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102. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre VII. Septième espèce de mots.  » pp. 41-42

Septième espèce de mots. […] 92. — La Préposition est un mot qui sert à joindre le nom ou pronom suivant au mot qui la précède ; par exemple, quand je dis : le fruit de l’arbre, de marque le rapport qu’il y a entre fruit et arbre ; quand je dis : utile à l’homme, à fait rapporter le nom homme à l’adjectif utile ; quand je dis : j’ai reçu de mon père ; de sert à joindre le nom père au verbe reçu, etc. ; de, à, sont des prépositions ; le mot qui suit s’appelle le régime de la préposition. Cette espèce de mots s’appelle préposition, parce qu’elle se met ordinairement devant le nom qu’elle régit.

103. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Ce mot est ici le symbole de la souffrance. […] N’abusons pas de ce mot géométrique. […] Mot attendu. […] Le mot n’est plus employé dans ce sens. […] Voici un mot qui nous fait aimer Polyeucte.

104. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IX. » pp. 98-101

) Même observation dans Marmontel, au mot Vraisemblance. […] Castelvetro a proposé assez heureusement de lire άπλώς, mot souvent employé dans Aristote pour xαθόλου. […] Le même mot se retrouve dans la Métaph., XII, 10  XIV, 3. […] Hermann : Τοūτα δέ γίγνƐται μάλιστα τοιαūτα, όταν γένηται παρά τήν δόξαν, χαì μάλλον δταν δι’ άλληλα, et il marque une lacune après le dernier mot. […] L’anecdote est copiée presque mot à mot dans la compilation de Récits merveilleux qui figure parmi les ouvrages d’Aristote, § 156 (ou 167)  le compilateur met seulement οûν au lieu de γάρ dans la remarque qui suit.

105. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

La différence entre les deux figures, c’est que la métonymie ne consiste que dans un mot, la métalepse embrasse une phrase entière. […] C’est ce qu’on nomme catachrèse, trope par lequel un mot est pris, de nécessité, dans un sens imitatif, extensif, abusif. […] Les anciens qui avaient des mots fastes et des mots néfastes, des vocables dont l’énonciation était de mauvais augure, pratiquaient volontiers l’euphémisme et l’antiphrase. […] En français le mot sacré, dans le sens d’exécrable, détestable, est-il une antiphrase nationale ou simplement un latinisme107 ? […] L’allemand, l’anglais, l’espagnol, l’italien, le français traduisent tous : Naboth a blasphémé ; il n’y a que le hollandais qui se serve du mot béni (gezegend).

106. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Son cours de littérature dramatique est une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française et du cœur humain. […] Nous lisons dans Diderot (Salons) : « Je crois que nous avons plus d’idées que de mots. […] On ne retient presque rien sans le secours des mots, et les mots ne suffisent presque jamais pour rendre pleinement ce que l’on sent. […] Un mauvais mot, une expression bizarre m’en ont quelquefois plus appris que dix belles phrases. […] En lisant Saint-Marc Girardin, rappelez-vous cette pensée de Joubert : « C’est par les mots familiers que le style mord et pénètre le lecteur.

107. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

ils n’ont que ce mot-là à la bouche ! […] Approche, que je t’embrasse pour ce mot. […] Sou viens-toi de m’écrire ces mots. […] Il n’est pas besoin, monsieur, et je n’ai qu’un mot à vous dire. […] Leurs ouvrages leur semblent sacrés : y reprendre seulement un mot, c’est leur faire une blessure mortelle.

108. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il me dit tout cela si fortement, que je n’avais pas le mot à dire. […] En un mot, il renferme toutes les grâces de l’élocution et de l’esprit. […]  » — Y a-t-il rien de plus délicat et de plus » sensible que ce mot dans la bouche d’un père ?  […] Or jamais l’imitation n’a rien créé : aussi cette harmonie de mots ne fait ni le rond ni le ton du style, et se trouve souvent dans les écrits vides d’idées. […] Il peut se trouver dans une phrase, dans un mot, très simple en apparence, si cette phrase ou ce mot expriment une grande image, un grand sentiment ou une grande pensée.

109. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XXII. » pp. 122-123

Par la composition des mots.] Ὀνομάτων σύνθεσις a-t-il ici le même sens que dans le traité de Denys d’Halicarnasse Ὀνομάτων συνθέσεως, ou celui de formation des mots composes ? Ce second sens est plus probable, parce qu’il ressemble moins que l’autre à une naïveté  mais alors Aristote ne s’accorde pas avec d’autres auteurs anciens, qui reconnaissent que le griphe, espèce d’énigme, peut consister en un seul mot composé. […] Sur ce sens général du mot ἔπος, voir le scholiaste de Denys le Thrace, p. 751, et le scholiaste d’Aristophane, sur les Fêtes de Cérès, v. 412. […] Les mots doubles conviennent, etc.]

110. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

Ils distinguent deux sortes de figures : les figures de mots, qu’ils appellent tropes (du mot grec τρԑπω, tourner, parce qu’elles changent la signification des mots), et les figures de pensées, qui, tenant non au signe, mais à la chose signifiée, sont indépendantes des mots. Les principales figures de mots sont : la métaphore, la métonymie et la synecdoche. […] Leur mémoire trouve soudain le mot qui leur manque et leur langue n’est jamais en défaut. […] Quelquefois l’antithèse jaillit du choc de deux mots : — Et la Grèce domptée a dompté son vainqueur. […] Les grammairiens appellent cette figure alliance de mots.

111. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Rien ne s’oppose plus à la chaleur que le désir de mettre partout des traits saillants ; rien n’est plus contraire à la lumière qui doit faire un corps et se répandre uniformément dans un écrit, que ces étincelles qu’on ne tire que par force en choquant les mots les uns contre les autres, et qui ne nous éblouissent pendant quelques instants, que pour nous laisser ensuite dans les ténèbres. […] Ce défaut est celui des esprit cultivés, mais stériles ; ils ont des mots en abondance1, point d’idées ; ils travaillent donc sur les mots, et s’imaginent avoir combiné des idées, parce qu’ils ont arrangé des phrases, et avoir épuré le langage quand ils l’ont corrompu en détourant les acceptions2. […] Ce mot veut dire qui se commandent avec aisance et grâce. […] Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. […] Ils ont des mots en abondance.

112. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Dans un sens particulier, l’élocution est cette partie de la littérature qui a pour objet les règles du style, et surtout le choix des mots et la facture des phrases. […] Il s’agit ici d’appliquer les préceptes du style, les qualités des mots et des phrases, les qualités générales et particulières du style, les ornements, etc. […] Mais quand ce cri a ramené le héros à son devoir, et qu’il a prononcé ces mots : Je suis chrétien ! […] Nous dirons quelques mots de chacune de ces variétés du récit. […] Le sentiment se peint souvent dans un seul mot.

113. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VIII. Petites pièces anciennes. »

Le tout est sur deux rimes ; et le refrain se compose, non pas d’un vers entier, mais du premier ou des premiers mots du premier vers. Quelquefois aussi on veut que les mots qui forment le refrain se représentent avec des sens différents. […] À ces vingt vers on ajoutait, sous le nom d’envoi, un sixième quatrain qui ramenait à la fin et en dehors du dernier vers les premiers mots du rondeau. […] L’envoi, qui est ordinairement de cinq ou sept vers, doit commencer par un de ces mots : sire, roi, prince, princesse, etc. […] On n’y souffre ni le moindre écart du sujet, ni un vers faible ou négligé, ni une expression impropre ou superflue, ni la répétition du même mot.

114. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

La rime de monsieur avec rieur, défectueuse aujourd’hui pour l’oreille, était alors exacte, parce que l’on faisait entendre l’r dans le premier de ces deux mots. […] D’autres dérivent ce mot de l’allemand heer, armée : comme si l’on invoquait le secours d’une armée entière. […] Espèce de chariot, couvert et non suspendu, qui servait autre-fois de dilgence : de là cocher. — Ce mot ne se prend plus que pour désigner des bateaux destinés au transport des voyageurs et des marchandises 1. […] Ancien mot, pour triste, fâché. […] Nouveau souvenir de Rabelais, qui emploie ce mot pour désigner un homme sans importance, un pauvre sire.

115. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

En second lieu, ce mot d’unité d’action ne veut pas dire que la tragédie n’en doive faire voir qu’une sur le théâtre. […] Il n’appartient qu’à elles de faire lire dans un seul mot tout un sentiment, et de rendre délicatement une pensée qui est délicate. […] Il n’est point esclave des mots, il va droit à la vérité ; il sait que la passion est comme l’âme de la parole. […] Ce défaut est celui des esprits cultivés, mais stériles : ils ont des mots en abondance, point d’idées ; ils travaillent donc sur les mots, et s’imaginent avoir combiné des idées, parce qu’ils ont arrangé des phrases, et avoir épuré le langage quand ils l’ont corrompu en détournant les acceptions. […] Ô de ses derniers mots fatale obscurité !

116. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Je l’ai pris au mot, et, quoi qu’on m’ait pu dire pour lui, je suis demeurée ferme comme un rocher, et il est parti. […] Ce sont ses mots que je vous rapporte. […] On ne voit point qu’aucun autre mot latin puisse être son étymologie. […] Cicéron se sert en cent endroits de ce mot pour exprimer un homme, un discours poli. […] On l’appelait de son temps le tyran des mots et des syllabes.

117. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre VIII. Huitième espèce de mots.  » p. 43

Huitième espèce de mots. […] 100. — L’adverbe est un mot qui se joint ordinairement au verbe ou à l’adjectif, pour en déterminer la signification ; quand on dit : cet enfant parle distinctement, par ce mot distinctement, par ce mot distinctement, l’on fait entendre qu’il parle d’une manière, plutôt que d’une autre.

118. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VIII. L’éloquence militaire. »

L’histoire nous a conservé, et la poésie a mis habilement en œuvre une foule de ces traits précieux, de ces mots vraiment éloquents, puisqu’ils n’ont jamais manqué de produire de grands effets. […] (Henriade, ch. 8) Souvent un mot inspiré par la circonstance agit plus puissamment sur la multitude, que ne le pourrait faire le discours le mieux étudié. […] dit le cardinal ; et ces mots désarment l’assassin. […] Un héros plus voisin de nous, et qui a plus d’un rapport avec les grands hommes que nous venons de citer, a déployé, dans une foule de circonstances, cette concision énergique, premier caractère du génie, qui compte les mots pour prodiguer les pensées. […] Et plus loin : « Le pillage n’enrichit qu’un petit nombre d’hommes : il nous déshonore, il détruit nos ressources, il nous rend ennemis des peuples qu’il est de notre intérêt d’avoir pour amis, etc. » C’est à ce même héros qu’on attribue un mot sublime sur les Pyramides : Du haut de ces Pyramides, quarante siècles nous contemplent.

119. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Aussi chaque mot est admirable. […] Ce mot dit tout. […] pas un mot de trop, tout arrangé comme à dessein ! […] Étonnant pouvoir d’un mot ! […] Ces mots renferment une véritable métalepse.

120. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Pyrrhus vous l’a promis : vous venez de l’entendre, Madame ; il n’attendait qu’un mot pour vous le rendre. […] Pour ce mot, déjà rencontré, voir la note 2 de la page 221. […] Plus j’y réfléchis, plus ce mot me semble admirable. […] Pendant tout le reste du récit, l’âme d’Hermione est bouleversée par le désespoir, et ne peut laisser échapper que ces mots : Qu’ont-ils fait ! […] « Dans ces huit vers, selon La Harpe, les plus beaux du rôle d’Oreste, l’ironie est sublime à force d’être amère ; et c’est cette ironie, déjà établie par les mots grâce aux dieux, qui amène et justifie le mot d’espérance.

121. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

C’est un mot chrétien qui n’a rien d’antique. […] Le mot cœur a ici le sens de courage. […] Pour elle, ce mot dit tout. […] Ce mot gloire veut dire le ciel entr’ouvert. […] Chaque personnage est soi, et uniquement soi ; pas un mot, pas un geste où vous ne le reconnaissiez.

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