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80. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Principes généraux des Belles-Lettres. » pp. 1-5

Quelles ressources d’ailleurs n’offrent point les Belles-Lettres contre l’ennui, ce fardeau, ce poison de l’âme, qui bien souvent en est accablée et dévorée, dans le centre même des plaisirs les plus piquants et les plus variés ! […] En un mot, dans tous les lieux, dans tous les âges, dans tous les états de la vie, cette étude si variée, si attrayante, nous procure les plaisirs les plus délicats, les plus purs et les plus durables que puisse goûter l’homme qui pense.

81. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Décrire sans autre but que le plaisir de décrire, c’est une décadence de l’art. […] Le voyage même est un plaisir pour nous. […] Avec quel plaisir on se repose à table ! […] J’y ai trouvé le plaisir avec l’instruction, et reconnu la main du maître. […] monsieur, que vous me faites de plaisir !

82. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

5° Pensées délicates Les pensées délicates flattent le cœur par quelque chose d’un peu mystérieux, mais que l’on devine avec plaisir. […] 8° Pensées gracieuses Les pensées gracieuses inspirent je ne sais quoi de doux et d’agréable qui fait sourire de plaisir. […] La vertu doit donc accompagner la noblesse ; et c’est pour cela qu’une pensée noble ne peut sortir que d’un cœur vertueux ; elle contient l’expression d’un sentiment élevé, qui saisit l’âme et lui cause en même temps un plaisir mêlé d’admiration. […] On se rappelle avec plaisir une bonne action.

83. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Au contraire, l’homme écoute avec plaisir ce qui lui plaît ; et c’est ce plaisir qui l’amène à croire ce qu’on lui dit. » Il y a trois sortes d’harmonies dans le discours : l’harmonie des mots, l’harmonie des périodes, et l’harmonie imitative. […] Otez de la vie la charité et la bienveillance, vous en retranchez tous les plaisirs. […] On goûte un plaisir, une jouissance incroyable dans la connaissance de la vérité. […] Là, de quel plaisir tu jouiras ! […] Les lettres de Philotime ne m’ont pas causé trop de plaisir, mais tous les autres en ont été charmés.

84. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre II. Du Sublime dans les Choses. »

Le plaisir qui résulte du Sublime ou du Grand, exige de notre part une attention particulière. Son caractère est, en effet, plus précis, plus facile à saisir que celui des autres plaisirs de l’imagination, et il a, avec notre objet, une liaison plus directe.

85. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

Massillon pense que la première tentation à laquelle les grands soient exposés est le plaisir. Les grands sont une espèce relativement au genre humain ; il établit d’abord que le plaisir est le premier piége tendu par le démon aux hommes en général. « Le premier écueil de notre innocence, c’est le plaisir.

86. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Et qui d’entre nous ne s’applaudirait pas en lui-même, et ne ressentirait pas un secret plaisir d’avoir pour confrère un homme de ce mérite ? […] La France se souviendra avec plaisir que sous le règne du plus grand de ses rois a fleuri le plus grand de ses poëtes. […] La fortune a pris, ce semble, plaisir à élever ce prince au plus haut degré de la gloire où puissent monter les hommes, si toutefois on peut dire que la fortune ait eu quelque part dans ses succès, qui n’ont été que la suite infaillible d’une conduite toute merveilleuse.

87. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

On lit encore avec plaisir quelques fragments de ses poëmes sur les Jardins et l’Imagination. […] Il savait aligner, pour le plaisir des yeux3, Des poiriers déjà forts, des ormes déjà vieux, Et des pruniers greffés, et des platanes sombres Qui déjà recevaient les buveurs sous leurs ombres. […] Rien n’est si vaporeux que ses teintes légères : L’œil se plaît à saisir ses formes passagères ; Elle brille à demi, se fait voir un moment ; C’est ce parfum dans l’air exhalé doucement ; C’est cette fleur qu’on voit négligemment éclore, Et qui, prête à s’ouvrir, semble hésiter encore ; L’esprit, qui sous son voile aime à la deviner, Joint au plaisir de voir celui d’imaginer.

88. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

La vraie et la fausse éloquence Il y a une faiseuse de bouquets et une tourneuse de périodes, je ne l’ose nommer éloquence, qui est toute peinte et toute dorée1 ; qui semble toujours sortir d’une boîte2 ; qui n’a soin que de s’ajuster, et ne songe qu’à faire la belle : qui, par conséquent, est plus propre pour les fêtes que pour les combats, et plaît davantage qu’elle ne sert, quoique néanmoins il y ait des fêtes dont elle déshonorerait la solennité, et des personnes à qui elle ne donnerait point de plaisir. […] On l’eût chassée avec justice de la république de Sparte et des autres États bien policés ; et il ne la faudrait estimer guère davantage que l’art qui enseigne à faire les confitures, et a pour objet le plaisir du goût, ou celui qui flatte un autre sens, et travaille à la composition des parfums2. […] Le plaisir des oreilles est en ceci plus que rien, mais ce n’est pas tout.

89. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

On lira toujours avec plaisir les Panégyriques de l’abbé Séguy, un des plus grands Orateurs sous Louis XV. […] Enfin le public a vu avec plaisir, il y a quelques années, une traduction nouvelle des œuvres complètes de Cicéron. […] La France se souviendra toujours avec plaisir que, sous le règne du plus grand de ses rois, a fleuri le plus grand de ses poètes. […] Le public vous a vu avec regret passer à d’autres occupations plus élevées, à des affaires d’état, dont il aurait volontiers chargé quelque autre moins nécessaire à ses plaisirs. […] Il faut donc que l’orateur emploie le genre simple pour instruire, le genre fleuri pour se faire écouter avec plaisir, et le genre sublime pour émouvoir et pour entraîner les esprits dans un même sentiment.

90. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

N’est-ce pas d’ailleurs grâce à cette culture non interrompue que la France a occupé un si haut rang parmi les États2, a entraîné les autres nations à la suite de ses idées ou de ses entreprises, a produit sans relâche comme sans fatigue tant de brillants génies qui, après lui avoir donné la gloire élevée des lettres et les beaux plaisirs des arts, lui ont encore procuré le solide avantage des lois ? […] Il voulait s’y livrer aux soins de la culture, et au plaisir des grandes études. — Sismondi est un de nos historiens. (1773-1842.)

91. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Par toi les malheureux oublient leurs peines, les heureux doublent leurs plaisirs. […] La Fontaine, dans Philémon et Baucis, voulant prouver que ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux, met en opposition le sort de l’ambitieux et celui du sage : Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux : Ces deux divinités n’accordent à nos vœux Que des biens peu certains, qu’un plaisir peu tranquille ; Des soucis dévorants c’est l’éternel asile, Véritables vautours que le fils de Japet Représente, enchaîné sur son triste sommet, L’humble toit est exempt d’un tribut si funeste, Le sage y vit en paix et méprise le reste ; Content de ces douceurs errant parmi les bois, Il regarde à ses pieds les favoris des rois ; Il lit au front de ceux qu’un vain luxe environne Que la fortune vend ce qu’on croit qu’elle donne. […] L’orateur qui veut que sa manière d’argumenter ne soit pas suspecte, doit cacher le piège sous les fleurs, et se souvenir qu’un auditeur qui prend plaisir à ce qu’il entend, est à demi gagné. » Nous ajouterons que, lorsqu’il s’agit en général d’établir la vérité d’une manière solide, il existe un art qui doit être l’objet d’une étude sérieuse ; cette étude, c’est la logique. […] Et ailleurs : Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs. […] Rousseau s’est plu à décrire d’une manière si agréable, et dont nous ne rapportons ici que quelques lignes, La Maison, les Amis, les Plaisirs de Jean-Jacques à la campagne s’il était riche Là, je rassemblerais une société plus choisie que nombreuse d’amis, aimant le plaisir et s’y connaissant, de femmes qui pussent sortir de leur fauteuil et se prêter aux jeux champêtres, prendre quelquefois, au lieu de la navette et des cartes, la ligne, les gluaux, le râteau des faneuses et le panier des vendangeurs.

92. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

J’aime en vos vers ce riche et brillant paysage ; Mais si vous ajoutez : « Là de mon premier âge Coulèrent les moments ; là, je sentis s’ouvrir Mes yeux à la lumière et mon cœur au plaisir ; » Alors vous réveillez un souvenir que j’aime. […] Boileau a quelquefois violé ces règles ; il a pris plaisir à tourner en ridicule l’indigence de quelques écrivains médiocres de son temps ; et en cela il ne doit pas être imité. […] Boileau, dans sa vie Épître, oppose avec un charme enchanteur les plaisirs de la campagne à la vie inquiète et agitée qu’on mène à la ville. […] Lorsqu’elle est placée au commencement de la fable, le lecteur a le plaisir, en suivant le fil de la narration, de juger si chaque trait se rapporte exactement à la vérité énoncée. Lorsqu’elle est placée à la fin, ce qui arrive le plus souvent, il goûte le plaisir de la suspension.

93. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

mais ce sont là les soins de l’autorité, ce n’en est pas le plaisir. […] Y rassembler tous les plaisirs ? […] Tout le reste a ses amertumes ; ce plaisir seul les adoucit toutes. […] Les mets délicieux sont des plaisirs empoisonnés ; ce sont des pièges que la volupté tend aux hommes pour les faire périr plus sûrement. […] Il souffrait rarement qu’on lui parlât, et jamais qu’on l’osât contredire… Il ne respirait que la fausse gloire et les faux plaisirs.

94. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Les voyages, la chasse, l’exploration des terres lointaines, les relations amicales ou hostiles avec les Indiens des frontières, furent les plaisirs de sa jeunesse. […] Dès le premier jour, il aimait dans la guerre, bien plus que le plaisir du combat, ce grand emploi de l’intelligence et de la volonté armées de la force pour un beau dessein, ce mélange puissant d’action humaine et de fortune, qui saisit et transporte les âmes les plus hautes comme les plus simples. […] Je comprends que Hampden l’ait condamné ; je ne comprends pas que l’histoire, en le chargeant de ce qui fit sa ruine, ne prenne pas plaisir à lui rendre ce qui faisait sa grandeur ; et pour mon compte, je suis sûr qu’en assistant à sa glorieuse défense, à son tranquille départ pour l’échafaud, en le voyant ne baisser la tête que pour recevoir sur son passage la bénédiction d’un vieil ami de prison, j’aurais senti le besoin de lui tendre la main, de serrer la sienne, et, au dernier moment, de sympathiser avec ce grand cœur.

95. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Préface de la première édition » pp. -

mais, tandis que les autres plaisirs ne sont ni de tous les temps, ni de tous les âges, ni de tous les lieux, les lettres, dit Cicéron, servent d’aliment à l’adolescence, et à la vieillesse d’agréable passe-temps ; elles ajoutent aux douceurs de la prospérité, et offrent dans l’infortune un refuge et une consolation ; enfin, elles prêtent aux diverses situations de la vie de l’agrément et des charmes. […] Ornement du bonheur, soutien de l’infortune, De l’enfant, du vieillard nourriture commune, ……… L’étude…… Rend à son nourrisson la nature asservie ; Au delà du trépas sait prolonger sa vie, Ennoblit ses travaux, embellit ses loisirs ; Pauvre, fait sa richesse, et riche, ses plaisirs.

96. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Trop de plaisir incommode. […] Difficulté de la conversion pour les âmes entrainées par l’amour du monde et des plaisirs. […] La cour veut toujours unir les plaisirs avec les affaires. […] Tout étant fort silencieux autour d’elles, ces dames peu à peu se retirèrent d’auprès d’elle et lui firent grand plaisir. […] Les maladies l’ont assiégé dès son enfance, et l’ont sevré, dans son printemps, de tous les plaisirs de la jeunesse.

97. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Telle qu’elle est, nous croyons que les fragments de la pastorale de Malc insérés dans ce recueil ne seront pas lus sans plaisir. […] Enfin, c’est mon plaisir : je me veux satisfaire. […] Digne ami du licencieux prieur de Vendôme, il ne chante que le plaisir. […] Il y préfère toujours la vérité au brillant de la pensée, et une teinte de mélancolie douce et légère s’y mêle souvent au chant du plaisir. […] Avec bien du plaisir je ferai le voyage.

98. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Simon 1625-1695 » pp. 144-147

Elle ornait tous les spectacles, était l’âme des fêtes, des plaisirs, des bals, et y ravissait par les grâces, la justesse3 et la perfection de sa danse. […] Elle l’accompagnait de toute la discrétion que lui donnait la connaissance de leur caractère, que l’étude et l’expérience lui avaient acquise, pour les degrés d’enjouement ou de mesure qui étaient à propos8 Son plaisir, ses agréments, je le répète, sa santé même, tout leur fut immolé.

99. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Moins entreprenant que laborieux, moins courageux que résigné, pieux, soumis, indulgent, modeste, soucieux avant tout du repos et de la paix, aussi pressé de fuir la gloire que d’autres le sont de la rechercher, il se vit emporté malgré lui dans l’orageuse destinée de ses amis, et la fortune prit comme un malin plaisir à le jeter dans les controverses d’une polémique qui répugnait à son caractère. […] « Je les lis, disait Mme de Sévigné, avec un plaisir qui m’enlève : il faudrait en faire du bouillon pour l’avaler. » Elle ajoutait même : « C’est de la même étoffe que Pascal. » C’était aller trop loin.

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