J’interroge un assistant qui me répond : « C’est le prince***, mort il y a deux jours, et qu’on va porter en terre, l’office terminé. » C’est un indifférent qui annonce une nouvelle à un indifférent ; je n’ai pas besoin de dire qu’ici toute périphrase serait tout à fait déplacée. […] Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière, avec les grands de la terre, comme parle Job, avec ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on la placer, tant les rangs y sont pressés, tant la mort est prompte à remplir ces places ! […] Il cite comme exemple de paraphrase les vers d’Iphigénie : Ce destructeur fatal des tristes Lesbiens, Cet Achille, l’auteur de tes maux et des miens, Dont la sanglante main m’enleva prisonnière, Qui m’arracha d’un coup ma naissance et ton père, De qui jusques au nom tout doit m’être odieux, Est de tous les mortels le plus cher à mes yeux ; et comme exemple d’épiphrase les deux derniers vers de ce passage de Phèdre : Et puisse ton supplice à jamais effrayer Tous ceux qui, comme toi, par de lâches adresses, Des princes malheureux nourrissent les faiblesses, Les poussent au penchant où leur cœur est enclin, Et leur osent du crime aplanir le chemin, Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste !
Le poëte, peu après, montre Henri assailli par d’Egmont, qui le blesse d’abord et tombe ensuite sous les coups du prince. […] Lusignan, prince du sang des rois de Jérusalem, a été fait prisonnier par les musulmans pendant les croisades. […] Venez, prince, et montrez au plus grand des monarques De vos fers glorieux les vénérables marques : Paris va révérer le martyr de la croix, Et la cour de Louis est l’asile des rois.
Elle avait une modeste pension de la cour ; elle y obtint ensuite un emploi, et cette circonstance, qui la rapprochait de la personne de Louis XIV, donna à ce prince l’occasion d’apprécier la supériorité de son intelligence et de sa raison. […] Henri IV a professé la même religion, et plusieurs grands princes ; ne les inquiétez donc point : il faut attirer les hommes par la douceur et la charité ; Jésus-Christ nous en a donné l’exemple, et telle est l’intention du roi.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Je le logerais bien chez un grand prince ; mais il ferait mauvaise chère, et je tiens que mourir de faim est un malheur plus à craindre que d’avoir le cou coupé. […] Comparer un général, qui est au début de sa carrière, à Alexandre, c’est manquer de tact, et le prince a du être humilié plutôt qu’exalté par un semblable parallèle. […] Le prince est content de sa victoire, il est placé au gré de ses souhaits. […] L’empire se maintint par la grandeur du chef ; le prince était grand, l’homme l’était davantage. […] Le prince a tout vu, il a tout entendu.
C’est assez que cinq ans ton audace effrontée, Sur des ailes de cire aux étoiles montée, Princes et rois ait osé défier : La Fortune t’appelle au rang de ses victimes, Et le ciel, accusé de supporter tes crimes, Est résolu de se justifier1. […] Mais les vers ont perdu leur prix ; Et pour les excellents esprits, La faveur des princes est morte.
« Le mondain croit qu’un état ne peut être bien gouverné que par la sagesse et le conseil d’un prince. […] « David 9 était un prince, que les délices de la royauté auraient dû, sans doute, amollir. […] Ils devaient l’un et l’autre exposer leurs prétentions, en présence des Princes confédérés, assemblés au milieu de l’armée. […] Massillon, dans son Oraison funèbre de Louis XIV, rappelle le souvenir de la perte, que ce monarque avait faite de plusieurs princes et princesses de sa maison. […] Venez, Peuples, venez maintenant ; mais venez plutôt, Princes et Seigneurs, et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, et vous, plus que tous les autres, Princes et Princesses, nobles rejetons de tant de Rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscurcies, et couvertes de votre douleur comme d’un nuage ; venez voir le peu qui nous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire.
Les nœuds subordonnés sont les effets de cette colère ; c’est une tempête qui rejette Énée loin de l’Italie, c’est l’amour d’une reine qui veut le retenir à Carthage, c’est la valeur d’un prince qui s’oppose à son établissement. […] Dis comment la Discorde a troublé nos provinces, Dis les malheurs du peuple et les fautes des princes. […] Ce n’était plus ce prince, etc. […] En général, on accorde à Homère la supériorité du génie producteur, puisqu’il a trouvé en lui-même de quoi remplir deux poèmes très longs ; qu’il a eu le secret de tirer le plus long des deux du sujet le plus mince et le plus étroit qui fut jamais, la brouillerie de deux princes pour une esclave.
Il n’y a nuls, soit princes ou aultres, qui ne soient teneus garder les ordonnances du roy. […] Le roy a plus d’hommes, vray ; mais il se trouve deux fois plus de batailles gaignees par le moindre nombre que par le plus grand, dont tous princes et peuples ont jugé et recogneu les victoires estre donnees du ciel. […] L’affection du prince a esté de tous temps comparee à la paternelle : le pere cruel euvers ses enfans est ung monstre denaturé et execrable, s’efforçant de despiter le vray et commun pere des hommes et de la nature. […] Où sont les Princes du sang, qui ont toujours esté personnes sacrees, comme les colomnes et appuis de la Couronne et Monarchie françoise ? […] Ce prince avoit esté grand en son extraction, si grand en la valeur guerriere, si grand en victoires, si grand en triomphes, si grand en bonheur, si grand en paix, si grand en réputation, en toutes sortes de grandeurs, hé !
Qu’est-ce que la jeunesse des princes ? […] S’il y a eu quelque dérangement dans les premières années de ce prince, l’âge y eut plus de part que le cœur : l’occasion put le trouver faible ; elle ne le rendit jamais vicieux ; et le reste de ses jours, passés depuis dans la règle, montrent assez que l’égarement n’avait été qu’un oubli, et qu’en se rendant au devoir, il s’était rendu à lui-même ».
Si mourir pour son prince est un si digne sort, 3. […] « Pouvait-il faire à Dieu un plus beau sacrifice que de lui offrir une âme pure de l’iniquité de son siècle, et dévouée à son prince et à sa patrie ? […] Dans Rodogune, Cléopâtre et Rodogune épouvantent les princes d’Arménie par la franchise atroce de leur haine. […] « La justice passe du prince dans les magistrats, et du trône elle se répand sur les tribunaux. […] La métaphore supprime le sujet et le signe pour donner plus de vivacité au style : « Le grand prince ne put voir égorger ces lions comme de timides brebis. » (Oraison funèbre de Condé.)
Mais un obstacle se dressa contre cette ambition altière : ce fut l’impérieuse politique de Philippe le Bel (1285-1314), prince avisé, jaloux de son autorité, favorable à la bourgeoisie, mais déloyal, besogneux, tyrannique, et auquel ne coûtait ni la violence ni la ruse pour s’assurer la victoire. […] La poésie dramatique, protégée par les princes qui la prennent à leur solde, sera seule vraiment populaire ; encore, pour se faire agréer, devra-t-elle endosser le costume à la mode et payer tribut à l’abstraction ou à l’allégorie ; car le Roman de la Rose est le prototype de toutes les doctes visées. […] Originaires de la société romaine, ils composaient deux c’asses : les uns, simples bateleurs, ressemblaient à nos saltimbanques de foire ; les autres, protégés par l’Église et par les princes, étaient les éditeurs ou les propagateurs des poëmes populaires qu’ils chantaient, avec accompagnement de viole ou violon, sur une mélopée analogue au récitatif de l’épitre ou de l’Évangile.
Son berceau a été fatal aux temples et aux autels, a ébranlé les fondements de l’idolâtrie, a renversé le trône du prince du monde. […] De quels yeux regardèrent-ils le jeune prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces ? […] Henri IV a professé la même religion, et plusieurs grands princes. […] Il donne trop souvent à souper aux princes, au lieu de travailler. […] Image naïve des peuples, et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince736 !
Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler ; tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme, où l’on ne reconnait plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’océan avec les rivières les plus inconnues ». […] Elle va descendre à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière avec les grands de la terre, comme parle Job : avec ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on la placer, tant les rangs y sont pressés, tant la mort est prompte à remplir les places ».
Car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait du prince que nous avons perdu, et voilà ce qui fait les héros. » L’effet. […] Bourdalouc s’adresse aux semblables pour développer l’inconséquence de celui qui nie la Providence dans le gouvernement de l’univers : « Il croit qu’un Etat ne peut être bien gouverné que par la sagesse et le conseil d’un prince ; il croit qu’une maison ne peut subsister sans la vigilance et l’économie d’un père de famille ; il croit qu’un vaisseau ne peut être bien conduit sans l’attention et l’habileté d’un pilote ; et quand il voit ce vaisseau voguer en pleine mer, cette famille bien réglée, ce royaume dans l’ordre et dans la paix, il conclut, sans hésiter, qu’il y a un esprit, une intelligence qui y préside ; mais il prétend tout autrement à l’égard du monde entier, et il veut que, sans Providence, sans prudence, sans intelligence, par un effet du hasard, ce grand et vaste univers se maintienne dans l’ordre merveilleux où nous le voyons. » Racine fait de même pour démontrer qu’en remettant Joas à Athalie, on concourt peut-être à l’accomplissement des secrets desseins de Dieu sur cet enfant : Pour obéir aux lois d’un tyran inflexible, Moïse, par sa mère au Nil abandonné, Se vit, presque en naissant, à périr condamné ; Mais Dieu, le conservant contre toute espérance, Fit par le tyran même élever son enfance.
Il n’y eut donc plus de liberté dans les festins, de confiance dans les parentés3, de fidélité dans les esclaves : la dissimulation et la tristesse4 du prince se communiquant partout, l’amitié fut regardée comme un écueil, l’ingénuité comme une imprudence, la vertu comme une affectation qui pouvait rappeler dans l’esprit des peuples le bonheur des temps précédents. […] Il veut dire le naturel sombre et cruel d’un prince soupçonneux.
L’armée en deuil est occupée à lui rendre les devoirs funèbres ; et la renommée, qui se plaît à répandre dans l’univers les accidents extrordinaires, va remplir toute l’Europe du récit glorieux de la vie de ce prince et du triste regret de sa mort. […] Les peuples répondirent à la douleur de leur prince.
Il monta sur le trône en 1498, et devint le modèle de tous les bons rois, en méritant le plus beau surnom qui puisse flatter un prince, celui de père du peuple.
Patrocle, un des princes grecs qui firent le siége de Troie.
Ce jeune prince donnoit les plus belles espérances, et les avoit même réalisées dans la guerre d’Italie par la victoire qu’il remporta sur les Suisses, et en chassant le pape Jules II de Bologne.