Vers ; mesure ; césure ; arrangements des vers. […] On appelle vers, dans la plus grande étendue du sens, un discours partagé en groupes de mots et de syllabes, suivant une certaine cadence ou mesure déterminée par l’usage. […] La mesure des vers français ou leur mètre n’est autre chose que le nombre de leurs syllabes. […] Les vers suivis ou égaux sont des vers de même mesure ; les vers sont croisés quand des vers de mesure inégale reviennent à tour de rôle et avec symétrie ; ils sont mêlés quand on admet des mètres inégaux sans s’astreindre à conserver entre eux un ordre régulier. […] Les stances de six vers se divisent en deux tercets et admettent une prodigieuse quantité de combinaisons, à cause des vers de différentes mesures, qu’on y fait entrer.
Système métrique des poids et mesures. Mesures de longueur. […] Décimètre ou dixième du mètre 0,1 Centimètre ou centième du mètre 0,01 Millimètre ou millième du mètre 0,001 Mesures de capacité. […] 0,000001 Mesures agraires. […] Centiare, ou centième de l’are 0,01 Mesures de volumes.
De la mesure et du rhythme. […] Si une syllabe manque à un vers, il y a défaut de mesure, la mesure n’y est pas. […] Dans celle-ci la phrase marche libre de toute mesure et n’est assujétie qu’à l’ordre général du style. […] Ainsi la syllabe qui se termine par cette lettre suivie d’une voyelle ne compte pas dans la mesure. […] C’est là ce que veut la mesure et le rhythme n’en demande pas davantage.
L’habitude de lire les poètes à haute voix donne le sentiment instinctif de la mesure beaucoup mieux que les règles. […] De la mesure. La mesure est le nombre des syllabes du vers. […] L’emploi des autres vers est rare : on les trouve surtout mêlés aux vers de mesure plus longue. […] On en excepte les mots aient, soient, et les terminaisons en aient, des imparfaits, où l’e muet ne compte pas dans la mesure.
De la mesure et du rythme. […] Si une syllabe manque à un vers, il y a défaut de mesure, la mesure n’y est pas. […] La fable suivante renferme les dix espèces de mesure. […] Ainsi la syllabe qui se termine par cette lettre suivie d’une voyelle ne compte pas dans la mesure. […] C’est là ce que veut la mesure ; et le rythme n’en demande pas davantage.
., aient quelque chose de pédantesque et de barbare, que certains rhéteurs les aient multipliés outre mesure, en subdivisant sans nécessité les espèces, je n’en disconviens pas ; mais ce n’est pas un motif pour affecter à l’égard de cette nomenclature un dédain déplacé. […] Dans les sociétés civilisées, ce style est plus familier aux diverses conditions, à mesure qu’elles s’éloignent moins de l’état sauvage, de ce que l’on est convenu d’appeler l’état de nature. […] A mesure que l’homme a découvert un plus grand nombre d’objets, à mesure que des rapports plus multipliés avec ses semblables ou avec ces objets ont fait naître en lui des sentiments nouveaux, il lui a fallu créer des mots pour rendre les uns et les autres, et il a procédé à ces nouvelles créations par la méthode déjà employée. […] A mesure qu’un peuple s’éclaire et vieillit, la littérature tourne à la prose. […] Si parfois la poésie fait encore entendre de nos jours une voix aussi pure et aussi brillante que dans les temps antérieurs, ce ne sont que des accents personnels, en quelque sorte, presque toujours sans écho, perdus dans la foule qui ne les écoute pas, et auxquels renonce le poëte lui-même, à mesure qu’il avance dans la société et se mêle à la vie active et réelle.
La prose est le langage libre, sans règle ni mesure fixe : on l’emploie surtout dans les genres de composition où domine la raison positive. Les vers sont le langage soumis à des règles déterminées, et à une certaine mesure qu’on appelle rythme. Si le rythme est basé sur la distinction des syllabes en longues et en brèves, le vers s’appelle métrique ; si le vers se mesure simplement par le nombre des syllabes, on le nomme syllabique. […] C’est que le sublime est une grandeur dont la mesure nous échappe, et qui ne trouve plus dans notre nature, dans nos idées habituelles, aucun point de rapport, aucun point de comparaison. […] La poésie est donc un chant ; elle est sœur de la musique ; l’une et l’autre ont pour base la mélodie et la mesure : voilà pourquoi les hymnes primitifs, les premiers élans poétiques de tous les peuples sont revêtus d’un rythme musical.
Que le critique commence par aimer les beaux arts d’un amour sincère ; que son âme en ressente les nobles impressions ; qu’il entre dans l’empire des lettres, non pas comme un proscrit qui veut venger sa honte, mais comme un rival légitime qui mesure sur son talent l’objet de son ambition, et qui veut obtenir une gloire, en jugeant bien celle des autres. […] Qui connaît la mesure et la borne des hardiesses du talent ? […] Dans un esprit faible et impuissant, le bon goût se rappetisse, se rétrécit, devient craintif et superstitieux, et se proportionne à la mesure de l’homme médiocre qui s’en sert aussi timidement pour juger que pour écrire1. […] Son âme, que l’on croyait subjuguée par la mollesse et les plaisirs, se déploie, s’affermit et s’éclaire, à mesure qu’il a besoin de régner. […] Au milieu d’une société placée tout entière sur le même niveau, mais mobile et agitée, vous avez mis en scène les opinions, les fantaisies, les modes, à mesure qu’elles posaient devant vous.
Dans les stances de quatre, ou quatrains, on peut employer indifféremment toutes sortes de mesures, et l’on doit entremêler les rimes, en faisant rimer le premier vers avec le troisième, et le second avec le quatrième. […] Dans les stances de six vers, il y a différentes manières d’entremêler les rimes, et de varier la mesure. […] Voici pour les stances de dix vers, la mesure la plus harmonieuse, et le mélange des rimes le plus agréable. […] Les vers y peuvent être d’inégale mesure : c’est ce qu’on peut voir dans les deux suivantes. […] L’harmonie poétique consiste aussi à rompre la mesure à propos, surtout dans les vers alexandrins, pour éviter la monotonie.
Nisard s’est imposé le devoir périlleux de représenter le respect des traditions et des principes qui sauvegardent l’intégrité du génie français, à savoir la raison, la mesure, la règle, et ce bon sens délicat qui est la substance même de toute éloquence. […] Ce temps d’ivresse passé1, quand chacun a trouvé enfin la mesure de sa taille en s’approchant d’un plus grand ; de ses forces, en luttant avec un plus fort ; de son intelligence, en voyant le prix remporté par un plus habile ; quand la maladie et la fatigue lui ont appris qu’il n’y a qu’une mesure de vie ; quand il en est arrivé à se défier même de ses espérances, alors revient le fabuliste qui savait tout cela, qui le lui dit et qui le console, non par d’autres illusions, mais en lui montrant son mal au vrai, et tout ce qu’on en peut ôter de pointes par la comparaison avec le mal d’autrui.
Que le critique commence par aimer les beaux arts d’un amour sincère ; que son âme en ressente les nobles impressions ; qu’il entre dans l’empire des lettres, non pas comme un proscrit qu veut venger sa honte, mais comme un rival légitime qui mesure sur son talent l’objet de son ambition, et qui veut obtenir une gloire, en jugeant bien celle des autres. […] Qui connaît la mesure et la borne des hardiesses du talent ? […] Dans un esprit faible et impuissant, le bon goût se rappetisse, se rétrécit, devient craintif et superstitieux, et se proportionne à la mesure de l’homme médiocre qui s’en sert aussi timidement pour juger que pour écrire1.
C’est que, pour parvenir à cet état où l’ambition se figure tant d’agréments, il faut prendre mille mesures toutes également gênantes, et toutes contraires à ses inclinations ; qu’il faut se miner1 de réflexions et d’étude ; rouler pensées sur pensées, desseins sur desseins, compter toutes ses paroles, composer toutes ses démarches ; avoir une attention perpétuelle et sans relâche, soit sur soi-même, soit sur les autres. […] Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1. […] « L’ambitieux ne jouit de rien : ni de sa gloire, il la trouve obscure ; ni de ses places, il veut monter plus haut ; ni de sa prospérité, il sèche et dépérit au milieu de son abondance ; ni des hommages qu’on lui rend, ils sont empoisonnés par ceux qu’il est obligé de rendre lui-même ; ni de sa faveur, elle devient amère dès qu’il faut la partager avec ses concurrents ; ni de son repos, il est malheureux à mesure qu’il est obligé d’être plus tranquille. » 1.
Rien de plus aisé à comprendre : « Il étudiait l’art qui enseigne les propriétés du mouvement, qui mesure les temps et les espaces, qui calcule les vitesses et commande aux éléments dont il s’assujétit les forces ; l’art de faire mouvoir tous ces vastes corps, d’établir un concert et une harmonie de mouvement entre cent mille bras, de combiner tous les efforts qui doivent concourir ensemble, de calculer l’activité des forces et le temps de l’exécution. — Maurice écartait les barrières du préjugé pour reculer les limites de son art : après avoir trouvé le bien, il cherchait le mieux. — Il s’élançait au-delà du cercle étroit des événements, et créait des combinaisons nouvelles ; imaginait des dangers pour trouver des ressources ; étudiait surtout la science de fixer la valeur variable et incertaine du soldat, et lui donner le plus grand degré d’activité possible ». […] « Il franchit les barrières qui sont entre l’homme et l’infini, et, le compas à la main, mesure les deux extrémités de cette grande chaîne. […] Voilà cependant ce que Thomas prenait et aurait bien voulu qu’on prît pour des règles de goût et des modèles de style : présomption fondée jusqu’à un certain point, puisque chacun de ses ouvrages était honoré d’un triomphe public ; puisque La Harpe lui-même, cet homme dont le goût est ordinairement si sûr et la critique si judicieuse, poussa la complaisance académique jusqu’à louer outre mesure les Éloges de Thomas107.
Il préludait, il s’animait au son de ce prélude, il se donnait à lui-même la mesure, le mouvement, la période musicale ; les vers naissaient avec le chant, et de là, l’unité de rythme, de caractère et d’expression entre la musique et les vers : ce fat ainsi qu’une poésie chantée fut naturellement soumise au nombre et à la cadence. […] Chez les modernes, l’ode est un petit poème lyrique, dans lequel le poète exhale les sentiments les plus intimes de son âme, et qui est partagé en un certain nombre de stances ou strophes presque toujours semblables ou symétriques pour le nombre et la mesure des vers, ainsi que pour la combinaison des rimes. […] On entend aujourd’hui par dithyrambe un chant lyrique qui respire l’enthousiasme et le délire poétique, et qui jouit de la plus complète liberté relativement à la mesure. […] Les vers des récits doivent être d’une mesure inégale, parce qu’ainsi ils sont plus favorables à l’harmonie du chant. […] Quant à la mesure et à la disposition des vers, il n’y a point de règles particulières pour l’épithalame.
De là, cette lenteur dans les délibérations, cette faiblesse dans les mesures, qui indignaient justement Démosthène. […] L’insinuation, parce qu’il avait à ménager, soit dans le sénat, soit devant le peuple, soit dans les tribunaux, une foule de convenances étrangères à Démosthène : l’ornement, parce que la politesse du style était une sorte d’attrait qui se faisait sentir plus vivement à Rome, à mesure que tous les arts du goût et du luxe y étaient plus accrédités. […] Mais il s’agit bien plutôt de se mettre en mesure que de prendre des délibérations contre eux : voilà ce que commandent impérieusement les circonstances. […] Ce n’est point par des vœux, par de timides supplications que l’on se rend les dieux propices ; c’est par la vigilance, par l’activité, par la sagesse vigoureuse des mesures que l’on arrive au succès. […] Mais nous sommes pressés de toutes parts : Catilina et son armée assiègent nos portes ; d’autres ennemis sont dans l’enceinte de nos murs ; nos mesures, nos délibérations, tout est divulgué d’avance.
Il sera sage aussi de garder une juste mesure entre la sécheresse et la trop grande abondance. […] Il combattait pour le bon goût, pour la raison, pour la mesure. […] L’avenir seul saura dans quelle mesure elle a été utile et nuisible. […] Ses disciples, qui savaient son faible, le louaient sans mesure. […] Il va trop loin et quand il écrit sous l’influence de la colère, il dépasse toute mesure.
Le vers hexamètre (de εξ, six, et µετρον, mesure) est composé de six pieds. […] Les vers pentamètre (de πεντε, cinq, et µετρον, mesure) est composé de cinq pieds.
1° Émotion personnelle ; 2° Ton ou opportunité et mesure. […] Dans la bouffonnerie même il y a une mesure dont ne doit jamais s’écarter un écrivain de bon goût. […] Il y a pour l’incise, comme pour la période, une juste mesure ; l’abus en serait fatigant et monotone. La mesure d’une période est limitée par la faculté d’embrasser tout le cercle d’une pensée. […] La mesure dépend du nombre et de la longueur des syllabes ; le rythme et la cadence résultent de l’harmonie propre des mots et de leur combinaison dans la période poétique.
L’auteur nous fait connaître, dans ce sujet à la fois simple et intéressant, tout ce qui se passe chez l’enfant à mesure qu’il grandit, tout ce qu’il éprouve depuis son entrée dans la vie, jusqu’au moment où il articule les noms de père et de mère. Chaque découverte que fait successivement ce petit être, est exprimée avec clarté ; et, à mesure que le lecteur avance dans ce tableau si naturel, il saisit le plus heureux accord entre la pensée et l’expression qui l’interprète. […] Bientôt étudie les lois de l’équilibre, il se traîne, il se lève, il chancelle, il trébuche, il se redresse, il marche, il saute, il court ; il mesure, il connaît les distances ; il cherche, il atteint ce qu’il désire. […] Nous avancions lentement au pas de nos chevaux fatigués, les yeux attachés sur les murs gigantesques, sur les colonnes éblouissantes et colossales, qui semblaient s’étendre, grandir, s’allonger à mesure que nous approchions : un profond silence régnait dans toute notre caravane ; chacun aurait craint de perdre une impression de cette heure, en communiquant celle qu’il venait d’avoir. […] Son âme, que l’on croyait subjuguée par la mollesse et les plaisirs, se déploie, s’affermit et s’éclaire à mesure qu’il a besoin de régner.
La vertu, selon l’idée qu’ils s’en font, c’est la convenance (τò πρέπoν), c’est-à-dire la parfaite mesure dans tous les actes de la vie, la constante vigilance d’un homme attentif à ne rien commettre qui soit indigne de lui. […] Parce qu’il a plus que les autres la vertu éminemment grecque, l’esprit de mesure et de convenance. […] Nos assemblées parlementaires elles-mêmes n’exigent pas de leurs orateurs plus de tact et de mesure. […] A mesure qu’il entre plus avant dans la confiance de son auditoire, il s’enhardit peu à peu, il ose enfin aborder de front la redoutable loi. […] A mesure que nous suivons les développements de l’orateur, nous voyons le débat s’agrandir et prendre les proportions d’un drame qui intéresse les destinées du genre humain.