelle il avait attaché les destinées de son peuple : Quasi aspectus splendoris 2. […] Toutefois, Dieu qui voyait que mon cœur ne marchait point dans les voies iniques de l’ambition, ni dans les abominations de l’or, a bien su trouver l’endroit où il le fallait frapper, puisque c’était lui qui avait pétri l’argile, et qu’il connaissait le fort et le faible de son ouvrage. […] Battu des vents que Dieu seul fait changer, Pauvre aujourd’hui comme le vieil Homère, Il frappe, hélas !

74. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Dieu sait comme les vers chez vous s’en vont couler, Dit d’abord un ami qui veut me cajoler. […] Un précepteur est un homme qui instruit des enfants ; et assurément on ne peut pas donner au goût d’un individu la figure d’une personne, quoiqu’en poésie on personnifie le goût en général, et qu’on le représente sous la forme d’un Dieu. […] Ton Dieu que tu trahis, ton Dieu que tu blasphèmes, Pour toi, pour l’Univers est mort en ces lieux mêmes, En ces lieux, où mon bras le servit tant de fois, En ces lieux, où son sang te parle par ma voix. Vois ces murs, vois ce temple envahi par tes maîtres ; Tout annonce le Dieu qu’ont vengé tes ancêtres. […] Tu ne saurais marcher dans cet auguste lieu, Tu n’y peux faire un pas, sans y trouver ton Dieu ; Et tu n’y peux rester, sans renier ton père, Ton honneur qui te parle, et ton Dieu qui t’éclaire.

75. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

J’ai révélé mon cœur au Dieu de l’innocence. […] Mais Dieu t’entend gémir, Dieu vers qui te ramène         Un vrai remords né des douleurs ; Dieu qui pardonne enfin à la nature humaine         D’être faible dans les malheurs. […] quel frein contiendrait un vulgaire indocile Qui sait, grâce aux docteurs du moderne évangile, Qu’en vain le pauvre espère en un Dieu qui n’est pas, Que l’homme tout entier est promis au trépas ?

76. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Dieu ait merci de l’âme ! […] Dimanche. — Fort bien, Monsieur, Dieu merci. […] Dieu m’en garde ! […] Dieu est juste et équitable. […] Que Dieu est donc grand dans les cieux !

77. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3. […] L’homme s’agite et Dieu le mène. […] C’était donc dans les joies et dans les plaisirs qu’ils disaient à Dieu : C’est assez, et qu’ils lui demandaient des trêves et du relâche, et non pas dans les supplices et dans les tourments. […] L’ouvrage de Dieu n’a pu être défait par la main des hommes. […] Par la vertu et la sagesse de Dieu, il met le pied sur le cou des grands et des superbes. » 4.

78. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Je crains Dieu, dites-vous ; sa vérité me touche ! […]   La Piété à Dieu. […] — « Madame, Dieu prendra soin de vous et de nos enfants. […] Ils s’écrièrent : « Il sera saint aux yeux de Dieu, et le Seigneur permettra des miracles sur sa tombe !  […] Dieu lava bien la fête son image.

79. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

Tout plein du Dieu qui parle par sa bouche, il peut, dès l’abord, entonner le chant du prophète : Cieux, écoutez ma voix ; terre, prête l’oreille. […] Quand Massillon est appelé à faire l’éloge de Louis XIV, son esprit frappé de la misère de toutes les grandeurs humaines, comparées à la grandeur de Dieu, trouve ce début réellement sublime en face du cercueil de Louis le Grand :« Dieu seul est grand, mes frères !  […] En effet, en parcourant votre ville, j’ai rencontré un autel portant pour inscription : Au Dieu inconnu. Eh bien, ce Dieu que vous adorez sans le connaître, c’est lui que je vous annonce…, etc. » Vous comprenez toute l’adresse de cet exorde. Aux yeux de l’apôtre, la science humaine est aussi l’œuvre de Dieu, il ne dédaigne pas de s’y conformer ; il se fait, à son insu, le disciple de Cicéron.

80. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Je suis partie de Paris avec l’abbé1, Hélène, Hébert et Marphise2, dans le dessein de me retirer du monde et du bruit jusqu’à jeudi au soir ; je prétends être en solitude ; je fais de ceci une petite Trappe, je veux y prier Dieu, y faire mille réflexions ; j’ai résolu d’y jeûner beaucoup pour toutes sortes de raisons, de marcher pour tout le temps que j’ai été dans ma chambre, et surtout de m’ennuyer pour l’amour de Dieu. […] À propos de ces grands objets qui doivent porter à Dieu, vous vous trouvez embarrassé dans votre religion par ce qui se passe à Rome et au conclave ; mon pauvre cousin, vous vous méprenez. […] Les hommes ne pensent point ainsi : lisez saint Augustin dans la Vérité de la Religion ; lisez l’Abbadie 2, bien différent de ce grand saint, mais très-digne de lui être comparé, quand il parle de la religion chrétienne (demandez à l’abbé de Polignac s’il estime ce livre) ; ramassez donc toutes ces idées, et ne jugez point si frivolement ; croyez que, quelque manége qu’il y ait dans le conclave, c’est toujours le Saint-Esprit qui fait le pape ; Dieu fait tout, il est le maître de tout, et voici comme nous devrions penser (j’ai lu ceci en bon lieu) : « Quel trouble peut-il arriver à une personne qui sait que Dieu fait tout, et qui aime tout ce que Dieu fait ?  […] Dieu me fasse la grâce de l’aimer un jour comme je vous aime ! 

81. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Elle a toujours enseigné à ses enfants qu’on ne doit point rendre le mal pour le mal ; qu’il faut céder à la colère, ne point résister à la violence ; rendre à chacun ce qu’on lui doit, honneur, tribut, soumission ; obéir aux magistrats et aux supérieurs, même injustes, parce qu’on doit toujours respecter en eux la puissance de Dieu qui les a établis sur nous. […] Et vous savez qu’afin que leur esprit soit aussi plus pur, on observe encore de donner les heures du matin à ces fonctions : tant on apporte de soin pour les préparer à une action si grande, où ils tiennent la place de Dieu, dont ils sont les ministres, pour ne condamner que ceux qu’il condamne lui-même. […] Et alors, si l’ordre de Dieu les oblige d’abandonner au supplice le corps de ces misérables, le même ordre de Dieu les oblige de prendre soin de leurs âmes criminelles ; et c’est même parce qu’elles sont criminelles qu’ils sont plus obligés à en prendre soin : de sorte qu’on ne les envoie à la mort qu’après leur avoir donné moyen de pourvoir à leur conscience. […] Nous avons beau enfler nos conceptions au delà des espaces imaginables, nous n’enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses : c’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part4 ; enfin, c’est le plus grand caractère sensible de la toute-puissance de Dieu que notre imagination se perde dans cette pensée. […] Voir dans Bossuet (Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même.) le chapitre consacré aux différences qui séparent l’homme des animaux.

82. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Dieu accorde les prospérités à la prière. […] Donc Dieu accorde les vertus à la prière. […] Dieu accorde les prospérités à la prière. […] Le Dieu que nous servons est le Dieu des combats. […] suis-je votre Dieu ?

83. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lamennais 1782-1854 » pp. 243-246

Ce n’est pas là l’ordre de Dieu. […] Le tout est de persévérer, et nous savons que Dieu donne sa grâce aux humbles1. […] Ce n’est pas qu’il soit flatteur, Dieu l’en garde ! […] Qu’a donné Dieu au roitelet ?

84. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Il avait la manie de vouloir passer pour le fils d’un Dieu, et de se faire adorer comme tel. […] Hymen, ou Hyménée, Dieu, qui, selon la fable, présidait au mariage. […] Terre promise, parce que Dieu l’avait promise à son peuple chéri, c’est-à-dire, à la postérité des patriarches Abraham, Isaac et Jacob ; 3º. […] Vertumne, Dieu de l’automne et des jardins. […] Vulcain, fils, selon la fable, de Jupiter et de Junon, et Dieu du feu.

85. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Voici maintenant une interruption dans Bossuet, en parlant de la reine d’Angleterre : « Combien de fois a-t-elle remercié Dieu humblement de deux grandes grâces : l’une de l’avoir faite chrétienne ; l’autre… Messieurs, qu’attendez-vous ? […] Le poëte s’adresse à Dieu : Les ombres de la nuit à la clarté du jour, Les transports de la rage aux douceurs de l’amour, A l’étroite amitié la discorde et l’envie, Le plus bruyant orage au calme le plus doux, La douleur au plaisir, le trépas à la vie, Sont bien moins opposés que le pécheur à vous. […] Des biens que lui a donnés Dieu jouit le sage modérément, mauvaise construction ; le sage jouit modérément des biens que Dieu lui a donné, faute de syntaxe ; enfin le sage jouit modérément des biens que Dieu lui a donnés, phrase correcte selon les règles de position, comme selon celles de concordance, dans sa construction comme dans sa syntaxe. […] En voici une de nombre, dans Racine : Entre le pauvre et vous vous prendrez Dieu pour juge, Vous rappelant, mon fils, que caché sous ce lin, Comme eux vous fûtes pauvre, et comme eux orphelin. […] maintenant chassée, poursuivie par ses ennemis implacables, qui avaient eu l’audace de lui faire son procès, tantôt sauvée, tantôt presque prise, changeant de fortune à chaque quart d’heure, n’ayant pour elle que Dieu et son courage inébranlable, elle avait ni assez de vents, ni assez de voiles pour favoriser sa fuite précipitée. » Le rapprochement de ces constructions diverses, suivant le différent génie des langues et des écrivains, n’est pas moins intéressant pour le jeune rhétoricien que la comparaison des idées et des expressions que nous avons déjà recommandée.

86. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

Pour moi, je demande sur l’heure un décret d’accusation contre Marat… Dieu ! […] « En ce jour, Sire, avant que Votre Majesté reçût cette onetion divine, avant qu’elle eût revêtu ce manteau royal qui ornait bien moins Votre Majesté qu’il n’était orné de Votre Majesté même, avant qu’elle eût pris de l’autel, c’est-à-dire de la propre main de Dieu, cette couronne, ce seeptre, cette main de justice, cet anneau qui faisait l’indissoluble mariage de Votre Majesté et de son royaume, cette épée nue et flamboyante, toute victorieuse sur les ennemis, toute-puissante sur les sujets, nous vîmes, nous entendîmes Votre Majesté, environnée des pairs et des premières dignités de l’Etat, au milieu des prières, entre les bénédictions et les cantiques, à la face des autels, devant le ciel et la terre, les hommes et les anges, proférer de sa bouche sacrée ces belles et magnifiques paroles, dignes d’être gravées sur le bronze, mais plus encore dans le cœur d’un si grand roi : Je jure et promets de garder et faire garder l’équité et miséricorde en tous jugements, afin que Dieu, clément et miséricordieux, répande sur moi et sur vous sa miséricorde. » Mais où l’orateur rencontre souvent les accents les plus pathétiques, c’est lorsqu’il se met lui-même en scène, et qu’il communique à l’auditoire cette énergie de la personnalité qui met, non plus les opinions et les sentiments, mais l’homme lui-même en contact avec l’homme. […] Ils vivront, si vous continuez d’en avoir un soin charitable ; mais, je vous le déclare devant Dieu, ils seront tous morts demain, si vous les délaissez. » « Cette conclusion, dit M. […] Cette profonde sympathie pour les misères physiques et morales de l’humanité, ce salutaire effroi des impénétrables jugements de Dieu, cette invincible fermeté contre les méchants, cette inépuisable charité qui doivent animer le prédicateur, lui permettent de multiplier les tableaux terribles ou touchants, énergiques ou tendres, de répandre l’onction la plus pénétrante, de faire un appel aux sentiments les plus affectueux. Tantôt il adresse à Dieu ses ferventes prières en faveur du pécheur repentant ou obstiné : ainsi Massillon dans la magnifique péroraison du sermon sur le petit nombre des élus ; tantôt il développe quelqu’un de ces psaumes, si féconds en images gracieuses et brillantes : ainsi la paraphrase du De profundis par le même orateur, à la fin de sa belle homélie sur le Lazare.

87. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Dieu nous donna, dans ce petit tableau, une idée des grâces dont il a paré la nature2. […] Qui dira le sentiment qu’on éprouve en entrant dans ces forêts aussi vieilles que le monde, et qui seules donnent une idée de la création telle qu’elle sortit de la main de Dieu ? […] Chacun retourne à son ouvrage : la religion n’a pas voulu que le jour où l’on demande à Dieu les biens de la terre fût un jour d’oisiveté. […] Bossuet dit : (Sermon sur la loi de Dieu, p. 89. Gandar) : « Nous manquons de tant de choses, que nous serions toujours dans l’affliction, si Dieu ne nous avait donné l’espérance, comme pour charmer nos maux et tempérer par quelque douceur l’amertume de cette vie.

88. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

Je ne l’aime guère ; mais toutes les saisons sont bonnes, puisque Dieu les a faites. […] Quand devant Dieu, je dis à mon âme : « Pourquoi êtes-vous triste et pourquoi me troublez-vous ?  […] Celles qui se perdent n’ont rien devant Dieu qui leur reste, qui les marque, quelque signe de distinction que les hommes leur fassent ; car toute gloire humaine passe vite. […] La réflexion me plonge vite au fond de toute chose, et je vois le néant dans tout, si Dieu ne s’y trouve pas. » Ailleurs, je lis encore : « Le 6. — Depuis trois jours, je n’ai pas quitté l’aiguille. […] Qui sait ce que c’est que cet épanchement de mon âme au dehors, ce besoin de se répandre devant Dieu et devant quelqu’un ?

89. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

on voudrait même servir Dieu selon l’esprit du monde. […] Donc c’est la loi de Dieu qui doit être la règle constante du temps, et non pas la variation des temps qui doit devenir la règle de la loi de Dieu. […] C’est ainsi qu’on dit à un pauvre : Dieu vous assiste, Dieu vous bénisse, au lieu de dire : je n’ai rien à vous donner. — Souvent pour congédier quelqu’un, on lui dit : voilà qui est bien, je vous remercie ; et non pas : allez-vous-en. […] N’est-elle pas à Dieu dont vous l’avez reçue ? […] Elle s’adresse à Dieu et aux hommes.

90. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

            Il se flatte ; Dieu lui pardonne : Mais il est mon confrère, et comme moi tisonne. […] L’homme que Dieu a fait à son image, n’est-il qu’une ombre ? […] Le voici : « Un Prince qui craint Dieu, et qui gouverne sagement ses peuples, n’a plus rien à craindre des hommes. […] Quel Dieu chasse l’horreur qui régnait dans ces lieux ? Quel Dieu les embellit ?

91. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Ainsi, lorsqu’on examine si la bonté convient à Dieu et qu’on affirme cette convenance, c’est le jugement qui aperçoit un rapport entre Dieu et la bonté. […] Quand je dis : Dieu est bon, mon esprit aperçoit deux idées, l’idée de Dieu et l’idée de la bonté ; il les examine et les compare, et lorsqu’il affirme que la bonté convient à Dieu, il forme une pensée ou un jugement. […] Au contraire, l’égoïsme est étroit, et, grâce à Dieu, il n’a pas d’écho dans le cœur humain. […] Sera-t-il Dieu, table, ou cuvette ? […] L’homme que Dieu a fait à son image n’est-il qu’une ombre ?

/ 294