La foudre est peur lui la voix d’une puissance formidable et irritée contre la terre ; le zéphir est le souffle d’un génie bienfaisant : le bruit du ruisseau, c’est la plainte d’un être souffrant ; au retour du printemps, la terre se réveille et sourit de plaisir ; en hiver, elle est triste et désolée. […] Après avoir peuplé la nature de puissances invisibles, elle donna à ces puissances des formes corporelles. […] La même personnification eut lieu pour les puissances d’une nature morale : les remords étaient des furies qui poursuivaient le coupable, armées de leurs fouets vengeurs ; les vices étaient des monstres hideux ; l’envie était dévorée de serpents, et la vengeance armée de poignards ; la colère, agitée de mouvements convulsifs, avait la bouche remplie d’écume, et la calomnie, se traînant dans l’ombre, répandait partout le fiel et le poison. […] Quelle que soit l’élévation de notre raison et la puissance de notre intelligence, le merveilleux nous plaît.
Tout ce qui existe est le produit de son amour, de son intelligence, de sa puissance suprême. […] Le beau, selon nous, se sent mieux qu’il ne s’explique : c’est une lumière qui brille, une flamme qui échauffe, une puissance qui touche et remue toutes les fibres du sentiment. […] Dieu en est l’origine et le centre ; il l’a imprimé dans ses œuvres, comme un reflet de lui-même, comme le cachet sublime de sa puissance. […] On a défini le beau la splendeur du vrai ; on peut définir le sublime la splendeur du beau, car le sublime n’est autre chose que le beau porté à sa plus haute puissance. […] Le sublime en général est une puissance de beauté qui dépasse les proportions habituelles de la nature, et qui touche à l’infini dont elle nous donne une vague révélation.
Vous avez en général besoin de vous pénétrer du sentiment de votre force et de la dignité qui convient à l’homme libre : divisés et pliés depuis des siècles à la tyrannie, vous n’eussiez pas conquis votre liberté ; mais sous peu d’années, fussiez-vous abandonnés à vous-mêmes, aucune puissance de la terre ne sera assez forte pour vous l’ôter. […] Soldats, nous ne déposerons point les armes que la paix générale n’ait affermi et assuré la puissance de nos alliés, n’ait restitué à notre commerce sa liberté et ses colonies. […] qu’ils apprennent que s’il est facile d’acquérir un accroissement de domaines et de puissance avec l’amitié du grand peuple, son inimitié (qu’on ne peut provoquer que par l’abandon de tout esprit de sagesse et de raison) est plus terrible que les tempêtes de l’Océan. […] Les puissances alliées ont armé toute l’Europe contre moi… La France a voulu d’autres destinées. […] La vraie puissance de la République française doit consister désormais à ne pas permettre qu’il existe une seule idée nouvelle qu’elle ne lui appartienne2.
Une puissance surnaturelle, qui se plaît à relever ce que les superbes méprisent, s’est répandue et mêlée dans l’auguste simplicité de ses paroles. […] En un mot, il n’y a point de puissance humaine qui ne serve malgré elle à d’autres desseins que les siens : Dieu seul sait tout réduire à sa volonté. […] comme si ces soutiens magnifiques qu’il cherche contre la puissance de la fortune n’étaient pas encore de son ressort, et pour le moins aussi fragiles que l’édifice même qu’il croit chancelant ! […] Les lois qu’il vous a données sont que, parmi vos sujets, votre puissance ne soit formidable qu’aux méchants, et que vos autres sujets puissent vivre en paix et en repos, en vous rendant obéissance. […] dit-il à la Grèce ; et les républiques turbulentes, cette nation de poëtes et d’orateurs, avec tous ses chefs-d’œuvre et tous ses trophées, va se perdre dans le gouffre de la puissance romaine ; — Marche, marche !
Ce qui comporte le sublime, ce n’est pas seulement ce que l’homme ne peut atteindre par sa nature, comme l’infini en étendue, en durée, en puissance ; mais encore et surtout ce qu’il ne peut atteindre qu’en se détachant tout à fait de sa partie animale et de son individualité, pour n’admettre que l’idée pure et le sentiment désintéressé. […] Le mot de la Bible : « que la lumière soit, et la lumière fut », le Jupiter d’Homère ébranlant l’Olympe d’un signe de tête, sont sublimes sans doute, parce que l’homme physique sent toute sa faiblesse devant la puissance surnaturelle qui fait si simplement de si grandes choses ; mais Socrate et Bailly en face de la mort, mais Régulus au sénat de Rome et Boissy d’Anglas à la Convention ne sont pas moins sublimes, parce que l’homme moral sent toute sa faiblesse devant la puissance surhumaine qui, elle aussi, fait si simplement de si grandes choses. Analysez tous les faits, toutes les choses, toutes les paroles que vous regardez ou qu’on vous donne comme sublimes, et vous trouverez au fond cet élément d’une rare puissance physique ou morale qui contraste avec la faiblesse et l’imbécillité de tout le reste. […] Je n’ai jamais reconnu, comme effet du sublime, l’extase, le délire, l’exaltation fiévreuse, ni comme cause du sublime, la puissance matérielle, provenant d’une cause matérielle, d’un poignard ou d’un million89 ; jamais le mal surtout, quelque extraordinaire, quelque puissant qu’il soit. […] C’est que la dernière des brutes peut faire le mal et ôter la vie ; tandis qu’il n’y a que l’intelligence unie à la puissance qui puisse donner la vie et faire le bien.
Je n’accorde point cette puissance, mon cher chevalier, je la reconnais seulement ; ainsi vous ne me devez point de remercîments. Je voudrais d’ailleurs n’avoir que des compliments à vous adresser sur ce point ; mais vous êtes une terrible puissance ! […] Il est fait comme nous extérieurement ; il naît comme nous ; mais c’est un être extraordinaire, et, pour qu’il existe dans la famille humaine, il faut un décret particulier, un Fiat de la puissance créatrice. […] Rien ne marche au hasard, mon cher ami ; tout est déterminé par une puissance qui nous dit rarement son sécret. […] Il fait toutes armes avec ses mains : il ourdit un habillement, il lance et tire un rets et un filet à pescher, et fait toutes autres choses plus commodement que les animaux, et par la puissance qu’il a eue de Dieu son créateur, il domine sur les animaux qui sont en terre.
Nous avons admiré le dieu d’Homère, qui, du seul mouvement de ses sourcils, ébranle l’Olympe ; c’est en effet nous donner d’un seul trait l’idée la plus complète de la puissance du Jupiter poétique. […] Tout cela est grand, sans doute ; mais qui ne reconnaît, à ces traits, le dieu sorti de l’imagination du poète, qui, rassemblant en un seul et même être toutes les idées partielles de la grandeur et de la puissance, en a formé ce que la pensée de l’homme peut concevoir de plus sublime et de plus au-dessus des idées ordinaires. […] Veut-on l’idée de sa puissance ? […] Quel immense intervalle, de ce comble de la puissance à ces plus petits détails de la bonté prévoyante !
C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » Le goût des spéculations générales, la profondeur et la gravité des maximes, des vues supérieures, des leçons éloquentes sur la part qui revient à chacun dans la bonne ou la mauvaise fortune des sociétés, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole. […] On eût dit, à sa résolution nette et tranquille, que c’était pour lui une chose naturelle de décider des affaires et d’en répondre : signe assuré d’un génie né pour gouverner ; puissance admirable quand elle s’unit à un désintéressement consciencieux. […] Mirabeau Ne me demandez pas ce que fut Mirabeau selon les maximes de la morale1, mais ce qu’il fit et quelle puissance il exerça sur les autres hommes. […] L’étude donne à l’enfance même ces habitudes sérieuses qui feront, dans l’âge viril, la dignité et la puissance. […] Washington, lui dit-il ; votre modestie égale votre valeur, et cela surpasse toute la puissance de parole que je puis posséder. » Enfin, en 1774, à la veille de la grande lutte, en sortant du premier congrès formé pour la préparer, Patrick Henry, l’un des plus ardents républicains de l’Amérique, répondait à ceux qui lui demandaient quel était le premier homme du congrès : « Si vous parlez d’éloquence, M.
Pour accomplir vos volontés et faire craindre vos jugements, votre puissance renverse ceux que votre puissance avait élevés. […] Mais avec son crédit, avec sa puissance, qui n’eût pas voulu s’attacher à elle ? […] Mais qu’il n’ait point d’autre crainte ; qu’il ne craigne point la puissance et la fureur d’une Reine impie, ambitieuse et vindicative, c’est un courage dont les âmes les plus fortes et les plus élevées sont seules capables. […] Voyez sous quelles images il peint dans le chapitre 40 la grandeur et la puissance de Dieu. […] Le premier dit que Jupiter qui signala sa puissance par la défaite des géants, ébranle, du mouvement de ses sourcils, toute la nature .
Il devra, avant de déclarer la guerre, établir aux yeux des autres puissances la légitimité de ses griefs contre la nation ennemie, et prouver qu’il a épuisé, par voie diplomatique, tous les moyens de liation. […] Mais cette puissance en réalité n’est absolue que sur les champs de bataille : l’esprit démocratique des Grecs se réveille dans le camp et trouve déjà des interprètes habiles à souffler la révolte. […] Il jette son manteau, court vers Agamemnon et lui emprunte son sceptre, attribut de sa puissance. […] Ils ont la joie de voir leur ville bien-aimée croître chaque jour en puissance et en splendeur. […] La puissance de Philippe est plus apparente que réelle ; il est entouré de sujets qui le détestent, de mercenaires dïsposés à le trahir, de peuples asservis qui n’attendent que l’occasion favorable pour se venger de ses perfidies.
Il lui faudra parler, écrire, commander par son talent, et soutenir ce talent, quelque noble qu’il soit en lui-même, par cette autre puissance qui ne souffre jamais impunément d’éclipse, la vertu. […] Il n’a point de patrie ; le sol même où il est errant n’a reçu de son travail aucune consécration de sa puissance, aucune limite, et, encore qu’il garde les os de ses ancêtres, il y marche sans passé et sans avenir. […] la même puissance a fait l’homme : la parole. […] Le caractère est ce qu’il faut toujours sauver avant tout ; car c’est le caractère qui fait la puissance morale de l’homme. […] Ce que c’est aussi que la puissance !
La puissance paternelle Les plus sages législateurs ont pris soin de donner aux pères une grande autorité sur leurs enfants. […] C’est, de toutes les puissances, elles dont on abuse le moins : c’est la plus sacrée de toutes les magistratures ; c’est la seule qui ne dépend pas les conventions, et qui les a mêmes précédées1 On remarque que, dans les pays où l’on met dans les mains paternelles plus de récompenses et de punitions, les familles sont mieux réglées ; les pères sont l’image du Créateur de l’univers2, qui, bien qu’il puisse conduire les hommes par son amour, ne laisse pas de se les attacher encore par les motifs de l’espérance et de la crainte. […] on n’élève donc sa puissance que pour la voir mieux renversée ! […] Tibère Comme on voit un fleuve miner lentement et sans bruit les digues qu’on lui oppose, et enfin les renverser dans un moment, et couvrir les campagnes qu’elles conservaient, ainsi la puissance souveraine, sous Auguste, agit insensiblement, et renversa, sous Tibère, avec violence5 Il y avait une loi de majesté 1 contre ceux qui commettaient quelque attentat contre le peuple romain.
Comment a-t-il vaincu tant de puissances ? […] Lorsque l’homme est seul, le vent de la puissance le courbe vers la terre, et l’ardeur de la convoitise absorbe la séve qui le nourrit. […] Et quand une action sublime ébranle toutes les puissances de notre être, nous ne pensons pas que l’homme généreux qui se sacrifie a bien connu, a bien combiné son intérêt personnel. […] Les hasards, la maladie, les accidents de toute espèce disposant de notre sort malgré nous, comment donc le but de notre liberté morale serait-il le bonheur de cette courte vie que la souffrance et la vieillesse et la mort mettent hors de notre puissance ? […] Leur puissance est dans le renoncement à tout ce que les sens convoitent ; car les convoitises, ce sont les maladies qu’ils viennent guérir, les démons qu’ils viennent chasser, et, pour guérir les autres, il faut d’abord s’être guéri soi-même ; pour chasser d’eux l’esprit mauvais, il faut n’être pas soi-même sous son empire.
Si vous étiez un amas stérile d’or, ou un roi victorieux qui ne vivra pas demain, ils vous apercevraient et vous attribueraient la puissance de leur donner quelque plaisir. […] Contre vous toute puissance est faiblesse ; avec vous toute faiblesse devient puissance.
Si nous le considérons selon Dieu, c’est une partie de nous-mêmes, plus curieuse que savante, qui s’égare dans ses pensées ; c’est une puissance orgueilleuse qui est souvent contraire à l’humilité et à la simplicité chrétienne, et qui, laissant souvent la vérité pour le mensonge, n’ignore que ce qu’il faudrait savoir, et ne sait que ce qu’il faut ignorer1. […] Pour accomplir vos volontés, et faire craindre vos jugements, votre puissance renverse ceux que votre puissance avait élevés.
D’abord les anciennes langues étaient bien plus susceptibles que la nôtre de la grâce et de la puissance de la mélodie. […] La puissance était concentrée entre les mains d’un seul ou au moins d’un petit nombre d’hommes. […] Pour atteindre le pathétique et le sublime, il faut une extrême sensibilité d’âme et cette puissance d’expression qui n’est donnée qu’à un petit nombre. […] Ce sont les traits frappants de caractère qui donnent au discours du prédicateur sa plus grande puissance. […] Si vous ne les présentez pas à mon esprit, il n’est pas en votre puissance d’exciter en moi quelque sentiment.
La puissance de Dieu se fait sentir, en un instant, de l’extrémité du monde à l’autre ; la puissance royale agit, en même temps, dans tout le royaume ; elle tient tout le royaume en état, comme Dieu y tient tout le monde. […] Ramassez tout ce qu’il y a de grand et d’auguste, voyez un peuple immense réuni en une seule personne ; voyez cette puissance sacrée, paternelle et absolue ; voyez la raison secrète qui gouverne tout le corps de l’État renfermée dans une seule tête ; vous voyez l’image de Dieu, et vous avez l’idée de la majesté royale. […] exercez donc hardiment votre puissance, car elle est divine et salutaire au genre humain ; mais exercez-la avec humilité, car elle vous est appliquée par le dehors ; au fond, elle vous laisse faibles, elle vous laisse mortels, et elle vous charge devant Dieu d’un plus grand compte.
Ce fut alors qu’il charma ses loisirs par des études historiques, où les vues pénétrantes et parfois paradoxales d’un savoir aussi précis qu’enthousiaste s’allient à l’éclat d’une forme magistrale et à cette puissance d’imagination qui rend la vie à la poussière des morts. […] Ces deux facultés-là étaient comme les maîtresses pièces, les deux grands mobiles, les ailes même du génie de Rousseau ; elles n’ont pu déployer impunément toute leur puissance que parce qu’elles avaient à leur service le style nouveau qu’il s’était formé, ce style dont le trait distinctif est la force. […] Voilà les maîtres vers lesquels il faut sans cesse porter ses regards, quand on a quelques sentiments de l’art véritable, et qu’on aime cette admirable langue française, fidèle image de l’esprit et du caractère national, qui ne peut se soutenir et durer que par le perpétuel renouvellement des causes qui l’ont formée et élevée, à savoir les grands sentiments et les grandes pensées, ces foyers immortels du génie des écrivains et des artistes, aussi bien que de la puissance des nations. […] Nous tendons à l’infini de toutes nos puissances ; la mort vient interrompre cette destinée qui cherche son terme, elle la surprend inachevée.
Elle a toujours enseigné à ses enfants qu’on ne doit point rendre le mal pour le mal ; qu’il faut céder à la colère, ne point résister à la violence ; rendre à chacun ce qu’on lui doit, honneur, tribut, soumission ; obéir aux magistrats et aux supérieurs, même injustes, parce qu’on doit toujours respecter en eux la puissance de Dieu qui les a établis sur nous. […] Et c’est pourquoi, afin d’y agir comme fidèles dispensateurs de cette puissance divine d’ôter la vie aux hommes, ils n’ont la liberté de juger que selon les dépositions des témoins, et selon toutes les autres formes qui leur sont prescrites ; ensuite desquelles1 ils ne peuvent en conscience prononcer que selon les lois, ni juger dignes de mort que ceux que les lois y condamnent. […] Ce qui m’y a véritablement porté est l’union que je trouve en sa personne sacrée de deux choses qui me comblent également d’admiration et de respect, à savoir l’autorité souveraine et la science solide ; car j’ai une vénération toute particulière pour ceux qui sont élevés au suprême degré ou de puissance ou de connoissances. […] C’est elle en qui la puissance est dispensée par les lumières de la science, et la science relevée par l’éclat de l’autorité. C’est cette union si merveilleuse qui fait que, comme Votre Majesté ne voit rien qui soit au-dessus de sa puissance, elle ne voit rien aussi qui soit au-dessus de son esprit, et qu’elle sera l’admiration de tous les siècles qui la suivront, comme elle a été l’ouvrage de tous les siècles qui l’ont précédée1.
Ne restons pas non plus étrangers aux merveilles de l’industrie moderne, aux prodigieuses découvertes qui agrandissent chaque jour le domaine de la science, et tendent à transformer les rapports des hommes entre eux ; visitons les ateliers, les manufactures ; cherchons à nous faire expliquer les procédés et les machines qui ont centuplé la puissance humaine : toutes ces connaissances, en satisfaisant notre curiosité, ouvriront à notre imagination des perspectives sans bornes. […] C’est là qu’ils apprendront à penser avec noblesse, à parler avec élégance ; ils sentiront en eux, par cette culture de l’âme, une élévation de sentiments, une puissance de pensée, une satisfaction intime qui leur feront mépriser le vice et chérir la vertu : c’est par là qu’ils verront grandir en eux l’imagination, le goût et le talent. […] Le génie est le talent porté à sa plus haute puissance. […] Il dépasse les forces de la puissance humaine ordinaire, et semble entrer en communication avec le ciel : c’est pour cela que ses productions atteignent l’idéal, et nous transportent d’admiration.