Et comme il ne me sied nullement de rejeter de ma propre autorité les divisions de l’école adoptées par de bons rhéteurs, je les placerai en note au bas des pages4.
Une césure, placée après le troisième pied, suffit, quand celle du second est effacée par les enclitiques que, ve ou ne.
. — Dans les mots composés, la lettre j placée en tête du second mot ne change pas la quantité de la voyelle qui précède.
Les lieux oratoires extérieurs, c’est à-dire, ceux qui sont placés hors du sujet, ne sont pas les mêmes pour toutes les espèces de discours. […] Que reste-t-il ensuite à l’art de la composition, sinon qu’il faut, 1º commencer par un exorde qui nous concilie la bienveillance des auditeurs, qui les rende attentifs, et qui les dispose à nous écouter favorablement ; 2º exposer le fait d’une manière claire, si courte et si plausible, que l’on comprenne aisément l’état de la question ; 3º établir solidement ses moyens, et renverser ceux de l’adversaire, par des raisonnements concluants et placés avec ordre, de manière que l’on sente la liaison des conséquences avec les principes ; 4º terminer le discours par une péroraison, qui puisse allumer ou éteindre les passions, selon le besoin. […] On recommande assez communément aux orateurs d’imiter, dans l’arrangement des preuves, les généraux d’armée, qui placent, aux premiers rangs, les soldats robustes et braves ; dans le milieu, ceux dont on suspecte le courage, et aux derniers rangs, des troupes d’élite, pour assurer la victoire. […] Quand l’orateur a trouvé les choses qui doivent composer son discours, et qu’il les a placées dans leur véritable point de vue, il faut qu’il s’applique à les embellir, à leur donner une espèce d’âme par la force et les grâces de l’expression : voilà en quoi consiste l’élocution. […] Je me bornerai donc à dire ici que, pour réussir dans l’élocution, il faut bien penser, bien sentir, et écrire comme l’on pense et comme l’on sent ; qu’il ne faut ni prodiguer les figures, ni les placer sans discernement ; elles doivent naître du fond du sujet, tirer leur source dans le cœur même de l’orateur, dans les passions qui l’animent, dans les sentiments dont il est pénétré.
— Les anciens rhéteurs, avant toute analyse particulière des règles de l’art oratoire, ont placé une classification des genres de discours. […] Il faut, en même temps qu’on expose l’action, la placer sur le théâtre où elle s’est accomplie et montrer les acteurs qui ont pris part à cette action. […] Ainsi, lorsque Platon veut écrire un Dialogue sur la Beauté, en vrai poëte, il a soin de placer ses interlocuteurs dans le plus ravissant paysage des environs d’Athènes. […] Autant les épithètes bien choisies et placées avec discrétion relèvent l’expression, autant des épithètes banales et prodiguées affaiblissent, énervent le style. […] croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à la droite ?
Les bergers doivent être placés à une époque où régnaient l’aisance, l’égalité, l’innocence ; il ne faut montrer que le côté poétique, riant et gracieux de leur existence ; leur langage sera simple et naïf, sans grossièreté comme sans recherche et sans bel esprit ; ils plairont par l’innocence et l’ingénuité de leurs mœurs.
L’image de l’homme vertueux et l’heureuse influence des bons exemples qu’il donne à la terre, pouvait-elle nous être présentée sous des traits plus justes et plus capables de la faire sentir, que dans la comparaison suivante : Tel un arbre que la nature Plaça sur le courant des eaux, Ne redoute pour ses rameaux Ni l’aquilon ni la froidure : Dans son temps il donne des fruits, Sous une éternelle verdure Par la main de Dieu reproduits. […] Je vis en même temps comme une main qui me vint prendre par les cheveux de ma tête : l’esprit m’enleva entre la terre et le ciel, et me transporta à Jérusalem, à l’entrée de la porte septentrionale du parvis intérieur, où était placée l’idole de Jalousie, etc. » Le Seigneur fait voir à Ézéchiel, dans l’intérieur de chaque maison, les divers attentats qui s’y commettent, et lui dit, à chaque nouvelle scène d’horreur : Tourne les yeux, et tu verras des abominations plus grandes encore.
De là naît un contraste qui déride les plus sérieux : car il n’y a point de spectateur qui puisse entendre sans rire un homme du peuple placé dans la même situation qu’un prince malheureux, employer les mêmes expressions que ce prince pour déplorer son malheur169. […] Mais pour indiquer nos auteurs comiques spéciaux, après Molière, il faut placer Regnard, puis Destouches, qui ont fait chacun plusieurs comédies excellentes : Piron, qui a fait la Métromanie ; Gresset, qui a fait le Méchant ; Le Sage, auteur de Turcaret ; Dancourt, Legrand, Picard, Duval et beaucoup d’autres dont la fécondité nous étonnerait à bon droit, si le genre de la comédie, surtout de la comédie en prose, n’était pas si propre aux Français, qu’ils semblent n’avoir qu’à prendre la plume pour écrire des ouvrages piquants par l’exacte observation des mœurs, intéressants par la facilité de l’intrigue, amusants surtout par la franchise, l’esprit et l’originalité du dialogue. […] Dans ce cas, la danse, étant souvent placée entre deux actes, s’appelait un intermède dansant ; et c’est souvent sous cette forme qu’on la trouve dans les comédies-ballets de Molière.
Celles qui, dans la chaleur de la composition, ne se présentent pas d’elles-mêmes, décèleraient trop l’artifice ; la nature les a inventées, la nature doit les placer. […] Heur se plaçait où bonheur ne saurait entrer ; il a fait heureux, qui est si français, et il a cessé de l’être ; si quelques poètes s’en sont servis, c’est moins par choix que par la contrainte de la mesure. […] sais ce que c’est qu’un mal, soit par l’analogie latine, soit par l’avantage qu’il y a souvent à avoir un mot de moins à placer dans l’oraison. […] On assignait à chacune sa place, et on examinait attentivement en quel endroit il fallait placer chaque chose pour la rendre plus propre à faire impression. […] Le doux mais faible Pavillon fait sa cour humblement à madame Deshoulières, qui est placée fort au-dessus de lui.
L’Épéus d’Euripide devait offrir à peu près la même fable, Épéus étant l’artiste qui fabriqua le fameux cheval de bois par conséquent cet épisode, comme aussi sans doute celui des Troyennes, qui termine l’énumération d’Aristote, devrait être placé avant la Prise de Troie.
Les Grecs reçurent sans doute la fable de l’Orient ; Hésiode a placé dans un de ses poèmes celle de l’Épervier et du Rossignol ; Stésichore adressa aux Himériens celle du Cheval et du Cerf.
Les rhéteurs recommandent d’en donner d’abord de fortes, de placer les plus faibles au milieu, et de réserver les plus solides pour la fin. […] Il louera la puissance et l’étendue de cet esprit qui s’était placé dès l’abord au premier rang parmi les savants et les écrivains. […] Vous placerez dans cette lettre tous les sentiments appropriés aux deux personnages. […] Vous êtes mieux placé que vous ne semblez le croire, en province, pour un tel travail, et vous n’obéiriez du moins qu’à vos seules préférences. […] Corneille, qu’Athènes aurait nourri au Prytanée et dont la statue aurait été placée entre celles d’Homère et d’Eschyle !
C’est ainsi que, sans le savoir, elle a produit d’inimitables modèles de style, et s’est placée au rang des plus grands écrivains de la France. […] Dans une composition un peu étendue, les descriptions doivent être convenablement placées, afin d’être un ornement et non pas un défaut : si elles ralentissent trop la marche de l’action et refroidissent l’intérêt, elles sont plus nuisibles qu’utiles. […] L’épisode doit être amené naturellement, placé avec goût, et servir à l’intérêt général ; il doit donner du charme et de la variété au récit. […] Voilà que pour se délasser Des longues courses de son aile, Un papillon vient se placer Sur sa main blanche. « Ah !
Les lieux communs extérieurs, c’est-à-dire qui, bien que se rattachant au sujet, sont placés hors de lui, ne sont pas les mêmes pour toutes les espèces de discours. Chacune a les siens propres ; les anciens, qui ne songeaient dans leurs traités qu’aux discours du barreau, les rapportaient à six espèces principales : la loi, les titres, la renommée, le serment, la question 9, les témoins, tous moyens placés hors de la cause même prise dans son abstraction et sa généralité, mais qui se rattachent toujours à la cause particulière dont il s’agit. […] » Ce n’est pas pour vous nourrir du pain de la parole et chercher des secours et des remèdes utiles à vos maux que vous venez nous écouter ; c’est pour trouver où placer quelques vaines censures et vous faire honneur de nos défauts, qui sont peut-être une punition terrible de Dieu sur vous, lequel refuse à vos crimes des ouvriers plus accomplis et qui auraient pu vous rappeler à la pénitence : Exploratores estis ; ut videatis infirmiora terræ, venistis. […] Pareillement, à l’époque de la rentrée des tribunaux, les procureurs généraux font souvent des discours où ils recommandent aux avocats la rigoureuse observation de leurs devoirs : ces discours ne sont pas du genre judiciaire, mais bien du genre délibératif ou démonstratif ; nous les plaçons, néanmoins, dans l’éloquence du barreau, et avec raison, puisqu’ils en ont tous les caractères.
Racan était le nom d’une seigneurie placée à l’extrémité de la Touraine, sur les confins du Maine et de l’Anjou. — On a dit que Racan n’avait pas même appris le latin.
Toutefois, bien qu’il ait « placé sa fortune en viager1 », on ne saurait lui refuser la grâce, le caprice, l’étincelle, le don de l’à-propos, l’art de rendre des riens agréables.
Mais aller chez des gens que l’on connaît à peine, Pour échanger sans but quelque parole vaine2 ; Avoir des rendez-vous ; savoir l’heure qu’il est ; S’arracher avec peine aux lieux où l’on se plaît ; Quitter le coin du feu, la page commencée, Et le fauteuil moelleux où s’endort la pensée ; Se parer, s’épuiser en efforts maladroits Pour enfoncer sa main dans des gants trop étroits, Et pouvoir se montrer, d’une façon civile, En deux salons placés aux deux bouts de la ville3 ; Bref, d’invitations incessamment pourvu, Ne pas se réserver un jour pour l’imprévu, Et gaspiller le temps d’une œuvre sérieuse Dans cette oisiveté rude et laborieuse4 ; Est-ce vivre ? […] Au lever du rideau, Lucrèce, une quenouille à la main, est assise près d’une table placée entre elle et sa nourrice Plusieurs esclaves, groupées autour de Lucrèce, sont occupées de divers travaux.
Il vaut mieux placer sa pensée sous un jour frappant, et l’y laisser, que de la retourner, de la représenter de vingt manières différentes, et d’entasser une vaine profusion de mots au hasard, de fatiguer et d’épuiser enfin l’attention de ceux qui nous écoutent, et qui ont un intérêt réel à nous entendre.
Qu’ils apprennent donc à distinguer ces traits de caractère, ces expressions échappées à l’âme d’un grand homme, dans un moment décisif, ou dans une circonstance importante, de ces harangues composées à loisir, et placées par le poète ou par l’historien dans la bouche d’un héros.
Un tombeau est poétique, parce que tous les mystères de notre destinée s’y rattachent, et qu’il est un monument placé sur la limite des deux mondes, nous parlant à la fois du passé et de l’avenir, du visible et de l’invisible.