Les caractères naturels tournent en règles reconnues, quelque fois même en règles rigoureuses. […] Les hommes d’affaires et de science, les hommes politiques répètent, sans le savoir, le précepte d’Aristote, et ne reconnaissent que la puissance de la logique et de l’évidence. […] Le lieu commun des contraires est une des formes les plus favorables à la démonstration philosophique de la vérité : l’homme comprend mieux les objets, quand on lui explique ce qu’ils ne sont pas que quand on les lui montre directement, en lui laissant la peine de les reconnaître et de les étudier tout seul. […] Horreur, terreur, doux, suave, rugir, soupirer, pesant, léger, ne viennent pas seulement pour nous du latin, mais du sens intime qui les a reconnus et adoptés, comme analogues à l’impression de l’objet… Plus une langue cultivée conserve cette richesse des langues primitives, plus elle est énergique et juste. […] On reconnaîtra dans ce paragraphe beaucoup de souvenirs des Dialogues sur l’éloquence ; ces emprunts portent leur excuse avec eux ; au moins nous l’espérons.
Il ne faut qu’un moment de l’attention la plus légère, pour s’en convaincre et pour reconnaître combien la probité est nécessaire à l’avocat.
Ulysse s’introduisant dans Troie sous le costume d’un mendiant, reconnu par Hélène, réussissant, par son secours, à s’échapper pour revenir avec Diomède enlever le Palladium : tel est le sujet de cette pièce, dont l’Odyssée (IV, 252-264 cf.
Les personnes amies de l’étude reconnaîtront ensuite aisément quels sont ceux qui ont le plus approché de ces modèles. » 1.
Toutes ces choses ont passé comme l’ombre, comme un courrier qui se hâte, comme un vaisseau qui fend les ondes et dont on ne trouve plus la trace, comme un oiseau qui divise l’air sans qu’on puisse remarquer où il a passé, comme une flèche lancée vers son but, sans qu’on en reconnaisse de vestige. […] Les modernes, sans renoncer à cette division, y ont mis plus de précision, et l’ont surtout rendue plus pratique ; c’est-à-dire que, distinguant d’abord les discours d’après leur objet principal et le caractère qui y domine, ils les rapportent subsidiairement à l’un des trois genres reconnus par les anciens. […] Ce prophète, qui d’abord, sous les yeux du grand prêtre Héli, invoqua le Seigneur dans le calme et dans la retraite du sanctuaire ; qui depuis, consulté de tout Israël à Silo, où il avait choisi sa solitude, parut à la tête du peuple de Dieu, fut connu depuis Dan jusqu’à Bersabée, régla les différends des tribus, rétablit le culte du Seigneur, et fut le censeur des rois et des princes du peuple ; et qui enfin, dépositaire des vérités de la loi, fut reconnu fidèle dans ses paroles, parce qu’il avait vu le Dieu de lumière, confondit Amalec, et brisa l’insolence des princes de Tyr et de tous les chefs des Philistins. […] Ne vous reconnaissez-vous pas dans l’affliction que j’ai décrite ?
Il est reconnu que toutes les langues, même les plus riches, manquent quelquefois des termes nécessaires pour représenter chaque idée particulière Lorsqu’une idée nouvelle demande à être exprimée, on emprunte à tort le mot propre de l’idée qui a le plus de rapport avec ce que l’on veut représenter. […] Puis, comme elle reconnaît qu’elle s’est trompée, elle corrige sa pensée par les suivantes : Que dis-je ? […] Le jeune Joas vient d’être reconnu roi. […] Je reconnais l’endroit où je te fis frapper ; Je vois d’Ochosias et le port et le geste ; Tout me retrace enfin un sang que je déteste.
C’est que l’astuce est naturelle à ce peuple, et que, pour gouverner des hommes qui ne reconnaissent que l’empire de la persuasion, il faut être rompu de longue main à l’usage de la parole. […] On sait que Théophraste achetant un jour des légumes sur la place, la marchande reconnut à son accent qu’il était étranger. […] Et quand vous réussiriez à les ébranler, n’est-il pas vrai que quelques paroles simples, tombées d’une bouche pure, désintéressée et reconnue comme telle, suffiraient pour détruire ce charme passagér, comme le souffle d’un enfant dissipe des bulles de savon ? […] Il ne vous montre pas le but auquel il veut vous conduire, il vous y mène par une pente irrésistible et ne vous donne le temps de vous reconnaître que quand vous y êtes arrivé.
« Les poëtes, dans la peinture des mœurs de la vieillesse, font reconnoître la foiblesse de l’âge, et celle du sexe dans la peinture des mœurs des femmes : elles sont moins propres que les hommes, soit à cause de la délicatesse des fibres, soit à cause de la frivole éducation qu’on leur donne, à soutenir des inclinations fortes et égales.
Ses personnages ont une physionomie si distincte qu’ils s’imposent invinciblement à la mémoire ; et bien qu’ils soient contemporains du poëte, tous les âges se reconnaissent en eux : ce sont des types qui demeureront à jamais. […] Mais, lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature ; on veut que ces portraits ressemblent, et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle.
De même, dans les arts, le bon goût se reconnaît à l’amour du simple et du naturel. […] Pour reconnaître les figures dans une phrase, il faut examiner si tous les mots de cette phrase sont employés dans leur acception primitive, et s’il n’y a pas dans leur construction quelque artifice particulier suggéré par l’imagination ou le sentiment. […] Reconnaissons notre erreur. […] Boileau reconnaissait sans trop de peine qu’il n’était qu’un gueux revêtu des dépouilles d’Horace . […] Quant aux odes de Pindare sur les jeux olympiques, bien qu’on y reconnaisse une certaine inspiration religieuse, on ne peut les regarder comme des odes consacrées à célébrer la Divinité.
Je dois beaucoup à chacun de ces grands critiques en particulier ; formé par leurs leçons, et profondément imbu de leur doctrine, c’est leur esprit, ce sont leurs principes que je reproduis dans mon ouvrage : je me plais à les citer fréquemment ; et, lors même que je ne les nomme pas, il sera facile de reconnaître ce que j’ai emprunté de leur commerce.
De là, l’influence généralement reconnue de l’enthousiasme de l’orateur sur ceux qui l’écoutent.
Etiam a dictione ridicula sero liberata (tragœdia) magnificentior evasit. » Même après avoir lu les raisonnements dont il appuie cette conjecture, il faut beaucoup de complaisance pour reconnaître avec lui dans le texte d’Aristote une allusion aux trilogies tragiques d’Eschyle, et une confirmation du témoignage de Suidas au mot Σοφοϰλῆς.
Enfin, par la comparaison qu’il fera de son travail avec la rédaction adoptée par son auteur, il reconnaîtra ses défauts et apprendra à se corriger. […] Les deux autres genres ont des bornes fixes et qu’il est aisé de reconnaître. […] Ce genre se reconnaît, d’un côté, à la grandeur des images, à la noblesse des pensées, à la force et à la rapidité des mouvements ; de l’autre, à la pompe de l’expression, à la hardiesse des figures, à la richesse des nombres. […] Reconnaissons notre erreur. […] — À quel caractère reconnaît-on le genre élevé ?
Mais, en examinant de près les adverbes, on reconnaît qu’ils sont loin de former une classe à part : ils ne sont presque tous que des locutions abrégées, exprimant par un seul mot ce qu’une périphrase pourrait rendre par deux ou trois termes, pris dans les autres parties du discours. […] « Lorsque, par la pensée, vous aurez mesuré le terrain tout entier, et que vous en aurez reconnu l’étendue et les limites, rien ne vous échappera, et tout ce qui était caché au fond du sujet, viendra se présenter à vous comme de soi-même. » (De l’Orateur, liv. […] Ne vous reconnaissez-vous pas dans l’affliction que j’ai décrite ? […] Le principe du raisonnement une fois posé, on établit une seconde proposition qui doit être également une vérité reconnue ou un fait incontestable, et, à l’aide de cette seconde proposition, on en tire une troisième du principe que l’on avait posé. […] C’est là que le colonel des gardes françaises, en allant le premier reconnaître les ennemis, fut frappé le premier dans cette journée meurtrière, et péril en faisant des souhaits pour le monarque et pour l’Êtat.
Il a justifié l’éloge comme la censure ; mais tous, amis ou ennemis, s’accordent à reconnaître qu’il fut le plus universel de tous nos écrivains. […] Voltaire n’a pas toujours tenu un langage aussi sensé ; mais au moins faut-il reconnaître que, dans ses bons moments, il crut à un Dieu créateur et Providence.
. — Si vous observez qui sont les gens qui ne sont contents de personne, vous reconnaîtrez que ce sont ceux mêmes dont personne n’est content. »
Mais on reconnaîtra facilement, au style ou au choix des morceaux, Cicéron, Sénèque le philosophe, Quintilien, les deux Pline, Valère-Maxime, Aulu-Gelle, Pétrone ; Salluste, Tite-Live, César, Cornélius Népos, Tacite, Velléius Paterculus, Justin, Florus, Quinte-Curce, Suétone, Ammien Marcellin ; Végèce, Fronton, Columelle, Pomponius Méla ; les anciens panégyristes, Térence, Virgile, Ovide, Lucain, Sénèque le tragique, Claudien ; et parmi les modernes : Boèce, Strada, Grenan, Rollin, Porée, Villemain, Vanière, etc.
Il ne faut pas moins de discernement pour reconnaître dans son sujet la passion principale, celle qui doit y dominer, à laquelle doivent se rallier, se coordonner les autres pour ajouter à l’effet. […] S’il est à propos, toutefois, de lire les vieux auteurs, c’est plutôt pour imiter quelques tours de phrase, de la façon que Virgile en usait avec Ennius, que pour en tirer des mots depuis longtemps tombés en désuétude, et que personne ne saurait plus reconnaître. […] Il faut un heureux génie pour saisir ces tons de nature, ces accents vrais que tous les artifices d’une élocution brillante ne sauraient remplacer : chacun y croit reconnaître son langage. » La concision, différente de la précision, est une qualité qui semble lui appartenir plus spécialement. […] J’ai reconnu l’accent de cette voix si chère ! […] Reconnaissons d’abord que la voix, pour se former à ces impressions diverses qui doivent devenir pour elle autant d’inflexions différentes, a besoin d’être secondée par un facile organe.
Il a justifié l’éloge comme la censure ; mais tous, amis ou ennemis, s’accordent à reconnaître qu’il fut le plus universel de tous nos écrivains. […] Rien ne doit échapper à la promptitude du discernement ; et c’est encore une ressemblance de ce goût intellectuel, de ce goût des arts, avec le goût sensuel ; car le gourmet sent et reconnaît promptement le mélange de deux liqueurs : l’homme de goût, le connaisseur verra d’un coup d’œil prompt le mélange de deux styles, il verra un défaut à côté d’un agrément. […] Vous m’avez écrit, mon charmant ami, une lettre où je reconnais votre génie2.