L’extrême douleur et la dernière infamie attiraient les hommes au christianisme ; c’étaient les appâts et les promesses de cette nouvelle secte. […] Arnauld, pour dire cette terrible nouvelle. […] Une nouvelle expérience du monde fait trouver quelque chose de nouveau dans la retraite, et enfonce l’âme plus profondément dans les vues de la Foi. […] Vous ne m’auriez rien su mander qui me fût plus agréable que la nouvelle du plaisir de lectures qui vous a pris. […] Mais la souffrance est la vie secrète des cœurs d’ici-bas ; car ce n’est que par un sentiment de mort que se forme en nous le principe d’une nouvelle vie.
Sauvons de l’oubli quelques pages agréables qui représentent un genre tout à fait gaulois, le Fabliau desrimé, la nouvelle.
« Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie. […] Souvent on résume les principales preuves en les groupant avec de nouvelles couleurs et une nouvelle force, pour frapper vivement les esprits et achever de les convaincre-, ou bien, si le sujet prête à l’émotion, l’orateur met en œuvre toutes les ressources du pathétique pour frapper un grand coup ; il emploie les tours animés, les figures hardies, les expressions énergiques, pour toucher, ébranler, subjuguer les auditeurs.
Vers la fin du seizième siècle, d’Urfé donna dans son Astrée une nouvelle forme au roman.
L’école nouvelle commence triomphalement son règne de quarante ans. — Elle se constitue dès le premier jour, d’abord sous le nom modeste de Brigade, puis, quand la gloire est venue, sous le titre brillant de Pléiade, renouvelé du siècle des Ptolémée. […] Malheureusement, la traduction en vers des psaumes de David que chantèrent les huguenots fut le signal d’une nouvelle persécution religieuse dirigée contre lui par la Sorbonne (1543). […] Arrangez flanc à flanc parmy l’herbe nouvelle, Bien loing sur un estang trois cygnes lamenter. […] C’était en 1548 ; un an après, le dernier venu publiait, avec un volume de vers, le manifeste de la nouvelle école. […] À l’apparition de chaque œuvre nouvelle c’était un nouvel applaudissement ; poètes et savants, amis ou disciples, Muret, Belleau, etc., se faisaient un honneur d’associer par des commentaires leur nom à celui du maître.
Il ne s’agit point ici de cette invention, qui produit des idées neuves, ou du moins les plus solides, les plus nobles, et les plus convenables à la matière qu’on traite ; qui découvre et saisit dans les objets ce vrai beau, que les esprits ordinaires n’y voient pas, ou qui revêt d’une grâce, d’une beauté nouvelle ce qu’ils y voient ; qui, embrassant un sujet dans toute son étendue, et le circonscrivant dans ses véritables limites, crée un plan vaste, mais tout à la fois simple, clair, juste et exact. […] En passant par son imagination, elles ont reçu, pour ainsi dire, une nouvelle création, et ont pris la couleur de son style. […] » On trouve cette différence entre les mœurs des nouveaux riches, et le caractère de ceux qui l’ont toujours été, que ceux dont la fortune est nouvelle, rapide, surprenante, ont tous les défauts dont nous venons de parler, dans un bien plus haut degré que les autres. […] Aussi, lorsque d’autres puissances prospèrent, on ne me voit point me promener avec un visage content et serein dans la place publique, étendre une main caressante, et d’une voix de congratulation, annoncer la bonne nouvelle à des gens, que je crois qui la manderont en Macédoine84. […] Quelle nouvelle lumière lui apparaissait ?
Cette vertu, que le roi met aujourd’hui en usage, nous est aussi nouvelle qu’elle était inconnue à nos pères. […] L’audace de l’ancienne comédie a eu beaucoup plus d’applaudissements que la modestie de la nouvelle. […] que cette nouvelle vous a été sensible et douce, et que les moments qui délivrent tout d’un coup le cœur et l’esprit d’une si terrible peine font sentir un inconcevable plaisir ! […] Le duc d’Enghien avait reçu, avec la nouvelle de la mort de Louis XIII, l’ordre de ne point hasarder la bataille. […] Le vieil Horace reçoit une fausse nouvelle, qui lui fait croire que ses enfants ont été vaincus.
Cette nouvelle arriva lundi à Versaillesa : le Roi en a été affligé, comme on doit l’être de la mort du plus grand Capitaine et du plus honnête homme du monde : toute la Cour fut en larmes, et M. de Condom1 pensa s’évanouir. […] de Turenne, et la nouvelle de sa mort. » Ne prenez jamais un ton de maître dans les lettres de conseils.
Dans cette acception, la scène n’est qu’une partie de l’acte, et il y en a une nouvelle toutes les fois qu’un personnage entre ou sort, quoique le lieu de l’action reste le même. […] Lorsque ce grand homme commençait à vieillir, Racine, né avec un génie heureux, un goût exquis, entra dans la carrière et donna une nouvelle forme à la tragédie. […] C’est ce qu’on appela la nouvelle comédie, dans laquelle Philémon, Diphile et surtout Ménandre se distinguèrent.
C’est une joie nouvelle pour beaucoup de vaillants soldats de dire ce qu’ils ont fait et vu faire. […] Une nouvelle édition, augmentée du troisième et dernier livre, fut publiée par lui à Paris en 1588. […] Aultrement, s’il est loisible à ung chascung de prendre nouvelle religion à son plaisir, veoyez et prenez garde qu’il n’y ait autant de façons et manieres de religions qu’il y a de familles ou chefs d’hommes. […] vous ne m’auriés rien sceu mander qui me fust plus agréable que la nouvelle du plaisir de lecture qui vous a prins. […] Il peut arriver une funeste nouvelle qui causera un étonnement universel.
Les exemples, si nécessaires à l’intelligence des règles, sont plus nombreux et plus variés dans cette nouvelle édition. […] A cette nouvelle, les habitants de Cales défendirent expressément de se rendre aux bains quand le magistrat romain serait dans la ville. […] Une heure après, on apporta la nouvelle d’une grande bataille gagnée. […] ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! […] Si l’on peut, sans les distraire de leurs études, les initier aux principes des arts, ou du moins leur en faire admirer les merveilles, cette nouvelle source de connaissances et de plaisirs adoucira leur humeur et animera leur imagination.
Nous sommes toujours excusés à vos yeux, et nous devons l’être sans doute ; car vous savez assez que chacun de nous s’estime d’autant plus qu’il vous voit et vous fréquente davantage ; et c’est encore une raison pour vous de vous prêter avec une nouvelle indulgence à ce plaisir toujours nouveau.
C’est à lui que nous empruntons la définition suivante de l’esprit : « Ce qu’on appelle esprit, c’est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine ; ici, l’abus d’un mot que l’on présente dans un sens et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapprochement délicat entre deux idées peu communes ; c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée, pour la laisser deviner. » Veut-on voir l’esprit de madame de Sévigné dans une narration pleine de vivacité et d’enjouement ? […] Un chevalier de Nantouillet était tombé de cheval : il va au fond de l’eau, il revient, il y rentre, revient encore ; enfin, il trouve la queue d’un cheval ; il s’y attache : ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée, reçoit deux coups dans son chapeau, et revient gaillard. » Veut-on maintenant juger du cœur de cet écrivain dans un récit touchant, où elle avait à peindre la plus grande douleur qu’une âme humaine puisse ressentir, celle d’une mère à la nouvelle de la mort de son fils ? […] Arnaud pour dire cette nouvelle. […] Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle, Ma fortune va prendre une face nouvelle.
Dans la société nouvelle, en effet, il n’y a plus ni grands ni petits, il y a des hommes libres, seuls dispensateurs des dignités, et qui ne les accordent qu’à ceux qui savent gagner leur confiance, c’est-à-dire à ceux qui savent les persuader. […] Arrive le Sénat, et les Prytanes font part au peuple du message et produisent le messager, qui répète la nouvelle. […] On votait des flottes qu’on n’équipait pas, des armées dont les cadres ne se remplissaient que sur le papier, et on retournait à ses plaisirs, jusqu’à ce que Philippe eût répondu. à cette guerre de décrets par une nouvelle conquête. […] Il rappelle aux Athéniens comment, à la nouvelle d’une invasion de Philippe, ils ont voté une somme de soixante talents pour équiper quarante trirèmes et lever une armée de citoyens, et comment il n’est sorti de ce beau décret qu’une misérable flotte de dix vaisseaux montés par des mercenaires.
« Sybarites tranquilles dans le sein de nos cités florissantes, occupés des raffinements de la mollesse, devenus insensibles à tout, et au plaisir même, pour avoir tout épuisé ; fatigués de ces spectacles journaliers, dont le moindre eût été une fête pour nos pères, et de ces repas continuels plus délicats que les festins des rois ; au milieu de tant de voluptés si accumulées et si peu senties, de tant d’arts, de tant de chefs-d’œuvre si perfectionnés et si peu considérés ; enivrés et assoupis dans la sécurité et dans le dédain, nous apprenons la nouvelle d’une bataille : on se réveille de sa douce léthargie, pour demander avec empressement des détails, dont on parle au hasard, pour censurer le général, pour diminuer la perte des ennemis, pour enfler la nôtre.
J’ose le dire, grand prince, si vous nous pardonnez, nous devrons notre salut à votre indulgence ; mais vous devrez à notre offense l’éclat d’une gloire nouvelle ; nous vous aurons, par notre attentat, préparé une couronne plus brillante que celle dont Gratien a orné votre tête : vous ne la tiendrez que de votre vertu. […] 1° Théodose devra à l’offense des habitants d’Antioche l’éclat d’une gloire nouvelle. […] Matériaux, — Devoirs de l’orateur — Nouvelle division. — Preuves. — Mœurs. — Bienséances et précautions oratoires. — Passions. […] Mais en littérature, la langue que nos grands poètes et nos bons orateurs ont trouvée si riche, peut facilement se passer d’acquisition nouvelle. […] ô nuit effroyable, où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte !
L’étude sérieuse de la rhétorique donne aux bons esprits une vigueur nouvelle, mais il faut la digérer si bien qu’elle pénètre dans les habitudes de la pensée, il faut se l’assimiler par la réflexion et l’exercice de manière à en appliquer les règles d’une façon presque spontanée. […] Raisonner, c’est faire sortir de propositions connues une proposition nouvelle. […] A cette nouvelle, les habitants de Calés défendirent expressément de se rendre aux bains quand le magistrat romain serai dans la ville. […] L’incise est une proposition qui s’introduit dans une autre proposition pour la rendre plus pleine en y ajoutant une idée nouvelle. […] où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle, Madame se meurt !
L’éloquence judiciaire a pris aussi une face nouvelle. […] Le mouvement, qui n’a aucun rapport avec la forme, est aussi une nouvelle source du beau. […] La phrase doit aussi être purgée de tout membre inutile : de même que chaque phrase doit présenter une idée nouvelle, de même chaque incise doit présenter une nouvelle pensée. […] Il revêt la même pensée de mille formes différentes, et présente la même idée comme nouvelle en lui donnant seulement un nouveau tour. […] Tout se vivifie, tout prend une face nouvelle.
Cette manière simple et franche de louer était nouvelle, sans doute, et n’en doit avoir que plus de prix aux yeux des jeunes orateurs, trop naturellement portés à prendre l’exagéré pour le vrai, et l’emphase pour la véritable éloquence.
Beau et nouveau font au féminin belle, nouvelle, parce qu’au masculin, on dit aussi bel, nouvel, devant une voyelle ou une h muette : bel oiseau, bel homme, nouvel appartement.