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41. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

Non que le travail n’ait mûri les fruits spontanés du génie de La Fontaine ; mais le comble de l’art fut pour lui, comme pour tous les maîtres, d’en dissimuler la trace : au mérite de plaire il joignit essentiellement, d’après sa propre expression, celui de paraître n’y penser pas. […] Mon imitation n’est point un esclavage ; Je ne prends que l’idée, et les tours, et les lois Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois. […] Comme ce maître de notre théâtre, il nous a laissé aussi d’excellentes pages de prose, dont on peut lire quelques-unes dans le volume de nos Morceaux choisis à l’usage de la classe de sixième. […] Je la mangeai sans le su de mon maître : En ce faisant l’offensai grandement, Dont je requiers pardon très-humblement, N’espérant plus telle faute commettre… 1.

42. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Avec cela je savais les jugements que les autres faisaient de moi2 ; et je ne voyais point qu’on m’estimât inférieur à mes condisciples, bien qu’il y en eût déjà entre eux quelques-uns qu’on destinait à remplir les places de nos maîtres. […] Descartes a toujours conservé un vif sentiment de reconnaissance pour ses maîtres. […] Adorateurs stupides de l’antiquité, les philosophes ont rampé durant vingt siècles sur les traces des premiers maîtres ; la raison, condamnée au silence, faisait parler l’autorité : aussi rien ne s’éclaircissait dans l’univers ; et l’esprit humain, après s’être traîné mille ans sur les vestiges d’Aristote, se trouvait encore aussi loin de la vérité. […] À cette parole toutes les écoles se troublèrent ; une vieille maxime régnait encore : ipse dixit, le maître l’a dit.

43. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

De cette manière ou nous n’aurons jamais de longues discussions, ou nous resterons toujours les maîtres du terrain. […] Les élèves sont exercés dès l’enfance à bien prononcer ; nous laissons aux maîtres le soin de les perfectionner. […] Les inflexions de la voix seront plus difficiles à saisir ; ici le maître devra donner l’exemple. […] Dans l’action comme dans l’élocution et les figures, c’est le premier maître à suivre, l’art ne vient que le second. […] Tous les exercices d’action seront imparfaits si un bon maître ne les dirige.  

44. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Le lecteur doit toujours rester maître de sa diction et ne jamais laisser dégénérer l’excitation oratoire ou poétique en une émotion réelle et trop profonde. […] Aussitôt qu’elles perdirent leur force, celle des empereurs s’évanouit, et elle s’évanouit par le moyen de ceux mêmes qui, s’étant rendus maîtres de leur sceau et de leurs armes par la faveur qu’ils avaient auprès d’eux, convertirent en leur propre substance celle de leurs maîtres, dont ils firent leur proie, à l’abri de ces lois anéanties. […] — Que dis-tu là, mon pauvre maître ? […] Les rameurs chantaient un air national, tandis que leurs maîtres jouissaient en silence de la beauté du spectacle et du calme de la nuit. […]          Ton bras t’en a fait le maître.

45. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

Élève des jésuites et devenue maître parmi eux, il composa, dans les cellules des colléges où il enseignait, plusieurs badinages ingénieux qui n’ont pas cessé de passer pour des chefs d’œuvre. […]     Ainsi vivait dans ce nid délectable, En maître, en saint, en sage véritable, Père Ver-Vert, musqué, pincé, rangé : Heureux enfin s’il n’eût pas voyagé. […] « Endoctriné en route par un vieux matelot, dit l’illustre naturaliste, il avait pris sa voix rauque, mais si parfaitement qu’on pouvait s’y méprendre : quoiqu’il eût été donné ensuite à une jeune personne et qu’il n’eût plus entendu que sa voix, il n’oublia pas les leçons de son premier maître, et rien n’était si plaisant que de l’entendre passer d’une voix douce et gracieuse à son vieux enrouement et à son ton de marin. » 3.

46. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Raisonneurs, beaux esprits, et vous qui croyez l’être, Voulez-vous vivre heureux, vivez toujours sans maître. […] Ils vont trottant des bords de la Charente, De ceux du Lot, des coteaux Champenois, Et de Provence, et des monts Francs-Comtois, En botte, en guêtre, et surtout en guenille1, Tous assiégeant la porte de Crémille2, Pour obtenir des maîtres de leur sort Un beau brevet qui les mène à la mort. […] L’existence de dieu Consultez Zoroastre2, et Minos, et Solon, Et le sage Socrate, et le grand Cicéron : Ils ont adoré tous un maître, un juge, un père : Ce système sublime à l’homme est nécessaire ; C’est le sacré lien de la société, Le premier fondement de la sainte équité, Le frein du scélérat, l’espérance du juste. […] Enfin, leur maître croyait tout perdu, il y a trois mois ; il voulait mourir, il me faisait ses adieux en vers et en prose ; et le voilà qui, par sa célérité et par la discipline de ses soldats, gagne deux grandes batailles en un mois, vole aux Autrichiens, reprend Breslau, a plus de quarante mille prisonniers, et fait des épigrammes. […] Un petit maître est un fat.

47. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Sous l’attrait du plaisir il cache la leçon, c’est nous parler en termes vrais du but et des moyens de la fable, telle que l’a écrite le maître du genre. […] Ce roi n’aimait point le fabuliste, mais le sage l’accueille, mais il le fait son maître ; mais le cœur le choisit, mais il reçoit de nous le nom par excellence. […] Dans la forme, on examinera si l’exposition est simple, quels sont les ornements qui en relèvent la vivacité et 1’intérêt, quelle est la nature des moyens par lesquels l’interlocuteur reste maître de la discussion. […] Le petit tableau de l’orage est de main de maître ; il est court, mais la périphrase a permis au poète de prolonger l’harmonie. […] Voici ce qu’on peut ajouter à ces recommandations du maître : 1° On doit présenter l’objet à dépeindre sous le point de vue le plus remarquable ou le plus favorable au but qu’on se propose.

48. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Séjan fit tout trembler jusqu’à son maître. […] Scapin, valet d’un jeune homme prodigue, veut tirer de Géronte, père de son maître, une somme de cinq cents écus. […] Mon maître, votre fils m’a donné ordre de de l’attendre. […] C’est en ce moment, que par un de ces coups dont Dieu est seul le maître, Turenne est frappé par un boulet. […] Faites apparaître les peuples guidés par le Temps, les uns louant leur maître, les autres maudissant leurs tyrans, etc.

49. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

C’est en ce sens que Cicéron appelle le style le meilleur artisan, le meilleur maître d’éloquence. […] D’abord il est manifeste que l’imitation toute seule ne suffit pas ; s’attacher aux traces d’un maître, si l’on n’a pas l’ambition de marcher bientôt de pair avec lui, de le devancer même, s’il est possible, c’est se condamner à une éternelle infériorité, necesse est semper sit posterior qui sequitur. […] Etudiez les prosateurs français qui ont le mieux connu le génie de la langue : au xvie  siècle, Amyot, Montaigne, du Bellay ; au xviie , Pascal, Bossuet, Fléchier, la Bruyère, madame de Sévigné ; malgré les reproches que la critique a pu adresser aux trois derniers, je les recommande pour l’excellence de leur forme ; au xviiie , les quatre maîtres, Voltaire, Rousseau, Buffon et Montesquieu ; j’ajouterais volontiers le duc de Saint-Simon lu avec prudence. […] Mais le ton de l’orateur et du poëte, dès que le sujet est grand, doit toujours être sublime, parce qu’ils sont les maîtres de joindre à la grandeur de leur sujet autant de couleur, autant de mouvement, autant d’illusion qu’il leur plaît, et que devant toujours peindre et toujours agrandir les objets, ils doivent aussi partout employer toute la force et déployer toute l’étendue de leur génie. » Maintenant, il nous reste à étudier les qualités essentielles de l’élocution, c’est-à-dire celles qui conviennent à tous les tons ; les qualités accidentelles, c’est-à-dire celles qui ne conviennent que dans tel ou tel ton ; et enfin les ornements dont l’élocution est susceptible, et que l’on comprend sous le nom général de figures.

50. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

Victor Cousin fut un maître déjà célèbre, à l’âge où d’ordinaire les mieux doués sont encore étudiants. […] Voilà les maîtres vers lesquels il faut sans cesse porter ses regards, quand on a quelques sentiments de l’art véritable, et qu’on aime cette admirable langue française, fidèle image de l’esprit et du caractère national, qui ne peut se soutenir et durer que par le perpétuel renouvellement des causes qui l’ont formée et élevée, à savoir les grands sentiments et les grandes pensées, ces foyers immortels du génie des écrivains et des artistes, aussi bien que de la puissance des nations. […] Son style était celui des maîtres, et, en l’assouplissant au genre tempéré de l’histoire biographique, en lui donnant plus de grâce et de simplicité, il ne faisait que prouver une fois de plus que notre siècle n’avait pas produit d’écrivain supérieur à lui. » 2. […] Au coin de son feu, dans sa chambre d’étudiant, qui ne l’a vu se lever à demi-vêtu, et, marchant à grands pas, développer avec une émotion persuasive, avec une verve toujours renaissante, les pensées qui l’agitaient, évoquer en causant tous les maîtres de l’esprit humain, et les opposer l’un à l’autre ou les concilier ensemble, comme s’il eût espéré s’en faire écouter ?

51. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Introduction entretiens familiers sur l’éloquence I Je ne viens pas vous parler des règles de la Rhétorique : vous les trouverez dans vingt traités, et vos maîtres vous les expliqueront mieux que moi. Il ne faut pas trop médire de ces règles ; elles ont pour elles leur ancienneté, l’autorité d’Aristote, de Quintilien, de tous les maîtres de la jeunesse, et l’approbation des Universités. […] Des esprits laborieux essayent encore de reproduire par l’imitation les chefs-d’œuvre des maîtres. […] Lisez et relisez sans cesse nos classiques, ces maîtres immortels dans l’art de bien dire, mais ne méprisez pas les contemporains.

52. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Ce travail est de main de maître et l’on ne pouvait mieux finir. […] Placé sous la main d’un maître qui lui doit protection et justice, il s’endormira partout avec confiance. […] ce laboureur, dit Stentor, c’est mon maître. […] J’aime mieux aller prier le berger de m’immoler moi-même en sacrifice au maître des Dieux. […] La maison est toute prête à recevoir son petit seigneur et maître.

53. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Ils imitèrent donc le maître avec une aveugle et déplorable obstination. […] Aucun talent original ne répondit à l’appel du maître. […] Cela me fut confirmé peu de temps après par mon maître même ; et voici à quelle occasion. […] J’y ai trouvé le plaisir avec l’instruction, et reconnu la main du maître. […] — C’est mon bon ange, Excellence, puisque je suis assez heureux pour retrouver mon ancien maître.

54. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Cette méthode le dispense d’un maître, car son maître c’est l’auteur qu’il a lu, analysé et tenté de reproduire. […] … je t’y vois comparaître. » Chacun en frémissant écoutait le grand maître. […] Quand il dit : « Ô Philippe, ô mon maitre, ô mon roi ! […] En efforts impuissants leur maitre se consume. […] Vous, les maîtres des nations, vous vous êtes rendus les esclaves des hommes frivoles que vous avez vaincus.

55. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre VII. Septième espèce de mots.  » pp. 41-42

Les laquais vont derrière leur maître ; se cacher derrière un mur. […] Écoliers révoltés contre le maître ; plaider contre quelqu’un.

56. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Dire ce qu’il faut et rien de plus, c’est un grand art, c’est le fruit de l’expérience et le secret des habiles maîtres. […] Mais il n’est donné qu’aux grands maîtres dans l’art d’écrire de savoir manier la phrase périodique, sans trop laisser apercevoir les secrets ressorts qui contribuent le plus à son effet. […] Il entre d’assaut dans les âmes et les domine en maître souverain. […] Ce n’est plus votre fils, c’est le maître du monde. […] vous les maîtres des nations, vous vous êtes rendus les esclaves des hommes que vous avez vaincus.

57. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

mes frères, si nous sentions les misères de notre âme, comme nous sentons celles de notre corps ; si notre salut éternel nous intéressait autant qu’une fortune de boue, ou une santé fragile et périssable, nous serions habiles dans l’art divin de la prière ; nous ne nous plaindrions pas que nous n’avons rien à dire en la présence d’un Dieu à qui nous avons tant à demander ; il ne faudrait pas donner la gêne à notre esprit, pour trouver de quoi nous entretenir avec lui ; nos maux parleraient tout seuls ; notre cœur s’échapperait malgré nous-mêmes en saintes effusions, comme celui de la mère de Samuel devant l’arche du Seigneur ; nous ne serions plus maîtres de notre douleur et de nos larmes ; et la plus sûre marque que nous n’avons point de foi, et que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, c’est que nous ne savons que dire au Seigneur dans le court intervalle d’une prière. — Faut-il apprendre à un malade à demander sa guérison ; à un homme pressé de la faim, à solliciter de la nourriture ; à un infortuné battu de la tempête, et sur le point d’un triste naufrage, à implorer du secours ? […] Un cœur qui souffre a-t-il besoin de maître pour savoir comment il faut se plaindre ! Tout parle en lui ; tout exprime sa douleur ; tout annonce sa peine ; tout sollicite son soulagement : son silence même est éloquent. — Dès qu’une infirmité fâcheuse menace votre vie, qu’un événement inattendu met vos biens et votre fortune en péril, qu’une mort prochaine est sur le point de vous enlever une personne ou chère ou nécessaire ; alors vous levez les mains au ciel, vous y faites monter des gémissements et des prières ; vous vous adressez au Dieu qui frappe et qui guérit ; vous savez prier alors ; vous n’allez pas chercher hors de votre cœur des leçons et des règles pour apprendre à lui exposer votre peine, ni consulter des maîtres habiles pour savoir ce qu’il faut lui dire ; vous n’avez besoin que de votre douleur : vos maux tout seuls ont su vous instruire. — Si vous priez rarement, le Seigneur sera toujours pour vous un Dieu étranger et inconnu, pour ainsi dire, devant qui vous serez dans une espèce de gêne et de contrainte ; avec qui vous n’aurez jamais ces effusions de cœur, cette douce confiance, cette sainte liberté que la familiarité toute seule donne, et qui fait tout le plaisir de ce commerce divin. […] Les hommes se le sont persuadés eux-mêmes, ou plutôt la nature le leur a appris sans le secours des maîtres ; et seul, depuis le commencement des choses, il a passé des pères aux enfants, et s’est toujours maintenu sur la terre.

58. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Il avait toutes les vertus rigides de sa secte, et de plus avait été le maître et l’ami de Marc-Aurèle. […] Il ne fut donc pas élevé comme ceux que l’on flatte déjà lorsqu’ils sont encore ignorants et faibles ; un lâche respect ne craignit pas de le fatiguer par des efforts ; une discipline sévère assujétit son enfance au travail ; et parent du maître du monde, il fut forcé à s’éclairer comme le dernier citoyen ». […] « J’eus moi-même la gloire (continue Apollonius) d’être associé à ces maîtres illustres. […] Maître du monde, tu peux m’ordonner de mourir, mais non de t’estimer.

59. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Un homme pourra bien, sans le secours des règles que les grands maîtres ont tracées, en produire quelques-uns et faire même un morceau vraiment éloquent, que lui dictera le seul sentiment dont il sera pénétré. […] En quoi vous valez mieux que cent peuples divers : Quel droit vous a rendus maîtres de l’univers ? […] Burrhus, ancien gouverneur de cet empereur, veut l’en détourner, et lui tient ce discours : C’est à vous à choisir ; vous êtes encor maître. […] Cette objection n’affaiblirait en rien le pouvoir et la force de l’éloquence, qui, comme je l’ai déjà dit, n’a souvent que des effets momentanés, parce qu’elle ne peut pas enchaîner la volonté de l’homme, qui, de sa nature, est toujours libre et maître de ses actions.

60. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Maître et initiateur d’une génération qui a conservé le souvenir ému de son enseignement, il a renouvelé la critique par l’histoire, la biographie, les détails de mœurs, et les aperçus féconds d’un esprit ingénieux dans les petites choses ou éloquent dans les grandes. […] C’est ce jugement pur et fin, composé de connaissances et de réflexions, que possèdera d’abord la critique ; il a pour fondement l’étude des anciens, qui sont les maîtres éternels de l’art d’écrire, non pas comme anciens, mais comme grands hommes. […] Bossuet avait entrevu dans saint Augustin et dans Paul Orose1 le plan, la suite, la vaste ordonnance de son Histoire universelle ; et maître d’une grande idée indiquée par un siècle barbare, il la déployait à tous les yeux avec la majesté d’un éloquence pure et sublime. […] Que le maître reçoive donc encore une fois les applaudissements de ses disciples.

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